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EAN : 9782246854029
192 pages
Grasset (11/03/2015)
3.72/5   69 notes
Résumé :
Un manoir obscur et fascinant, dans une cité hors du temps. Celui qu’on appelle l’Ogre attire à lui des proies presque consentantes pour les aimer puis les tuer. Mais d’où viennent ces femmes ? Pourquoi se donnent-elles à lui ? Elles le racontent dans les carnets qu’elles laissent derrière elles et que Féléor assemble en un curieux livre – ses Sangs.
Mercredi, Constance, Abigaëlle, Frida, Phélie, Lottä, Marie : sept femmes, et autant d’expériences du désir et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Ayant récemment fait l'acquisition de cet ouvrage pour la petite médiathèque dans laquelle je travaille, c'est le bandeau apposé sur la couverture "Barbe Bleue raconté par ses femmes" qui m'a attiré et poussé à découvrir cet ouvrage. J'aime les contes et je voulais savoir comment celui-ci était tourné, ou retourné et découvrir l'envers du décor, même si je savais que cela n'avait aucun rapport avec le conte original mais la curiosité a été la plus forte.

Féléor Rü est un homme extrêmement riche, vivant dans un manoir, héritage d'une longue lignée, qui aurait pu attirer nombre de ces dames, mais il est également très séduisant. du moins, chez lui se dégage quelque chose qui attire ces dames, "un-je-ne-sais-quoi" qu'il a, en plus de sa fortune. Aussi, au travers de ces portraits de femmes, sept au total, toutes très différentes les unes des autres, qui ont succombé u charme de ce dernier, et qui se racontent dans un journal que celui que l'on surnomme "L'ogre" leur a demandé de tenir, comment elles en sont venus à l'aimer, au point de ne désirer qu'une chose : mourir de ses mains à lui. C'est leur cadeau, leur extase et elles en jouissent d'avance. Puis, il y a ensuite la version de celui qui tue, par jouissance, pour leur faire plaisir à elle, les honorant ainsi qu'elles meurent grâce et pour lui ! Il sera fait exception d'une seule d'entre elle mais je ne vous dirai ni qui elle elle ni pourquoi il ne voulait pas la tuer, elle. Qu'avaiyt-elle de différent ? Se pourrait-il qu'une fois au moins dans sa vie, ce personnage immonde ait réellement ressenti de l'amour, celui avec un grand A qui, au contraire, voudrait que l'on fasse tout pour protéger l'être aimé et la garder en vie au péril de la sienne ?

Un roman dérangeant, qui m'a fortement remuée mais qui m'a également envoûtée tant il est bien écrit (peut-être parfois trop car j'ose dire qu'une scène en particulier m'a presque donnée la nausée, mais là encore, je ne m'étendrai pas plus car peut-être est-ce moi, une fois de plus, qui suis trop sensible ?). Une auteure à suivre mais un avis mitigé, entre fascination et dégoût pour cette lecture-là,, que je ne peux néanmoins que vous inciter à découvrir afin que vous vous fassiez votre propre opinion et me dites si j'ai eu tord ou raison de m'indigner pour si peu...
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Aimer à mort, un bizarre mélange de conte, d'érotisme et d'horreur…

Une sorte de Barbe-bleue, dont les femmes ont des instincts de mort et qui confient leur âme dans leur journal…

Sept portraits de femmes, toutes très différentes, de la jeune servante à la danseuse étoile, en passant par l'herboriste qui expérimente les aphrodisiaques, la bourgeoise plantureuse et fatiguée ou encore la superstitieuse qui a peur de la folie.

Une belle écriture que celle de cette jeune auteure, une originalité de forme aussi, mais malgré ces qualités indéniables, la thématique qui associe plaisir, douleur et mort ne m'attire pas vraiment.
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C'est le deuxième livre de cette auteure, après Oss. Je retrouve son écriture fluide, poétique et prenante, son imaginaire profondément dérangeant, ces personnages tordus et étranges… Les Sangs m'a tout de suite fascinée. À peine avais-je commencé à lire quelques lignes que j'ai accroché. Pari gagné pour l'auteure !

