J'ai été assez surprise de tomber sur cet ouvrage de
Scott Westerfeld dont je n'avais jamais entendu parler jusque là... Pourtant il n'est pas récent, mais il semblerait que sa sortie en 2007 soit complètement passée inaperçue. Depuis, le succès de ses sagas
Uglies, Midnighters et Léviathan l'a propulsé sur le devant de la scène éditoriale jeunesse, et il n'est plus à présenter. C'est donc avec grand intérêt que je me suis plongée dans ce texte méconnu au résumé plus qu'alléchant... et une fois de plus avec cet auteur, j'ai passé un excellent moment de lecture !
L'histoire m'a tellement intéressée et transportée qu'il est dur pour moi de vous en parler sans écrire un pavé et vous dévoiler l'intrigue. Je vais tout de même vous apporter quelques précisions sur Cal et son univers. le récit prend place à notre époque, à Manhattan, ville cosmopolite qui ne dort jamais. Cal est ce qu'on appelle le porteur sain d'une maladie un peu particulière, c'est-à-dire qu'il est infecté mais ne développe pas les symptômes. Cette maladie est en fait un parasite qui s'attrape par échange de fluides corporels et qui provoque agressivité, penchant pour la viande, notamment humaine, et accroissement des capacités physiques (ouïe, vue, force...). Ce parasite ancestral serait donc à l'origine de tous les mythes du vampire ou encore du zombie ! Cal fait donc désormais partie d'une organisation secrète, La Garde de Nuit, et traque les infectés pour les neutraliser. Mais petit à petit, il se rend compte qu'on lui cache des choses et que l'histoire est beaucoup plus complexe...
J'ai été totalement emballée par le principe du parasite. Il faut savoir que j'ai développé une sorte de fascination morbide pour les maladies étranges et les "accidents" de la nature ; je passe d'ailleurs de folles soirées à aller voir des images horribles sur Google ou à visiter des sites répertoriant les "freaks" en tout genre (si vous êtes psy et que vous passez par là, je suis ok pour une consultation gratuite !).
Outre l'histoire de Cal, l'auteur nous fait profiter de tout son travail de recherche sur les parasites de tous les coins du globe, en insérant des chapitres assez courts présentant une gentille bébête et son mode de vie entre deux péripéties du héros. Vous pourrez donc apprendre des choses passionnantes sur les filaires de Médine (qui donne son origine au Caducée des médecins à cause de son mode d'extraction [ ne croyez pas toutes les prétendues origines mythologiques]), les trématodes ou encore les parasites responsables du paludisme. Bon appétit !
L'histoire est trépidante et bien menée. J'ai mis un peu de temps avant de m'y plonger complètement mais je n'ai pas réussi à décrocher ensuite. J'ai enfilé les pages en un temps record...
V-Virus, partenaire de vos nuits d'insomnies ! Cal est un garçon volontaire, intrépide et très mûr pour son âge, mais il souffre néanmoins de sa condition qui lui interdit tout rapport avec une fille. Pas facile pour un ado dont les hormones sont naturellement en ébullition !
L'autre réussite de
V-Virus, c'est d'avoir joué sur le mythe du vampire de façon totalement originale et réaliste. La légende prend une dimension scientifique abordable et bien construite, en ne laissant aucune zone de côté. Comment expliquer la répulsion exercée par les crucifix ?
Scott Westerfeld imagine que le parasite, pour se protéger, cherche à se cacher, donc à fuir ce qu'il connaît. L'hôte devient alors "allergique" à ce qui lui plaisait le plus lors de sa vie d'humain. Pendant des siècles, l'homme vouait sa vie à Dieu ; il est donc normal que la personne croyante habitée par le parasite éprouve une soudaine terreur à la vue d'un objet autrefois chéri.
Pour conclure,
V-Virus est un roman de qualité que je déconseille néanmoins aux âmes sensibles, rapport à toutes les informations un peu gores que nous livre l'auteur (et encore, il n'y a pas d'images...).
Scott Westerfeld fait désormais partie de mes auteurs favoris grâce à la qualité de son écriture et de ses scénarios, ici soutenus par une réflexion scientifique impressionnante.