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Jean Pavans (Traducteur)
EAN : 9782290311462
318 pages
J'ai lu (30/11/-1)
3.59/5   165 notes
Résumé :
" Les programmes de Mrs Manford étaient immuables. On en venait à douter que la maladie, ou même la mort, puisse les désorganiser. Tenter de modifier la mosaïque complexe de ses rendez-vous aurait été comme chercher à démolir la pyramide de Khéops... "Prise dans le tourbillon de la vie new-yorkaise, Pauline ne s'épargne pas. Guérisseurs, assistantes sociales, gourous et marchands d'art s'arrachent le temps de cette femme exemplaire qui préfère s'adonner aux exercice... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Pauline Manford a la cinquante très active, voire survoltée. Pour tenir le rythme des journées effrénées qu'elle s'impose, entre oeuvres de charité, réceptions mondaines et obligations familiales, elle a souvent recours à des guérisseurs et autres gourous pour trouver la paix de l'âme et du corps. Divorcée d'Arthur Wyant dont elle est restée proche et avec qui elle a eu un fils, Jim, elle a épousé en secondes noces l'avocat Dexter Manford. de cette union est née Nona, jeune femme qui regarde avec un peu de mépris la folle existence de sa mère. « Elle admirait le zèle de sa mère, tout en se demandant parfois s'il n'était pas un peu frivole. » (p. 9) Jim, est mariée à la belle et futile Lita : la jeune femme ne veut rien d'autre que danser et lire l'admiration dans les yeux de tous. Et voilà qu'elle laisse entendre qu'elle pense divorcer. Convaincue que cette séparation anéantirait son fils, Pauline décide de prendre les choses en main et d'emmener tout le monde dans la villégiature familiale pour apaiser les esprits.

De fait, Pauline est incapable de rester inactive et la perspective d'une heure d'oisiveté la plonge dans des abîmes d'angoisse. « Elle enviait les femmes qui n'avaient pas le sens des responsabilités. […] Car, en ce qui la concernait, le sort du monde – le seul qu'elle connaissait –, reposait sur ses épaules. » (p. 26) Elle aime par-dessus tout se sentir utile, voire indispensable. « Ah, comme elle aimait les gens qui lui disaient : “Si vous n'aviez pas été là…” ! » (p. 22) Pauline est clairement ce qu'on appelle une control freak, une obsédée du contrôle : elle est convaincue de ses qualités d'organisatrice et même si elle brasse beaucoup d'air, elle reste intimement pénétrée de son importance. de son côté, son époux est fatigué de cette vie sans repos et vide de sens. « Sa journée avait été ce qui étaient désormais toutes ses journées : un départ avec un sentiment d'urgence, d'importance et d'autorité, et une arrivée avec une impression de futilité, de faisandé. » (p. 51) le ver est dans le fruit : est-il si étonnant que Dexter soit tellement fasciné par Lita puisque sa femme fait si peu cas de lui ? Et comment douter que toute cette histoire finira par un drame ?

À cela s'ajoutent les délicates relations de Pauline avec un parent pauvre et envahissant et les amours malheureuses de Nona avec un homme marié. « On découvrait maintenant que la reconnaissance pouvait prendre des formes plus importantes que l'ingratitude. » (p. 227) Mais voyez la perversité du raisonnement : Pauline se gargarise de sa propre charité et fait mine de détester les importuns qui remercient trop fort, mais elle détesterait qu'on ne fasse pas état de sa générosité. Pauvre femme riche…

Quelle étrange expérience de lecture. J'avais découvert ce roman au début des années 2000 et je l'avais vraiment apprécié. Il ne m'en restait qu'un souvenir vague et je pensais retrouver le même plaisir avec cette relecture. Il n'en est rien : les personnages m'ont agacée et la frénésie à laquelle se livre Pauline Manford est tout à fait détestable. Aucun doute, il faut être riche, très riche, pour mener une telle existence. Lita, présentée comme futile, a au moins l'honnêteté de ne pas s'encombrer de responsabilités dont personne n'attend qu'elle les assume. Égoïste, peut-être, mais pas intrusive, au contraire de Pauline qui a fait de l'ingérence un art qui me l'a rendue odieuse.

