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EAN : 9782258090675
1248 pages
Presses de la Cité (02/02/2012)
3.3/5   5 notes
Résumé :
Issue de la bonne société new-yorkaise, Européenne d'adoption, elle passa une grande partie de sa vie en France, Edith Wharton n'a pas cessé de jeter un regard critique, voire féroce, sur un milieu qu'elle connaissait bien ni de témoigner d'une compassion humaniste pour les malheurs de ses contemporains. Les femmes sont au coeur de son oeuvre : femmes prisonnières de leur éducation, du carcan social, du pouvoir de l'argent, de leurs passions contrariées ou refoulées... >Voir plus
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critiques presse (1)
Telerama
08 février 2012
Scrutant les médiocrités de ses contemporains avec une ironie glaçante, [Edith Wharton] montre aussi de la compassion pour ses héroïnes, ambitieuses ou victimes, avides d'une liberté chèrement payée.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Elle le connaissait déjà par cœur cet avenir. Elle n'avait pas passé sa vie dans le grand monde sans avoir appris dans le détail de quels oripeaux s'y affuble le mariage. Elle avait dressé par anticipation l'inventaire des robes de soirée, de tenues d’après-midi et des lingeries de dentelle qui viendraient grossir la garde-robe de la future comtesse d'Altringham. Elle avait même élu le fourreur qui confectionnerait sa cape de chinchilla, car elle avait bien l'intention d'en avoir une, et jusqu'aux pieds, et plus douce et plus volumineuse et plus somptueusement extravagante que celles de Violet ou d'Ursula... sans parler des renards argentés et des zibelines... et sans songer encore aux bijoux d'Altringham.
Elle connaissait tout cela par cœur. Elle l'avait toujours su. Cela faisait partie intégrante du monde de l'élégance. Rien de neuf là-dedans. Elle n'avait connu d'autre nouveauté que l'entracte de sa vie avec Nick - une vie irréelle par son décor, mais tellement réelle au niveau le plus fondamental. La seule réalité qu'il lui ait jamais été donné de vivre. Les yeux du souvenir lui disaient qu'elle lui devait bien plus que l'éclat doré de son bonheur et de la joie sensuelle qui avait inondé son cœur et son corps. Oui, elle lui devait aussi la floraison dans la douleur, l'enfantement, de quelque chose de plus grave, de plus fort, de plus riche en promesses de puissance, quelque chose à quoi elle avait à peine prêté attention dans la griserie des ses premières extases, mais qui était toujours revenu et qui possédait encore son âme soudain sereine lorsque se dissipait l'ivresse. La perception troublante de quelque chose que Nick et l'amour lui avaient enseigné mais dont les racines plongeaient bien au-delà de l'amour, bien au-delà de Nick...

La splendeur des Lansing
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Il y eut un long silence, pendant lequel le tic-tac de la pendule monumentale en bronze doré, placée sur la cheminée, résonna comme des coups de canon. Archer contemplait, avec le sentiment de leur majesté, ces deux silhouettes effacées, assises côte à côte dans une sorte de dignité royale, reste d'une autorité héréditaire. Le sort les obligeait à rester les arbitres sociaux de leur petit monde, la dernière cour d'appel du protocole mondain, alors qu'ils eussent préféré vivre dans la simplicité et la réclusion, entretenant leurs beaux jardins de Skuytercliff et faisant, le soir, des patiences.

Le temps de l'innocence
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Lorsque le train entra en gare, il s'en extirpa, commanda un café et, l'ayant bu, décida de poursuivre jusqu'à Gênes. Jouer les passagers remettait toute action à plus tard et mettait l'esprit en veilleuse. Après douze heures d'activité mentale furieuse, c'était exactement ce dont il avait besoin.
Il se remit à somnoler, s'éveillant de temps à autre pour de nouveaux intervalles de cogitations hagardes avant de se rendormir, le fracas du train dans la tête. Pendant ces intermittences d'éveil, le grincement des rouages et le crissement des chaînes poursuivaient sempiternellement leur ronde dans son cerveau. Il avait épuisé toute sa capacité de pensée lucide dans l'heure qui avait suivi son départ du palais Vanderlyn. Depuis, son cerveau n'avait cessé de tourner inlassablement le même problème. Sa tasse de café, au lieu de lui éclaircir les idées, n'avait fait qu'en accélérer le rythme.

La splendeur des Lansing
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Il résistait à la stagnation, il passait des vacances à voyager, il cultivait les "intellectuels", il essayait de se "tenir au courant", comme il l'avait dit un jour à Mrs Olenska. Mais une fois marié, que deviendrait cette étroite marge que se réservait sa personnalité ? Combien d'autres, avant lui, avaient rêvé son rêve, qui graduellement s'étaient enfoncés dans les eaux dormantes de la vie fortunée !

Le temps de l'innocence
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L'usage voulait que les dames qui recevaient le soir portassent de "simples robes de dîner", c'est-à-dire une armure de soie blanche légèrement décolletée, avec des ruches de dentelles remplissant l'échancrure du corsage et des manches étroites découvrant juste assez du poignet pour laisser voir un bracelet en or étrusque ou un lien de velours noir. Mais Mrs Olenska, insoucieuse de la tradition, était vêtue d'un long fourreau de velours rouge, bordé autour du cou d'une haute fourrure noire. Archer se rappela avoir vu, lors de son dernier séjour à Paris, un portrait du peintre Carolus Duran (dont les tableaux faisaient sensation au Salon), qui représentait une dame audacieusement habillée d'une robe fourreau, le cou niché dans la fourrure. Il y avait quelque chose de pervers et de provocant dans l'idée de porter des fourrures en plein salon surchauffé, et dans la combinaison d'un cou emmitouflé avec des bras nus ; mais sans conteste, l'effet était agréable.

Le temps de l'innocence
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Vidéo de Edith Wharton
https://www.laprocure.com/product/1525906/chevaillier-louis-les-jeux-olympiques-de-litterature-paris-1924
Les Jeux olympiques de littérature Louis Chevaillier Éditions Grasset
« Certains d'entre vous apprendrez que dans les années 1912 à 1948, il y avait aux Jeux olympiques des épreuves d'art et de littérature. C'était Pierre de Coubertin qui tenait beaucoup à ces épreuves et on y avait comme jury, à l'époque, des gens comme Paul Claudel, Jean Giraudoux, Paul Valéry et Edith Wharton. Il y avait aussi des prix Nobel, Selma Lagerlof, Maeterlinck (...). C'était ça à l'époque. C'était ça les années 20. Et c'est raconté dans ce livre qui est vraiment érudit, brillant et un vrai plaisir de lecture que je vous recommande. » Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris
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