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Le gothique caustique.
Oscar à la barre, accusé de fantastique fantasque, de démystifier les mythes du genre horrifique !
Petite annonce sur le Mauvais recoin : Fantôme conservateur, ectoplasme flasque, expérience de plusieurs siècles dans les terreurs nocturnes, volets qui claquent, portes qui grincent et escaliers qui craquent cherche conseils de l'au-delà, d'ici-bas ou dans les environs pour effaroucher famille d'expats américains insensibles et désespérément rationnels. On est plus chez nous, commente un poltergeist sur une chaîne d'info un peu réac.
Une cellule psychologique pour un revenant qui n'en revient pas ? Une marche blanche constituée par ses amis-dont ce promeneur en drap blanc ? Non, l'humour irrévérencieux d'Oscar Wilde qui profite de ce conte irrésistible pour brocarder la bonne société poussiéreuse anglaise plus attachée aux apparences qu'aux apparitions et des amerloques plus vrais que nature, davantage guidés par leur esprit d'entreprise que par le respect des traditions locales.
Une histoire courte, pour des répliques éternelles, qui raconte les tentatives pitoyables de ce fantôme pour faire sursauter les nouveaux squatteurs de son château.
Comme le sussure le titre, le fantôme de Canterville est en bonne compagnie dans ce recueil de mauvais esprit. le dandy plaide coupable.
Dans « le crime de Lord Arthur Savile", Wilde s'attaque à une autre tendance de sa « fin de siècle » et à la vieille noblesse victorienne: les soirées animées par des séances de divination ou de spiritisme. Lord Savile apprend de la bouche ou plutôt de ses mains par un chiromancien qu'il est promis à un funeste destin. Il ne peut se marier à sa fiancée tant qu'il ne se sera pas débarrassé d'un crime à perpétrer. Reste à choisir sa victime. C'est le problème des prédictions : elle manque souvent de précisions. Après avoir tenté d'empoisonner une vieille tante adorée, il va ensuite fricoter avec des poseurs de bombes anarchistes aux artifices défaillants. Dans cette histoire, la morale ne sera pas sauve et c'est bien là le principal.
Les deux dernières nouvelles, « le millionnaire modèle » qui souligne que les loques ne font pas les clodos et « le sphinx sans secret » sur les affres de la jalousie dans les milieux autorisés me sont apparues moins convaincantes. On a la verve exigeante après des débuts aussi enchanteurs.
Même pas peur.
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Le fantôme de Canterville n'est pas vraiment effrayant, c'est le moins qu'on puisse dire.
Oscar Wilde emprunte un peu d'ingrédients à l'univers gothique, tout en le parodiant. Son roman glisse plutôt dans le genre fantastique et merveilleux.

Les lieux ne sont pas si lugubres, le fantôme prête à sourire, il est ridicule, mais il n'est pas le seul.
On se moque des Anglais, de leurs superstitions, de leurs traditions. Les Américains n'échappent pas non plus à la raillerie, avec leur modernité, leur matérialisme à toute épreuve, le fantôme en faisant les frais.

Mais cette histoire avec ses accents d'humour et de frayeurs inoffensives, change de ton vers la fin. le fantôme se dévoile. On n'a plus envie de s'en moquer, mais plutôt, comme le fait Virginia, d'en prendre soin, de lui rendre justice. Virginia est la seule en effet à ne pas l'avoir bousculé. On glisse ainsi lentement vers le merveilleux.
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Ce qu'il y a de délicieux dans cette littérature, c'est que dès les premières lignes, on franchit la Manche. Que ce soit par voie de mer ou de terre, l'Angleterre reste une île qui offre un exotisme garanti à tous les amoureux du « so british ».
Sans qu'Oscar Wilde ne s'attarde trop sur les us et coutumes et descriptions de la célèbre Albion, des images surgissent à profusion : mélange d'aristocratie, de dandysme, de thé et d'un humour très particulier.
Ce comique décalé se retrouve sous la plume De Wilde transformé en conteur qui nous entraîne dans des histoires qu'il sera bon de raconter en famille ou entre amis.

