AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Luniver


Roman d'anticipation écrit dans les années 90, L'Infinie Comédie a déjà rejoint notre réalité. L'action se situe en effet dans un monde où les loisirs occupent une place de premier plan, et la technologie ne sert qu'à rendre le divertissement plus accessible, avec, notamment, les vidéos à la demande.

Ces dernières modifient considérablement le comportement des citoyens : débarrassés désormais du carcan de l'attente, du rendez-vous imposé à heure fixe, ils veulent tout tout de suite, sans rien planifier, sans se soucier des conséquences et implications de leurs décisions. Les problèmes de dépendance explosent. Et lorsqu'une vidéo émerge de nulle part, qui apporte tellement de plaisir que ses spectateurs meurent peu de temps après le visionnage, la peur s'installe : car malgré toutes les belles idées sur la raison et le libre arbitre, l'espèce humaine se rend compte qu'elle pourrait bien se suicider devant son petit écran.

En plus de cette intrigue, on suit deux groupes d'individus : la famille du réalisateur de la vidéo mortelle, dont chaque membre est un peu cinglé à sa manière, toujours au bord de l'explosion ; et un centre de désintoxication, où se mêlent joyeusement alcooliques, héroïnomanes et adeptes d'autres substances qu'on ne manquera pas de vous détailler.

Alors, comment résumer mes impressions sur ce roman ? Disons que je me sens comment après un banquet qui a duré 2 jours, comporté 3 entrées, 7 plats principaux et 4 desserts. Faut-il retenir l'incroyable explosion de saveurs qu'on m'a offert, ou la terrible indigestion qui a suivi, me faisant jurer de ne plus me nourrir que de carottes cuites à l'eau et de pain sec pour le restant de mes jours ?

L'écriture est assez déstabilisante, avec un vocabulaire très soutenu, mêlant plusieurs styles différents, abusant des notes de fin de livre, que vous ne devez pas négliger puisque des chapitres entiers s'y trouvent. Mais plusieurs jours après avoir refermé le livre, je préfère me souvenir des meilleurs moments : des scènes glaçantes sur la dépendance, des situations délirantes mais jubilatoires, des réflexions cinglantes sur nos contemporains et des discussions délicieusement absurdes.

Une petite déception sur la fin tout de même, qui n'en est pas vraiment une, et laisse l'ensemble de l'histoire et des personnages sans point final. À croire qu'après quelques mois d'écriture, l'auteur en a soudain eu assez et a transmis le manuscrit sans le terminer.

Les critiques sont généralement divisés en deux camps : certains crient au chef-d'oeuvre, d'autres au roman terriblement prétentieux. À mon sens, il est peut-être bien les deux, mais ma foi, c'est un mélange qui me réussit plutôt bien.
Commenter  J’apprécie          371



Ont apprécié cette critique (28)voir plus




{* *}