AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Série Dortmunder tome 6 sur 15

Rosine Fitzgerald (Traducteur)
EAN : 9782743619046
356 pages
Payot et Rivages (18/03/2009)
3.9/5   92 notes
Résumé :
Autre titre : "Le Ciel t’aidera ", édition de 1988

Notre vieil ami Dortmunder commence cette fois par dégringoler par une lucarne dans un couvent, où on le prie de délivrer une nonne kidnappée. L'ennui, c'est que la nonne est enfermée, dans sa propre chambre par son propre saligaud de Papa, au 77e étage d'une tour de Manhattan, par ailleurs abondamment fournie en objets divers et bons à voler.
Que lire après Bonne conduite (Le Ciel t'aidera ?)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
3,9

sur 92 notes
5
3 avis
4
4 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Ce roman débute aux sons des alarmes anti-intrusion et des sirènes de police. Bienvenue dans le monde foireux de John Dortmunder. Sa dernière tentative de cambriolage est un nouvel échec. Dans sa fuite, il trouve refuge dans un couvent. Les soeurs ne le dénoncent pas aux autorités mais en contrepartie, il leur promet de délivrer l'une des leurs. La jeune religieuse est séquestrée par son père, un magnat de la finance, dans sa tour située sur la prestigieuse Vème avenue de New York. Dortmunder va recruter quelques comparses pour mener à bien cette mission (quasi) impossible. Cette équipe bancale va s'attaquer à l'un des immeubles les plus sécurisés d'Amérique…

Ce récit est jubilatoire : des personnages hauts-en-couleur, des situations rocambolesques, des dialogues cocasses. Ici pas de place pour l'ennui. Un roman humoristique peut devenir lourd au bout de deux cents pages (trop de blagues, trop de gags…). Mais pas chez Westlake, l'intrigue bouillonnante dilue toute lourdeur. Dans les seconds rôles, l'auteur distribue quelques coups de griffe, notamment lorsqu'il fait le portrait d'un chef d'entreprise si puissant qu'il peut prendre le contrôle d'un pays du Tiers monde. J'ai lu de nombreux Westalke mais après « Bonne conduite », j'ai le sentiment de ne pas en avoir lu assez. Avec un peu de chance, il me reste quelques Dortmunder à découvrir avant de m'attaquer à la série consacrée à Tobin.

Commenter  J’apprécie          320
Dans cette sixième aventure, après – encore – un coup raté, Dortmunder se trouve bien involontairement refuge dans un couvent de soeurs ayant fait voeu de silence. Ces dernières décident de ne pas le livrer à la police à condition qu'il les aide à délivrer Soeur Marie de la Grâce. C'est que la jeune soeur, par ailleurs riche héritière d'un financier dominant New York et même apparemment propriétaire de plusieurs pays d'Amérique centrale , a été enlevée par son père qui la séquestre au dernier étage du gratte-ciel de sa banque.

Une fois encore, un terrible concours de circonstances entraine Dortmunder dans un engrenage dont il aura bien du mal à se dépêtrer. Obligé de s'adjoindre les services d'un vieux libidineux tout juste sorti après 48 ans de taule et d'un Tiny Bulcher encore plus dénué de patience qu'à l'accoutumée, confronté à des mercenaires en manque de sang et à un maître du monde adepte des aphorismes les plus plats, le héros malchanceux de Westlake a fort à faire.
Plus encore que d'habitude, Westlake entremêle les situations, multiplie les personnages et les petites intrigues annexes sans pour autant perdre le fil ni le faire perdre au lecteur. Autant dire que l'on s'amuse franchement à suivre les mésaventures d'un Dortmunder définitivement poissard et résigné, l'idylle particulière qui naît entre Tiny et J.C. Taylor (qui fait ici sa première apparition avant de devenir un personnage récurent), les plans d'invasion des mercenaires et les petites digressions de l'auteur au sujet des phobies, de la croyance dans l'impossibilité d'une catastrophe qui règne aussi bien dans les salles de surveillance de Three Miles Island ou de l'usine Union Carbide de Bhopal que dans le poste de garde d'un immeuble abritant banques, joailliers, et grossistes en pierres précieuses et semi-précieuses.

Totalement maîtrisé, donc, Bonne conduite apparaît d'autant plus bon qu'il est l'un des romans de Westlake qui a sans doute le plus bénéficié de la révision de sa traduction (pour autant que nos souvenirs de lecture de la version en Série Noire soient fiables). Bref, une espèce de Dortmunder-étalon.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          160
Donald Westlake a écrit deux histoires centrées sur des congrégations religieuses. Une de moines, Drôles de Frêres (Brothers Keepers, 1975) et une de nonnes, Bonne Conduite (Good Behavior, 1968). Dans les deux cas les institutions religieuses sont situées en plein New York, ce qui fait ressortir les contrastes entre l'intérieur feutré des cloîtres et le monde extérieur, trépidant et sauvage.

