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EAN : 9782363582904
410 pages
Editions Vendémiaire (05/10/2017)
3.95/5   10 notes
Résumé :
Que la violence y ait régné sans partage, que les puissants y aient exercé une impitoyable domination sur les faibles, que la justice y ait été cruelle et expéditive, qu’une religion fanatique y ait régenté la vie des hommes, à peine tempérée par les superstitions les plus extravagantes, qu’on n’y ait eu que de très approximatives connaissances dans les domaines de la science, de la médecine ou de l’hygiène, qu’on y ait méprisé les femmes et méconnu tout ce qui étai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai mis du temps - étude oblige – mais je l'ai fini ! Et malgré le temps à le lire je peux dire que j'ai été ravie de lire ce livre. Un gros coup de coeur.

Loin du politiquement correct, de la réécriture comme des louanges, ce livre est une mine d'or d'information sur le Moyen Âge. Déjà pour les étudiants, pour ma part je trouve qu'il complète bien mes cours, ce qui est un peu logique car certains sont mes profs comme Monsieur Collard mais pour ceux qui ne sont pas mes profs ça marche aussi - et je regrette d'ailleurs que certains ne soient pas mes profs, ça aurait évité quelques catastrophes… Ensuite, il est aussi parfait pour le lecteur lambda qui veut se cultiver et sortir des clichés que l'on entend sans cesse sur l'époque médiévale habituellement vu que ce livre a pour mission de bousculer les idées reçues et qu'il temporise les ardeurs des discours.

Par ailleurs comme il est écrit par des vrais historiens ce bouquin est aussi une mine d'or sur ce qui fait le sel de ce métier, à savoir : la méthode, la vue d'ensemble, la relativisation, la déduction, la projection… Quand on lit ce bouquin on voit bien qu'être historien ne s'improvise pas, qu'il faut du temps et de la recherche et que ça va plus loin que répéter une liste de faits comme ça, sans réfléchir.
En effet, les faits s'analysent et comme le montre ce bouquin ça prend du temps pour les analyser et aussi les partager, d'où le fait qu'on peut franchement critiquer ces gens à la TV, à la radio, dans les journaux… qui tentent de donner des leçons d'histoire en 5 minutes et qui se veulent être exhaustifs en plus de ça - même s'ils ne sont pas tous ainsi faut bien l'admettre.
Ce genre de programme c'est très bien pour avoir une première approche, ouvrir sa curiosité, mais pour l'approfondissement et pour une bonne vue d'ensemble ça ne suffit pas, et ce livre le met particulièrement bien en lumière. Il montre vraiment que dans les discours souvent politiques (l'histoire est très politique) on fait usage de trop de raccourci et d'idée fausse qui suffisent hélas pour beaucoup de personne et de ce fait entretient les fausses légendes et facilite la déconstruction...
Outre la méthode, ce livre est aussi une bonne critique sur l'historiographie comme des discours sur l'histoire qui s'inscrivent dans un cadre politique.

Et moi, toutes ces qualités et connaissances me laissent rêveuse… J'aimerai être aussi douée que ça un jour. (Ce qui n'arrivera jamais.)

Enfin, le dernier atout de ce bouquin collectif, c'est la pluralité des thèmes abordés ; de la médecine à la ville, en passant par la femme, la science loin d'être irrationnelle contrairement à ce qu'on pense généralement, les seigneurs, l'hygiène, l'université (je ne digère toujours pas mon mauvais cours sur ce sujet), les traductions beaucoup du fait des chrétiens et des juifs dans le monde islamique, etc., etc. tout passe à la lumière de l'historien, et ceci pour le plus grand bonheur du lecteur qui veut apprendre et sortir des clichés ou compléter ses connaissances.
Le seul défaut qu'on pourrait éventuellement trouver à ce livre - et encore que pour moi ça n'est pas un défaut -, c'est la manière un peu enfantine d'aborder les pistes de réflexion sur cette période par le jeu des questions-réponses, mais personnellement je trouve que ce procédé a au moins le mérite d'être clair et de faciliter la lecture et je n'y vois rien à redire même si beaucoup ne trouveront pas cela sérieux.

