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EAN : 9782020066877
512 pages
Seuil (01/11/1980)
3.95/5   88 notes
Résumé :


L'Étrusque est à la Grèce antique ce que Cent ans de Solitude de Gabriel Garcia Marquez est à la Colombie, un voyage dans le temps. Sachant, en plus, que Mika Waltari avait vraiment le don surnaturel de voyager dans le temps, ce livre est encore plus extraordinaire: il lui suffisait de prendre dans sa main une pièce en or de l'époque sur laquelle il écrivait pour être instantanément transporté, avec le simple contact du métal, dans les ports, les fo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Il y a quelques années je me suis laissée emportée par la lecture de Sinouhé de Mika Waltari. Une quête, une époque, un homme hors du commun. Avec mon amie Nadou, l'envie nous a pris de remettre cela avec l'Étrusque du même auteur. Nous voilà transportées sur les rives méditerranéennes entre la Grèce, la Sicile, Rome, les états étrusques. Nous partons à la découverte du monde antique du Vème siècle avant JC.
Le début du roman nous présente Lars Turms, un vieil homme qui n'aspire qu'à la mort pour retrouver celle qui lui est le plus cher au monde. Pour nous lecteur, pour la postérité il se souvient.
Turms ne sait pas qui est son père qui est sa mère. La foudre l'ayant frappée il a perdu la mémoire et part donc en quête de son identité.
Guerrier il se lie d'amitié avec Deneios un spartiate, Mikon un médecin grec et surtout il tombe éperdument amoureux d'Arsinoé, une vierge sacrée nymphomane qui lui en fera voir de toutes les couleurs. Mais l'amour est aveugle. Son destin est en route.
Car Turms est un être d'exception, il peut invoquer la foudre, la tempête, il échappe à de nombreuses situations critiques, la fortune lui sourit. Chaque point d'ancrage qu'il trouve lui en fait découvrir un peu plus sur lui. de l'Oracle de Delphes, à la Sicile avec les Sicares peuple primitif de l'île où il trouvera un peu la paix. Il découvrira toujours encore plus sur les diverses divinités et croyances de ce monde en perpétuel mouvement. A travers son cheminement c'est nous aussi lecteurs qui assistons aux us et coutumes, croyances et guerres de l'époque, des enjeux politiques entre la Perse et la Grèce. L'émergence de Rome, les fils de la louve guerriers et expansionnistes. Les Étrusques aux douze états gouvernés par des Lucumons, rois aux prérogatives à la fois terrestre et spirituel. Ils sont sensés parlés au dieux.
En cours de lecture, surtout au début les élucubrations des héros, leurs extravagances, leurs lourdeurs m'ont un peu agacé et puis peu à peu au fil du roman, l'écriture de Mika Waltari, à la fois poétique et réaliste de cette époque révolue a éveillée des images dans ma tête. Je m'y croyais et les us et coutumes, le côté très mystique et superstitieux des peuples que Turms côtoient est passionnant. On se rend compte que toutes ces religions polythéistes se recoupent et s'empruntent leurs croyances en donnant de nouveaux noms aux anciens.
C'est aussi l'histoire d'un homme qui se cherche, qui veut comprendre ce qui l'entoure mais comme tout homme de l'époque s'en réfère aux augures et oracles. Mais Turms n'est pas un homme ordinaire.
Merci à toi Nadou, de m'avoir accompagné dans ce beau voyage dans le monde antique de Waltari, ainsi que pour tous nos échanges instructifs et oui car pour nous deux ce fut une belle découverte que ce monde Étrusque à la culture politique avisée et à la civilisation raffinée.

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Ayant beaucoup aimé la lecture de Sinouhé L'Egyptien, il était évident que j'allais revenir vers d'autres romans de Mika Waltari. le choix s'est porté vers L''Etrusque, un peuple un peu mystérieux pour moi, l'occasion donc d'en découvrir un peu plus.

Avec mon amie et co-lectrice Srafina, on s'est donc retrouvées parachutées dans le passé, environ 500 ans avant JC, en pleine guerre médique qui oppose Grecs et Perses.

