L'argent c'est le nerf de la guerre, et le commerce manticorien est source de revenus, lorsque ceux-ci diminuent dramatiquement du fait de l'augmentation insupportable du piratage dans la Confédération silésienne c'est un problème.
La flotte de Manticore étant totalement mobilisée dans le conflit qui s'enlise depuis plus de trois ans avec la République Populaire de Havre, elle n'est plus en mesure de protéger ses vaisseaux marchands, les pirates en profitent et les pertes de vaisseaux deviennent insupportables pour les cartels commerçants. le magnat Klaus Hauptman qui voue une haine féroce à Honor depuis qu'elle l'a remis en place à Basilic fait jouer en sous-mains ses relations politiques afin qu'elle soit réintégrée dans la flotte et prenne la direction d'une flotte de quatre navires-Q, des cargos armés avec des équipages composés de novices et de vétérans à la réputation douteuses, après tout, cette furie serait bien capable de limiter le piratage, et si elle est éliminée ce serait un bonus n'est-ce pas ?
Reste à savoir si Honor acceptera de quitter son poste d'amiral commandant en second la flotte de
Grayson pour être réintégrée dans la Flotte Royale de Manticore en tant que commandant de vulgaires cargos (sur)armés ?
Ce sixième tome a scandaleusement été divisé en deux parties dans la version brochée, l'Atalante semble cependant avoir corrigé le tir avec sa version poche « La Petite Dentelle », parue en 2018, avec 688 pages en un seul tome. Si on ne veut pas être frustré en achetant le broché il est nécessaire d'acquérir en même temps les deux volumes.
Trois ans après son éviction de la FRM par les politiciens et un an après les événement narrés dans le Tome 5 "Pavillon de l'exil" Honor reprend du service dans la Flotte Royale, de prime abord dans des conditions minables, mais nous pouvons compter sur Honor pour remplir sa mission et au-delà alors que certains y voyaient sa perte. Encore une fois
David Weber nous captive en se renouvelant à chaque volume de la série tout en restant parfaitement cohérent, ici nous découvrons un nouvel environnement avec la Confédération silésienne, une occasion de faire une petite escale dans l'Empire Andermien, des territoires très différents politiquement, et la traque de pirates nous change des batailles opposant d'énormes flottes. Avec le changement de contexte l'accent est mis sur le quotidien de l'équipage et les problèmes occasionnés par sa composition disparate, les personnages bien définis mis en scènes deviennent vite attachants, et Nimitz lui-même n'est pas oublié, puisque cette mission lui donne l'occasion de rencontrer Samantha, la chatte sylvestre qui a adopté le capitaine de corvette Tchou, qui ne le laisse pas indifférent.
Nous retrouvons de nombreux personnages côtoyés dans les tomes antérieurs, amis et ennemis, le magnat Klaus Hauptman va certainement devoir se remettre en cause et une place assez importante est accordée aux officiers de la flotte de la République de Havre, ce qui a d'ailleurs généré le titre anglais du livre "Honor among Enemies".
Le livre se termine de manière assez abrupte avec la rencontre d'un navire-Q manticorien avec deux croiseurs Havriens issus d'une escadre qui était sensée rester discrète.
Comme d'habitude dans cette excellente série l'action est bien présente et les combats spatiaux bénéficient d'une chorégraphie soignée, mais dans ce tome l'accent est mis sur les personnages secondaires avec talent, le seul gros reproche que je puisse faire reste le fractionnement commis par l'éditeur en deux parties qui me reste sur l'estomac … heureusement que que je possède la seconde partie, ce qui me permet de l'attaquer dès la dernière page de cette première partie tournée …