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Dominique Thomas (Traducteur)
EAN : 9782710326007
398 pages
La Table ronde (16/06/2003)
3.9/5   5 notes
Résumé :
Un certain nombre de psychologues et de thérapeutes estiment que la fine fleur de la psychologie est l'équivalent de la quête métaphysique. Les partisans de la spiritualité affirment au contraire que celle-ci est d'un tout autre ordre. Faut-il renvoyer définitivement dos à dos les " psy " et les " spi ", les uns s'intéressant à l'amélioration du moi alors que les autres visent à l'effacement de celui-ci ?
La double formation de John Welwood, pratiquant bouddh... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Rien que par son titre et sous-titre, cet ouvrage est ambitieux. le résultat est intéressant, mais plus modeste.
L'auteur nous invite, au travers de son parcours personnel, à confronter les enseignements du bouddhisme, qu'il a parfaitement intégré, avec son vécu et sa réflexion professionnelle en tant que psychothérapeute. Il en résulte une synthèse vraiment intéressante, et un dialogue intérieur entre l'occidental rationalisant, questionnant l'individu, et l'élève de la sagesse orientale, sur son chemin d'éveil.
L'expert en psychothérapie ou le bouddhiste en quête de grand maître devraient donc rester logiquement sur leur faim. Cependant, outre une écriture simple et agréable, ce livre me semble regrouper trois grands mérites :
primo, il ne tombe pas dans les poncifs et facilités d'une approche new age de la pleine conscience ; il reste fidèle dans ses références à chacun des enseignements -psychothérapie d'un côté, bouddhisme de l'autre- sur lesquels il s'appuie, tout en les vulgarisant.
secundo, il propose des rapprochements enrichissants entre deux approches, que chacun, en particulier l'homme occidental, dont la vie moderne s'accomode avec difficulté des enseignements des sages orientaux, peut s'approprier assez facilement et mettre en pratique dans son quotidien.
Last but not least, il propose une approche originale et séduisante pour l'occidental, visant à lier le travail de psychothérapie à l'enseignement bouddhiste. Personnellement, je n'ai pas été totalement convaincu - il semble en douter lui-même... ce qui est peut-être bon signe... - , mais l'exercice est louable, intéressant, et se lit agréablement, même quand on ne connaît pas a priori les références sur lesquelles il s'appuie.
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« Entre ciel et Terre »
au-delà des “Échappatoires spirituelles”

N'ayant aucune intention de faire une “critique littéraire” j'ai abordé ce livre sur la troisième partie « le pouvoir d'éveil de la relation », celle qui me motivait le plus dans le sujet dont il est question ; “la maturité spirituelle” possible dans l'Humain.
Cependant j'ai rapidement compris les qualités recherchées constituant ce livre*, et j'ai entrepris une chronologie de lecture plus orthodoxe abordant les “pièges”, les contournements et détournements et autres embûches du « chercheur(euse) spirituel » d'aujourd'hui en nos contrées, sujet qui a fait déjà l'objet de modestes “critiques littéraires” de notre part dont le dernier en date, celui de Gilles Farcet**
C'est un ouvrage innovant, qui trace pistes et cartes pour des chercheurs et pionniers audacieux, porteurs d'un devenir spirituel dans un monde fluctuant et en proie aux incertitudes de ce temps présent à vivre que traverse notre “civilisation”, Humanité pour tout dire au sein de la Nature, où elle a son origine... mais dont elle perd peu à peu la relation du sens “sacré” de gratitude.
Prenez-vous en main et allez de l'avant ! Cela pourrait être la conclusion de cette écriture courageuse par ces temps d'un “règne de la confusion” ...
---
*(Livre difficile à se procurer de nos jours, ou à des prix d'occasion n'ayant plus aucun rapport avec le support de reliure lui-même.)
http://camisard.hautetfort.com/media/02/01/1989754899.pdf
**
https://www.babelio.com/livres/Farcet-Une-boussole-dans-le-brouillard/1181496/critiques/3105976
Lien : http://www.versautrechose.fr/
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Voilà ce qui manque à la psychologie et à la psychanalyse : une dimension spirituelle. Livre intéressant par lui-même mais qui me laisse un peu sur ma faim dans le sens où j'ai été alléchée par quelque chose de très bien mais avec l'impossibilité d'aller plus loin.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Dans la pratique du Mahamoudra/Dzogchen, les méditants découvrent la conscience non duelle, au départ dans des visions momentanées, à mesure que la focalisation sur des objets de conscience diminue peu à peu et qu'ils apprennent à demeurer dans la présence ouverte, dans ce que Franklin Merrill-Wolff nommait la « conscience sans objet ». Cette présence non duelle pourrait être décrite en termes de qualités telles que la profondeur, la luminosité ou la qualité d'espace, pourtant, dans son immédiateté, il n'y a pas de réflexion cons­ciente d'elle-même vis-à-vis d'un attribut de cette sorte. Au lieu de cela, on demeure simplement dans la clarté d'une cons­cience amplement ouverte et éveillée, sans la moindre tenta­tive d'altérer ou de fabriquer sa propre expérience.