Dernier point, je ne comprends pas le titre original Twilight Sleep, mais le titre français n'est pas vraiment plus éloquent. Il laisse à penser que Pauline, Nona et Lita incarnent les différentes facettes de la femme new-yorkaise. Mouais, pas convaincue ! D'Edith Wharton, j'ai préféré, et de loin, Chez les heureux du monde.
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Edith Wharton propose au lecteur dans ce livre une plongée dans le New-York des années folles, dans une opulente famille : les Manford.
Évoluant au milieu d'un monde où s'affrontent le puritanisme et le cynisme, Pauline Manford, épouse, mère et maîtresse de maison exemplaire, passe ses journées entre rituels domestiques, réceptions mondaines, tactiques conjugales, séances de méditation et associations caritatives.
Plus elle s'étourdit et se perd dans ses activités, plus elle a l'impression de servir à quelque chose et de contribuer à la grandeur des Etats-Unis; et plus elle s'oblige à penser positivement moins elle voit la réalité en face.
Ainsi, elle ne se rend pas compte, ou plutôt refuse de voir, que son ancien mari a replongé dans l'alcoolisme, que sa fille est rongée par un mal-être et des blessures intimes, que sa belle-fille est complètement inconséquente et immature.
Car le plus important, pour Pauline Manford, c'est de maintenir les apparences et de ne surtout pas apparaître en photo dans la presse à scandale.

Le fond de ce livre, ce n'est sans doute pas l'histoire qui n'a rien d'originale et est conventionnelle, mais les personnages et le style d'écriture de l'auteur.

J'ai beaucoup aimé les portraits de femmes dressées par Edith Wharton, car les hommes sont mis au second plan, ils apparaissent comme faibles et dominés par les femmes, c'est un point de vue original et peu conventionnel.
Mon personnage préféré est sans nul doute Nona, c'est la plus humaine et la plus réaliste de tous ("Elle ne voulait pourtant pas vraiment faire comme eux"), et je pense d'ailleurs que l'auteur s'est identifiée à ce personnage.
C'est elle qui sans cesse intervient entre les personnages, elle joue le rôle que sa mère ne fait pas, elle a sans doute peur du lendemain et se cache derrière un certain cynisme parfois, et pour cela, se noie dans un tourbillon de jazz et de danse pour essayer d'oublier.
Elle n'est pas comprise par les autres, le seul qui la comprend ("Ils ne veulent pas de vous") et partage ses opinions, c'est Stan Heuston, l'homme qu'elle aime mais déjà marié. Elle ira toutefois jusqu'à refuser de lui écrire pour le faire revenir après sa fuite avec une femme, parce qu'elle ne veut pas agir pour les bienfaits de l'épouse délaissée.
Je trouve que l'auteur a fait preuve d'une réelle finesse sur la psychologie humaine, ce passage en étant sans doute la meilleure illustration.
Et puis, le lecteur finit par découvrir que tout le monde se méprend sur Nona. Sa mère la prend pour une cynique et ne lui souhaite que de se marier, tout le monde est persuadé qu'elle s'entend parfaitement bien avec sa belle-soeur, Lita, mais en réalité il n'en est rien. Elle déteste ces gens qui ne font finalement que venir voir "encore et toujours le même spectacle" tout ça parce qu'"Il n'y a rien qu'ils détestent autant que la nouveauté ... ils en sont tellement gavés, de nouveauté !", comme le lui fait remarquer Stan Heuston.
Elle qui essaie de faire le bien autour d'elle, de souder les gens entre eux, finira pourtant l'histoire abandonnée de tous, qui ne songent qu'à partir en voyage et s'amuser.
Bien souvent comme dans la vraie vie, c'est la plus méritante qui souffre le plus, et si j'ai été triste du sort de Nona j'ai aimé la clairvoyance de l'auteur sur ce sujet.

