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Trilogie du subtil changement tome 1 sur 3
EAN : 9782207113868
352 pages
Denoël (05/02/2015)
3.75/5   118 notes
Résumé :

Huit ans après que «la paix dans l'honneur» a été signée entre l'Angleterre et l'Allemagne, les membres du groupe de Farthing, à l'origine de l'éviction de Churchill et du traité qui a suivi, fin 1941, se réunissent au domaine Eversley pour le week-end.

Bien qu'elle se soit mariée avec un Juif, ce qui lui vaut d'habitude d'être tenue à l'écart, Lucy Kahn, née Eversley, fait partie des invités. Les festivités sont vite interrompues par le meur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
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Voici donc un des premiers romans de Jo Walton, écrit avant de se faire connaître avec le fameux Morwenna.

J’avoue que je me suis plusieurs fois demandé quelle était l’intention de l’auteur en rédigeant ce Cercle de Farthing, avant même de me laisser emporter par l’histoire, ce qui est sûrement une erreur, avouons-le. Je pense qu’il était d’abord de transcrire une ambiance aristocratique anglaise ; de ce point de vue-là, c’est tout à fait dans le bon ton : en effet, Jo Walton semble maîtriser, c’est assez frappant mais réconfortant (bizarrement, j’ai l’impression), les tics et les affres du flegme « so british » de la vieille noblesse qui domine donc ce Cercle de Farthing. Qu’est-ce donc que ce Cercle ? C’est « tout simplement » le groupe d’hommes et femmes politiques, surtout aristocratiques anglais, qui est à l’origine de l’éviction de Winston Churchill en 1941 pour signer un traité de paix avec l’Allemagne nazie. C’est dans ce contexte qu’intervient l’uchronie, élément qui m’a, en fait, le plus attiré vers cette aventure. Le Royaume-Uni est en paix et le continent européen est quasi complètement soumis depuis neuf ans (nous sommes en 1949) à Adolf Hitler et ses comparses.
Elle réalise son intrigue dans un huis-clos très travaillé où nous alternons entre les points de vue, d’un côté, de la jeune Lucy Kahn, fille des puissants Eversley mais mariée contre leur gré à David Kahn, qui a le malheur d’être un Anglais juif, et de l’autre, de l’inspecteur Peter Carmichael, policier venu enquêter sur la mort de James Thirkie, l’un des puissants du Cercle de Farthing. De ce côté-là, elle transcrit remarquablement bien l’ambiance aristocratique de la campagne anglaise. Certes, elle s’appuie un peu trop sur des chapitres courts pour rythmer plus facilement son récit, mais cela se justifie par l’alternance déjà évoquée. Pour préciser un petit peu sa technique, j’ai bien peur de ne pas avoir été ébloui par le style d’écriture, ni par le « labyrinthe » de pistes à élucider auquel elle aurait dû prétendre (honnêtement, le processus d’enquête est cousu de fil blanc). Heureusement qu’elle fouille comme il convient les relations entre les personnages sur des sujets sensibles comme l’antisémitisme latent et l’homosexualité refoulée.

C’est donc à travers un polar qui prend sa part d’ombre non pas dans le genre noir, mais bien dans les tendances sociétales des années 1930 et 1940, que Jo Walton crée, pourrait-on croire, un bel hommage au style « Crime en Cottage à la Christie ».
Merci donc à Babelio, sa Masse Critique et aux Editions Denoël pour cet envoi !