Il s'agit ici d'une reconnaissance directe, consciente d'elle-­même, de notre propre nature en tant que pur être, sans réflexion sur elle-même. Quand l'attention est tournée vers l'extérieur, la perception est claire et aiguisée, étant donné qu'elle n'est pas revêtue de concepts. Le monde n'est pas vu comme quelque chose de séparé de la conscience et il n'est pas non plus moins vif ni immédiat que la conscience elle-même. La conscience n'est pas non plus perçue comme quelque chose de subjectif, « de ce côté-ci », séparé des apparences. La cons­cience et ce qui apparaît dans la conscience co-émergent mutuellement en un champ unifié de présence.

Dans ce champ unifié de présence, ni les perceptions ni la conscience ne peuvent être objectivées comme quelque chose que l'esprit puisse saisir. Cette qualité insaisissable de l'expé­rience est le sens fondamental du terme bouddhiste vacuité. La tradition du Mahamoudra parle du caractère inséparable de la vacuité et de la conscience, de la vacuité et de la clarté, de vacuité et de la forme, de la vacuité et de l'énergie. Nous pourrions aussi parler du caractère inséparable de la vacuité et e l'être. La présence pure est la réalisation de l'être-en-tant-que-vacuité: être sans être quelque chose. L'être est vide, non pas parce qu'il manque de quoi que ce soit, mais parce qu'il ne peut être compris en terme de point de référence quelconque en dehors de lui-même. L'être est précisément ce qui ne peut jamais être saisi ni contenu dans quelque limite physique ou désignation conceptuelle que ce soit. La vacuité, en ce sens, n'est pas un « attribut» quelconque appartenant à la conscience, à la forme ou à l'être, mais il est parfaite transparence lorsque ceux-ci sont appréhendés en pure présence, au-delà de la division sujet/objet."
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Chaque être humain reconnaît intuitivement en son for intérieur la valeur de l'amour inconditionnel. Dans l'amour, nous expérimentons la joie la plus. grande quand nous pouvons nous ouvrir à l'autre sans réserve. en cessant de juger et en appréciant pleinement l'autre simplement pour ce qu'il ou elle est Et nous nous sentons le plus aimés quand les autres nous reconnaissent et nous répondent de la même manière. L'amour inconditionnel a un pouvoir immense, il éveille en nous une présence plus vaste qui nous permet de sentir l'immensité et la profondeur de ce qu'est un être humain. C'est la présence du cœur.
Nous expérimentons souvent des éclairs d'amour inconditionnel de façon plus vive dans les débuts et les fins — à la naissance, à la mort ou dans les premiers instants où nous tombons amoureux — quand la pure telléité* de l'autre personne transparaît et nous touche directement. Les parties dures et figées qui sont en nous commencent à fondre et à s'adoucir, à mesure que l'émergence spontanée de l'amour nous réchauffe comme le soleil au printemps. Pourtant assez rapidement, en particulier dans les relations intimes, nous sommes confrontés à nos peurs, nos retenues ou nos prudences intérieures vis-à-vis du fait de laisser notre amour s'écouler trop librement. Allons-nous être balayés ? Pouvons-nous nous autoriser à être aussi ouverts ? Allons-nous être blessés ? Pouvons-nous faire confiance à cette personne ? Serons-nous en mesure de voir nos besoins satisfaits par cette relation ? Pouvons-nous vivre avec les choses qui nous irritent chez l'autre ? Ces réserves nous amènent à poser des conditions à notre ouverture ne peux être aussi ouvert et aussi vulnérable avec toi que si .... mes besoins sont satisfaits ; que si tu m'aimes autant que je t'aime ; que si tu ne me fais pas de mal ... »
Ce tiraillement entre aimer de façon inconditionnelle et aimer sous conditions rehausse la tension entre deux différents côtés de notre nature — l'ouverture inconditionnelle du cœur et les manques et les besoins conditionnels qui font partie de notre personnalité. Pourtant, cette tension même entre amour conditionnel et inconditionnel, lorsqu'elle est clairement perçue et que nous travaillons dessus, peut en réalité nous aider à apprendre à aimer plus profondément. La friction entre ces deux aspects de notre nature peut allumer un feu purificateur qui éveille le cœur au défi réel, au risque exorbitant et au cadeau immense de l'amour humain.
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(*ou les choses telle qu'elle sont)
p. 326/27
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Chôgyam Trungpa décrit ainsi ce type de changement:
«À ce point, tout ce qui est expérimenté dans la vie quotidienne à travers la perception sensorielle est une expérience nue, car elle est directe. Il n'y a pas de voile entre [vous] et ça. .... Le Tantra n'apprend pas à réprimer ni à détruire une énergie mais à la transmuter; en d'autres termes, à s'accorder avec la forme d'énergie... Quand [vous] allez de pair avec l'énergie, l'expérience devient alors très créative... Vous réalisez que vous n'avez plus à abandonner quoi que ce soit. Vous commencez à voir les qualités de sagesse, sous-jacentes à la situation de votre vie... Si vous êtes très impliqué dans une émotion comme la colère, alors, en ayant une vision soudaine, momentanée, d’ouverture... vous commencez à voir que vous n'avez pas à refouler votre énergie... mais que vous pouvez transformer votre agressivité en énergie dynamique...
Si nous sentons réellement la qualité vivante, la texture des émotions telles qu'elles sont dans leur nudité, cette expérience contient alors la vérité ultime... Nous découvrons que l'émotion en fait n'existe pas telle qu'elle apparaît mais qu'elle contient beaucoup de sagesse et d'espace ouvert... Le processus de... transmutation des émotions se met ensuite en place automatiquement.

