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EAN : 9791022601313
251 pages
Editions Métailié (02/10/2014)
3.2/5   32 notes
Résumé :
Jane arrive à Berlin par une triste nuit de novembre. Sa compagne Petra l’a installée dans un bel appartement du quartier branché de Mitte. Pour Jane tout est nouveau : la langue, les rues, les gens, sa situation. Elle est isolée, enceinte, et voudrait s’intégrer. Alors que Petra est occupée à travailler, elle reste seule à la maison et se demande encore si elle fait bien d’avoir cet enfant. Elle explore le voisinage. Dans le bâtiment abandonné qui surplombe leur co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Jane, originaire d'Ecosse, vient s'installer à Berlin.
Enceinte de sept mois, elle y rejoint Petra, sa compagne allemande, pour la naissance de leur bébé.
Petra travaille, beaucoup, Jane est donc souvent seule dans cette ville qu'elle ne connaît pas, dont elle ne maîtrise pas la langue. Leur appartement est froid, tout droit sorti d'un magazine déco, si différent de leur ancien nid londonien sous les toits. Jane aime se réfugier dans « la chambre de l'enfant » (pas encore aménagée), la pièce la plus hostile pourtant, qui donne sur un immeuble délabré aux fenêtres cassées.

On est rapidement plongé dans une ambiance angoissante façon 'Rosemary's Baby' (roman d'Ira Levin, 1967), avec des 'fantômes' comme chez 'Rebecca' (Daphné du Maurier), et une touche de 'Lost in Translation' (film de Sofia Coppola, 2003).
La grossesse (et ses hormones ?), la solitude, l'histoire lourde de Berlin et du quartier où elles vivent, l'Eglise de Saint-Sébastien et son cimetière, les comportements inquiétants des voisins... tout cela travaille Jane, jeune femme hypersensible.
Qui est la jeune fille en rouge qui habite au-dessus, dont elle entend les cris à travers les fines cloisons, et qu'elle croise dans l'escalier - tantôt habillée comme une enfant, tantôt juchée sur des talons hauts et outrageusement fardée ? Que lui fait son père ? Où est la mère ? Autant de questions qui tournent en boucle dans la tête de Jane.
Elle enquête, interroge des prostituées du quartier, le prêtre, des voisins, apprend des éléments sombres du passé des uns et des autres.

Si on se réfère au nombre de lecteurs sur Babelio, Louise Welsh semble peu connue en France. Quel dommage !
Intelligent et très bien écrit, ce thriller éveille des peurs ancestrales. L'auteur évoque d'ailleurs des contes traditionnels parmi les plus terribles (Peau d'Ane, le Chaperon rouge, Barbe-Bleue...), et fait sans cesse douter le lecteur : Jane est-elle en proie à la paranoïa ? projette-t-elle de vieux traumatismes ? est-elle au contraire clairvoyante ? sa sensibilité est-elle exacerbée par des angoisses pré-natales (capacité à aimer son enfant, à être une bonne mère...) ? est-elle aussi fragile que ces murs qui se fissurent ? et son couple ? saura-t-elle protéger l'enfant des dangers du monde extérieur ? et d'elle-même ?...

Pour supporter la fin, j'ai préféré me rassurer, comme à l'issue du film 'Harry, un ami qui vous veut du bien' (Dominik Moll, 2000), en me disant...

J'ai hâte de découvrir d'autres romans de Louise Welsh ('De vieux os', 'Le Tour maudit'...).
___

♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=PwlC2W-or08
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Jane, une libraire écossaise enceinte, débarque à Berlin pour s'y installer avec son amie Petra. Cette dernière est allemande et les deux femmes ont décidé d'élever leur enfant à Berlin plutôt qu'à Londres ou elles vivaient auparavant. Malheureusement Petra travaille beaucoup et Jane ne parle pas encore l'allemand. Elle est un peu désoeuvrée dans le grand appartement que Petra vient d'acquérir. Jane finit par guetter les va-et-vient de ses voisins et notamment de la jeune Anna vivant à côté avec son père médecin. L'adolescente semble avoir un comportement étrange et Jane entend de violentes disputes entre elle et son père. Elle s'inquiète, s'interroge sur la manière dont est traitée Anna. La vie de l'adolescente finit par l'obséder totalement.

