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Michel Lederer (Traducteur)
EAN : 9782264036155
470 pages
10-18 (15/03/2003)
4.04/5   73 notes
Résumé :

Vaincus par l'armée américaine, les Indiens, de guerre lasse, ont accepté de se soumettre à la mission civilisatrice des colons, reléguant leur culture au rang de folklore.

Pour certains irréductibles qui ne veulent pas renoncer à leurs traditions, le Wild West Show, un spectacle qui met en scène la vie dans les réserves, offre un dernier rempart. Lorsqu'en 1889, la troupe de Buffalo Bill s'embarque pour l'Europe, le jeune Sioux Charging Elk s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Toi qui as toujours rêvé de devenir un Indien. Plus jeune, tu voulais toujours être l'Indien avec son costume de peau et de plumes, son tomahawk et sa danse de la pluie, la rage de scalper ce blanc bec, cow-boy éperonné venu abattre les bisons sur ton territoire. Tu te grimais le visage, le regard perçant au-delà de la grande plaine. Tu te mettais à plat ventre pour écouter le tram arriver. Tu criais, chantais, dansais autour du tipi, avais ligoter ta petite soeur, future monnaie d'échange contre un baril d'eau-de-feu. Voilà donc l'occasion de rejouer une part de cette enfance, en revenant un siècle en arrière. Sauf qu'en 1889, quel avenir as-tu, fier Blackfeet ?

Sur ta terre, sur la terre de tes ancêtres, l'américain blanc t'as « gracieusement » proposé deux solutions à ta survie :

- Vivre paisiblement et docilement « parqués » comme du bétail dans une réserve limitée, cloisonnée, définie arbitrairement par ce même américain,

ou

- Ne pas accepter cette première solution. Te voilà donc exclu de la réserve. Tu te retrouves donc abandonné, sans famille et n'as guère de chances de résister à trois rigoureux hivers. Une mort en solitaire t'est quasiment assurée.

Charging Elk fait partie de ces indiens qui, dans un premier temps, ont refusé ce pacte. Chevaucher les grandes plaines du Montana sur Grand Coureur, un plaisir incommensurable pour un indien, le besoin de la liberté, la vie en plein air, sans but, sans contrainte, l'état sauvage en somme. Mais les hivers du Montana sont extrêmement difficiles. le froid, la neige, la faim, le sommeil, la rage ou l'abandon, mais tu n'as pas sommeil. Tu veux encore vivre. Jusqu'au jour où l'opportunité se présente.

Charging Elk, bel indien sauvage au teint mat, s'engage alors avec le légendaire Buffalo Bill et sa troupe du Wild West Show pour un spectacle itinérant sur la vie des indiens. Il traverse la grande étendue d'eau et commence une tournée européenne : Londres, Paris, Marseille…Et là, l'accident bête ; il tombe de cheval et se retrouve hospitalisé. The Show Must Go On ! le Wild West Show continue sa route vers l'Italie et laisse le pauvre Charging Elk sur la Canebière. Peuchère ! Sans papier d'identité, ce dernier qui n'est ni citoyen français, ni citoyen américain, se heurtera à la « fameuse » administration française en lui refusant catégoriquement de quitter le pays sans papier. Pire, l'état français le déclara mort par erreur, compliquant l'affaire. Abandonné par l'ambassade américaine, sans ressource et sans parler la langue des blancs, Charging Elk découvre un nouveau monde. Mais quel avenir a un indien dans un monde qui ne le comprend pas ?

En 1889, Charging Elk n'est aux yeux des marseillais qu'un dangereux sauvage qui fait peur et dont tu dois te méfier. Pourtant, comment un indien tel que lui serait capable du Mal. Il va devoir confronter ses croyances et sa culture à la civilisation moderne citadine. Doit-il les abandonner pour tenter de se fondre dans la masse et devenir invisible aux yeux des autres ? Que faire de tous ses souvenirs de libertés, de fierté et de combat ? le temps passe. Loin de son Dakota natal, et pendant ces nombreux hivers passés dans la cité phocéenne, Charging Elk ne cessera de penser à ses ancêtres, de prier ses Dieux, d'honorer ses esprits, d'appeler même la mort ou d'attendre un inespéré retour sur ses terres. Mais pour quels résultats ?

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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C'est le deuxième livre que je lis de cet auteur.
J'adore sa façon d'écrire, de raconter une histoire d'Amérindien avec leur langage et leur manière de penser différente de la nôtre.

Ce fut un récit bouleversant, l'histoire de Charging Elk abandonné à Marseille après une représentation. Et l'administration française qui oublie ce pauvre homme parmi un peuple et une langue qu'il ne connaît pas…

Un très beau moment d'évasion, riche en rebondissements.