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Ça vous dit de lire une uchronie?
Ou vous préféreriez un polar ?
Vous aimeriez retrouvez l'ambiance so mais so british d'un Downton Abbey?
Vous serez servi avec le cercle de Farthing, premier opus de la trilogie "Du subtil changement" de Jo Walton. Je découvre et je me suis laissée prendre par l'atmosphère dégagée dans ce titre.
Nous sommes en 1949 dans une Angleterre baisant les bottes de l'Allemagne pour se ménager la paix; une Angleterre qui rampe allégrement vers le plus pur des fascismes. En 1941 se sentant bien seule pour combattre le nazisme et Hitler, l'Angleterre accepte la main tendue du Fuhrer et son offre de paix. Churchill refuse et on envoie un jeune politicien, Sir James Thirkie,le prometteur , négocier. Les bombardements cessent. C'est la joie dans le pays, la gloire pour Thirkie, la paix dans l'honneur.
Le cercle de Farthing est une branche influente du parti conservateur. Les éminences grises du parti: Lord Eversley et sa femme, Richard Francis, Sir James Thirkie et sa femme, Normanby et sa femme et autres gros noms. Et c'est donc dans la propriété de Lord Eversley , à Farthing , que sont réunis toutes ces aristocratiques têtes le weekend avant un vote important qui nommera le premier ministre.
Avec beaucoup d'habileté, Jo Walton , nous décrit l'absurdité de cet ordre immuable auquel croit tant l'aristocratie anglaise. Mais ici, on va au-delà. On y décrit leur racisme, leur homophobie, leur xénophobie, leur hypocrisie, leur peur de perdre ce monde artificiel bâti sur héritages et traditions et qui n'ont que faire d'un monde en changement.
Ce weekend là, on retrouvera mort Sir Thirkie . Puis Lord Eversley et sa fille (fille rejetée par sa famille car elle a épousé un Juif) se feront tirer dessus, sans trop de mal, lors d'une promenade à cheval. Carmichaël, enquêteur à Scotland Yard, sera chargé de l'enquête.
Le Cercle de Farthing nous montre ce qu'il y a de laid , de très laid chez les humains , nous parle des compromissions, d'impossibles à surmonter et c'est bien dit, bien fait et très agréable à lire. Assez que les deux autres titres de cette trilogie : Hamlet au paradis et Une demi couronne me tentent énormément .




Le cercle de Farthing
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Le subtil changement.
C'est le titre de la trilogie dont le Cercle de Farthing constitue le premier volume.
Eh bien ça lui va comme un gant.

Le roman se situe dans un monde uchronique dont la bifurcation s'est produite dans les moments décrits dans le film Les Heures Sombres. Churchill a été écarté du pouvoir et le Royaume Uni a conclu une paix séparée avec l'Allemagne d'Hitler (et accessoirement les États-Unis présidés par Lindbergh et le Japon ne sont jamais entrés en guerre. Bref les régimes totalitaires ont les mains libres).
Mais durant une grosse partie du bouquin, cet état de fait ne se voit pas vraiment. Un meurtre est commis chez des aristos très influents au sein du gouvernement et un inspecteur de Scotland Yard vient enquêter. Jo Walton alterne deux points de vue : celui de Lucy, la fille des hôtes qui ont organisés le séjour des aristos, et celui de l'inspecteur Carmichael. J'avoue avoir longtemps eu l'impression de lire une version de Downton Abbey dont les personnages seraient à l'opposé des progressistes de la série, combinée à un épisode de l'inspecteur Barnaby – Carmichael ayant pris dans ma tête le visage de John Nettles en un peu plus jeune. Vous avez compris que ce n'est pas un roman d'action.
Ce n'est pas une impression négative, d'ailleurs. le portrait de la société des nantis conservateurs – noble et pédant côté balcon et carrément libertin côté cave – est brillant et glaçant à la fois. On s'y croirait. A côté de ça, l'enquête policière n'est pas très brillante. Les policiers se perdent en conjectures et peinent à trouver des indices pour les étayer. On est loin de Sherlock Holmes.

Mais, petit à petit, la dimension uchronique s'instille, oriente le déroulement et justifie les mobiles. le lecteur comprend avec effroi en même temps que les personnages ce qui se joue réellement ici : un autre incendie du Reichstag. le filet se referme. le final est inévitable et donne froid dans le dos.