On y suit les aventures de Turms, un ionien d'Ephèse qui ignore un certain nombre de choses sur ses origines mais qui semble toujours protégé par les dieux face aux évènements dramatiques auxquels il participe. Tous les présages et les signes l'incitent à voyager vers l'ouest, mais il persiste à vouloir maîtriser son destin et décide de s'engager avec son ami spartiate Dorieos dans ce conflit où les cités ioniennes se rebellent contre la domination de Darius…

Le début d'un grand périple qui va nous faire voyager dans toute la mer Méditerrannée, allant de la mer Egée vers les eaux phéniciennes à l'est, puis jusque dans la mer Tyhréenne à l'ouest avec un passage en Sicile, ensuite à Rome, puis enfin dans plusieurs cités étrusques.

Je me suis régalée du point de vue historique car Mika Waltari nous plonge avec facilité et délice, à travers les yeux de Turms, au coeur d'évènements réels tels que la bataille navale de Ladé, mais aussi la bataille d'Himère en Sicile ou un encore un certain nombre de révoltes et de sièges autour de Rome. On a même un petit clin d'oeil à la célèbre bataille des Thermopiles puisque l'histoire se déroule dans la même période.

L'aspect culturel et social avec les croyances d'alors, les us et coutumes sont également largement développés. On est immergé dans cette époque où les signes et les présages et même les songes dictent les choix de chacun. J'ai trouvé passionnant tous les passages sur la vie quotidienne (mes citations en témoignent, lol), ce qu'on apprend sur la civilisation étrusques en particulier, un peuple cultivé et raffiné.

Les personnages sont également bien approfondis. Je regrette juste qu'ils soient si peu à me paraître sympathiques, trouvant bien souvent leurs réactions stupides ou bornées. Il n'y a guère que Hanna et Mismê pour qui j'ai eu vraiment de l'empathie. Même Turms m'a agacé plus d'une fois, en particulier à cause de son aveuglement face à la redoutable et insupportable Arsinoé.

L'Etrusque est un roman historique passionnant qui se lit avec aisance, Mika Waltari va faire partie de mes auteurs chouchou. Je pense que Srafina partage mon point de vue, grand merci à elle pour les échanges toujours aussi sympathiques et enrichissants ;)
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Un souffle antique d'une rare puissance : d'évocation et de justesse historique.
Pas faciles les premières pages, où chaque nom de ville m'a précipitée sur mon ordinateur pour me situer moi qui suis une quiche en géographie. Bon, j'ai réalisé bien plus tard que l'auteur avait mis une carte en fin de volume, ça aide ;-)
Et me voilà alors plongée dans le Vème siècle avant Jésus-Christ où tous les noms sont différents, où les cités parfois majeures sont réduites maintenant à des sites archéologiques parfois mineurs, où seules quelques stars sont passées à l'immortalité, où les Dieux sont omniprésents, où la vie est trépidante et où finalement internet existait déjà via un peuple, les Sicanes, plutôt extra-lucides ;-)
Un voyage initiatique, pas à pas à la recherche de son moi, avec des pauses frivoles et d'autres plus introspectives, dans les forêts les plus sacrées aux bauges les plus puants des cités antiques, des actes héroïques aux décisions les plus déplorables, de l'amour le plus pur au plus dégradant, et finalement de la prise de conscience d'un pouvoir ancestral et d'une immense sagesse.
Un voyage émouvant où le pur désir a une place des plus grandes car il se mire dans un mensonge d'amour ; un voyage perturbant où l'amitié, avec le temps et la jalousie, prend la plus noire des figures ; un voyage reposant où la vie la plus frugale donne accès aux plus grandes richesses, celles de la conscience de la terre ; un voyage épuisant où les tâches terrestres sont les plus dures, les plus douloureuses mais aussi les plus fructueuses car elles rapprochent les êtres, tous tendus vers un même but.
Une plume merveilleuse qui chante le temps des anciens Dieux avec tant d'éloquence qu'on à l'impression d'y être vraiment.
Un magnifique roman qui retrace L Histoire antique du bassin méditerranéen ; un demi-siècle de guerres, de sièges, de batailles sanglantes pour le pouvoir, pour l'extension des territoires avec ou sans la volonté des peuples mais toujours avec l'appui des Dieux. Une incursion d'autant plus prenante que son fil se déroule au travers de faits et personnages réels, où seuls finalement le héros et son entourage proche sont issus de l'imagination de l'auteur. le tout, baignant dans une recherche des plus détaillées et méticuleuse de la vie quotidienne des gens de l'époque ainsi que leurs us et coutumes, a produit dans ma petite tête un merveilleux film que j'ai eu beaucoup de mal à quitter.
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« L'Etrusque » (1956) est le second roman historique de Mika Waltari, après « Sinouhé l'Egyptien » (1945). Autant Sinouhé avait rencontré d'emblée un grand succès en Finlande et dans le monde entier, autant Turms (le héros de « L'Etrusque » mit du mal à s'imposer. Pourtant les deux romans sont aussi passionnants l'un que l'autre, aussi riches de sens, aussi bien écrits… c'est peut-être dans le thème-même du roman qu'il faut chercher la réponse : « Sinouhé l'Egyptien » racontait l'histoire d'un homme, « L'Etrusque » raconte l'histoire d'un homme qui est en même temps un sur-homme (rien à voir avec Nietszche), quasiment un demi-dieu. C'est dire que dans « L'Etrusque » la part du fantastique, du surnaturel, de l'irréel, va être plus importante. Ce n'est pas l'essentiel, et cet aspect du roman s'insère avec bonheur dans les péripéties mouvementées du héros. Mais il est possible que les lecteurs de Mika Waltari aient été surpris par le ton ésotérique de certains passages où sont présentés les mystères antiques, les oracles, les diverses approches religieuses et mythologiques des peuples méditerranéens.
« L'Etrusque », comme « L'Odyssée » ou « L'Enéide » est un voyage à travers la Méditerranée. Comme ses deux illustres devanciers Homère et Virgile, Mika Waltari fait partir son héros d'Asie mineure, comme eux, ils le font accoster en Sicile, et comme Virgile débarquer finalement sur la côte italienne. Mais Turms n'est pas Ulysse, ni Enée, son voyage n'est pas seulement aventureux, il est aussi initiatique.
Turms, comme Sinouhé, comme Marcus et Minutus (dans « le Secret du royaume »), est un personnage en quête d'identité, et en proie au doute. Peut-être plus encore que ces autres héros, Turms ressent en lui une certaine dualité : « Qui suis-je et qu'y a-t-il en moi, s'exclame douloureusement Turms, comment savoir ? Car chacun de nous porte en lui un autre lui-même, un étranger qui s'impose à lui par surprise et le pousse à des actes contraires à sa volonté. » Turms porte en lui sa destinée, qui est d'être le chef du peuple étrusque, mais il ne le découvre que petit à petit, de même que ses pouvoirs supra-humains et son immortalité.