L'autre personnage fort est Pauline Manford, la mère de Nona. Elle est la parfaite illustration de la femme insouciante, qui perd son temps dans des futilités et fait des choses pour pouvoir s'en vanter derrière (des oeuvres caritatives par exemple).
Et avec cela, elle a l'impression de remplir le vide de son existence, tout en éprouvant régulièrement le besoin "d'un nouveau stimulant moral" (guérisseurs et autres charlatans).
Si elle peut paraître ainsi irritante, l'auteur arrive à la rendre à peu près agréable au lecteur.
Le personnage franchement irritant et que l'auteur n'épargne nullement, c'est Lita.
Elle est totalement insouciante, fait le mal autour d'elle par son inconséquence et ses propos, elle dit des méchancetés sans même s'en rendre compte et sans jamais s'excuser.
Alors elle s'ennuie, elle veut faire du cinéma, elle veut divorcer, elle veut danser toute la nuit, elle séduit son beau-père, en somme, elle va rendre tout le monde malheureux.
Et lorsque Pauline essaye de lui parler, de lui faire comprendre qu'en divorçant c'est à son mari Jim qu'elle va faire du mal, qu'elle y réfléchisse à deux fois avant de faire quoi que ce soit, elle lui répond en toute simplicité : "Ne faudrait-il pas plutôt tenir compte du fait qu'il ne m'intéresse plus ?"
S'agit-il d'un caricature ?
Pour moi absolument pas, elle canalise tout ce que l'auteur a cherché à dénoncer en écrivant ce livre.

Outre l'intelligence des propos et la finesse psychologique des personnages, j'ai également apprécié ce livre pour le style d'écriture de l'auteur.
C'était ma première lecture d'Edith Wharton et j'ai assez aimé son style.
Elle est parfois cynique, parfois drôle, mais elle arrive à captiver le lecteur par son style et à dérouler une histoire sans même qu'il se rende compte que la fin est déjà proche.
Et même si plusieurs dizaines d'années séparent cette histoire de notre époque, il y a toujours un fond de vérité et les propos développés par l'auteur sont toujours d'actualité.
Finalement, c'est ce qui fait le charme de ce livre et surtout, le rend intemporel.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Après avoir analysé le déclin de la noblesse de la côte est des États-Unis au XIXe siècle dans le temps de l'innocence, et Chez les heureux du monde, Edith Wharton analyse les sphères des plébéiens enrichis dans Les New Yorkaises, dont le titre original est Twilight Sleep, autrement dit, sommeil au crépuscule. Dans cet ouvrage, nous découvrons la volubile Pauline Manford, riche quinquagénaire redoutant plus que tout au monde l'ennui. Afin d'éviter à tout prix qu'une routine vienne ternir son quotidien, Pauline se livre à des activités variées qui lui valent d'avoir un agenda de ministre. Sa fille Nona, est ce qu'on appelait jadis dans les années folles une "flapper", une inconsciente, si je traduis littéralement le terme: la jeune fille prend plaisir à danser jusqu'à l'aube et savoure sa jeunesse auprès de jeunes mariées évaporées n'ayant absolument rien à faire de leur existence, à part trouver un moyen de tromper l'ennui, et commenter celle des autres.

J'avais beaucoup apprécié la plume d'Edith Wharton dans La Récompense d'une mère, le temps de l'innocence, Chez les heureux du monde, puis Plein été. Malheureusement, c'est avec beaucoup de difficulté que je me suis plongé dans Les New-Yorkaises; le rythme est abominablement languide, et le lecteur peine à discerner le noeud de l'intrigue, entre une histoire de scandale impliquant un Mahatma, et un somptueux souper qui s'étale... sur deux chapitres consécutifs ! Je me suis dit qu'il allait être question de rivalité sentimentale, d'affaires familiales ou de mariages arrangés et hélas... ce n'est pas avant d'avoir atteint le chapitre VIII que j'ai enfin pu prendre connaissance de l'enjeu de l'intrigue; bis repetita placent, Edith Wharton aborde une fois de plus le thème des dissensions familiales... sauf qu'il est difficile de discerner où la romancière veut en venir: le récit tourne en rond pour retarder les retournements de situation et n'en devient que plus laborieux, désagréable, et aussi ennuyeux et lancinant que le train de vie de ses protagonistes. Jamais un livre ne m'a autant exaspéré; plus je progressais dans ma lecture, moins j'avais le sentiment de comprendre quoi que ce soit à l'intrigue qui tient sur un timbre :

La jeune Lita Wyant est lasse de son époux et ne se soucie nullement de leur enfant. Cette Madame Bovary au rabais tente de trouver du réconfort dans des danses effrénées tout au long de la nuit et dans une liaison, mais rien n'y fait, Lita sombre dans une torpeur et une attitude neurasthénique qui alarment sa famille: si jamais elle venait à divorcer, la réputation de la famille serait éclaboussée d'opprobre ! Disgrâce! Déshonneur ! Cela ferait un foin dans les journaux ! Pas de panique! La matriarche de la famille a remède à tout: il suffit d'envoyer la jeune épouse capricieuse à la campagne, et le tour sera joué! Un peu de repos, et de tels projets absurdes ne seront rien de plus qu'un mauvais souvenir !