« Le Fantôme de Canterville » est, dans sa première partie, à mourir de rire tant l'idée géniale de Wilde de raconter les malheurs de ce fantôme est originale, spirituelle, rebondissante. On en arriverait à plaindre ce pauvre ectoplasme et à trouver un peu trop matérialiste le ministre américain et sa famille (mais n'est-ce pas cela que Wilde recherchait?).
La fin et sa morale très chrétienne m'ont moins plu, tout en n'oubliant pas les critères d'une morale d'époque.

«Le Crime de Lord Arthur Saville » est mon préféré. Je suis entrée de plein pied dans la high society avec ses conventions, ses originalités, ses excentricités, son « bon coeur » doublé de mépris et ... ses tares.
La naïveté de Lord Saville est innommable puisqu'elle est proche de l'idiotie... Malgré tout, nous nous efforçons de comprendre cette loyauté vis-à-vis de sa promise, grandeur d'âme qui l'entraînera jusqu'au crime.
Le lecteur s'amuse à ses dépens et Wilde réussit le tour de force de capter notre attention puisqu'on s'attend à tout sauf à cette fin ... immorale puisque le héros coule des jours heureux, voué et dévoué à sa jolie épouse.
Comme dans tout conte, quelle morale faut-il en tirer : que « tel est pris qui croyait prendre » (Le rat et l'Huître ). Ah! Mon cher La Fontaine, je m'en reviens à vous...

Les deux autres courtes histoires sont l'une très (trop) morale (Le Millionnaire modèle) et l'autre (Le Sphinx sans secret) m'a touchée. J'ai pensé à ces gens qui se donnent l'air mystérieux quand ils... n'ont rien à dire ... Pauvre humanité si bien décrite par Wilde dans le personnage de Lady Alroy mais aussi dans celui du narrateur qui, même si le doute persiste, n'a pas ouvert la lettre qui aurait pu les rapprocher et s'en est tenu à une idée basse.



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Imaginez un vieux château anglais, austère, auquel se rattachent d'anciennes légendes et probablement un ou deux squelettes, voire des fantômes. Vous avez le décor parfait pour un roman gothique. Eh bien non ! Avec le fantôme de Canterville, vous plongez plutôt dans une nouvelle à l'humour caustique ! C'est que les nouveaux propriétaires des lieux sont des Américains tout à fait rationnels. Qu'en ont-ils à faire, des revenants et des superstitions ? Les fantômes n'ont qu'à bien se tenir, sinon qu'ils dégagent des lieux ! Une taches de sang qui ne veut pas partir ? Il n'y a qu'à utiliser le détergent Extra-Détersif Pinkerton ! Des portent qui grincent et claquent ? Il ne suffit que de huiler le tout. Qu'est-ce que c'est que ces domestiques anglais qui s'évanouissent pour un rien ? Et quand le terrible fantôme qui hante le château se décide à prendre les grands moyens pour terroriser la famille Otis, ses tours n'effraient personne et se retourne contre lui. En effet, les jeunes jumeaux se déguisent en spectre et font peur au fantôme. Même la petite Virginia le prend en pitié. Décidément, les choses ne tournent pas comme prévu. le fantôme, très faible et fatigué, les nerfs à bout, renonce à effrayer ces Américains qui ne respectent rien. Si l'histoire se déroulait à notre époque, il devrait probablement consulter un psychologue… Je vous laisse la joie de découvrir toutes les péripéties et la finale inattendue, elles valent assurément le détour.

L'auteur irlandais Oscar Wilde livre ici une courte histoire fort intéressante et originale. Je m'attendais à tout sauf cela. Incidemment, j'ai ri et souri à plus d'un moment, de cet humour intelligent et de ces aventures improbables mais ô combien divertissantes. Une façon de se moquer de la « bonne société » anglaise de l'époque, qui se prenait trop au sérieux ? Et aussi celle des Américains trop matérialistes. Oui et oui ! C'est très réussi, malgré quelques longueurs dans les descriptions ! Il s'agit d'une lecture que je recommande vivement.

