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EAN : 9782221114360
288 pages
Robert Laffont (15/01/2010)
3.84/5   16 notes
Résumé :

Aimantée par les royaumes de Borée, Astrid Wendlandt est allée explorer la fin du monde connu, le Grand Nord sibérien.

Cette Franco-Canadienne, qui a passé son enfance bercée par les contes des Inuits d'Amérique, a voulu partir en quête de leurs lointains cousins asiatiques : les Nenets. La culture inuit a été dissoute dans le whisky, le cholestérol et la social-démocratie.

Comment les Nenets survécu de leur côté aux tyran... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
10 lecteurs seulement sur Babelio, du coup aujourd'hui, j'ai envie de vous parler de ce livre !

Ouvrir ce livre, c'est d'abord une aventure, qui éveille la curiosité pour l'inconnu bien sûr, le Grand Nord, mais le fermer, c'est réaliser par un exemple très CONCRET que la terre et certains peuples sont bel et bien en danger ( modifications climatiques, exploitation de ressources énergétiques ) et que nos consciences alertées régulièrement sont fainéantes.
Astrid Wendlant, journaliste franco-canadienne, nous livre le récit de ses mois passés en compagnie des Nenets, dernier peuple nomade vivant dans le grand nord sibérien, elle tente de comprendre comment 43 000 individus ont réussi à survivre, aux conditions de vie extrêmes certes, mais surtout aux persécutions tsaristes, puis soviétiques,et aux tentations du monde moderne.
On partage ses découvertes, mais aussi ses émotions au contact de ce peuple et de cette nature hostile mais magnifique.
Comme elle nous le dit elle-même en introduction : " Peut-être ai-je abordé ici à l'une des dernières contrées, où la mystique tient encore son rang et où les hommes, la nature et les bêtes n'en ont pas fini de cette conversation commencée dans la nuit des temps. "

Avant tout, ce livre est un témoignage fort et sensible, pour faire sortir de l'ombre ce peuple singulier qui à réussi à préserver ses coutumes ancestrales sans perdre son âme comme les inuits, mais qui est aujourd'hui en danger du fait que son territoire se trouve sur le plus grand gisement de gaz au monde.
Vous aurez compris les enjeux liés à ce territoire sans plus de commentaires.
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Astrid Wendlandt croise un jour la route d'un traîneau mené par un nénet : alors qu'elle se trouve dans le Nord-Ouest de la Russie pour faire un reportage sur une exploitation minière, la vue de cet attelage surgi dans le brouillard vrille en elle le désir d'en apprendre davantage sur ce peuple nomade.

Plusieurs expéditions individuelles, sur plusieurs années, lui permettent de nous parler de ce peuple, figure dans le miroir géographique des inuits du Canada. Solidement déterminé à rester nomade et à vivre d'une économie basée sur l'élevage des rennes, ces nénets nous content une vie toute en simplicité, en communion avec la nature, dans un environnement souvent hostile.

Ce livre passionnant nous apprend le quotidien de cette ethnie, sa culture, ses croyances chamaniques et nous dévoile également en parallèle l'évolution de la société russe, ses folies, ses atrocités, sa vision du devenir de ces provinces chères aux nomades.
Du coup, en refermant ce livre, l'envie nous taraude aussi de rester en ces terres glacés, de continuer à suivre ces peuples qui vivent coûte que coûte selon le règles ancestrales et de revenir sur l'Histoire de cette terre russe dont la mémoire est faite des Goulags et des déportés qui en ont bâti les premiers lieux habités sédentarisés.

Un livre à lire ne serait-ce que pour comprendre que les changements climatiques sont pour le nénets une évidence et que leur mode de vie devra s'adapter. Ils sont plus clairvoyants que nous autres occidentaux et nous devrions les écouter...
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Astrid Wendlandt est journaliste et se dit irrésistiblement attirée par le nord Sibérien qu'elle explore en partie.

Les Nenets sont une ethnie nomade qui vit sur la zone côtière de la mer de Barents et de la mer de Kara. La recherche de nourriture pour leurs rennes (du lichen pendant les longs hivers) détermine en grande partie leurs déplacements.