En ce qui concerne les personnages, je les ai trouvés abominablement ternes, sans saveur, et insipides; j'ai eu le sentiment que la romancière avait dressé une galerie de May Welland, la langue de vipère du Temps de l'innocence. Tout ruisselle d'égoïsme dans cet ouvrage dont les personnages veulent uniquement tuer le temps. Et c'est regrettable, puisque l'intrigue abritait un fort potentiel qui a été mal exploité et donne une histoire figée et creuse qui ne progresse nullement. Et lorsque le lecteur parvient au dénouement de l'oeuvre, il s'aperçoit avec effroi que pas un seul personnage ne tire les leçons des épreuves qui ont jalonné son cheminement.
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Roman d'Edith Wharton, auteure Américaine. Publié en 1927, sous le titre Twilight Sleep, la première publication en France ne date que de 1999 sous le titre Les New-Yorkaises.

Ma lecture m'a fait penser aux comédies dramatiques de Woody Allen : mettez des hommes et des femmes d'âge différents ensemble, dans un contexte donné, dans un milieu socio-culturel donné et observez ce qui se passe… tout particulièrement si l'un des hommes est marié et en pleine crise de la quarantaine sans le savoir, et que sa bru est une belle blonde sylphide et écervelée… J'ai bien aimé ce côté intemporel du roman, qu'on soit en 1927 avec Edith Wharton ou en 2023, les études de moeurs peuvent être très caustiques et même amener au drame.

L'auteure nous donne un nombre impressionnant de phrases cinglantes et cyniques sur les femmes mûres, les hommes mûrs, les jeunes hommes trop amoureux, les croqueuses de diamants, les filles trop sages, les matrones dirigistes et (trop) sûres d'elles – Mrs Manford est un archétype !

Personne n'est épargné, Edith Wharton se moque finement de ces femmes qui courent après les « remèdes » et autres « gourous », de celles qui vivent de l'argent des autres, et de celles (comme Lita) pour qui rien n'a d'importance, sauf « ne pas s'ennuyer » (or justement, son mari l'ennuie horriblement…)

