La fugitive

Abandonné au bout de 100 pages.
On ne décolle pas
L'écriture est fatigante.
L'héroïne (l'auteure?) est indécise, pénible.
Il me semble déjà avoir eu du mal avec « le livre de Dina » d'Herbjprg Wassmo..

Pour une fois, je trouve que la version française du titre illustre beaucoup mieux le thème du livre :
Flukten fra Frank.... échapper à Franck.
Non ce texte ne se résume pas à cette échappée à un homme.
La fugitive....
C'est beaucoup plus une fuite en avant pour essayer de se construire, de se reconstruire.
Une femme qui fuit son enfance .... sa vie .... sa ville et son pays .... et essaie au travers de son oeuvre littéraire de retracer ce qu'elle a vécu, ce qu'elle a ressenti, ou bien ce qu'elle est sensée ressentir !
Peut on se construire, s'accepter au travers de la fuite qu'elle soit physique ou imaginaire ?
Comment les lieux que l'on traverse peuvent influer sur ce qu'on ressent, sur ce que l'on est ?
Livre de question sur le sens de la vie, sur le sens de l'écriture.
Le style d'Herbjorg se détend petit à petit par rapport à ses précédents écrits (ses sagas), partie de son oeuvre la plus connue.
L'écriture est de plus en plus fluide, limpide et se lit comme coule une source libre.
La construction du récit est fantaisiste nous partons pour nous détendre, nous retrouver, pour nous sentir enfin vivante.
J'avoue qu'il est perturbant de lire un roman, qui décrit l'écriture d'un autre roman avec les mêmes intervenants ... je suis un peu beaucoup perdue et je ne sais quoi en penser.
Ma chère Herbjorg,
Comme tu le dis toi même " ceux qui étaient en train de lire mon manuscrit étaient ils capables de trouver un sens à ce que j'avais voulu exprimer ? Leur avais je donné suffisamment d'éléments ?"
C'est effectivement une bonne question, je reconnais que pour apprécier ton récit il faut accepter de se laisser aller vers n'importe où !
Je crois que le plus important est que l'on ait entendu la petite fille dans la cave !

C'est le premier livre de cette auteure avec lequel la connexion ne s'est pas vraiment faite. Cette histoire d'un road trip à la Thelma et Louise ne m'a pas convaincu, pas plus que les valses hésitations de l'écrivaine en panne d'inspiration et en proie à une paranoïa persistante. J'en suis même arrivé par moments à me demander si Frida n'était pas qu'un personnage imaginaire de l'esprit tourmenté de Sanne . . . J'ai cherché en vain la plume acérée de Wassmo que j'avais tant aimé dans la longue saga de Dina. L'auteure m'avait habitué à ses personnages de femmes fortes, déterminées, et je tombe ici sur plein de questionnements existentiels, de doutes professionnels, de mauvaise conscience quant à l'amant délaissé. le tout n'est inintéressant pour autant, l'écriture fluide et évocatrice, les thèmes abordés ne sont pas insignifiants non plus. Mais, question d'affinités probablement, je suis resté relativement indifférent aux sort de ces femmes. Et ce n'était certainement le but . . .

Voici un roman complexe qui peut donner lieu à de multiples interprétation sur qui est qui dans l'histoire et sur l'existence même de l'histoire. Une histoire qui relate l'écriture d'un livre ayant lui même pour sujet la vie de l'autrice. Les personnages sont ainsi des personnages du roman ou du livre écrit dans le roman.
L'autrice, c'est Sanne, orpheline marquée par son enfance à l'orphelinat. Aujourd'hui, elle a une liaison avec un homme marié, Frank, qui ne quittera pas sa femme et ses enfants. Dans cette monotonie, le nouveau livre qu'elle porte en elle a peu de chances d'éclore. Il lui faut fuir, cette vie et cet homme. Pour cela, elle se trouve, ou s'invente, une compagne de voyage, Frida, surgie de son passé à l'orphelinat, qui l'incite à faire des choses inimaginables pour sa vie trop bien réglée. le voyage est bien une fuite en avant dans laquelle l'entraîne Frida. Sanne peut-elle vivre à travers Frida ou exister par elle-même ? Sanne peut-elle regarder la femme de Frank en face ou le faire dans le roman qu'elle écrit ?
Outre que j'aime beaucoup Herbjørg Wassmo, la folie de cette histoire aurait dû m'enthousiasmer mais le rythme de la narration, aussi taciturne que semble l'être Sanne, m'a vraiment refroidie. Alors que j'ai adoré le thème et le mélange entre fiction et réalité du roman, j'ai eu l'impression qu'Herbjørg Wassmo s'ennuyait elle-même un peu ... Il m'en reste le regret d'avoir trouvé l'histoire trop longue, d'avoir peiné sur les chapitres, de m'être endormie sur les pages et finalement d'avoir manqué d'envie.

Commentaires : En fait, on assiste à son processus de création dans la tourmente du récit de ses
personnages. On nage alors entre la fiction et la réalité. Plus on avance dans le récit plus la situation
se complexifie jusqu'à toucher un point de non-retour et c'est là que j'ai décroché. J'ai perdu l'intérêt pour sa fiction, j'ai cessé de croire en ces personnages. C'est comme un roman dans un
roman où je me suis perdue. On dit que par ce récit elle dévoile beaucoup d'elle-même, de son
cheminement de vie et de son processus de création. En fait, et c'est peut-être là l'intérêt de cette
lecture, on assiste au chemin que doit prendre un auteur pour aller loin en lui-même afin d'y trouver
une source d'inspiration.