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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L'étonnement d'un jeune indien sioux qui découvre la civilisation, en l'espèce Marseille où il a échoué en perdant la troupe du show Buffalo Bill, dont il faisait partie. le début m'a semblé un peu naïf, mais j'ai lu que l'auteur était né dans une réserve d'indien du Montana. Alors, je me suis laissé porter par le texte, avec une pensée pour mes lectures d' Aigle noir quand j'étais enfant. Et puis l'histoire a pris de la consistance, et je me suis pris au jeu de ce beau roman d'aventure. Et finalement , j'ai passé avec ce livre un agréable moment que je ne regrette pas.
ajout le 20 novembre 2014: à lire sur la nature réelle du Wild West Show et l'histoire de Buffalo Bill, le livre de Eric Vuillard, Tristesse de la terre.
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J'ai refermé avec regret ce roman de James Welch (lu en 2002) qui se passe dans ma ville natale, Marseille
Ce livre est un hymne à la différence et à l'amour sans frontières.
Marseille, Ville cosmopolite, qui a réussi a intégrer les Grecs, les Italiens, les Arméniens et pratiquement tous les ressortissant du monde dans un Melting pot ou tous sont devenues Marseillais.
un Indien s'y sent perdu sa vie s'arrête net un jour qu'il chute de cheval à Marseille car atteint par la grippe, et se blesse. La troupe du Wild West Show quitte la ville et le laisse seul, à l'hôpital, sans une seule connaissance - pas même celle de la langue - dans ce pays inconnu. Cet événement, sur lequel débute le roman, est le virage radical d'une vie qui devra dorénavant se jouer entre le vieux port et les quartiers animés du sud de la France.

Voici ce que Jim Harrison en dit : « Pour moi, À la grâce de Marseille est le meilleur livre de James Welch. Un roman superbe et absolument poignant dont l'écho résonne longtemps. »
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1889, à Marseille. Charging Elk, un jeune sioux du Wild West Show de Buffalo Bill, se réveille à l'hôpital, après une mauvaise chute. Il s'en enfuit vite, désireux de retrouver la troupe, qui est toutefois partie pour d'autres contrées. Se retrouvant seul dans la cité phocéenne, il va alors vivre une série d'épreuves dans ce pays totalement inconnu pour lui...

Ce roman avait tout pour me plaire... et pourtant je n'ai pas particulièrement accroché. L'histoire ne décolle jamais véritablement en fait, malgré les différentes péripéties vécues par Charging Elk. Alors oui, on ressent une réelle empathie pour cet indien projeté dans un monde dont il ignore tout. C'est un véritable choc des cultures pour cet homme fondamentalement bon. Mais le récit manque d'émotion, de chair, tout comme les autres protagonistes, assez superficiels finalement. Bref, j'en attendais beaucoup mieux...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
L’affaire de la brasserie lui donnait à réfléchir. Il savait qu’il avait eu de la chance, que son chant de mort avait désorienté les marins, si bien qu’il avait pu s’échapper avant qu’ils n’aient repris leurs esprits. Il pensait aussi que son chant avait eu un effet magique. Il n’était pas devenu invisible comme il l’avait espéré, mais le chant avait paralysé les marins, les privant du pouvoir de lui faire mal. Il le prenait un peu pour une arme surnaturelle plutôt que pour un moyen de le rendre fort et brave en face d’une mort certaine. Il n’ignorait pas que le but du chant avait été détourné, de sorte que, sans qu’il sache bien pourquoi, il était devenu un instrument de défense qui, cette fois, avait fonctionné, alors que tel n’avait pas été le cas dans la maison de fer. Peut-être que son destin était de vivre, de vivre ici, au bord de la grande eau qui le séparait de chez lui. A moins que chez lui, ce ne soit désormais ici.
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Au début de la lune-des-chevaux-qui-muent, moins d’une année après la bataille contre les Longs Couteaux sur l’Herbe Grasse, les Indiens arrivèrent en vue du fort de l’homme blanc au fond de la vallée. Plusieurs femmes se mirent alors à pleurer. Les chefs, revêtus de leurs plus beaux atours, chevauchaient en tête des braves. Les femmes, les enfants et les vieillards suivaient, certains à pied, d’autres installés sur les travois au milieu des ballots, des tipis, des ustensiles divers. He Dog, Big Road, Little Big Man et Little Hawk portaient leurs coiffes en plumes d’aigles, leurs vêtements de daim à franges, leurs gants ornés de perles et leurs mocassins décorés de piquants de porc-épic. Leurs visages émaciés étaient peints comme pour la guerre, mais ils n’avaient plus le cœur au combat.
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Il comprenait que ces wasichus (hommes blancs) faisaient pleurer sa sœur, son frère et sa mère. Il comprenait que son père et les autres hommes me combattraient plus. Il comprenait que son peuple ne serait plus autorisé à retourner sur les prairies à bisons. Ils étaient prisonniers. Ce qu'il ignorait. Par contre, c'est ce qu'ils allaient devenir.
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L’affaire de la brasserie lui donnait à réfléchir. Il savait qu’il avait eu de la chance, que son chant de mort avait désorienté les marins, si bien qu’il avait pu s’échapper avant qu’ils n’aient repris leurs esprits. Il pensait aussi que son chant avait eu un effet magique. Il n’était pas devenu invisible comme il l’avait espéré, mais le chant avait paralysé les marins, les privant du pouvoir de lui faire mal. Il le prenait un peu pour une arme surnaturelle plutôt que pour un moyen de le rendre fort et brave en face d’une mort certaine. Il n’ignorait pas que le but du chant avait été détourné, de sorte que, sans qu’il sache bien pourquoi, il était devenu un instrument de défense qui, cette fois, avait fonctionné, alors que tel n’avait pas été le cas dans la maison de fer. Peut-être que son destin était de vivre, de vivre ici, au bord de la grande eau qui le séparait de chez lui. A moins que chez lui, ce ne soit désormais ici.
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Il était fier de montrer les traditions de son peuple à ces Français qui appréciaient les Indiens et semblaient éprouver pour eux une sympathie sincère.
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