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sur 3394 notes
Lecture d'un "classique" en cette fin d'année 2014, appartenant en outre à un domaine qui ne m'est pas vraiment familier, la science-fiction : la guerre des mondes, de H.G. Wells. Des années sont passées depuis la parution de ce roman (en 1898), et aucun martien n'a été repéré sur terre… à ma connaissance, tout au moins. C'est donc un grand ouf de soulagement que nous pouvons pousser, car, si l'on se réfère aux scènes (plutôt réussies) de panique et de terreur décrites dans le roman suite à l'arrivée des martiens sur terre, et au caractère inoffensif de nos moyens de défense face à l'envahisseur, nous aurions passé un sale quart d'heure… et même probablement un peu plus.
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C'est quand même incroyable qu'un homme ait pu imaginer une telle histoire en 1898. Non seulement des êtres si loin de l'apparence et des besoins humains, mais aussi des technologies impensables à ce moment de l'histoire. Sans parler des réactions des habitants, des théories des différents personnages et finalement du dénouement de toute cette pagaille. Il fallait toute une imagination pour se projeter ainsi dans une situation hypothétique si loin de notre vécu collectif.

Il est facile aujourd'hui de critiquer le style ou la vraisemblance d'une telle histoire, mais remettons-nous dans le contexte de l'époque. En plus d'explorer un genre littéraire tout à fait nouveau, Wells provoque une réflexion sur la place de l'homme dans l'univers mais aussi sur ses responsabilités en tant qu'être supérieur sur la Terre.

Un début de réflexion assez superficiel, mais il faut un début pour que les auteurs suivants puissent pousser la réflexion plus loin.
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La Guerre des Mondes, c'est d'abord un texte fondateur de la science-fiction. Ce sont ensuite des films mondialement connus, surtout ceux réalisés par Byron Haskin en 1953 et Steven Spielberg en 2005 ; le même Spielberg qui, des années auparavant, avait brisé l'image cinématographique d'extraterrestres forcément mauvais en les présentant sous un aspect moins belliqueux à travers deux films : Rencontre du Troisième Type et E.T. Enfin, La Guerre des Mondes renvoie au coup de maître du jeune Orson Welles qui, en 1938, en offrit une version radiophonique mémorable.

Il s'agit surtout d'un roman dystopique, écrit à l'époque victorienne, une époque où la littérature peut s'avérer particulièrement oppressante, voire angoissante, dans un empire britannique sur lequel le soleil ne se couche jamais. Dans deux registres distincts, Les Hauts de Hurlevent, d'Emily Brontë, ou Dracula, de Bram Stoker, attestent ce climat d'angoisse.

Angoisse prémonitoire, en ce qui concerne La Guerre des Mondes, et qui deviendra une réalité à travers les deux guerres mondiales à venir, particulièrement la Seconde, lorsque Londres sera effectivement bombardée par les Allemands en lieu et place de Martiens, pendant le Blitz, c'est-à-dire le bombardement systématique de la capitale anglaise. de ce point de vue, ces passages sont édifiants : « Toute la ville semblait me regarder avec des yeux de spectre. Les fenêtres des maisons blanches étaient des orbites vides dans des crânes, et mon imagination m'entourait de mille ennemis silencieux. » Même si la volonté de renaître prend le dessus : « À la soudaine et impitoyable destruction qui avait menacé tout cela, quand je compris nettement que la menace n'avait pas été accomplie, que de nouveau les hommes allaient parcourir ces rues et que cette vaste cité morte, qui m'était si chère, retrouverait sa vie et sa richesse, je ressentis une émotion telle que je me mis à pleurer. »
Mais, au-delà des destructions, H. G. Wells décrit un effondrement moral. de ce le chapitre XVI, « La panique », est à ce propos édifiant, où s'exprime violemment l'individualisme, parmi des foules agressives, des pillards, voire des meurtriers. La nature humaine est soudain rendue à ses instincts les plus sauvages dès lors que la société ordonnée et rassurante s'effondre : « Des coups de revolver furent tirés, des gens furent poignardés. […] La grand-route était un flot bouillonnant de gens, un torrent d'êtres humains s'élançant vers le nord, pressés les uns contre les autres. » La folie gagne aussi ce monde en plein chaos, folie incarnée par le personnage du vicaire, « accessible à aucune raison ».