Audrée Wilhelmy s'attache à dresser le portrait d'un homme, Féléor Barthélémy Rü, au travers des femmes qu'il a connues. Riche, puissant, beau, énigmatique, il a tout pour plaire. Mais ce sont les femmes qui prennent la parole pour le raconter. En parallèle, elles racontent leur histoire à elles. Leur vie, leurs désirs, le sexe, surtout, et leur mort.
Le récit est découpé en sept parties, chacune au nom d'une des protagonistes. On commence avec une courte description du personnage, puis elle raconte à la première personne son aventure avec Féléor ; et parfois son enfance pour expliquer une partie de sa personnalité. Cela peut prendre la forme d'un journal intime, mais aussi de lettre adressée aux morts ou à Féléor. À la fin de chaque partie, ce dernier parle à la première personne et donne sa version des faits. Et là, surprise ! On constate qu'ils ne sont pas tout à fait les mêmes – ou que certaines choses ont été passées sous silence. Les filles se laissent parfois emporter par leurs lubies, leurs désirs, elles perdent le sens de la réalité – à l'image de Mercredi. Cela donne matière à réfléchir sur la subjectivité de chacun. Nous déformons la réalité, qu'on le veuille ou non, car nous l'interprétons malgré nous.

Selon la femme avec qui est Féléor, la relation qu'ils auront prendra des tons de manipulation, de sadomasochisme, d'inceste… Il y en a pour tous les goûts, et le moins qu'on puisse dire, c'est que sa vie n'est pas triste ! Au début des accidents, puis des lubies de ses femmes, les meurtres de ses compagnes deviennent habituels. Féléor finit même par y prendre goût.

Le procédé d'écriture est étrange, mais innovant et très intéressant. Parfois presque inquiétant. Les personnages sont…bizarres. Mais ils restent réalistes, humains – contrairement à certains livres où on ne parvient plus à s'y retrouver, tellement ils sont exagérés et leurs pensées, erratiques (comme Quai Ouest, de Koltès ou Nightfall, de David Goodis). Ils ont tous une certaine profondeur ; à l'exception de Phélie, que je trouve trop ressembler à Abigaëlle.
On a beau se voiler la face, mais les désirs que décrit l'auteure peuvent prendre part en chacun de nous, on peut se les approprier. Même si certains sont tellement horribles que ça donne plutôt envie de vomir – je pense notamment au moment où Féléor lèche et mord le pied d'Abigaëlle pour goûter ses plaies et faire exploser ses cloques entre ses dents... Gloups. À mon avis, c'est un des passages les plus marquants de ce livre (c'est pourquoi il est en citation).

J'ai aussi remarqué quelque chose d'intéressant : le premier amour de Féléor s'appelle Mercredi, et le nom de famille de la dernière est des Cendres. On dirait une connotation chrétienne, d'autant plus qu'on ne connaît pas le nom de famille de Marie et que ce n'est qu'en regardant la table des matières qu'on peut le remarquer. Mais d'après l'auteure ce n'est pas voulu. Et « c'est dans ces moments qu'on se découvre plus intelligent qu'on ne le croit ».

