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Critique de Seraphita


Années 1870. Afin de donner un sens à sa vie que seule la nature pourrait lui apporter, le jeune Will Andrews décide de quitter Harvard et sa douillette existence pour gagner l'Ouest sauvage. Ses pas le mènent à Butcher's Crossing, bourgade du Kansas où séjournent des chasseurs de bisons. Il rencontre l'un d'eux, Miller, qui lui parle d'un coin secret et paradisiaque qu'il a découvert il y a quelques années, regorgeant en bisons. Avec deux autres acolytes, Will accepte de le suivre pour retrouver cette vallée reculée, qui promet une aventure sans pareil ainsi qu'une fortune assurée. Pourtant, les obstacles vont s'accumuler sur le chemin…

John Williams, originaire du Texas, a écrit son premier roman « Butcher's Crossing » en 1960. Pendant presque 40 ans, son oeuvre romanesque est tombée dans l'oubli pour être redécouverte dans les années 2000.
Cette oeuvre est une véritable ode à la nature sauvage du Grand Ouest américain et décrit l'impitoyable combat que l'homme ne cesse de livrer contre celle-ci au nom du profit. L'intrigue peut se lire à différents niveaux. On peut y voir un roman initiatique qui se centre sur Will, sa quête éperdue d'un retour à la nature dont il ignore de prime abord le sens mais qu'il va découvrir à l'issue de ses pérégrinations. On peut y voir un roman historique qui dépeint la conquête du Grand Ouest et des richesses qu'offre la nature, ici les bisons et leur peau. Mais « Butcher's Crossing » semble d'abord et avant tout un roman qui magnifie la nature, à la fois fascinante et impitoyable, telle que Ron Rash et les tenants du courant « Nature Writing » savent la dépeindre. En ce sens, l'écriture de John Williams est poignante, portée par des métaphores saisissantes et un lyrisme qui croît à mesure que l'équipée arrive au terme de sa chevauchée. Sous sa plume, l'eau d'un torrent tourbillonne, insaisissable, prend des formes quasi-oniriques, devient « cordes épaisses et angles drapés » (p. 242) et le lecteur est aussi étourdi que Will devant ce spectacle.
The New York Times souligne combien « Butcher's Crossing » est le premier mais aussi le meilleur des westerns littéraires, il a ouvert la voie à Cormac McCarthy. Malgré une mise en place un peu longue des différents éléments de l'intrigue, cette oeuvre reste effectivement magistrale et fondatrice.
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