J'avais déjà souligné dans mon billet sur « de vieux os », le talent de Mouise Welsh à rendre, à créer une atmosphère. Son dernier roman « la fille dans l'escalier » en est encore l'illustration. Elle s'attaque cette fois au genre du thriller et met en place un cadre très sombre. En face de l'immeuble où habitent Petra et Jane, se trouvent un bâtiment délabré, à l'abandon mais également un cimetière inquiétant où se rassemblent les corbeaux : « Les corbeaux s'étaient calmés, leurs cris refluant pour n'être plus qu'un murmure (…). Mais voilà qu'ils recommençaient, leur croassement enflaient pour devenir un choeur inquiet. Jane leva les yeux, se demandant ce qui les avait perturbés. le vent commençait à souffler et la cime des arbres tourbillonnait pour entamer une danse. » La vue de ce morne paysage aggrave le sentiment de solitude et de malaise de Jane.

Ce dernier va s'accentuer lorsque Petra part pendant une semaine à Vienne pour son travail. le malaise, diffus jusque là, s'affirme pleinement. L'obsession de Jane pour Anna se transforme en paranoïa qui la ronge et l'aveugle complètement. Sa mission est de sauver Anna contre tous et contre son gré. Mais est-ce vraiment Jane qui est aveuglée par sa paranoïa ? Quelle vérité est la bonne ? À la manière de Dennis Lehane dans « Shutter Island », Louise Welsh laisse planer le doute quant à la santé mentale de son héroïne. Qui doit-on croire dans cette histoire ?

J'avais beaucoup aimé « de vieux os » mais « La fille dans l'escalier » est plus réussi. Tenu de bout en bout, le récit monte peu à peu en puissance et se fait haletant et angoissant. Mais Louse Welsh arrive également à semer le doute dans l'esprit de son lecteur. Un thriller parfaitement maitrisé.
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Un livre qui ma intrigué de suite, que réserve le bâtiment abandonné dont Jane ne peut s'empêcher de penser et de regarder à travers la fenêtre, que se passe-t-il chez les voisins, tant de mystère à décrypter.
J'ai apprécié l'histoire, le contexte de se couple de femme qui se mettent en ménage à l'approche de l'accouchement de l'une d'elle, l'accueil quelque peu particulier qui est réservé à Jane qui vient rejoindre sa compagne Petra en Allemagne.
J'ai, par contre, été beaucoup moins emballé par l'environnement, n'ayant jamais trouver beaucoup de charme à l'Allemagne ou à la langue, j'ai eu quelque petit souci pour comprendre certains mots mais j'ai trouvé le style d'écriture de Louise Welsh ( que je n'avais jamais lu ) très agréable à lire. Les chapitres sont très court, dont pratique quand on lis dans les transports, l'intrigue est assez bien choisit, avec des problèmes de sociétés qui existe partout dans le monde et un meurtre pour, bien sur, être un bon livre comme nous les apprécions tous.
J'ai malgres tous trouvé l'histoire un peu trop longue à démarrer, j'ai apprécié mais ce n'est pas un coup de coeur.
Je ne pense pas le relire mais j'ai aimé le découvrir tout de même, je le conseille à ceux qui souhaite lire un livre pas trop long est plaisant.

Livre lu dans le cadre de la masse critique babelio
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À lire certaines critiques, il ne se passe pas grand-chose dans ce récit. Je les trouve personnellement très dures. Louise Welsh maintient dans son roman une atmosphère lourde, de plus en en plus angoissante au fil des pages, instaurant le doute dans l'esprit du lecteur par de subtiles petites touches. Car là est tout l'enjeu de l'intrigue, comme dans tout thriller psychologique, garder le mystère jusqu'au dénouement final sur ce qui relève de la réalité et du fantasme dans ce que vit et ressent le personnage principal.

Jane vient d'aménager avec sa compagne dans un nouvel appartement, dans un pays dont elle ne parle pas la langue. Enceinte, elle se retrouve isolée lorsque Petra quitte Berlin pour son travail. Elle se persuade rapidement que son voisin et sa fille de treize ans ont des relations qui mettent en danger l'adolescente. Un couple de personnes âgées, l'attitude de son entourage, les lieux, tout contribue à renforcer l'ambiance pesante dans laquelle on suit l'évolution de Jane.

