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Critique de Northanger


Il y a de cela plus d'une décennie, dans ma jeunesse, j'ai vu l'adaptation de Clint Eastwood avec Meryl Streep, très beau film qui m'avait émue aux larmes ! le roman dormait depuis plusieurs années sur mon étagère quand je me suis enfin décidée à le découvrir... Robert-James Waller est un écrivain américain à succès ; ce roman s'est vendu à plus de soixante millions d'exemplaires.

En 1965, le photographe Robert Kincaid, un cinquantenaire solitaire, avide de voyages et de nature, est envoyé dans l'Iowa pour réaliser un reportage sur les ponts couverts du comté de Madison. Il s'arrête pour demander son chemin et fait ainsi la connaissance de Francesca, une femme mariée de quarante-cinq ans qui mène une vie rangée un peu terne. Issue d'une famille italienne traditionaliste, elle a abandonné son métier d'enseignante et son pays pour suivre Richard et le seconder à la ferme. C'est un mariage de raison davantage qu'un mariage d'amour. La rencontre de Francesca et Robert est très forte, mais ils ne disposent que de quatre jours pour se découvrir et s'aimer, avant le retour de la famille de Francesca.

L'auteur, Robert James Waller, présente cette histoire comme véridique. de brefs chapitres nous donnent à voir tantôt les pensées de Robert, tantôt celles de Francesca, jouant habilement d'anticipations intrigantes et de retours en arrière éloquents.

Le film est très fidèle au roman, reproduisant paroles et sentiments au mot près. Mais justement, j'attendais davantage du récit : plonger plus intimement dans la vie de chacun et surtout, au coeur de ces fameux quatre jours qui ont changé la vie de Robert et Francesca. Or, le narrateur s'attarde plus sur les prémices de leurs relations, leurs premiers échanges, que sur leur histoire d'amour. La tirade d'adieu de Francesca, longue et bien construite, ne paraît cependant pas crédible et confine un peu à la naïveté. Il me semble que le film restitue avec plus de puissance la profondeur de leurs sentiments tout en restant dans la retenue. Ceci dit, je lis peu de romances, je ne suis donc pas vraiment apte à juger.

Si la figure centrale de Robert Kincaid est fascinante, celle de Francesca reste un peu trop en retrait à mon goût. En effet, Robert se considère comme le dernier cow-boy, comme une espèce en voie de disparition dans un monde de plus en plus déshumanisé, où la machine commence à remplacer l'homme. Son art ne correspond pas non plus aux attentes du plus grand nombre, aussi doit-il accepter de temps à autre, de se conformer aux goûts du public pour survivre, tout en gardant jalousement les clichés que le magazine a refusés. Au contraire, le personnage de Francesca est peu décrit ; tout juste devine-t-on un quotidien frustrant, sans plus. Peut-être que l'auteur a justement tiré parti de son propre vécu - il est également photographe et musicien, les deux passions de Kincaid-, donnant corps au personnage tout en éclipsant Francesca.

Il n'en reste pas moins que c'est une histoire magnifique, bien qu'elle souffre de sa brièveté et de son rythme. Mais en tout cas, il m'a donné envie de retrouver l'atmosphère chaude et envoûtante de l'Iowa dans le film de Clint Eastwood !
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