En résumé, c'est un livre à lire, c'est un livre fabuleux, c'est un livre nécessaire que tout le monde doit lire. Vraiment j'insiste.
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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à lire pour changer de point de vue sur le Moyen, Age, surtout si on ne le connait qu'à travers les séries d'héroïc fantasy. son traités les thèmes de la sorcellerie, la place de la femme, les guerres, la chevaleries... avec à chaque fois des questions posées à un historien spécialiste. très intéressant
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Des spécialistes français du Moyen Age éclairent cette période de l'histoire sous un nouveau jour, abordant une série de thèmes tels que les croisades, la place des femmes, la science et la médecine, la justice, la violence politique ou l'hygiène.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
"Parleriez-vous d'un sentiment national français au Moyen Âge ?

L'expression "sentiment national" ne se rencontre pas à l'époque. Si l'on considère que, pour qu'une idée existe, il faut qu'elle ait une expression linguistique, alors il faudrait conclure cette idée n'existe pas au Moyen Âge. Mais peut-on être aussi catégorique ? Je retiens un élément : le roi de France passe pour une incarnation de la France, indépendamment de ses qualités propres ; donc s'il est chassé, supplanté, la France elle-même est menacée dans sa survie. L'idée était admise et ancrée que le roi de France devait être un Français. Des textes produits au XIVème siècle dans l'entourage de Charles V le disent expressément, cela pour ruiner les prétentions des rois d'Angleterre, présentés comme des étrangers : "Nul de succède [à la couronne de France] qui est d'étrange pays." Christine de Pizan dit très nettement que les français ont la chance d'avoir toujours été gouvernés par des gens de chez-eux. Il y a donc bien une sorte d'identification entre le roi et ceux qui lui sont soumis dans les limites de sa souveraineté, de son ressort et de son hommage ; et d'un point de vue émotionnel, effectivement, la présence anglaise a été vécue comme une invasion suivie d'une occupation

La France existait donc bien au Moyen Âge...

Il ne paraît pas absurde, en effet, de parler de France et de Français dans les derniers siècles du Moyen Âge. C'ets dire que je suis loin de blâmer les historiens du XIXème siècle, de Michelet à Lavisse, qui ont comme on dit maintenant, crée et raconté le "roman national". Pour eux, ce n'était pas un roman, c'était un récit, composé de bonne foi. Ce n'était pas l'histoire d'un mythe, c'était l'histoire d'une réalité. Il se peut qu'ils aient surestimé tel élément et qu'ils aient volontiers retenu des textes ou des faits répondant ç leur attente et à celle de leur public, mais ils ne les ont pas inventés. Lorsque Jeanne d'Arc déclare dans sa fameuse lettre au roi d'Angleterre (mars-avril 1429) qu'elle veut le "bouter hors de toute France", il ne s'agit évidemment pas simplement de la région parisienne. Entendons-nous bien : être Français, être bon Français, à l'époque, c'est une détermination géographique, mais c'est aussi l'adhésion à la lignée des Valois. En disant tout cela j'ai l'impression de proférer de évidences, mais apparemment, cela mérite encore d'être dit."
Pages 20-21. Historien : Franck Collard.
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Normalement, l'étude historique fait progresser notre connaissance du passé ,lorsqu'elle est menée de manière méthodique et sincère, en prenant le temps de faire de l'érudition et de remettre en question certaines idées reçues, en acceptant de mettre en lumière des choses qui ne plaisent pas beaucoup. C'est une discipline de l'esprit et un effort, une entreprise exaltante aussi, qui se pratique depuis longtemps, et que nous devons nous efforcer de perpétuer, en nous gardant de travailler trop vite, de chercher à gagner de l'argent et du renom par des livres séduisants mais incomplets ou fallacieux.

p. 106 - Dominique Berthélémy
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"Selon une idée générale très répandue, dans les médias, dans la classe politique, parfois dans les manuels scolaires, il y aurait eu au coeur de ces conflits de civilisation une oasis de paix et de tolérance : al-Andalus.