En filigrane, se profile aussi la critique de la société anglaise de la fin du XIXe siècle : « Avant de les [les Martiens] juger trop sévèrement, il faut nous remettre en mémoire quelles entières et barbares destructions furent accomplies par notre propre race. Non seulement sur des espèces animales, comme le bison et le dodo, mais sur les races humaines inferieures. » Pour cette dernière remarque, rappelons que Wells est un homme de son temps et qu'il a donc une vision ethnocentrique du monde. Pour autant, l'auteur était anticolonialiste.

Dans son roman, Wells développe aussi son goût pour l'eugénisme, par la voix du personnage de l'artilleur, qui prépare théoriquement le monde de demain, comme il l'explique au narrateur : « Il ne nous faut ni incapables ni imbéciles. La vie est redevenue réelle, et les inutiles, les encombrants, les malfaisants succomberont. Ils devraient mourir, oui, ils devraient mourir de bonne volonté. Après tout, il y a une sorte de déloyauté à s'obstiner à vivre pour gâter la race. »

On peut donc avoir plusieurs lectures du roman, indiscutablement prodigieux, de Wells. Mais il serait stupide, comme le font certains imbéciles ignares de nos jours, de calquer notre société sur celle de l'auteur. Un auteur qui préconisait la fin des armes et l'éducation pour tous, par ailleurs. Ce qui, au moment où j'écris ces lignes, revêt un sens particulier puisque je viens d'apprendre qu'un énième tueur de masse, âgé de dix-huit ans, a massacré plusieurs enfants dans une école du Texas. Avec de l'éducation et sans arme, il n'aurait peut-être pas commis cette abomination. Ceci est un autre débat…

(Pour ce qui est de la présente édition, c'est un plaisir de voir ressusciter ces volumes d'autrefois qui faisaient du livre un objet de valeur et non un mouchoir jetable !)
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Wells est l'un des pères incontestés de la SF, et nombre de ses ouvrages sont connus et reconnus. C'est le cas de celui-ci, lu il y a bien longtemps, mais qui à mon sens a bien, bien vieilli ... le style n'est plus adéquat avec notre époque, me manque d'épaisseurs des personnages étonne. Il n'en rets pas moins que la trame de l'histoire est passionnante et nouvelle - invasion extra-terrestre.
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Si l'on compare ce roman à certains classiques post-apos, le récit fait pâle figure en terme d'immersion. Ceci dit, j'ai justement apprécié le ton british, parfois propret, de ce récit conté comme un véritable journal. Pour une fois, le décalage entre le lecteur et ce personnage auquel on ne s'attache jamais permet de vivre cette invasion d'un point de vue qui m'a semblé des plus appropriés.
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Il y a plus de cent ans, Wells a imaginé que des extraterrestres pourraient envahir la Terre et exterminer l'Homme.
Un récit prenant, raconté étape par étape par un personnage qui le vit de l'intérieur. On partage ses angoisses, ses espoirs, ses rencontres.
Un livre fondateur qui rappelle que nous sommes bien peu de choses face à l'immensité de l'univers.
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J'ai dévoré ce livre. Voilà qui en dit déjà long. J'avoue avoir été complètement surprise par l'époque de son écriture. Je connaissais le film et m'attendais à un ouvrage beaucoup plus récent. le contraste entre l'invasion extra-terrestre et les carrioles tirées par des poneys est très surprenant et assez dépaysant de la science-fiction de la seconde moitié du 20ème siècle, je dois dire.

Cette première vague de science fiction, très différente du space opéra que nous connaissons généralement mieux, est avant tout un regard critique de la société en place et je trouve que cela se sent fort dans ce récit. Bien au delà de cette aventure palpitante, nous pouvons également jouir d'une étude sociétale, sociologique et humaine contextuelle d'une époque très intéressante.

J'ai également apprécié la structure littéraire du récit qui est parfois narrée de l'angle du narrateur principal (en "je") et parfois selon le point de vue de son frère (en "mon frère, il"), ce qui est véritablement un coup de génie. En effet, si le personnage principal avait vécu l'entièreté des événements, ça n'aurait pas été crédible et si l'auteur avait relaté les événements de manière plus impersonnelle, sans s'attarder sur l'un ou l'autre personnage, ça aurait été beaucoup moins palpitant.