Bluffé. Jo Walton a parfaitement maîtrisé la progression de son subtil changement. J'en ai oublié mes quelques difficultés du début. Je me demande si le second volume sera aussi subtil. Je ne crois pas car tout est prêt pour que les fascistes puissent avancer démasqués.
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Grosse sortie de route du cours de l'Histoire, les Britanniques ont signé un traité de "paix dans l'honneur" avec Hitler fin 1941, lui laissant l'Europe en pâture et Staline à gérer.
Exit Churchill, évincé du pouvoir par le Cercle de Farthing, une poignée d'hommes politiques très conservateurs à l'origine du traité en question.

Repliée sur ses îles, plutôt soulagée d'en avoir fini avec une guerre imbécile et peu concernée par ce qui se passe sur le continent, l'Angleterre ne s'attend certes pas à ce que la tête de file de ces artisans de la paix, Sir James Thirkie, soit retrouvé assassiné quelques années plus tard au lendemain d'une réception à Castle Farthing, propriété de ses amis les Eversley.

On suit alternativement le récit à la première personne de Lucy Eversley, qui a eu le mauvais goût d'épouser un Juif et s'appelle désormais Mrs Kahn dans une société pétrie d'un antisémitisme sans complexe, et celui d'un narrateur omniscient suivant les pas de l'inspecteur Peter Carmichael envoyé sur les lieux par Scotland Yard.

L'atmosphère est saisissante de crédibilité, entre les "bonnes moeurs " et la "bonne éducation" que partage ce très petit monde d'aristocrates et de politiques arrogants, convaincus de leur supériorité et décidant à quelques-uns du sort de leur pays, et par ailleurs ce qui ressort d'une société anglaise post-Seconde-guerre-sans-Churchill-mais-avec-Hitler-dans-les-pays-voisins.

Lucy, en tant que fille de lord Eversley et en tant qu'épouse de David Kahn, rapporte dans son récit les deux faces de ce farthing (petite pièce d'un quart de penny), précisant davantage au fil des pages en quoi la Grande Bretagne est impactée et influencée par la politique nazie sur le continent.
Elle et son époux sont en butte à un rejet massif de la part des proches et membres du Cercle de Farthing, et de nombre d'autres.
Pourtant, tous deux ont été invités pour ce week-end de réception.

Ils pourront s'en mordre les doigts à loisir : David Kahn est rapidement soupçonné du meurtre de Lord Thirkie, uniquement parce qu'il est juif.

L'inspecteur Carmichael est extérieur à ces considérations familiales, mais il subit de fortes pressions pour faire pencher l'enquête vers la culpabilité de David Kahn. Il a également à faire face aux préjugés des uns et des autres, et doit lui aussi dissimuler pour ne pas être cloué au pilori.

L'intrigue policière peut sembler élémentaire, elle est surtout classique. J'ai eu beaucoup d'intérêt à en suivre les rebondissements jusqu'à sa conclusion, prévisible peut-être mais glaçante.

Quant à l'ébauche de cette Angleterre uchronique, Jo Walton y a mis un soin tel qu'on y croit sans réserve… La façon dont l'antisémitisme et l'homophobie s'expriment sans retenue jusque dans les moindres échanges, montre un fonctionnement social volontairement aveugle aux persécutions subies sur le continent par ces deux communautés.
Ce n'est pas agréable à lire, mais ça pose un cadre crédible.

D'ailleurs, tout est plausible, tout se tient. Les personnages sont finement montrés, leurs sentiments affleurent sous des apparences bien policées ou bien au détour d'une réflexion dont on ne se demande pas toujours si elle est le fruit d'une maladresse ou le signe d'une grande malveillance.

L'aspect politique prend de l'ampleur au fil de la narration, s'appuyant sur quelques personnages et évènements historiques qui l'ancre dans un "réel alternatif" très intéressant.