Quelques autres histoires, encore plus courtes, suivent. Je ne les résumerai pas toutes. J'ai bien aimé le prince heureux, dans un registre tout autre qui se rapproche davantage du conte. Il me semble avoir vu, quand j'étais jeune, une adaptation en dessin animé. C'est l'histoire d'une hirondelle qui détache des morceauX d'or plaqué sur une statue pour les porter à des miséreux. Toutes ces nouvelles démontrent le talent et la variété de styles dont était capable le poète et romancier Oscar Wilde.
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Sir Simon de Canterville hante son château depuis des siècles. Personnage peu sympathique — il a tué sa femme Lady Eleonore — il compte bien mener la vie dure aux nouveaux propriétaires, la famille Otis, des Américains qui ne croient pas aux fantômes. Ces derniers commencent par nettoyer la tache de sang, réputé pour ne pas pouvoir être enlevé. le lendemain, la tâche réapparait, les propriétaires la nettoient de nouveau, elle réapparait. Un jour, elle change de couleur. Et ce n'est pas tout, la nuit, les occupants du château entendent des bruits de chaînes. Qu'importe ! Mr Otis propose au fantôme de lubrifier son attirail assourdissant. Et voilà notre fantôme très en colère.
Une petite merveille de fantaisie et d'humour.
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Avec le Fantôme de Canterville, Oscar Wilde révolutionne le genre en empruntant les codes du roman gothique pour délivrer une belle parodie aux airs de conte fantastique.

L'ironie caustique fonctionne à merveille et l'auteur irlandais s'amuse beaucoup à se jouer des phénomènes surnaturels avec des fantômes goguenards qui craignent les courants d'airs.

C'est une nouvelle tourbillonnante, fascinante et envoûtante.
Le lecteur vit une véritable immersion dans un esprit labyrinthique, baigné d'une atmosphère loufoque et absurde.

Derrière des allures grand-guignolesques et des scènes épiques d'humour noir, Oscar Wilde traite pourtant des sujets mélancoliques qui donnent à réflexion comme la compassion, le respect, la grandeur d'âme et la noblesse.

Cette nouvelle, construite à sa mesure et à sa démesure, prend des airs plus mélancoliques lorsque la leçon teintée de sensibilité qu'on en tire c'est que finalement l'amour est plus fort que la mort.


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Quand les traditions britanniques se confrontent au matérialisme americain,on peut s'attendre à un choc de civilisations de haute facture.
Pensez donc,les Otis achètent le château de Canterville Chase,on ne leur cache pas,honneur oblige,que l'édifice est HANTÉ. ....les témoignages sont nombreux et chacun traduit une terreur absolue...
Qu'à cela ne tienne ,Mr Hiram B Otis,son épouse miss Lucretia R Tappan,et leurs enfants,miss Virginia E Otis,adorable jeune fille de 15 ans,Washington,le fils aîné et les" adorables "jumeaux Stars and Stripes,prennent possession des lieux malgré un changement subit de temps et d'atmosphère. ....Brrrr.
Le lendemain....une grosse tâche de sang recouvre le parquet.....
A partir de là ,on se délecte à un rythme infernal,c'est agréable,sympa, plein d'un humour britannique qui nous désoriente,nous questionne mais nous fait toujours beaucoup rire.....
Et si ,tout à coup,on se prenait d'affection pour un fantôme ?Incroyable,non?
C'est drôle,certes,mais aussi très émouvant ,(certains lecteurs versant même une petite larme à la fin) ,subtil,bien écrit, les phrases , par leur construction diabolique,nous transportent dans des délires incroyables.
On considère souvent ce roman comme un ouvrage de littérature de jeunesse, c'est vrai sans doute tant un jeune public à la réflexion affinée trouve beaucoup de plaisir à ces aventures désopilantes.Mais c'est aussi une oeuvre qui ravira bien des adultes.....Ne sommes nous pas restes de grands enfants?
Je ne peux que vous recommander cette lecture,vous en serez toutes et tous ravis,j'en suis persuadé .
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Jusqu'ici, je n'avais lu qu'un seul Oscar Wilde, "le portrait de Dorian Gray" et cette lecture remonte à bien longtemps, plus de 20 ans de ça... Il m'en aura donc fallu du temps avant de goûter à nouveau la plume De Wilde. Je pense que ma prochaine lecture De Wilde n'attendra pas 20 ans supplémentaires. J'ai passé un très bon moment avec les nouvelles de ce recueil.

