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Tristan Garcia (Autre)Patrick Delperdange (Traducteur)
EAN : 9782749172651
333 pages
Le Cherche midi (21/04/2022)
3.56/5   24 notes
Résumé :
Inventive, dérangeante et incroyablement prophétique, La Destruction libératrice est un classique oublié qu'il est précieux de relire aujourd'hui pour sa pertinence et sa force prémonitoire intactes.
Écrit en 1913, ce roman dépeint une planète terrassée par une guerre annonçant bien sûr le drame de 1914-1918 mais aussi le second conflit mondial. H. G. Wells est le premier à décrire une explosion atomique. Et il va encore plus loin en posant des questions qui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
A l'adolescence, j'avais beaucoup aimé "Les premiers hommes dans la lune" ainsi que "L'île du docteur Moreau" et donc en découvrant, parmi les nouveautés de la médiathèque, cette réédition de la destruction libératrice, écrit par Wells en 1913, je n'ai pas hésité à en entamer la lecture.

Que de longueurs dans celle-ci et de digressions trop souvent peu compréhensibles, avec même une perception paradoxale d'inachevé dans ce livre auquel je n'aurais pourtant pas souhaité 10 pages de plus.

Oui, Wells a été en bonne partie visionnaire dans cet ouvrage, mais la destruction qu'il commente, avec de nombreuses répétitions, n'est vraiment pas libératrice d'une humanité panurgienne dont la plupart des représentants ne trouveront guère de libération ailleurs que dans la mort, après la guerre nucléaire de... 1956.

Alors, il y a dans ce livre quelques réflexions métaphysiques intéressantes, mais diluées dans une verve soporifique à laquelle je n'ai vraiment pas accroché. Autant lire un bon livre d'un analyste politique ou sociologue ou scientifique contemporain pour essayer de mieux cerner où va l'humanité, conduite hélas par quelques dirigeants politiques, quelques régimes totalitaires ou d'autres se prétendant libéraux mais les yeux bien fermés sur tous les maux que Wells n'a pas entrevus : drogue, asservissement, condition de la femme et des enfants, destruction vraiment pas libératrice de la terre.

Les héros du livre de Wells ne sont guère attachants, même pas ce pauvre Karénine des dernières pages qui livre encore quand même quelques belles réflexions sur nos destinées.

