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Sous le nazisme , seules les filles appartenant aux jeunesses hitlériennes avaient une chance de suivre des études supérieures .
Les premières infirmières nazies se virent dans l'obligation d'euthanasier les malades mentaux .
Certaines jeunes filles ( sans doute hypnotisées par l'uniforme ) aimèrent un nazi et en adoptèrent l'absence de valeurs .
Lors de la retraite de Stalingrad , les infirmières militaires reçurent l'ordre d'euthanasier les soldats ayant subi un traumatisme cérébral au prétexte que la nation ne pouvait les prendre en charge .

C'est tout cela et plus encore que nous raconte ce livre .
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Challenge ABC 2017-2018
13/26

On pourrait se dire que vu ce qui c'est écrit depuis la fin de la guerre sur le régime nazi, en français, anglais, allemand, le tour est fait.
Que nenni.
Qui a été oublié ? Quel angle est longtemps resté aveugle, notamment à cause des stéréotypes qui l'entourent ? Oui, les rôles des femmes dans l'entreprise génocidaire. Pourquoi ? Déjà à cause des stéréotypes : une femme est douce, maternelle, empathique,... donc incapable de violence et plus encore à l'encontre d'enfants. Ces stéréotypes ont été amplifiés par la propagande nazie : la femme doit se marier enfanter et s'occuper du foyer. Ensuite, l'administration. Pour un système aussi bureaucratique, il semble étonnant qu'aussi peu de listes de femmes qui travaillaient pour lui existent. Or, elles furent nombreuses : secrétaires, dactylo, institutrices, infirmières... L'auteure estime qu'environ 500 000 femmes furent envoyées à l'Est, pour y remplir un grand nombre de rôles, y compris dans l'encadrement et pas uniquement dans les camps, notamment Ravensbrück (camp de déportation pour femmes).
Il y a souvent une chose essentielle qui est oubliée lorsqu'on parle du régime nazi : les femmes y étaient autant endoctrinées que les hommes. Certaines suivaient une initiation aux armes dans certains mouvements féminins. Cela ne signifie évidemment pas qu'elles étaient toutes des meurtrières en puissance. L'auteure suit les parcours d'une dizaine de ces femmes et les classe en 3 catégories : les témoins, les complices et les exécutantes. Celles qui ont observé sans participer, celles qui rédigeaient ordres et rapports et celles qui tuaient souvent très proches des dirigeants sur place (secrétaires, épouses, maîtresses). Les infirmières, je n'arrive personnellement pas à les mettre dans l'une des catégories : obéissance aux ordres ou prise d'initiative ? L'auteure les classe plutôt dans les complices, obéissant aux ordres
Les stéréotypes ont la vie dure également après la guerre : peu d'entre elles ont été condamnées après guerre (sauf les gardiennes de camp. C'est que montre Le Liseur de Schlinck). Elles se sont souvent réinsérées dans la vie civile.
C'est un ouvrage vraiment intéressant, qui en plus de replacer les femmes dans l'histoire, peut se lire comme une initiation à la compréhension de ce que fut le régime nazi et comment il a réussi à endoctriner tous (ou presque) ces jeunes adultes peu importe leur sexe. Parce que je me suis alors rendue compte que ces femmes avaient pour la plupart mon âge voire avaient quelques années de moins (un peu comme la plupart des jeunes Français partis en Syrie...) Et en plus, il n'enterre pas le lecteur sous du jargon compliqué. C'est vraiment facile d'accès.
Les notes et la bibliographie conséquentes, les entretiens et ses sources font de cet ouvrage une référence.
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Dans tous les appareils d'etat nazis,on trouvait des femmes au cote des hommes de pouvoir,liees a eux par la fonction ou par les liens du mariage.Cette proximite leur conferait un pouvoir considerable qu'elles ne manquaient d'exercer sur les sujets les plus vulnérables du regime.
Ces femmes occupèrent des positions a tous les niveaux de la hierarchie nazie.
Se figurant appartenir a une race souveraine,ces femmes exercèrent dans les territoires conquis a l'Est un pouvoir sans precedent sur une "sous-humanite" designee.On leur reconnaissait le droit de tuer et de maltraiter tous ceux qui etaient percus comme le rebut de la societe.
Comme leurs homologues masculins,les furies d'Hitler etaient issues de milieux divers,mais elles etaient toutes ambitieuses et patriotes;elles avaient en commun,a des degres divers,l'avidite,l'antisemitisme,le racisme et l'arrogance imperialiste;et elles etaient toutes jeunes.
Pour defendre la suprematie revendiquee de l'Allemagne,le regime nazi mobilisa toute une generation de jeunes femmes révolutionnaires conditionnees pour accepter la violence,y inciter ou la commettre.Le genocide est aussi une affaire de femme!Quand on leur en donne l'occasion,elles s'y engagent aussi jusque dans ses aspects les plus sanglants!Minimiser la culpabilite des femmes en la reservant a des gardiennes de camps endoctrinees revient a presenter sous un faux jour les realites de la Shoah.
Cet ouvrage se passe de commentaire
A decouvrir,mais ames sensibles s'abstenir!!!
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Infirmières, enseignantes, secrétaire, épouses... Les Furies de Hitler se sont toutes ces femmes qui ont participé activement au IIIe Reich et à la solution finale de leur propre chef. Parfois, l'endoctrinement a joué un grand rôle dans leurs convictions, parfois, les convictions étaient déjà là.