Westlake s'amuse à creuser ce rapport d'exclusion réciproque, pour mieux le retourner comme un gant et l'annuler au bout du compte.

Dans ces deux romans il est question d'enfermement, volontaire ou imposé. Des hauts murs qui ceinturent les couvents et des hautes tours anonymes hyper-sécurisées qui jalonnent New York.

Les voleurs, les cambrioleurs, ont pour mission de déjouer ces barrières artificielles. Ils représentent la vie dans un univers paranoïde. Cela ressemble au mythe de la tour de Babel.

Face à l'angoisse l'auteur joue la dérision. Face à l'administration aveugle et sourde, les ruses des gens, les ruses de la vie, parviennent encore à sa frayer une voie. Cela a un effet de soulagement cathartique sur le lecteur. Et sans doute aussi sur l'auteur.

Le héros phare et néanmoins désopilant de Westlake, John Dortmunder, n'est pas le privé des romans noirs classiques. C'est un petit cambrioleur, un homme ordinaire, non violent, effacé et pantouflard. Il est accompagné de quelques fidèles complices sans illusions, mais honnêtes et sûrs à leur façon. Ce sont des héros de l'ombre.

Pourquoi ces deux mondes, celui des voleurs et celui des religieux cloîtrés, se rejoignent ?

Les voleurs vont souvent en prison. Ils se font attraper contre leur volonté. Les religieux ont renoncé à leurs désirs et dés lors ils ont acquis une certaine liberté.

Le but qui semble se dessiner au bout de ces routes sinueuses, c'est la paix intérieure, la paix spirituelle. N'est-ce pas cela même que les philosophes nommaient le Bien Suprême ?

Ou on se plonge dans la course effrénée à la réussite, tous contre tous, et la tour de l'incompréhension grandit démesurément. Ou on parvient à se garder de cette démence généralisée, en se plaçant à l'écart du jeu d'une façon ou d'une autre.

À la façon des religieux retirés dans un couvent. À la façon des voleurs retirés à l'ombre de la société légale.

Celui qui croit au jeu proposé devient fou. Celui qui n'y croit pas doit apprendre la modestie et la patience et surtout l'humour. L'homme habité par la paix est l'idéal qui nous attend tous au bout du chemin. le grand guérisseur des âmes et des corps malades.

Westlake est un auteur chrétien. Bien que j'ignore la profondeur de sa foi, il appartient à la culture américaine. Une culture baignée depuis son commencement dans les valeurs religieuses et les histoires bibliques.

Le royaume appartient au moindre d'entre nous.

* * *

Extrait d'une lettre :