Donc, pour ma part, un ensemble très moyen et une lecture fastidieuse.
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Herbert Georges Wells, plus qu'un précurseur, est un des pères fondateurs de plusieurs des grands thèmes de la science-fiction moderne.
Il n'est donc pas original de lui concéder ici les voyages dans le temps, les invasions extra-terrestres, les tripatouillages génétiques, les voyages dans l'espace, l'invisibilité et la gravitation universelle.
Mais l'on oublie généralement la prospective dans cette longue et passionnante liste.
Mais prospective n'est pas futurologie !
"Prédire le futur, c'est le modifier" , écrira Wells en 1916 dans "l'Europe de demain (what is coming)".
En effet, Wells distinguait soigneusement la prospective du roman utopiste ou d'anticipation.
Et, c'est bien de prospective dont il s'agit dans "la destruction libératrice".
Car dans ce livre écrit à la veille de la première guerre mondiale, H.G. Wells déjà se projette dans un monde qui verra éclater la seconde.
"La destruction libératrice" est un ouvrage que jusqu'à cette réédition, on citait parfois mais que l'on ne lisait plus.
Que voulez-vous le web a repris les plus vilains défauts du mondain.
Il cite souvent sans avoir lu !
La préface, brillante et éclairée, est signée par Tristan Garcia.
Elle est à ne pas manquer.
"La destruction libératrice", parue en 1914 aux éditions Macmillan & Co de Londres sous le titre original de "the word set free", et pré-publiée dans English Revue de décembre 1913 à mai 1914, est à peine un roman.
Quelques personnages romanesques donnent le change.
Ils aident à la généralisation par le détail.
Mais l'essai est patent.
Il est plein de toute la pensée de Wells.
Il est sous tendu par cette persistante idée chez Wells D attribuer à l'humain un caractère global de néoténie.
Autrement dit l'homme est inachevé.
Il n'est pas fini !
Car c'est cela le propos principal du livre, remonter le temps du grand drame de l'histoire de l'espèce humaine, et y faire la démonstration qu'il reste encore à l'homme de devenir humain.
Ce livre est étonnant et passionnant.
Il est social, politique et philosophique même.
Il est pacifiste, mondialiste et quelque peu subversif.
"Le monde fait le pitre avec l'attirail guerrier et les prétentions nationalistes" écrit ici H.G. Wells.
Il est teinté aussi d'un certain pessimisme.
Wells s'y demande, et pose la question :
"l'homme n'est-il, en fin de compte, qu'un animal voué à l'échec et qui, jusqu'à la fin des temps, n'arriverait jamais à influencer son destin et à le plier à ses désirs ?"
Cependant la lecture de l'ouvrage est un peu exigeante et demande de l'attention.
Ce qui est pour le moins un minimum lorsque l'on va découvrir le monde futur d'hier ...
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En 1913, le fameux Herbert George Wells (la guerre des mondes) imagine un conflit mondial dévastateur en Europe et prédit l'avènement de l'énergie atomique et bien sûr son utilisation à des fins militaires.
Ce qui est remarquable lorsqu'on lit ce livre traduit récemment (première fois en 1995) c'est la vision du futur venue du passé vu d'aujourd'hui.
Il est agréable à lire, preuve d'une traduction réussie.
L'auteur commence par un tour d'horizon scientifique et philosophique de l'histoire humaine et on retrouve tout ce qui pouvait laisser penser à un monde meilleur issu du progrès : le matérialisme comme horizon du début du vingtième siècle.
Et puis, l'écrivain engagé, intéressé par la politique prend le relai pour imaginer avant l'heure la fusion en un seul conflit des deux déflagrations successives qui vont anéantir ce rêve de grandeur européen, ce scientisme conquérant. Quelle vision !
Tout y est, les blocs qui s'affrontent, l'arme nucléaire...
Tout n'est pas rigoureusement exact mais l'ensemble résonne très fort dans les oreilles d'un occidental désabusé d'aujourd'hui...
Mais la force de ce roman est l'après...
Le titre original : "The world set free" l'explique mieux : ce déchaînement nucléaire permet à l'utopiste H.G.Wells D imaginer un monde nouveau qui renaîtrait de ses cendres, tel un phénix libéré de ses chaînes historiques : frontières, ethnies, religions, politiques ...
Il dresse le portrait d'un monde devenu uni par la force des évènements tragiques et passe en revue un tas de questions devenues prégnantes aujourd'hui ; climat, ressources naturelles, genre, médecine, conquête spatiale...
Ce livre est un petit bijou par l'occasion qu'il nous fournit de réfléchir à notre tour à notre avenir et à la direction que nous pouvons souhaiter lui donner. Presque indispensable à un amateur de SF, d'uchronie du passé, de littérature anglaise, de citoyen du monde d'aujourd'hui...
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Étonnant! Un roman de science-fiction écrit en 1913, le vingtième siècle était alors un futur à inventer.

Un roman d'anticipation qui raconte le vingtième siècle qui est alors à venir. Il situe l'évolution de l'humanité en fonction des formes d'énergie dont elle dispose et l'avènement de l'énergie nucléaire devait apporter le bonheur à ses contemporains de l'avenir. Mais c'était sans compter la guerre, une guerre mondiale qui ressemblera beaucoup aux conflits que connaîtra vraiment le siècle…

Une lecture un peu étrange, car il est difficile de juste entrer dans le roman, sans faire la comparaison avec ce qui s'est réellement passé. En effet, on est frappé par la clairvoyance des propos, lorsque l'auteur parle par exemple de l'épuisement des ressources :
« Le monde consommait les biens matériels — de manière maladive. Ils avaient déjà utilisé les trois quarts des réserves de charbon de la planète, ainsi que la plupart du pétrole, ils s'étaient débarrassés de leurs forêts, et ils allaient bientôt manquer d'étain et de cuivre. Les terres arables s'épuisaient de plus en plus, et de nombreuses grandes villes avaient tant puisé d'eau au sein des nappes souterraines qu'elles souffraient de sécheresse chaque été. le système dans son ensemble courait à la banqueroute. (p.310) ».