Que ce soit la haine, l'envie matérielle ou la soif de pouvoir, ces femmes ont toutes, directement ou indirectement, envoyé des personnes à la mort. Et elles étaient bien plus nombreuses que ce qui a était dit après guerre. Parce que le sexisme les a sauvé de la dénazification. Elles n'ont pas été poursuivies, elles se sont même parfois fait passer pour des victimes ou des héroïnes.

Ce livre est essentiel pour comprendre le système nazi. Sans les femmes, il n'aurait pas été possible que tout ça prenne une telle ampleur. La femme au foyer prônée par le régime nazi n'était qu'une façade car, tout les hommes valides étant au combat, il fallait bien qu'il y ait des soignant-e-s, des agents administratifs, des ouvrier-e-s, etc. On parle souvent du régime nazi et du génocide comme d'un système masculin mais ce livre prouve qu'il fonctionnait grâce à la répartition des tâches entre hommes et femmes. C'est à prendre en compte dans notre devoir de mémoire. Ne jamais sous-estimer les femmes, même dans la cruauté.

Ce livre est très complet. Il aurait juste fallu y ajouter un peu plus de documents d'archives.
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Un sujet peu abordé, négligé par les historiens car négligeable ? L'ouvrage rappelle qu'à tous les étages de la machinerie nazie, administrative ou de guerre, des femmes ont joué un rôle, certaines le prenant particulièrement à coeur, par fanatisme et/ou cynisme, aboutissement d'une revanche sociale ou quête de pouvoir.
Les histoires , mises en exergue par l'auteur, de ces quelques femmes particulièrement engagées sont édifiantes mais peu surprenantes en fait, bien que leur véritable rôle fut minimisé à la sortie de la guerre.
Le livre permet de remettre en perspective l'engagement féminin côté nazi, rarement abordé, au contraire de l'engagement féminin dans la résistance.
En s'attachant au parcours individuel de quelques unes des plus ferventes zélotes du régime hitlérien, l'auteur éclaire L Histoire sous un angle méconnu et intéressant.
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Je me souviens d'une chanson de Renaud – « Miss Maggie » – qui disait entre autres ceci : « Un génocide c'est masculin / Comme un SS, un torero. »

Ce livre lui donne tort, qui raconte le destin de femmes, dont certaines, prises dans l'euphorie de la toute-puissance nazie, ont été jusqu'à attirer des enfants pour leur fracasser la tête contre un mur ; lâcher des chiens qui les ont dévorés, et j'en passe. La plupart de ces femmes n'ont pas été condamnées après-guerre, telle Johanna Altvater, qui attirait des enfants juifs avec des bonbons pour leur tirer ensuite une balle dans la bouche. L'immonde Merah, aurait adoré, lui qui a imité ce geste en 2012 dans une école confessionnelle juive...