J'ai vraiment apprécié ce premier tome de la Trilogie du Subtil Changement, la bien nommée.
J'espère que les deux suivants confirmeront cette très bonne impression.
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En Résumé : J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman qui propose de nous plonger dans un mélange d'enquête policière au flegme anglais et d'uchronie liée à la période de la seconde guerre mondiale. Un véritable puzzle de manipulations et de trahisons se dessine alors et happe le lecteur qui se retrouve à chercher la vérité. L'univers parallèle développé se révèle solide, offrant de nombreuses réflexions que ce soit sur les possibilités de l'époque comme sur certaines manipulations politiques qu'on retrouve encore de nos jours, le tout mâtiné d'aristocratie anglaise, offrant une ambiance à la fois cynique et sombre qui colle parfaitement au récit. Les personnages ne manquent pas d'attraits, se révélant denses, complexes et attachants, malgré parfois quelques facilités, principalement dans les capacités de déductions de certains. La plume de l'auteur se révèle soignée, efficace, alternant deux points de vue de façon efficace, un à la première personne et l'autre à la troisième personne jouant ainsi sur les différentes visions qu'on peut avoir des protagonistes. Je regretterai juste une impression de lenteur dans le début du dernier tiers du récit, mais rien de gênant tant la conclusion a réussi à me happer, me surprendre, évitant le happy-end facile. Ce livre étant le premier tome d'une trilogie déjà publiée en VO j'ai maintenant hâte de découvrir la suite.


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Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
«Vous arrive-t-il de regarder des dessins animés?» demanda-t-il.
J'acquiescai. «Mickey Mouse et Donald Duck, ce genre de choses? J'en ai vu au cinéma.
- Oui… eh bien, j'ai l'impression que quelqu'un veut me faire avaler une histoire qui passerait peut-être dans un dessin animé, mais pas dans la vraie vie, où les gens ne sont pas des souris et des lapins qui peuvent s'aplatir mutuellement à grand coups d'enclume sur la tête, après quoi ils se relèvent tranquillement et se regonflent avec une pompe à vélo.
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Sukey est totalement dévouée à Mère, elles sont cousines et ont vécu ensemble depuis le plus jeune âge et, bien que son titre soit "secrétaire-dame de compagnie" - l'appellation "dame de compagnie" ayant été ajouté pour montrer que c'est une dame et pas une domestique -, elle organise en fait énormément de choses pour Mère, sa maison, mais aussi ses affaires politiques. Elle est sa boussole. Elle sait toujours tout ce qui se passe et la tient au courant, afin qu'elle puisse faire bonne figure. On pourrait les comparer à un cygne: Mère est la partie qui glisse majestueusement sur l'eau et Sukey celle qui pédale frénétiquement dessous.
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- As-tu réfléchi à ce que cela voudra dire de t'appeler Mrs Kahn ? Nous portons un nom que nous n'avons personnellement rien fait pour mériter, mais nous l'avons hérité de nos ancêtres qui, eux, l'ont mérité. C'est un nom qui ouvre bien des portes. Tu envisages d'y renoncer pour devenir Mrs Kahn...
- Ce nom veut dire que les ancêtres de David étaient prêtres en Israël à l'époque où les nôtres se barbouillaient de bleu de guede, avais-je répondu, citant, probablement de travers, Disraeli.
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Pour David, j'achetai le nouveau livre de l'auteur de cette histoire d'animaux qui avait eu tant de succès quelques années plus tôt, un roman d'anticipation intitulé Mille neuf cent soixante-quatorze. Il avait toujours aimé H. G. Wells et Jules Verne et je m'étais dit qu'un livre de ce genre lui changerait les idées.
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Cette affaire est comme une grosse pelote de laine avec des bouts qui dépassent de partout. Je sens que si nous tirons sur le bon, tout se démêlera d'un coup.
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Videos de Jo Walton (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jo Walton
Interview de Jo Walton à l'occasion de la sortie de Ou ce que vous voudrez (Or What You Will ) aux éditions Denoël. Traducteur : Thomas Bauduret
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