AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Jean Pavans (Traducteur)
EAN : 9782264031891
382 pages
10-18 (02/05/2001)
3.55/5   19 notes
Résumé :
Son regard acéré et - davantage encore que celui de son cher Henry James - critique, sur son pays et ses compatriotes, valut à Edith Wharton l'admiration du sévère Edmund Wilson.
Dans cet autoportrait où l'auteur des Beaux Mariages et des New-Yorkaises jette, au soir de sa vie, "un regard en arrière sur les chemins parcourus", on retrouve celle que James avait baptisée "l'ange de la dévastation", son art féroce habillé de chic, cette impression de force et de... >Voir plus
Que lire après Les chemins parcourusVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Entreprise en 1932, cinq ans avant sa mort, l'autobiographie d'Edith Wharton nous ramène vers la période charnière qui marque la fin d'un monde, celui du XIXè siècle, et le début d'une époque dite moderne. Elle nous replace dans un milieu privilégié newyorkais où l'aristocratie de souche européenne disparait peu à peu au profit de grands entrepreneurs à la tête de nouveaux empires.
Née en 1862 au sein d'une « good old families » newyorkaise, Edith Wharton évolue dans un monde certes riche mais extrêmement conservateur. Embarquée très jeune par ses parents en Europe, elle s'ouvre à la culture et y développe une sensibilité toute particulière. de retour aux Etats-Unis, elle se mariera et mènera une vie mondaine avant de commencer à publier en toute modestie ses premiers écrits. Amie d'Henry James et de nombreux écrivains, elle tente alors de trouver sa voie entre dépressions, amours tourmentés et création dans une société où les femmes sont cantonnées au rôle de potiche.
Styliste irréprochable, Edith Wharton retrace d'une plume dense et raffinée, autant la mutation du monde qui l'entoure que les battements de son coeur mais aussi le chemin, semé de doutes, qu'elle entreprend pour devenir l'un des écrivains majeurs de sa génération. Autant dire que cet exercice de style relève à la fois d'une introspection et du portrait de groupe. Son charme et sa grâce résident principalement dans l'équilibre entre un regard lucide, parfois ironique mais toujours bienveillant, et un style d'une élégance folle.
Commenter  J’apprécie          90
Publié quand elle avait 62 ans, cette autobiographie d'Edith Wharton a des aspects intéressants et d'autres qui le sont moins. Parmi ce qui ne m'a pas emportée, je mettrais toutes les références aux personnages qu'elle a côtoyées. Quand elle se contente d'aligner le nom de personnes de la haute société qu'elle a connues, c'est lassant. Quand elle parle longuement d'Henry James, c'est touchant:

The real marriage of true minds is for any two people to possess a sense of humour and irony pitched in exactly the same key.

Ce que j'ai par contre aimé, c'est sa modestie. Les autobiographies me dérangent parce qu'elles ressemblent souvent à des règlements de compte ou à de l'autocongratulation, rien de cela ici. Elle ne mentionne même pas le fait qu'elle fut la première femme à recevoir le prix Pulitzer (en 1921) et elle se met peu en valeur quand elle parle des années de guerre, alors que ses actes lui ont valu La légion d'honneur. Elle parle assez peu de son mari, ne mentionne pas sa frustration d'avoir vécu pendant vingt-six ans une union qui n'a peut-être jamais été consommée, n'évoque pas non plus son histoire passionnelle avec le journaliste Morton Fullerton, qu'elle suppliera de rendre ses lettre d'amour mais qui préféra les vendre. Mais de quoi parle-telle donc alors? Elle évoque surtout ce Old New-York qu'elle a tant décrié dans ses premières oeuvres, ces nantis qui devaient surtout leur richesse à l' héritage de propriétés dont la valeur avait soudain grimpé.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
Commenter  J’apprécie          50