Le travail de recherche considérable de Wendy Lower nous confronte ainsi à une réalité que nos préjugés sociétaux ont encore aujourd'hui beaucoup de mal à admettre, à savoir que la femme est potentiellement l'égale de l'homme en matière de cruauté : « Accoutumés que nous sommes à penser le meurtre, la guerre et le génocide comme des activités masculines, nous demeurons ignorants, en l'absence de preuves contraires, de l'ampleur de la participation des femmes à ces mêmes activités pendant la guerre », explique l'auteur.

Ainsi, « on s'attendait à ce que la masse des Allemands portant l'uniforme et le cheveu ras, soldats ou policiers, en vînt à tuer – mais les femmes ? Comment des femmes pouvaient-elles agir ainsi ? Qu'une figure apparemment maternelle et douce pût s'adonner aux tendres consolations et, l'instant d'après, faire du mal ou même tuer représentait et représente toujours l'un des aspects les plus problématiques du comportement des femmes dans cette période de l'histoire ». Parce que certaines pratiquaient le massacre de Juifs alors qu'elles étaient… enceintes.
Ces femmes, jeunes pour la plupart, qui sévirent dans l'Est occupé de l'Europe, étaient infirmières, secrétaires, gardiennes de camps, épouses de SS. Elles avaient été fanatisées par des années de conditionnement idéologique, « convaincues que la violence de leurs actes trouvait sa justification dans le châtiment vengeur des ennemis du Reich ».

Et, confrontées à la Solution finale, chacune d'elles agit selon sa conscience et, si je puis dire, ses prédispositions morales : « L'éventail des comportements allait d'une extrême à l'autre, du secours au meurtre. » Et l'auteur de préciser toutefois : « Mais le nombre de celles qui prirent part, d'une façon ou d'un autre, au meurtre de masse est infiniment plus élevé que le nombre de celles qui tentèrent de s'y opposer » ; ces dernières considérées comme traîtresses et exécutées. Les autres pouvaient aller jusqu'à éprouver un « sentiment d'euphorie qui s'exprimait dans le sexe et la violence ». Pour beaucoup de ces femmes, elles vivaient une aventure exotique exaltante.

Si « de nombreuses Allemandes eurent affaire à la Solution finale, et aux diverses étapes de sa mise en oeuvre », certaines allèrent jusqu'à accomplir des tâches « annexes » sans broncher, comme euthanasier des soldats Allemands gravement blessés au front ; car, selon l'idéologie détraquée nazie, ils devenaient des poids morts.

Wendy Lower dresse un portrait juste, le plus dépassionné possible – ce qui est une gageure ! –, de ces femmes, dont beaucoup moururent paisiblement, certaines même convaincues, longtemps après les massacres auxquels elles participèrent avec entrain, de leur bien-fondé. Ainsi va la nature humaine…