Jacques Berque a écrit un livre pour tenter de rapprocher les deux rives de la Méditerranée, un de ses derniers, qui s'intitule Andalousies. Comme se ce mot magique suffisait, un peu comme la lecture d'Avérroès, à rapprocher les civilisations. C'est malheureusement totalement faux. Ce qu'on présente comme la tolérance andalouse, c'est la tolérance du monde islamique à l'égard des religions qui ne sont pas l'islam mais qui font partie des "religions du livre" citées dans la Coran ; cependant, cette tolérance, la dhimma, implique une forme de soumission, un statut d'infériorité. Ce qu'on mesure mal dans notre civilisation moderne, où la tolérance date de la fin du 17ème siècle, c'est que, lorsque la tolérance s'est exercée dans le monde ancien, y compris dans l'Empire romain, mais surtout dans le monde islamique, elle ne signifiait jamais l'égalité. Au contraire, la condition de la tolérance est l'inégalité. En d'autres termes, vous tolérez un inférieur,celui qui vous prête son concours, qui vous donne ses impôts, son travail. [...]"
Pages 79-80. Historien : Gabriel Martinez-Gros.
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Sanguinaire et ultraviolent, c'est toujours l'image que renvoie la vulgate journalistique. Dès qu'il s'agit de stigmatiser les archaïsmes et la barbarie, c'est le moyen âge qui est montré en exemple. La justice "moyenâgeuse" et , "au moyen âge, la violence est nécessairement "barbare", comme si elle pouvait être plus ou moins douce selon les époques... Ce sont des préjugés difficiles à déraciner.

P. 155 - Valérie Toureille
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Récemment encore, un journaliste me disait : "il y a encore des gens pour dire que le jihad, c'est la guerre sainte, alors que tout le monde devrait savoir que c'est un combat intérieur ; le jihad comme la guerre sainte, cela n'a jamais existé, cela a été inventé de toute pièce par les Européens..."
C'est évidemment lui qui se trompait. Dans la revue L'Histoire, à chaque fois qu'il est question d'un article sur l'islam, on me demande de préciser ce qu'est le jihad, et à chaque fois je suis obligé de réécrire les mêmes 3 lignes donnant la définition banale mais juste. Eh oui, le jihad c'est la guerre sainte ou légale.
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Video de Nicolas Weill-Parot (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas Weill-Parot
Avis aux fans du film Les Visiteurs, aux fans De Voltaire et à tous ceux qui pensent que Christophe Colomb voyait la Terre complètement plate : gare aux idées fausses ! 
Dans ce deuxième volet, vous naviguerez au milieu des idées fausses et des préjugés qui envahissent notre perception du Moyen Âge, époque de “l'a-fortiori” par excellence. Vos deux guides, Sylvie Nony et Nicolas Weill-Parot (tous deux historiens des sciences), mettent en lumière nos représentations biaisées d'un prétendu “âge sombre” en remontant tout simplement aux textes sources. Ce faisant, ils retracent la généalogie d'un mythe coriace selon lequel, au Moyen Âge, tout le monde croyait que la Terre était plate. Rien de plus faux bien sûr, mais rien de plus répandu aussi que ce mythe-là, dont nous connaissons d'ailleurs des résurgences inquiétantes de nos jours. Pourquoi donc toutes ces platitudes sur le Moyen Âge ont-elles la dent si dure et en quoi leur réactivation contemporaine est-elle en grande partie idéologique ? Comment se construit une idée fausse en science ? Et quelles sont plus largement les menaces qui pèsent sur notre façon d'étudier et d'enseigner l'histoire des sciences ? Pour le savoir, ouvrez grand vos oreilles !
00:00 : Introduction 05:26 : Conversation libre 26:11 : À livres ouverts (auteurs cités : Koestler, Guillaume de Conches, Mandeville) 47:28 : Conclusion
Retrouvez la bibliographie liée à cet épisode sur notre site : https://www.lesbelleslettres.com/podcast/2-episode-2-gare-aux-idees-fausses-en-science-et-autres-platitudes-medievales-avec-sylvie-nony-et-nicolas-weill-parot
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