L'auteur évoque ses rencontres avec des Nenets, au cours de quatre séjours qu'elle a effectués chez eux entre 2001 et 2007. Elle décrit aussi les magnifiques lieux qu'ils occupent, en exposant les influences du reste du monde au cours de l'histoire depuis le début du XXème siècle (les effets du communisme et plus particulièrement du stalinisme, et ceux de l'exploitation croissante d'hydrocarbures par Gazprom...) ainsi que ses inquiétudes pour l'avenir de ces populations (alcoolisme, acculturation, conséquences du réchauffement climatique...).
Cette vision globale des lieux et de leurs habitants est particulièrement intéressante, d'autant plus que l'auteur n'hésite pas à écrire ou à sous-entendre ce qu'elle pense du régime politique de Vladimir Poutine à travers ses effets sur cette population de la Fédération de Russie pourtant éloignée de Moscou. Les difficultés de la scolarisation des enfants Nenets, mais aussi ses avantages et ses inconvénients, sont également bien mis en évidence.

Je crains un peu cependant que les motivations de l'auteur (quête spirituelle) nuisent à son objectivité, notamment lorsqu'elle expose les croyances des Nenets et les activités des chamanes, même si la vie spirituelle de cette population est une composante importante de sa culture.

Cet ouvrage m'a rappelé le très bon roman "L'étrangère aux yeux bleus" de Youri Rytkhéou, d'ailleurs cité en bibliographie, et au récit de voyage "En Sibérie" de Colin Thubron.
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Au bord du monde, c'est le récit d'un voyage initiatique en Sibérie, dans le pays des Nenets. Astrid, journaliste franco-canadienne, va parcourir la toundra en compagnie de représentants de ce peuple nomade et va partager leur vie quotidienne sous le tchoum (habitat nenet). Elle comprendra pourquoi la culture nenet n'a pas été engloutie par les tsars et plus tard par les tsars rouges..
On découvre tout un monde de croyances et notamment les mondes parallèles que connaissent les chamans.. Il en existe encore et la narratrice aura le privilège de les rencontrer plusieurs fois.. Enfin c'est l'enfer des camps de déportés qui apparaît, déportés dans les années 30, dont beaucoup après avoir été employés de force à des travaux gigantesques ne sont jamais revenus... Un très beau récit d'un écrivain voyageur qui n'a pas froid aux yeux!!! (par _ 50 degrés, il vaut mieux!) (astrid wendlandt robert laffont)
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Au bord du monde, c'est le récit d'un voyage initiatique en Sibérie, dans le pays des Nenets. Astrid, journaliste franco-canadienne, va parcourir la toundra en compagnie de représentants de ce peuple nomade et va partager leur vie quotidienne sous le tchoum (habitat nenet). Elle comprendra pourquoi la culture nenet n'a pas été engloutie par les tsars et plus tard par les tsars rouges..
On découvre tout un monde de croyances et notamment les mondes parallèles que connaissent les chamans.. Il en existe encore et la narratrice aura le privilège de les rencontrer plusieurs fois.. Enfin c'est l'enfer des camps de déportés qui apparaît, déportés dans les années 30, dont beaucoup après avoir été employés de force à des travaux gigantesques ne sont jamais revenus... Un très beau récit d'un écrivain voyageur qui n'a pas froid aux yeux!!! (par _ 50 degrés, il vaut mieux!) (astrid wendlandt robert laffont)
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Salekhard est la seule ville du monde située exactement sur le cercle polaire. Ici, on dîne au restaurant Le Nord, on fait ses courses à L’Ours Polaire et les visiteurs dorment à l’hôtel Arktika, construit par des Canadiens. Le réseau de téléphonie local s’appelle Yermak, du nom du héros des premières conquêtes sibériennes, à la fin du XVIème siècle.
Vladimir Ilitch Oulianov est toujours là, debout, sur la place, en costume, une page de discours à la main, une couronne de fleurs fraîchement déposée au bas de son piédestal. Lénine a toujours des fidèles.
En 1933, Obdorsk devint Salekhard - « village du cap » en langue nenets. Les nomades y tenaient un lieu de culte. Le sang des rennes sacrifiés coulait sur les berges surélevées pour calmer les esprits. Puis, ce fut le sang des zeks, pour apaiser Staline. Aujourd’hui, ruisselle la sueur des ouvriers du gaz de Poutine. L’énergie du sous-sol a remplacé celle des cieux. Plus besoin de prier les esprits, Gazprom offre un avenir meilleur.
Vladimir continue d’insulter les passants. Il cherche le département des Affaires Agricoles. Une blague ? Ici, rien ne pousse. Non, ce département existe vraiment. Nous le trouvons après quatre heures de marche. Vladimir demande un certain Babin, vice-gouverneur de la région, responsable de l’élevage de rennes. Il connaît toutes les routes de migration des nomades par coeur. Babin, un petit homme aux yeux turquoise, nous reçoit dans son bureau. Vladimir a travaillé avec lui il y a une quinzaine d’années.
« Pourriez-vous me conseiller un bon moyen de voyager dans la toundra ?
-Bien sûr ! me répond Babin. Début juillet, vers le 2 ou 3, nos hélicoptères partent ramasser les bois de rennes dans la région de Panaïevsk. Nous pourrions vous déposer et vous reprendre une semaine plus tard. Cela vous irait ?
-Formidable ! Je vous remercie ! »