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Ce livre explique la machinerie nazie dans tous les pans de la société, administrative ou de guerre, et se focalise sur le rôle que les femmes y ont joué.
Certains ont eu plus à coeur (si on peut s'exprimer ainsi) de le faire le mieux possible, voire au-delà de ce qui était demandé… que cela soit par fanatisme, revanche, vengeance, arrivisme, cynisme, méchanceté pure, sadisme, le parcours de ces femmes, somme toute ordinaires, ne peut pas laisser le lecteur indifférent et montre la minimisation de leurs rôles avant/pendant/ et surtout après-guerre…
Ce rouleau compresseur féminin a fait autant (sinon plus parfois, dans certains pans de la société) de dégâts, a commis de telles atrocités que cela peut ébranler certaines lectrices… comment une femme ayant des enfants, les choyant, peut, volontairement, avec une délectation indéniable, tuer (massacrer) d'autres enfants, du même âge, uniquement parce qu'ils sont juifs ?
Ces femmes engagées dans le système nazi n'étaient pas toutes des fanatiques, et leurs parcours, même pour les plus ferventes, engagent à réfléchir sur le passe-droit qu'elles ont eu.
Bien sûr, s'il avait été engagé une vraie purge, l'Allemagne n'aurait jamais pu se relever… plus d'administration, plus de citoyens ou peu hors des prisons… alors les alliés ont privilégié la paix, et ont laissé (à quelques exemptions notables et « charismatiques » près) ces femmes retourner à leurs vies tranquilles…
C'est une thématique assez peu commun dans les livres abordables par tous… il y a des mémoires, des livres (souvent en anglais ou allemand) sur le sujet… et celui-ci, en français, est à lire si vous voulez commencer sur ce sujet… cela peut vous horrifier mais il ne sert à rien de penser que nous vivons dans un monde de bisounours… ou que la gent féminine est sous la coupe des hommes… il est clair à la lecture qu'elles seules ont décidé de commettre des horreurs absolues, avec plaisir bien souvent !
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Un livre compliqué à lire, du fait du sujet peu balisé dans la culture générale. À considérer comme un point de départ pour explorer la notion de violence des femmes en temps de guerre.
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Un livre excellent sur un sujet que l'histoire a quelque peu oublié ou plutôt négligé.
Oh certes nous avons tous et toutes entendu parler des gardiennes de camps, ou bien lors de la débacle nazie de ces femmes allemandes sauvagement violées par les russes (on parle moins des autres français, américains et anglais qui ont fait de même...) mais pas de ces femmes nazies qui ont soit participé activement à la tuerie massive des juifs et des handicapés soit qui n'ont fait "que" regarder ailleurs... (mais comment juger ces dernières ? aider un juif ou résistant était punit de mort).
La plus grosse difficulté, au delà de lire des horreurs que des humains font à d'autres êtres humains, a été de passer de l'histoire d'une femme nazie à une autre, et encore une autre puis de revenir à la première, repasser à la 3è, ou 4ème. J'avais un peu de mal à suivre toutes les histoires.
Ce livre a été pénible à lire car bien que l'on sache que les femmes peuvent commettre autant d'horreurs que les hommes, comment comprendre qu'une mère de famille tue de sang froids des enfants ayant l'âge des siens car ils sont juifs ? sans parler d'autres horreurs commises sur des enfants par certaines femmes nazies. Horreurs qui n'étaient pas "exigées" par la société, contrairement aux hommes...
Ce qui a été également terrible, ce fut l'après guerre. En effet, ces femmes malgré les témoignages des survivants n'ont presque pas été inquiétées, je crois que c'est ce qui m'a le plus heurtées et écoeurée. Sous pretexte qu'il s'agissait de femmes, mères, elles étaient graciées, ou "innocentées". Hé bien non messieurs ! il y a des sadiques aussi bien dans le sexe fort que faible !!! Les pires "punitions" subies, le furent par celles qui vivaient en Allemagne de l'Est... L'Autriche ayant presque totalement "oublié" de sanctionner les horreurs nazies... Et les alliées se concentrant quasi exclusivement sur les hommes. En même temps il y en avait tellement ! Et cyniquement parlant il fallait bien du monde dans administrations pour reconstruire le pays....
Un livre à conseiller à tous ceux qui sont intéressés par compléter leur connaissance sur cette période de l'histoire qui ne cesse de nous horrifier!
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J'ai eu un peu de mal avec le style de l'auteur qui semble disserter sur son sujet plutôt que de raconter L Histoire. Mais le sujet m'intéressait et au delà du style, on y découvre que toutes ces femmes impliquées dans le gouvernement nazi et l'empire allemand sont loin d'être innocente. Cela paraissait impensable à l'époque de croire ces femmes coupables, mais elle ne pouvait pas ne pas se rendre compte de ce qui se passait. Embrigader dans le mouvement de l'époque, certaines ont commis des atrocité dont peu en ont payé le prix.
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