Alors comme le démontre ma note, qui est plus basse que sur le 1er tome, j'ai moins accroché à celui-ci.
Tout d'abord, les introductions de chapitre qui ont perdu tout leur intérêt. dans l'autre tome ils agrémentaient le roman de détailles ; mais là, ce n'est, bien souvent, qu'un résumé ou un passage que l'on va nous raconter ensuite dans le chapitre en question (un peu comme les bandeaux défilants sur les chaines d'info en continu). C'est bien dommage, car je trouve que ça enlève beaucoup au côté documentaire du livre.
Ensuite, l'histoire en elle-même, qui n'est qu'un long voyage en terre sauvage, trop répétitif à mon goût. Il ne se passe pas grand chose et au bout de la quatrième rencontre avec une tribu indienne locale ou une autre, on a une indigestion de tous ces indigènes si ressemblant et pourtant si différant. Un peu plus de descriptif de chacune n'aurait pas été de trop.
Bon, je passerai très vite sur la petite histoire sentimentale, comme l'a fait l'auteur elle-même. Elle arrive là, un peu comme un cheveux sur la soupe, écrite car existante, mais peu décrite car peu intéressante ; ou, du moins, n'ayant que peu intéressé l'auteur, qui, d'ailleurs, le fait assez mal.
Personnellement, si ce livre s'était arrêté juste après que l'expédition arrive dans l'ancienne tribu de Sacajawa, les shoshones (voir en y ajoutant deux ou trois chapitres pour résumer le reste de l'aventure), cela aurait été bien suffisant. Pas besoin d'en faire deux tomes, un, un chouia un peu plus long, aurait fait largement l'affaire.
Enfin, et pour finir sur une note positive, il faut reconnaître que le style est sympa, même si ce n'est pas du Pagnol, et que malgré tout on se laisse entrainer avec Sacajawa et le reste de l'expédition dans ces territoires jusqu'à là encore inexplorés par l'homme blanc, mais pourtant déjà si peuplés d'amérindiens.
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Le lendemain, la neige tombée la veille était épaisse et recouverte d'une mince couche de glace. Old Toby et Chenille marchaient en tête afin d'ouvrier la piste ; leur progression était pénible dans cette neige sèche et craquante et, à midi, les hommes étaient à bout de forces. Un peu de soupe de cheval les retapa, mais ils étaient si épuisés que le capitaine Lewis fit dresser le camp avant la tombée de la nuit.
-Tab-ba-bone, tab-ba-bone, cria-t-il, persuadé que ce mot voulait dire : "homme blanc" en shoshone et retroussant sa manche pour montrer qu'il avait la peau blanche (1).
(1) Il n'est pas douteux que Lewis essayait de dire : Taï-va-vone, mot qui, en shoshone, signifie "étranger", et qui avait dû lui être renseigné par Sacajawa. Mais, ou bien il avait mal compris ou bien elle ignorait comment on disait "homme blanc". A l'époque où elle avait été capturée, elle n'avait vu de Blanc ni éprouvé le besoin d'un mot pour les désigner. Tout ce que vit le cavalier shoshone, c'est donc que les étrangers étaient armés. Qu'ils aient étendu la couverture et crié qu'ils étaient étrangers n'avait rien de rassurant dans un pays où tout étranger était un ennemi. Trente ans plus tard, les Shoshones racontèrent au voyageur américain T.J. Farnham l'histoire de ce cavalier. "Il fut tellement stupéfait de voir un visage aussi pâle qu'il fut incapable de bouger. Il s'enfuit et vint dire à sa tribu : "Il y a des hommes au visage de cendre qui portent le tonnerre et l'éclair." Les Shoshones ne le crurent pas et répondirent que tous les hommes étaient bruns, comme eux, et que s'il ne pouvait pas leur montrer ces hommes couleur de cendre, il serait mis à mort. Il les conduisit donc à la rencontre de Lewis pour prouver sa bonne foi."
Les hommes ayant retiré leurs mocassins, Sacajawa laissa les siens à l'entrée et s'assit en silence entre Labiche et Charbonneau. Elle devait traduire le shoshone en minnetaree, Charbonneau le minnetaree en français, s'il ignorait l'équivalent en anglais ; ensuite Labiche traduirait en anglais. Tout cela prenait du temps.