Délire paranoïaque ou véritable secret que Jane ne doit pas découvrir ? le suspense, sans atteindre des sommets, reste malgré tout assez présent.
Sans être un coup de coeur, ce roman m'a permis de passer un agréable moment de lecture.
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Je découvre la plume de l'écossaise Louise Welsh grâce à ce roman et j'en frémis encore autant de peur que d'excitation ! Dès les premières lignes, le décor est posé et l'atmosphère est déjà très pesante. Jane a quitté son pays natal, l'Ecosse, pour rejoindre sa compagne, Petra, à Berlin. Elle ne connaît rien de cette ville, ne parle même pas allemand et est enceinte jusqu'au cou. Dès le début, on la sent réticente et même méfiante à l'égard de tout et de tout le monde. On a même du mal à savoir si elle veut vraiment ce bébé et cette vie que Petra semble avoir choisi pour elles deux. Jane n'a pas choisi cette ville, n'a pas eu son mot à dire sur le choix de l'appartement et se retrouve presque aussitôt toute seule puisque sa compagne doit s'absenter pour un déplacement professionnel.



Berlin au mois de novembre. Les descriptions de la ville sont sombres et angoissantes. L'auteur dresse un portrait glacial et peu encourageant de cet endroit. Elle insiste sur le froid, l'humidité, la sonorité de la langue inconnue, les bâtiments délabrés, l'omniprésence des prostituées. Tout semble glauque et angoissant. On se met dans la peau de Jane qui se retrouve du jour au lendemain dans cette atmosphère et qui, très rapidement, commence à entendre et à voir des choses étranges : des cris dans la nuit, des claquement de portes, des insultes, des pleurs et une lumière qui semble venir d'un bâtiment abandonné. Et puis il y a Anna, sa voisine, une jeune adolescente qui semble en détresse, se balade seule la nuit et a parfois des ecchymoses sur le visage. Tout le monde a beau lui dire de ne pas s'en mêler et de se préserver pour son bébé, Jane est obsédée par tous ces mystères qui l'intriguent au point de l'empêcher de dormir. Que se passe-t-il vraiment dans cet endroit ? Petra est-elle réellement partie pour le travail ou a-t-elle des choses à cacher ?