Je passerai sur la dernière nouvelle du recueil " le millionnaire modèle" qui ne m'a pas emballée. Sans être ennuyeux, ce récit est très anecdotique et ne présente que peu d'intérêt.

Les 2 autres nouvelles du recueil sont en revanche tout à fait savoureuses. On ne présente plus la très célèbre nouvelle "le fantôme de Canterville". Je connaissais l'intrigue de ce texte sans l'avoir lu et pourtant ça n'a pas gâché ma lecture. L'inversion des rôles entre le fantôme et les vivants fonctionne très bien. C'est finalement le fantôme, persécuté par de vilains chenapans, qui est hanté par les occupants de son château. Cette idée du fantôme qui éprouve des difficultés à terroriser des vivants n'aurait-elle pas inspirée les créateurs de Beetlejuice ?
Et j'adore également l'idée qui consiste à présenter le fantôme comme un comédien qui compose des rôles.
Le récit est aussi l'occasion pour Wilde de se moquer de ses contemporains. Les anglais sont gentiment raillés pour leur superstition tandis que les américains sont brocardés pour leur côté terre à terre et leur manque de considération pour la culture.

La 2ème nouvelle "le crime de Lord Arthur Savile" est toute aussi savoureuse que "le fantôme...". J'ai beaucoup aimé ce récit à la fois drôle et caustique. Wilde fait preuve d'un humour acide dans un premier chapitre où il dresse un portrait peu flatteur du grand monde. Tous ces Sirs et Ladies sont superficiels, égocentriques et creux. La suite du récit bénéficie du talent De Wilde pour concocter des situations amusantes qui brocardent la stupidité humaine. L'histoire se conclut par un pied de nez à la morale (le meurtrier vivra heureux, la conscience tranquille).

Des histoires savoureuses et audacieuses servies par une belle écriture, voilà un recueil réjouissant !

Challenge Multi-défis 2017 - 47 (item 56 : un livre traitant d'un fantôme ou d'une maison hantée)
Challenge XIXème siècle 2017
Challenge ABC 2017-2018 - 9/26
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J'avais oublié le ton d'Oscar Wilde, si ironique et distancié, et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ces contes!
Une famille américaine vient s'installer dans un château qu'ils savent hanté depuis des siècles; qu'importe, les taches de sang mystérieuses disparaîtront à l'aide de détachant (et réapparaîtront dans des couleurs insoupçonnées), du lubrifiant Soleil Levant règlera le problème de grincements des chaînes du fantôme, et les jumeaux ont plus d'un tour dans leur sac pour effrayer ce perturbateur.
Le fantôme de Canterville est quelque peu décontenancé, mais ne se laisse pas démonter, lui qui en a rendu fou à lier plus d'un dans ce château, depuis le temps qu'il le hante!
J'ai aimé la contenance de cette famille qui ne se laisse pas impressionner une seconde et pour de jeunes lecteurs, je pense que ça balance bien la délicieuse peur que peut exprimer d'autres passages.
Mais, en fait, je me suis surtout amusée à la lecture du Crime de Lord Arthur Savile, qui d'ailleurs, je trouve, convient moins à des enfants (mais qu'en sais-je moi qui n'en ai pas encore de onze ans)! Un jeune homme de bonne société se fait lire, au cours d'une soirée mondaine, les lignes de la main et se retrouve face à l'horreur. Après une introduction assez classique, le récit prend une tournure inattendue, chère au dandysme dont Oscar Wilde fait son motto. Celui-ci n'hésite pas, encore plus que dans le conte précédent, à lancer des piques à tour de bras à la Grande-Bretagne et son aristocratie du dix-neuvièeme siècle, et on s'en délecte. On s'attend à la chute mais qu'importe, ce conte un peu cynique est drôlement marrant!
Cette lecture m'a divertie plus que j'en espérais et j'y ai trouvé mon compte!
Lu dans le cadre du Challenge ABC 2014-2015
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Que dire : j'adore ce cher Oscar Wilde. sa verve et son humour.
C'est simple c'est frais, ça porte à sourire.
Si il y a bien quelqu'un, même aux moeurs légères parait-il , que j'aurais aimé rencontrer c'est bien lui.

Un petit recueil , qui se moque juste ce qu'il faut de la bonne société so british, avec une touche de fantastique pour égayer le tout.
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