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Citations sur Le Livre de Dina, tome 2 : Les Vivants aussi (21)

Benjamin grandissait, et commençait à explorer Reinsnes. Il avait élargi son champ d'activité jusqu'aux hangars, jusqu'à la boutique et, sur la hauteur, jusqu'à l'érable d'été. Tenace comme une branche de saule, il se baladait accompagné d'Hanna, la fille de Stine. A la découverte du monde par-delà la maison blanche de la ferme. Toujours avec une ride profonde creusée entre les sourcils.
On ne lui avait jamais appris à dire maman, ou bien mère. Et il n'avait personne qu'il pouvait appeler père. Mais il ne manquait pas de bras pour le bercer.
Chacun avait son nom. Et sa propre odeur.
Il pouvait, les yeux fermés, deviner de qui venait l'odeur qu'il reniflait. Tout le monde était là pour lui. Qu'ils aient quelque chose d'autre à faire lui importait peu. Il trouvait toujours quelqu'un quand il en avait besoin...
Mère Karen connaissait beaucoup d'histoires et la bonté émanait de ses yeux. Les mots sortaient de sa bouche comme une brise douce. Elle ressemblait à ses fleurs. Qui poussaient en pots sur le rebord des fenêtres, et languissaient en hiver.
Dina était aussi lointaine qu'un orage en pleine mer. Il était rare que Benjamin aille la trouver. Mais ses yeux lui disaient à qui il appartenait...
On disait que Hanna appartenait à Stine. Mais en réalité, elle appartenait uniquement à Benjamin. Elle avait des doigts potelés et des yeux comme des amandes écalées. Quand elle clignait des yeux, la frange de ses cils tremblait sur sa joue.
Benjamin avait quelquefois mal dans la poitrine en regardant Hanna. Il avait la sensation de quelque chose de déchiré à l'intérieur. Il n'arrivait pas à décider si ce qu'il ressentait était bon ou mauvais. Mais il le ressentait.
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Les gens m'intéressent. Ils m'apprennent toujours quelque chose sur moi-même.
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Stine était la meilleure. Elle sentait les algues rincées par la mer et les myrtilles mûres de soleil. Elle sentait le linge séché dehors pendant la nuit. Ses mains étaient douces et calmes. Bronzées, aux ongles courts.
Ses cheveux noirs et raides étaient serrés sur ses tempes. Ils ne frisaient pas autour du front quand elle transpirait, comme les cheveux de Dina. La sueur de Stine était la meilleure. Comme des tiroirs d'épices grands ouverts. Meilleure que les fraises des bois derrière l'enclos.
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Dina, assise sur le plancher plein d'échardes, hurlait. Comme un loup abandonné et furieux. Sans retenue et sans vergogne. Un loup assis sur son derrière en plein soleil, psalmodiant son chant effrayant. (p66)
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- Et pourquoi vous voyagez tellement, demanda-t-elle au bout d'un moment.
- Ah, pourquoi? C'est parce que j'aime ça, je pense. Et puis je cherche.
- Cherche quoi?
- La même chose que tout le monde.
- C'est quoi?
- La vérité.
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Le chagrin, c'est les images qu'on ne peut pas voir, mais qu'il faut porter quand même.
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"Elle rejeta ses cheveux en arrière comme un cheval qui veut voir le soleil. Il y avait une large déchirure bleue dans le ciel.
Elle rencontra alors un regard étranger.

Je suis Dina. Mes pieds sont des piliers dans le sol. Ma tête est sans poids et reçoit tout : les bruits, les odeurs, les couleurs.
Les images bougent autour de moi. Les gens. Le vent. Une odeur piquante de bois brûlé et de suie. D'abord il y a les yeux, sans tête ni corps. Comme faisant partie de ma fatigue. Dans lesquels se reposer. Je n'ai jamais rencontré un tel homme. Un pirate ? Non ! Il vient du livre de Hjertrud ! C'est Barabbas ! Où ai-je été si longtemps ?"
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"Benjamin la suivait des yeux. Quand elle était comme ça, comme un petit oiseau, il avait aussi envie de pleurer.
_ C'est pas un malheur pour ceux qui sont morts. C'est un malheur pour les vivants, dit Dina.
Mère Karen ne dit plus rien au sujet du malheur des morts.
Mais Benjamin comprit qu'il y avait bien dautres choses à dire et grimpa sur ses genoux. Pour la consoler.
Il sentait Dina comme un grenier sombre, et se tint à l'écart le reste de la journée."
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"Je suis Dina. Tout le monde disparaît. 'L'enfant qui tempère son chagrin' a disparu. J'ai décroché Hjertrud du mur. Ses yeux l'ont quittée. Je ne peux pas regarder un tableau sans yeux. Le chagrin, c'est les images qu'on ne peut pas voir, mais qu'il faut porter quand même."
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On inventait de petits détails qui rendaient les histoires plus savoureuses, et qui illustraient l'affection que Dina portait aux gens modestes. Son sens de la justice. Son grand cœur généreux. Finalement, les histoires moins flatteuses sur Dina perdirent leur impact. On les considéra plutôt comme des traits d'originalité qui distinguaient Dina des maîtresses de maison et autres bourgeoises. Et qui faisaient d'elle quelqu'un de spécial et de fort.
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