Chère Soeur Marie de la Grâce,
Une excellente nouvelle ! Dieu a enfin jugé bon de nous mettre en mesure de venir en aide à un homme qui a précisément les talents requis pour venir vous sauver. Il est cambrioleur de profession, ce qui signifie qu'il a étudié et maîtrisé l'art d'entrer dans des endroits fermés à clé ou difficiles d'accès et d'en sortir. (il nous est tombé du toit !)
Avant de jeter la première pierre, nous devons nous rappeler St Dysmas, crucifié avec Notre Seigneur, un vulgaire brigand qui se repentit avant de mourir. « En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le Royaume », lui promit Notre Seigneur. Ce fut donc St Dysmas, le larron, que le Seigneur choisit pour l'accompagner au Ciel lors de son capital voyage de retour à son Père Céleste, et non un des Apôtres ou des Disciples et c'est un fait que nous ferions bien de ne pas oublier. […]
Mère Marie de la Force
Congrégation Silencieuse de Ste Philomène
(p. 59)
Commenter  J’apprécie          20
Un polar avec de l'humour tant sur le fond que sur la forme, c'est un peu osé, mais Donald Westlake y réussit assez bien.
Facile de faire des jeux de mots, Frédéric Dard ou Ken Bruen sont passés par-là, ça l'est moins quand il s 'agit de décrire des situations cocasses et de ne pas tomber dans l'exagération (pari gagné, monsieur Westlake).
On se demande comment ces bonnes soeurs qui font voeu de garder le silence vont pouvoir communiquer avec notre Dortmunder afin qu'il libère l'une d'entre elles du joug de son père qui l'a emprisonné dans l'un de ses immeubles d'affaires, ( surtout quand il y a urgence) gardée par une horde d'hommes de mains aussi méchants que patibulaires, en sachant que notre privé est blessé, -mauvaise chute-, et qu'il est entouré d'une équipe composée de branquignols, d'un malade du sexe sortant de quelques décennies d'emprisonnement, d'un colosse , brute épaisse au raisonnement binaire...etc.
Je verrai bien Jean Dujardin qui a déjà très bien interprété les OSS 117 dans le rôle de Dortmunder....
C'est fluide, ça ne prend pas la tête, on est loin d'un polar d'Adler-Olsen, et on passe un bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          20
Après un énième fiasco survenu lors d'un braquage, John Dortmunder est missionné pour une opération abracadabrante : sauver une nonne emprisonnée dans un building pourvu de tous les systèmes de surveillance. Malgré toute leur bonne foi, Dortmunder et sa bande vont une nouvelle fois se colleter avec la poisse divine.
Les plans sans accrocs, Dortmunder ne connait pas. Loin de là. En dépit de sa bonne volonté, le pro de l'effraction doit composer avec une malchance de compétition. Tant mieux pour nous !
Donald Westlake redouble d'imagination pour fourrer son anti-héros dans les aventures les plus farfelues. Bonne conduite ne fait pas exception à la règle.
Il ne s'agit pas de la meilleure histoire mettant en vedette les pieds nickelés de la fraude (Dégâts des eaux reste insubmersible). Cependant, Westlake est en grande forme et les éclats de rire sont nombreux pendant la lecture. Avec un soin presque sadique, l'écrivain dissémine les rebondissements et surprises avec une exquise malice.
Bonne conduite est un roman hautement recommandable pour les amoureux d'aventure conjuguant humour et suspense. Celle-ci est particulièrement réussie, avec son lot de dialogues tordants et de personnages truculents (Tiny Bulcher & Wilbur Howey, vraiment drôles). N'ayez crainte, le saint patron Westlake n'a pas son pareil pour vous amuser.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il était une fois un petit pays montagneux d’Amérique du Sud qui s’appelait Guerrera et qui était dirigé par un dictateur petit et gras nommé Pozos, lequel consacrait sa vie à ses concitoyens ; consacrait sa vie à les voler, à les torturer, à les assassiner. Dans les capitales du vaste monde extérieur ses arrangements domestiques n’avaient aucune importance. Pozos était le bienvenu dans les palais ; et dans les parlements. Guerrera faisait partie d’alliances et d’organisations, le pays et son chef recevaient (et il empochait) l’aide financière des grandes puissances. L’un dans l’autre, Pozos était un homme heureux.
Commenter  J’apprécie          80
C'était vraiment très juste. Dortmunder s'assit dans le lave-vaisselle, se cogna la tête, se tortilla, se cogna la tête, fit entrer sa jambe gauche, se cogna la tête, s'enfonça en se tortillant, donnant à son dos une courbe intéressante et jusqu'alors inconnue, et se retrouva la tête baissée pour voir son ventre, les jambes enlacées en nœud de vache et, d'une façon générale, en train de se convertir en contorsionniste.
Commenter  J’apprécie          90
Chère Soeur Marie de la Grâce,
Une excellente nouvelle ! Dieu a enfin jugé bon de nous mettre en mesure de venir en aide à un homme qui a précisément les talents requis pour venir vous sauver. Il est cambrioleur de profession, ce qui signifie qu'il a étudié et maîtrisé l'art d'entrer dans des endroits fermés à clé ou difficiles d'accès et d'en sortir. (il nous est tombé du toit !)
Avant de jeter la première pierre, nous devons nous rappeler St Dysmas, crucifié avec Notre Seigneur, un vulgaire brigand qui se repentit avant de mourir. « En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le Royaume », lui promit Notre Seigneur. Ce fut donc St Dysmas, le larron, que le Seigneur choisit pour l'accompagner au Ciel lors de son capital voyage de retour à son Père Céleste, et non un des Apôtres ou des Disciples et c'est un fait que nous ferions bien de ne pas oublier.
En tous cas, notre vœu et notre prière au Tout-Puissant sont que cette association avec nous et la délivrance de votre personne puissent être le début d'une voie de réforme pour ce St Dysmas d'aujourd'hui, dont le nom est John. Dès à présent il étudie la meilleure façon de parvenir jusqu'à vous et de vous libérer. Dans le cas où vous auriez des conseils ou des suggestions que vous souhaiteriez nous voir transmettre à John, je suis sûre qu'il en serait très content.
Je prie pour votre prochaine libération, pour une longue vie au Pape, pour le pardon des âmes du Purgatoire et pour la conversion de la Russie impie.
Mère Marie de la Force
Congrégation Silencieuse de Ste Philomène
(p. 59)
Commenter  J’apprécie          10
Là, il avait une excellente occasion de tester son "visage impassible"
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Donald E. Westlake (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Donald E. Westlake
Maxim Jakubowski on Donald Westlake - Part 2 of 2
autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (210) Voir plus



Quiz Voir plus

Donald Westlake...for ever

Quand Parker m'a invité à passer chez lui, j'ignorais alors que c'était pour boire un petit coup de

blanc
vinaigre
cidre
gnôle

10 questions
9 lecteurs ont répondu
Thème : Donald E. WestlakeCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..