Nous avons donc une dizaine de jours pour gagner le gisement de gaz Bovanenkovo en train et revenir à Salekhard pour le rendez-vous de l’hélicoptère de Babin. Vladimir s’oppose à l’idée de cette incursion dans les territoires gaziers. Il pense que nous ne serons jamais rentrés à temps.
« Tu ne sais pas ce qui peut se passer dans la toundra ! On voit bien que tu n’as aucune expérience ! »
Je ne me laisse pas intimider. Vladimir grogne et me suit.
Avant de nous lancer dans la toundra, nous contactons le ministère des Situations d’urgence – l’autorité du dernier recours – au cas où il nous arriverait quelque chose. Le ministère s’occupe des opérations de sauvetage, des crises énergétiques et autres malédictions.
Le chef du bureau local, Vladimir Grégorievich, nous ouvre la porte, un homme bâti comme un boxeur mais sans nez cassé, en marinière et tenue de camouflage. A peine assis dans son bureau, à 9 heures du matin, il nous sert des verres d’eau-de-vie de racines dorées*. Rapicolant cordial. Il me demande qui prévenir en cas de dispariton et nous commande une voiture de milice pour nous mener aux premiers virages de la piste.

* Il s’agit de la Rhodiola Rosea, ou racine arctique, une plante qui aide à combattre le stress et le vieillissement. Sa racine est connue dans la médecine traditionnelle russe pour augmenter l’endurance. En Suède, on affirme que les Vikings lui devaient leur légendaire force physique et, aujourd’hui encore en Sibérie, on offre des racines de Rhodiola aux jeunes mariés. La plante fut « redécouverte » dans les années 1940 par le médecin russe Nicolaï Lazarev. Staline lui avait demandé de trouver les moyens d’accroître la résistance physique et intellectuelle de la population russe. La plante est dite « adaptogène, ce qui signifie qu’elle possède des propriétés régulatrices qui aident l’organisme à s’adapter à différents chocs.
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Le point de terre le plus septentrional de notre hémisphère se trouve au bord d'un précipice que l'humanité n'approche pas. Il est bon de marcher le long des parapets. Le désenchantement du monde n'est pas une fatalité. La beauté, la magie et le sacré sont à portée de main.
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Je ne suis ici qu'un être vivant parmi d'autres. Une pierre sous un arbrisseau, un roseau dans un marécage. Rien ne compte, rien n'est important. Je ferme les yeux. Je suis chez moi. La toundra n'appartient à personne et personne ne lui appartient. Tout est fluide et fugace comme les bêtes qui paissent et les hommes qui passent.
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Les athées détruisent les miracles, les amis les illusions. Il est des mondes où il vaut mieux s'aventurer seule.
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P51
Destin du renne : de la puissante toundra aux impuissants chinois. Je m’adresse au patriarche : est-ce que le bois de renne est vraiment un stimulant sexuel?
Non, mais l’essentiel c’est que certains en soient persuadés.
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Videos de Astrid Wendlandt (3) Voir plusAjouter une vidéo
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