Ce que je retiens du roman, c'est surtout son message sociopolitique. La science-fiction n'est pas qu'une oeuvre d'imagination, mais aussi une manière de comprendre et d'expliquer le monde en espérant ainsi que l'utopie inspire de la changer.
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Wells est presque l'inventeur de la science-fiction basée sur une réflexion très poussée des progrès scientifiques avec une grande connaissance de la physique ou de la chimie. Dans la première partie de ce roman, Wells propose un vaste panorama du progrès humain, partant de l'homme des cavernes jusqu'au XXe siècle. Cette vision large de l'histoire permet d'apercevoir l'esprit brillant de l'auteur et sa grande capacité d'analyse. Dès 1913, Wells prédit que les progrès de la science mèneront inévitablement à la découverte de l'énergie nucléaire. Ici commence une deuxième partie du récit : celle de la projection dans un monde où le nucléaire permet d'accélérer le développement économique et scientifique. Par exemple, un peu optimiste, il conclut que dès le milieu du XX siècle tous les véhicules auront des moteurs nucléaires.
Néanmoins, pour Wells, cette accélération du progrès scientifique créera un déphasage grandissant avec la morale et les institutions étatiques, car la science politique progresse moins rapidement. Par ailleurs, il juge le pouvoir conservateur par nature, donc moins empreint à l'évolution, quand la science, par nature, progresse à chaque instant. Ainsi, progressivement, la modernité technologique rend le système judiciaire tout à fait désuet et inadapté. Or, si les rapports humains ne sont plus réglés comme il faut, l'ordre mondial perd son équilibre. Il devient incapable de gérer les vrais problèmes de son temps... ce qui conduit inévitablement à une guerre ... et une guerre qui sera nucléaire... du moins, c'est le cas dans le roman de Wells. Bien sûr, c'est là le côté incroyable de cette histoire: c'est d'être une actualité absolument déconcertante, car la science-fiction rejoint la réalité d'une manière troublante....
Débute alors une troisième phase du récit, celle de la guerre totale et nucléaire. Sans vous gâcher le plaisir de la lecture, je dévoile seulement que Wells est le premier à imaginer et mettre en scène les ravages d'une bombe atomique (youpi ...)! Mais le roman prend ici une autre tournure : celle d'un projet social et politique pour dépasser ce conflit mondial et réaligner, en quelque sorte, les institutions sur l'avancement des progrès scientifiques. J'ai lu cette partie avec le même intérêt que la lecture d'une utopie. le système nouveau est intéressant et intelligent, bien qu'il souffre à mon sens du même défaut que toutes les utopies, celui d'imaginer que toutes contrariétés sont admises et bien gérées par le nouveau système. Dès lors, il n'existe aucune voix de contestation véritablement crédible.
Une fois le nouvel ordre mondial établi, Wells imagine ce que peut être la vie humaine et les défis qui resteront à régler. À mon goût, la fin est un peu péremptoire, mais elle pose des questions en vrac sur des sujets brûlants d'actualité : l'égalité entre les femmes et les hommes, l'eugénisme, l'immortalité, ou encore l'euthanasie.
Ainsi, plus qu'un roman, c'est une vaste fresque de l'évolution humaine, une invitation à la modernité et à la fraternité. C'est un roman contre l'obscurantisme, incroyablement optimiste, car il ne désespère pas que l'homme soit capable de relever les défis de demain.
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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Il voyait toute l'espèce humaine avec l'apparence du gentil couple assis à côté de lui ce dimanche-là, qui planifiait son horizon sans gloire et ses plaisirs improbables.
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Dans ses écrits, un historien a récemment qualifié le monde de ce temps comme "accordant sa confiance aux mots en vigueur et irrésistiblement aveugle aux faits les plus évidents" ...
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Il souriait comme quelqu'un envers qui les circonstances se montrent toujours favorables et qui savoure à l'avance de grandes satisfactions.
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Le rêve évoqué dans La Destruction libératrice, ce rêve de dirigeants et d’hommes de pouvoir hautement cultivés et hautement qualifiés, s’unissant d’un commun accord pour refaçonner le monde, est jusqu’ici demeuré ce qu’il était, c’est-à-dire un rêve.
Préface de l'auteur lui-même H.G. WELLS, 1921
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L'homme n'est et ne sera jamais qu'une enveloppe renfermant une variété de possibilités parfois incompatibles entre elles, un palimpseste de dispositions reçues en héritage.
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