Mais avant d'accomplir cette destinée, que d'aventures et de péripéties ! Des rencontres avec des hommes et des femmes qui le marqueront : ses compagnons de voyage Dorieos, guerrier spartiate imbu de ses origines, Mikon, bon médecin mais ivrogne invétéré, Dyonisos, le capitaine du navire, pirate à ses heures… Les femmes ne sont pas en reste. Comme souvent chez Waltari, elles n'ont pas le beau rôle : Arsinoé, nymphomane et manipulatrice, est le digne pendant de Nefernefernefer (« Sinouhé l'Egyptien ») et des tentatrices sans scrupules du « Secret du royaume » et en contrepoint Hanna, à qui il arrive aussi bien des malheurs…

Comme toujours, les romans de Mika Waltari sont remarquablement documentés. Il est toujours plus facile pour nous de lire des histoires se passant dans le monde grec ou latin parce que nous en avons appris les bases au collège. Mais quand il s'agit d'une civilisation disparue, dont ne connaît pas grand-chose, il nous faut un guide, et Mika Waltari, ici, est le meilleur guide que nous puissions trouver : « L'Etrusque » n'est pas seulement un roman passionnant, c'est aussi une leçon d'Histoire.
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Un homme au passé mystérieux, Turms. Nous sommes au Ve siècle Av J-C. Il participe d'une certaine façon à tous les événements importants de son époque : la guerre des cités ioniennes contre les Perses, la guerre de Grecs de Sicile contre les Carthaginois, les guerres entre les Volsques et Rome….