critiques presse (1)
Telerama
03 mai 2022
Née à New-York, la jeune femme est partie très tôt pour l’Europe, où s’éveillera son immense talent récompensé en 1921 par un prix Pulitzer. La publication d’une version enrichie de son autobiographie jette un nouveau coup de projecteur sur son œuvre aussi subtile que moderne.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
(parlant de sa lignée) [Ils] semblent tous avoir appartenu à la même classe prospère de marchands, banquiers et avocats. C’était une société d’où étaient naturellement exclus les vendeurs au détail. La bonne société des treize états d’origine fermait plus rigoureusement ses portes à l’homme qui « tenait boutique » que celle de la France postrévolutionnaire – témoin la surprise (et l’amusement) de ce notaire parisien, Moreau de St Mery, qui fuyant la Terreur, gagna sa vie en tenant une librairie à Philadelphie et qui, pour cette raison, quoique sa boutique fût le lieu de rendez-vous des plus nobles de ses compagnons émigrés, et que Talleyrand et le marquis de la Tour du Pin étaient de ses intimes, ne pouvait pas être invité au bal donné pour l’investiture de Washington. Notre révolution révolutionna si peu une société à la fois bourgeoise et provinciale qu’aucun vendeur au détail, quels que fussent la splendeur de sa boutique et l’attrait de ses millions, ne fut reçu par la société new-yorkaise bien après que je fus devenue adulte.
Commenter  J’apprécie          10
Ma carrière débuta à l’époque où Thomas Hardy, afin de faire paraitre Jude L’obscur dans un important périodique new-Yorkais, fut contraint de transformer les enfants naturels de Jude et Sue en orphelins adoptés ; où le plus populaire des magazines pour jeunes gens d’Amérique excluait toutes les histoires contenant la moindre référence à « la religion, l’amour, la politique, l’alcool ou les efféminés » (c’est textuel !) ; l’époque où un célèbre éditeur de New York, m’offrant une somme importante pour la parution en feuilleton d’un roman en projet, m’enjoignait de n’y faire figurer « aucun attachement illicite » ; (...) ; et où le traducteur de Dante, mon ami bien-aimé le professeur Charles Eliot Norton, apprenant (après la parution de Chez les heureux du monde) que je préparais un autre roman « mondain », m’écrivit, inquiet, pour me prier de ne pas oublier qu’ »aucune grande œuvre d’imagination n’a jamais été basée sur une passion illicite »
Les pauvres romanciers qui étaient mes contemporains (dans les pays anglophones) avaient à combattre durement pour transformer les pantins de bois auxquels leur tâche était de faire croire en des êtres humains luttant et souffrant ; mais nous avons été vengés, et plus que vengés, non seulement par la vie mais par d’autres romanciers, et j’espère que ces derniers ne seront pas longs à s’apercevoir qu’il est aussi difficile de donner un intérêt dramatique à une foule de criminels irresponsables qu’aux marionnettes puritaines qui formaient notre fond de commerce.
Commenter  J’apprécie          00
p. 115 Je suppose que chacun d’entre nous ne peut avoir au cours de son existence qu’un seul ami qui ne semble pas une personne étrangère, quelle que soit l’affection que nous lui portons, mais un prolongement, une interprétation, de notre propre personnalité, et qui nous donne la signification même de notre âme.
Commenter  J’apprécie          30
La conservation des aliments par le froid, si regrettable soit-elle, a fait beaucoup moins de mal à la vie au foyer que les études supérieures.
Commenter  J’apprécie          10
Aux yeux de notre société provinciale, l'activité littéraire était encore considérée comme quelque chose qui tenait à la fois de la magie noire et du travail manuel.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Edith Wharton (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edith Wharton
https://www.laprocure.com/product/1525906/chevaillier-louis-les-jeux-olympiques-de-litterature-paris-1924
Les Jeux olympiques de littérature Louis Chevaillier Éditions Grasset
« Certains d'entre vous apprendrez que dans les années 1912 à 1948, il y avait aux Jeux olympiques des épreuves d'art et de littérature. C'était Pierre de Coubertin qui tenait beaucoup à ces épreuves et on y avait comme jury, à l'époque, des gens comme Paul Claudel, Jean Giraudoux, Paul Valéry et Edith Wharton. Il y avait aussi des prix Nobel, Selma Lagerlof, Maeterlinck (...). C'était ça à l'époque. C'était ça les années 20. Et c'est raconté dans ce livre qui est vraiment érudit, brillant et un vrai plaisir de lecture que je vous recommande. » Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris
+ Lire la suite
autres livres classés : autobiographieVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (71) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1710 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}