Le trait est parfois forcé mais c'est voulu, et l'ensemble est savoureux.
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Edith Wharton nous dresse un portrait cynique de ces femmes de la haute société new-yorkaises des années 20 qui vivent encore selon les règles et les codes du 19ème siècle.
Codes qui commencent à être mis à mal par le tourbillon de folie des années 20 qui a suivi la terrible épreuve que fut la première Guerre Mondiale, qui seront emportés par les années 30 et sa crise financière, et qui mourront définitivement dans les derniers spasmes de la Seconde Guerre Mondiale.
Mais si l'autrice avait bien conscience de ce qui se passait dans les années 20, ce livre publié en 1927 ne pouvait évidemment pas prévoir l'effondrement dans les années qui allaient suivre de cette bourgeoisie restée dans ses dictats du siècle passé.
Et pourtant….
Et pourtant, avec le portrait de ces trois femmes de la famille Manford tout laisse à entrevoir ce qui va se dérouler.
La mère Pauline la cinquantaine qui vit toujours selon les préceptes édictés au 19ème siècle, avec un emploi du temps réglé à la seconde près et pour qui une minute de retard est un drame terrible, sa plus grande anxiété est de ne plus être celle qui aura les plus beaux dîners dans lesquels le Tout New-York se presse, bien que pour certaines vieilles familles Pauline Manford est une femme à éviter à tout prix puisqu'elle a osé l'impensable en divorçant de son premier mari. Mais Pauline a aussi l'angoisse de vieillir et c'est avec force dollars versés à des charlatans de tous poils qu'elle essaie de garder cette jeunesse qui ne fait que s'enfuir.
Nona sa fille qui a 20 ans et qui comme tous ces jeunes gens dont la fin de l'enfance et l'adolescence ont été marquées par la guerre n'a qu'une envie, celle de vivre, vivre au jour le jour, vivre sans se soucier des conventions, et qui porte un regard cynique et parfois même cruel sur sa mère et son monde dont elle sait qu'il ne pourra plus survivre.
Lita, l'épouse de Jim, le fils de Pauline, Jim qui malgré l'avis de tous s'est marié avec cette jeune fille qui n'est pas du « même monde ». Lita qui a beau dépenser encore et encore l'argent de Jim et celui de Pauline s'ennuie à mourir et ne rêve que de danser jusqu'au bout de la nuit et de tourner un film dans cet Hollywood dont tout le monde parle désormais.
Et le lecteur sent le drame poindre lorsque Lita annonce qu'elle veut divorcer.
Pauline et son mari, feront tout pour la faire changer d'avis, mais Pauline ne se doute pas de ce que son mari fait pour retenir la femme de Jim qui n'est en réalité pas son fils mais celui d'Arthur le premier mari de sa femme.
Un huis-clos tragique dans ce petite monde familial qui s'écroule page et après page, et dont le lecteur ne peut que constater l'effondrement sous la plume acérée de l'auteure qui a fait de ce livre une jolie satire de cette société new-yorkaise ancrée et empêtrée dans sa gloire passée et qui vit les derniers sursauts de ses privilèges.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Telle était la nouvelle idée du mariage, celle des gens de l'âge de Nona, qu'elle même partageait quelques heures plus tôt. Maintenant, la voyant à l'œuvre, elle se demandait si elle y adhérait encore. C'était une chose de théoriser sur la mobilité des êtres, une autre de les voir arrachés à eux-mêmes, avec des racines saignantes. Un botaniste avait récemment affirmé que les plantes étaient capables de douleur, que les déraciner était une opération cruelle - n'en aurait-il pas dit autant de la transplantation humaine, s'il s'était penché sur les hommes et les femmes modernes?
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- Ma petite, je crois que vous ne savez pas ce que vous dites. Votre mari a la malchance d'être passionnément amoureux de vous. Le divorce dont vous parlez si légèrement l'anéantirait. Jim ne vous intéresse peut-être plus maintenant, mais il y a eu une époque où il vous a intéressée. Ne faudrait-il pas en tenir compte ?
Lita parut réfléchir. Puis elle déclara : "Ne faudrait-il pas plutôt tenir compte du fait qu'il ne m'intéresse plus ?"
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"cette activité artificielle, cette façon de tourner de plus en plus vite dans le vide, avec un besoin continuel de cures et de traitements pour se soulager de fatigues qui ne menaient à rien, à rien, à rien .."
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Elle s'était sacrifiée, elle avait sacrifié Heuston, à l'idéal stupide d'une femme entêtée qui parvenait, pour impressioner les gens, à masquer son égoïsme derrière des formules de philanthropie et de piété. Parce qu'Aggie passait son temps à l'église , et qu'elle régentait des comités d'asile pour vieillardes et de maisons de repos pour tuberculeuses, elle avait un permis de cruauté à damner les frivoles. Détruire deux vies pour préserver son propre idéal de pureté !
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Elle se sentait rassurée du simple fait d'avoir écrit à son fils: elle avait toujours la secrète conviction qu'une chose était vraie si on la disait - à plus forte raison si on l'écrivait.
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Videos de Edith Wharton (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edith Wharton
https://www.laprocure.com/product/1525906/chevaillier-louis-les-jeux-olympiques-de-litterature-paris-1924
Les Jeux olympiques de littérature Louis Chevaillier Éditions Grasset
« Certains d'entre vous apprendrez que dans les années 1912 à 1948, il y avait aux Jeux olympiques des épreuves d'art et de littérature. C'était Pierre de Coubertin qui tenait beaucoup à ces épreuves et on y avait comme jury, à l'époque, des gens comme Paul Claudel, Jean Giraudoux, Paul Valéry et Edith Wharton. Il y avait aussi des prix Nobel, Selma Lagerlof, Maeterlinck (...). C'était ça à l'époque. C'était ça les années 20. Et c'est raconté dans ce livre qui est vraiment érudit, brillant et un vrai plaisir de lecture que je vous recommande. » Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris
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