Mais pour tous ces événements, l'auteur ne rentre pas dans des explications : il suppose que le lecteur les connaît, et qu'il n'y a pas besoin de décrire ni de préciser. Ainsi, lorsque qu'il parle d'Hamilcar, il ne le situe pas. Or c'est un nom répandu parmi les Carthaginois, le plus connu étant le père du fameux Hannibal, qui porta la guerre, avec ses éléphants en Italie. Or évidemment, au Ve siècle, c'est d'un autre Hamilcar qu'il s'agit. Certes, les événements cités sont relativement connus, mais mieux vaut être prévenu, si vous ne connaissez pas parfaitement cette période de l'histoire, il faut avoir quelques sources à portée de main pour suivre réellement.

Nous vivons avec Turms un fabuleux voyage à travers le monde antique, les peuplent qui l'habitent, leurs coutumes, leurs croyances. Jusque le point final, les Etrusques, fascinants, mais en train de dépérir, sous les coups des cultures plus jeunes. Un voyage plein de bruit et de fureur, de guerres et d'amour. Mika Waltari sait parfaitement capter son lecteur et le passionner jusqu'au bout de son livre.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Puis j'aperçus les collines de Rome, les villages qui s'accrochent à leurs flancs, la muraille, le pont et quelques temples. Le pont, que les Étrusques avaient bâti afin de relier entre elles les innombrables cités que séparait le fleuve, était une experte construction de bois, la plus longue que j'eusse jamais vue, encore qu'une île, en son milieu, aidât à la soutenir. Les Romains avaient un tel sentiment de l'importance du pont que leur grand-prêtre s'appelait le "grand pontife", titre hérité des Étrusques. Le manque de raffinement des Romains trouve là sa meilleure illustration. L'entretien du pont incombait à leur grand pontife, alors que les Étrusques, en lui conférant ce titre, l'avaient symboliquement chargé de jeter un pont entre les dieux et les mortels. A leurs yeux, le pont de bois n'était que le symbole d'un pont invisible, mais les Romains prenaient au pied de la lettre ce que les Étrusques leur avaient enseigné.
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-C'est la tombe d'une reine, m'expliqua le garde avec un sourire. Et il m'apprit que Caere était l'une des rares cités étrusques qui eussent été gouvernées par une reine. Le souvenir de ce règne était pieusement conservé par les habitants de Caere comme celui d'un âge d'or. La cité avait plus prospéré qu'en nulle autre époque. (...)
-Mais comment donc une femme peut-elle gouverner une cité ? demandai-je, effaré.
-C'était un lucumon, expliqua le garde.
-Une femme peut donc être lucumon ?
-Bien sûr, dit-il impatiemment. C'est rare, mais, par un caprice des dieux, un lucumon peut naître femme. C'est ce qui se produisit à Caere.
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Mon bras ploya sous le poids des javelines qui s'étaient fichées dans mon bouclier qu'une lance avait même transpercé, ce dont je ne m'aperçus pas sur l'instant. Soudain, comme il l'avait déjà fait une fois dans le passé, Dorieos brandit et abattit son glaive en un éclair, tranchant net le manche des javelots plantés dans mon bouclier, juste à temps pour me permettre de l'élever de nouveau, à l'instant même où nous nous heurtâmes de plein fouet au premier rang des guerriers de Ségeste.
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-Vos mains en se posant sur elles ne leur feront point mal. Ce sont des jeunes filles respectables mais, en raison de leurs humbles origines, elles sont autorisées à recevoir des cadeaux de ceux qu'elles séduisent, à condition que cela ne devienne pas une habitude. Ainsi peuvent-elles réunir une dot bien plus importante qu'en travaillant, et se marier avec quelque pêcheur, artisan ou paysan.
-Chaque pays a ses coutumes, observa Mikon. Les Lydiens agissent de même, tandis qu'à Babylone une jeune fille doit sacrifier sa virginité dans un temple contre de l'argent, avant de se marier. Et le plus grand honneur qu'un Scythe puisse faire à son hôte est de lui offrir pour la nuit la couche de sa femme. Pourquoi mépriserions-nous les coutumes d'Himère qui nous a si complaisamment offert le refuge de ses murailles ?
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Les Étrusques permettent aux femmes de manger dans la même pièce que les hommes, étendues sur une couche. Si la femme le désire, elle peut même s'étendre sur la même couche que son époux. Les Grecs, eux, l'autorisent tout juste à s'assoir dans la pièce. Quant aux Romains, ils jugent indécent qu'une femme mange en compagnie d'un homme.
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