Bref, très bonne lecture et méta-lecture, malgré quelques longueurs.
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Si je devais faire une liste des romans jeunesse qui ont planté les graines de mon insatiable appétit pour la lecture, "La guerre des mondes" de H. G. Wells serait en tête.
Sans doute à cause de mon béguin d'adolescente pour l'astronomie.
La guerre des mondes relate le récit à la première personne d'une invasion extra-terrestre sur le territoire britannique. le narrateur raconte la société anglaise de la fin du XIXème siècle avant le premier contact. Puis, c'est l'invasion de martiens belliqueux avec son Rayon Ardent et sa fumée noire toxique. Dans sa fuite, le narrateur rencontre d'autres congénères. Il brosse leur personnalité ainsi que ses propres émotions et réflexions sur la nature humaine et la société victorienne.
La nature est aussi omniprésente. H. G. Wells est contemporain de la révolution industrielle. Il est le témoin de la dégradation progressive de l'environnement.
"La Guerre des Mondes" : un plaidoyer pour la protection du biotope ?
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Pour moi, ce qui fait un bon roman de science-fiction, c'est sa capacité de réflexion, quand il va au delà des vaisseaux spatiaux, des planètes et des "pan pan, t'est mort!" Et La guerre des mondes est à mon sens un bon S-F. Même très bon, compte tenu de l'époque à laquelle il a vu le jour.
Pour certains, La guerre des mondes n'est qu'une invasion martienne qui aurait mal vieillit. J'avoue ne pas trop comprendre... certes le style n'est pas des plus actuels, mais l'écriture de Wells n'est en rien dérangeante, complexe. Au contraire, elle est plutôt simple, fluide et précise. D'accord, l'époque ne semble pas me donner raison; le 19ème siècle, c'est pas vraiment hier, et on a découvert qu'il n'y a pas de martien... Difficile de contrer des arguments si rationnels, prouvés scientifiquement! Mais, comme je le disais, la science-fiction se doit d'aller plus loin (plus haut, vers l'infini et au-delà).
Et là est la force intemporelle de ce livre; les (nombreux) questionnements qu'il amorce, à l'aube d'un siècle nouveau pour l'auteur. Bien sur, il est question de l'humanité et de sa civilisation, ce qui ouvre des très belles réflexions sociologiques et psychologiques de la part de l'auteur. H.G. Wells lance également un débat qui fait encore couler beaucoup d'encre à l'heure actuelle; l'évolution "technologique", ses effets, ses limites et la confiance que l'homme place en elle. Que faire, quand il n'y a rien à faire? Enfin, l'auteur aborde aussi d'une certaine manière la question de l'écologie. (Tout cela me fait étrangement penser à un "vieux" film avec des bonhommes tout bleus vivant en symbiose avec leur planète).
En bref, un grand livre de science-fiction, précurseur, qui aura posé les fondations du genre.
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Quand le narrateur, dont on ne connaîtra pas le nom, voit dans le télescope d'un de ses amis une activité sur Mars, il ne s'attend pas à ce qui va arriver peu après. Lorsqu'une météorite percute la Terre pas très loin de chez lui, il s'y rend aussitôt (ainsi que d'autres badauds) pour découvrir un cylindre dont le passager paraît faible…Mais cet état ne va pas durer longtemps et quand d'autres météorites tombent et que les tripodes se réveillent les alentours de Londres vont vivre une véritable extermination… les hommes sont pulvérisés comme des fourmis par le rayon ardent et une fin encore plus atroces attend certains d'entre eux….
Ce roman de Science Fiction est une pure merveille! H.G. Wells l'a écrit au 19ème siècle et vaut tous les romans de ce genre écrit au 20ème! Il crée une intrigue à couper le souffle… le narrateur est confronté à des choix et à des peurs ancestrales… La place de l'Homme sur Terre est remise en question. L'Homme sera-t-il totalement exterminé? Dieu interviendra-t'il pour le sauver? Ou l'Homme arrivera-t'il à se protéger de quelques façons?
Ce livre a donc été écrit au 19ème siècle au moment de la colonisation par les grandes puissances de certaines partie du globe… Par ce roman, H.G. Wells ne fait-il pas une critique du monde de l'époque?
Lien : http://mapetitebibliotheque...
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