Ce roman m'a agréablement surprise et c'est exactement le genre de lectures dont j'avais envie. Ca se prête bien à cette période de l'année, je trouve. L'ambiance est vraiment sombre et angoissante, des secrets, des ombres et des fantômes semblent planer sur la ville et les descriptions du cimetière plein de corbeaux et du bâtiment laissé à l'abandonné sont vraiment effrayantes. C'est une lecture très déstabilisante car on ne sait pas vraiment quoi en penser. On doute de tout et de tout le monde y compris de Jane car on ressent bien ces réticences à l'idée de l'arrivée du bébé et ses angoisses. On se demande quels terribles drames elle a pu vivre dans le passé. Elle a parfois des pensées et des propos étranges et des phrases vraiment bizarres viennent se glisser dans des conversations anodines ce qui nous amène à nous demander si elle n'a pas tout imaginé. En même temps, les voisins ont tous quelque chose de louche aussi et puis cette Petra qui disparaît mystérieusement juste après l'arrivée de sa compagne qu'elle attendait depuis des mois... On se sent vraiment perdu et on a envie de comprendre, de découvrir la vérité, le fin mot de l'histoire. Quelle ambiance ! J'en ai encore la chair de poule ! C'est vraiment noir de chez noir, autant dans l'intrigue que dans l'écriture, les descriptions, le décor. Ca m'a beaucoup plu et je me suis régalée d'un bout à l'autre du roman, jusqu'au dénouement qui nous retourne bien la tête. Bref, tout ce que j'aime ! Je recommande ce roman à ceux qui aiment les thrillers psychologiques, les romans noirs, les atmosphères étouffantes et angoissantes. Vous n'allez pas être déçus !
Lien : http://mya.books.over-blog.c..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Sur un des murs du fond [de l'Eglise], Saint George terrassait un dragon, sa lance lui transperçant la poitrine, le sang rouge coulant sur le ventre écailleux. Si l'on était capable de croire en Dieu, ce n'était sûrement pas difficile de croire aux dragons. Pourquoi ne parvenait-elle pas à faire comprendre au prêtre qu'il restait des monstres à combattre ? [Elle] se força à prendre une voix docile.
« L'Eglise catholique est devenue synonyme de pédophilie. Aidez à restaurer la confiance que les gens avaient en elle en sauvant une jeune fille exploitée. »
[Le prêtre] mesurait une bonne tête de plus qu'elle, mais il recula d'un pas.
« L'Eglise est en train de changer. Nous reconnaissons qu'il s'y produit des abus, et nous essayons de régler le problème.
- Est-ce la raison pour laquelle le père Engler a été envoyé en Italie ?
- Il était vieux. Il était temps pour lui de prendre sa retraite.
- Saint-Sébastien [Berlin] est très fréquentée par les prostituées.
- Notre Sauveur était l'ami de tous les opprimés.
- J'ai entendu dire que le père Engler n'était pas vraiment un ami. Les jeunes femmes qui venaient ici en quête de réconfort spirituel y trouvaient quelqu'un prêt à abuser d'elles. »
Le [prêtre] fit un autre pas en arrière. Encore un et il se retrouverait acculé à l'autel.
« Le plus beau trophée que le diable peut remporter est l'âme d'un homme bon.
- Alors, les femmes avec qui il avait eu des rapports sexuels n'étaient que des instruments de Satan ?
- Le père Engler était vieux et faible. J'allume un cierge pour lui tous les jours. (...) »
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« Ma mère a perdu toute la douceur qu'elle avait pendant la guerre. » Elle baissa la voix pour murmurer : « Les Russes l'ont eue.
- Ça a dû être terrible.
- Pire que vous ne pourriez l'imaginer. Je la trouvais méchante, ma mère était une femme méchante, mais je ne lui en ai jamais voulu. Je m'en suis voulu de rester cachée sous ces sacs alors que j'aurais dû bondir pour étrangler un Russe.
- Vous aviez quel âge ?
- Dix ans.
- Vous étiez trop petite pour étrangler un Russe.
- Il faut être grande comment pour tuer un homme qui fait du mal à sa mère ?
- Plus grande que vous ne l'étiez, Frau Becker. »
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Elle marcha jusqu'à la chambre qu'elle considérait déjà comme celle de l'enfant, puis contempla l'immeuble abandonné [en face]. Un volet bougea à l'une des fenêtres du deuxième étage, battant d'avant en arrière dans le vent, aussi complice que le clin d'oeil d'un vieux débauché. Un vol de pigeons entra par une fenêtre sans vitre, dans un paradis de rats et de fientes, supposa-t-elle. Les choses revenaient tellement vite à leur état naturel lorsqu'elles étaient livrées à elles-mêmes. Les gens aussi, si l'on n'y prenait pas garde.
(p. 22)
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« Qu'est-ce qui vous plaît dans cette ville ? »
Jane répéta une description qu'elle avait entendu Petra [sa compagne allemande] servir à ses amis londoniens.
« C'est un endroit culturel, mais pas élitiste.
- Non, répondit-il en riant comme si elle avait dit quelque chose d'amusant. Ce n'est pas un endroit élitiste, c'est sûr. »
Jane se demanda s'il n'était pas un peu ivre et si Petra les avait installés l'un à côté de l'autre parce que le risque qu'il puisse la vexer n'avait aucune importance.
« J'aime le fait que Berlin ait conscience de son histoire. C'est comme si plusieurs villes parallèles existaient au même endroit au même moment. »
- Oui. » Sa voix était légèrement trop forte. « Les étrangers sont toujours fascinés par notre histoire. »
(p. 111)
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« Elle aime bien se pomponner.
- Elle s'habille comme une pute. Bon, elle ne porte pas les mêmes vêtements. » Elle désigna son [propre] haut ajusté, bien échancré pour révéler la courbe de ses seins, et fronça les sourcils de la même façon qu'une caissière de supermarché pourrait le faire en regardant l'uniforme peu flatteur qu'elle est obligée de porter. « Mais je crois qu'elle aimerait bien. Son maquillage, ses talons hauts qu'elle adore ; ce sont des choses que porterait une prostituée.
- Beaucoup de filles s'habillent comme ça.
- C'est nous qui lançons la mode. » Maria rit, gonflant la poitrine comme une pute de comédie. « Nous [les prostituées], les blacks, et les gays. »
(p. 165)
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