Ce livre fait partie de mes coups de coeur. Il est dérangeant et original, mais c'est ce qui fait sa particularité. J'ai accroché aux personnages, j'ai accroché à l'écriture fluide de l'auteure, j'ai accroché à l'idée : si vous êtes prêts à tenter l'aventure, je vous le recommande ! :)
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Le récit met en scène sept femmes dont cinq finiront par mourir aux mains du même homme, Féléor-Barthélémy Rü. Le roman est divisé en sept parties, une pour chaque femme. Chaque partie est structurée de la même manière : présentation de la femme, journal intime ou correspondance de celle-ci, suivi d’un court paragraphe rédigé par Féléor.
Mi conte, mi histoire d'horreur – mais, les contes ne sont-ils pas tous des histoires d'horreur? – ce roman raconte l'étrange passion sous-tendue par un érotisme fou, qui pousse Féléor à tuer ses épouses (sauf une qui se suicide) et celles-ci à réclamer la mort des mains de leur époux (sauf une qui est quand même tuée). Chacune recherche la mort pour une raison différente : expérimentation de drogues hétérogènes, sadomasochisme, dégoût de soi, fascination pour la violence pour celui qui la donne et celle qui la reçoit, peur de la folie héréditaire etc. On y suit, à travers la lecture du journal qu'écrivent chacune à leur tour les épouses, la transformation de Féléor de garçon réservé presque timide et taciturne, en tueur en série.
Chaque épouse semble avoir bien réfléchi et avoir accepté d'être tuée mais sont-elles vraiment conscientes de l'horreur d'un tel acte et quelle pulsion les pousse à réclamer la mort?
Dans la Cité on appelle Féléor l'Ogre mais il n'a rien d'effrayant et pourtant c'est un meurtrier mais est-ce que le consentement à être tué adouci la faute de celui qui assassine?
La Cité ne fait rien pour empêcher l'Ogre d'assassiner à répétition, est-ce parce qu'il est riche et puissant et donc intouchable?
Le récit ne nous offre pas de réponse. À nous de nous faire une opinion et de nous interroger. D'ailleurs, c'est la force de l'écriture d'Audrée Wilhelmy, une écriture envoûtante, poétique qui nous entraîne dans un imaginaire si peu commun où les questions sont suggérées plutôt que posées et les réponses laissées à notre bon vouloir, ou, devrais-je dire conscience dans ce cas-ci?
Excellent roman, riche et puissant, autant par sa structure, que par l'écriture et l'histoire pleine de sous-entendus qui y est raconté.
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J'ai adoré cette adaptation de Barbe Bleue par Audrée WILHELMY : pas tout à fait thriller, pas complètement érotique non plus, c'est avec brio que l'auteure nous conte l'histoire d'un homme que ses femmes successives aiment à mourir.
Sept femmes, sept récits d'elles, narrant ce qui s'est vraiment passé dans le château de cet homme riche, de cet Ogre, comme l'appellent certains… : Y défilent successivement une droguée qui se sert de lui pour ses expériences, une danseuse étoile qui lui montre l'existence du plaisir dans la douleur physique, une mère veuve qui étouffe littéralement de se trouver plus grosse que les autres, une cérébrale qui comprend son besoin de mise en scène pour exister et en fera les frais, puis l'amour de sa vie, la seule dont il ne souhaite pas la mort mais qui ne veut pas vieillir…
S'ajoute à elles la première, celle qui fut l'élément déclencheur de cette collection d'horreur. Et bien sûr la dernière, qui aide Barbe Bleue à boucler la boucle (ou pas ?...) de son histoire.


Douces-amères ou franchement atroces, les morts successives de ces 7 femmes ne font aucun doute. Les tue-t-il de ses mains ? Pourquoi l'épousent-elles en le sachant ? le lui demandent-elles ? Pourquoi accepte-t-il leurs demandes ?
Heureusement pour nous qui, sans cela, resterions sans réponse, une étrange rumeur court selon laquelle Barbe Bleue obligerait chacune de ses femmes à écrire un journal.
En plus de conserver leurs affaires personnelles dans son musée des horreurs, il paraît même qu'il contraindrait ses épouses à lire les récits des précédentes…
Etes-vous prêt(e)s à les lire à votre tour… ?


