Le chardon et la rose

Là, dans la pénombre fraîche, reposaient six gros tonneaux de whisky pur malt qui dataient du bon vieux temps, avant l'interdiction faite aux fermiers de brasser leur propre alcool. John Macmillan, comme son père et son grand-père avant lui, avait semé l'orge puis l'avait récoltée et mise à tremper dans un bassin de pierre pour obtenir le malt avant de la déshydrater et de la moudre. Ensuite il avait ajouté la levure et distillé deux fois le liquide pour obtenir un fort degré d'alcool et un minimum d'impuretés. Enfin il l'avait fait vieillir en fûts de chêne: plus longtemps il reposerait, meilleurs en seraient le goût... et le prix !

Je ne peux imaginer la vie
Sans ta présence auprès de moi,
Sans la tendresse de tes paroles
Et la douceur de tes doigts.
Je ne peux imaginer la vie,
Sans ton sourire pour illuminer mes jours,
Sans ton amour pour réchauffer mes nuits.
Je ne peux imaginer le vie sans toi,
Car mon bonheur, c'est à toi que je le dois.

Leur amour était total, leur abandon complet. Le monde n'existait plus.L'univers se réduisait à l'espace de leurs corps enlacés.Ils restèrent longtemps silencieux, goûtant la perfection de leur union, avant de revenir sur terre. Il y avait tant de secrets à lever...

Les vieux fantômes s'étaient évanouis, les douleurs anciennes oubliées. Enfin ils étaient réunis, pour le meilleur et pour toujours.

Qu'il serait facile de remettre sa vie entre des mains aussi solides, aussi fiables ! Mais où l'avait conduite sa confiance en son père, en son époux ? Non, la présence d'un homme ne garantissait absolument rien. En outre, celui-ci n'était guidé que par la charité. Il n'y avait aucune espèce d'affection entre eux : il se bornait à tenir une promesse conclue dans un moment de faiblesse.