Il n'y a ici aucun effort délibéré de transmuer les émotions; plus précisément, la transmutation se produit spontanément en s'ouvrant totalement à ces émotions.

Chôgyam Trungpa rajoute : «Vous ressentez un bouleversement émotionnel tel qu'il est, mais... devenez un avec lui... Soyez dans l'émotion, traversez la, abandonnez-vous à elle, faites-en l'expérience. Vous commencez à aller vers l'émotion, au lieu de simplement ressentir l'émotion venir vers vous... Les énergies les plus puissantes deviennent alors parfaitement utilisables... Tout ce qui advient dans l'esprit samsarique est considéré comme le chemin; tout est utilisable. C'est une proclamation intrépide - le rugissement du lion
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Dans les traditions spirituelles, la réflexion contrôlée sert aussi de tremplin sur le chemin vers une plus grande présence. Dans l’enseignement de Gurdjieff, par exemple, une observation de soi concentrée est ce qui permet aux gens de sortir de “la mécanicité” et de pouvoir accéder à une présence plus aiguë qu’il nomme “le rappel de soi”*. Bien que la psychothérapie et la pratique spirituelle puissent toutes deux incorporer réflexion et présence, la base de départ de la psychothérapie est la
réflexion alors que celle de la spiritualité est la présence.
Je voudrais conclure par quelques considérations, destinées aux étudiants occidentaux des domaines plus avancés de la conscience contemplative. Comme l’histoire le prouve, stabiliser la présence pure de rigpa dans la réalisation continue de
l'auto-libération semble être assez rare, même parmi les pratiquants assidus du Dzogchen/Mahamoudra. Cette tradition s'est épanouie au Tibet, dans une culture beaucoup plus simple et posée que la nôtre,qu’offrait également un “mandala social” ,
ou un contexte de cohésion culturelle,qui soutenait des milliers de monastères et d’ermitages dans lesquels la pratique de la méditation et la réalisation pouvaient être florissantes. Pourtant, même là, des années de pratique préliminaire et de retraite solitaire étaient recommandées d’ordinaire comme travail de base pour une complète réalisation non duelle, que l’on décrivait parfois comme le toit en or qui couronne
l’ensemble de l’entreprise spirituelle.
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*Bien que : « L’observation de soi, ça ne sert à rien si c’est encore l’ego qui la fait ! » page 52, « Dans l’intime d’un chemin » “Disciple et compagne” — Véronique (Loiseleur) Desjardins - Les Éditions du Relié © 2019 Paris
p.177
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John Welwood répond à Paul Shippee :
J. W. Certaines traditions spirituelles sous-estiment ou discréditent l’expérience individuelle. Elles considèrent ce que vous traversez en tant qu’individu comme un rêve n’ayant pas de signification particulière. L'une des contributions uniques de la culture occidentale moderne, et cela est particulièrement vrai en Amérique, est l’appréciation de l’expérience personnelle, Et c'est ce dont il est question avec l’intimité — la rencontre authentique, personnelle de “Toi et de Moi”. La relation intime devient alors un véhicule pour le sacré, un creuset dans lequel forger “l'âme”.
P.S. : Quelle est la relation entre éros et sexualité ?
J. W. : L’éros est l’ensemble de l’interaction dynamique entre deux êtres qui s’aiment, dont la sexualité n'est rien d'autre qu’une expression. La sexualité est naturellement sacrée, car elle est une expression de la force vitale subtile qui anime l'ensemble du corps et l'ensemble de l’univers. Quand nous faisons l'amour, nos énergies subtiles s’interpénètrent d’une manière plus fine que notre contact grossier au niveau physique. Seuls les êtres humains font l'amour à travers la sexualité, parce qu'ils sont les seuls à s'étendre et à demeurer face à face, avec les parties les plus tendres de leur corps — ventre et cœur — totalement exposées et en contact.
Quand l'esprit moderne réduit la sexualité à une fonction physique grossière ou à un instinct animal subordonné à l'ego rationnel, il s'engage dans une forme de sacrilège. Plus nous essayons d’emprisonner ou de manipuler l’expérience sexuelle, plus nous perdons le contact avec sa capacité à dévoiler le mystère de l’expérience humaine.
p.369/70
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