*****

Voici une lecture très plaisante, avec une imbrication parfaite, des explications convaincantes, une imagination au service de ce conte revisité de Barbe Bleue, qui est destiné aux adultes mais conserve très habilement son esprit de conte.
Amour, admiration, richesse, puissance, jeux sexuels, et mort subite, que cherchent ces femmes qui l'ont aimé ? Qu'ont-elles aimé en lui, et lui en elles ? Audrée WILHELMY nous ouvre, pudiquement et violemment à la fois, les portes du Manoir le plus intriguant et effrayant de nos souvenirs de jeunesse, nous laissant entrevoir la malédiction de cet homme qui, finalement, est presque autant victime que coupable tant les femmes se servent autant de lui que lui d'elles – pour son plaisir et pour son malheur.
Qui est cet homme très seul qui, lorsqu'il trouvera enfin l'amour, le vrai, ne parviendra pas à le conserver… ? Sera-t-il inquiété pour autant lui qui est si riche ; et si puissant… ? Il laissera en tous cas, en guise de témoignage, cet étrange et agréable roman.

Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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critiques presse (3)
Bibliobs
07 mai 2015
Ses rêves, ou ses cauchemars, Audrée Wilhelmy n’a pas craint de les coucher, au sens propre, sur le papier. Elle n’a pas seulement un talent fou, elle a aussi un culot monstre.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeFigaro
25 mars 2015
Pour lire Audrée Wilhelmy, romancière québécoise de trente ans qui apparemment n'a pas froid aux yeux, il faut avoir l'estomac bien accroché.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Lexpress
23 mars 2015
C'est osé, un rien amoral, gaiement sulfureux, hautement recommandable.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
"Le tarot ne fait pas peur quand il sert à orienter les décisions à venir : il est facile de plier le quotidien pour le faire entrer dans une carte ; c'est lorsqu'il bénit des méfaits déjà prévus et à moitié réalisés qu'il est plus dangereux : il devient une incitation au mal, une sorte d'accord mystique à l'endroit de mauvaises actions préméditées."
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… je ne veux plus jamais avoir à faire quoi que ce soit. La moindre responsabilité m’effraie : même un amant serait beaucoup trop de travail, et l’idée seule de prévoir une rupture est éreintante. Ma paresse m’attache à toi même si plus rien d’autre ne nous lie. (p.80)
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A force de le voir chaque jour, ton poulailler de servantes m'affecte de moins en moins, mais elle... elle : même morte, je ne la supporte pas. C'est insensé, je crois que j'envie jusqu'à sa mort entre tes doigts. Mais assassine-t-on les vaches comme on tue les oiseaux ? Ha ! ha ! je t'imagine en train d'essayer de m'étrangler. Tes mains font-elles seulement le tour de mon cou ? Pauvre toi, et pauvre moi surtout, qui comprend maintenant que rien de ce que je pourrai faire ne saura t'arracher à tes femmes mortes.
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Je caressai des dents la plante du pied et pressai ma langue sur l'orteil estropié, une première fois rapidement, car un tressaillement de la cheville me fit craindre l'effarouchement de la jeune femme, une seconde fois plus longuement, en insistant sur les pourtours de la plaie pour en sentir les bourrelets gonflés où l'ongle s'appuyait autrefois. Puis mes dents trouvèrent une cloque ronde, pleine, que je fis éclater entre mes canines. Je me souviens que le liquide tiède gicla dans ma bouche, je m'empressai de serrer les dents sur la blessure pour ne pas perdre une goutte de lymphe, ma langue glissa sous la peau et toucha la chair tuméfiée. Un frisson parcourut la jambe de la danseuse, montant de la cheville jusqu'à la cuisse, mais elle ne me repoussa pas et, interprétant son sang-froid comme un assentiment, je me mis à croquer toutes les cloques de son pied, éprouvant une joie féroce chaque fois qu'un frémissement de douleur animait le membre.
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C’est un geste singulier que de tenter de traduire sa pensée en mots. Jamais il n’y a de mots assez précis pour la précision d’une pensée.(p.99)
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Vidéo de Audrée Wilhelmy
A l'occasion du Festival Etonnants Voyageurs à Saint Malo, Audrée Wilhelmy vous présente son ouvrage "Blanc résine" aux éditions Grasset. Prix Ouest-France Etonnants voyageurs.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2594054/audree-wilhelmy-blanc-resine
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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