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Critique de jeranjou


Oubliez le titre ringard et sa photo vieillotte... Meuuuuuhhhh ! Imaginez plutôt à la place une superbe danseuse se déhanchant en bikini serti de diamants ! Oh la vache…

Après m'être délecté il y a quelques mois de «La Fille des collines » et de « La Fille des marais », bénéficiant d'une nouvelle traduction intégrale datant de 2011 de « Bye Bye bayou », j'ai de nouveau craqué pour un roman de Charles Williams, a priori le plus connu, « Fantasia chez les ploucs ».

Publié en 1956 sous le titre original anglais de « The Diamond Bikini », je constate encore une fois que la traduction française « Fantasia chez les ploucs » bénéficie d'un titre qui dessert le livre. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Franchement, un « bikini serti de diamants » avec une belle nana en couverture ferait davantage fantasmer le lecteur, surtout s'il s'avère être masculin (je ne vous parle même pas des lecteurs dont le prénom commence par H), qu'une grosse vache devant la ferme des ploucs.

Plus sérieusement, « Fantasia chez les ploucs » est un roman noir américain dont la particularité reste que le narrateur est un jeune garçon de sept huit ans nommé Billy, donnant un point de vue naïf et candide que j'avais déjà rencontré dans « Les Marécages » de Lansdale.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Billy a hérité d'une sacrée famille de combinards. Son père, Sam Pop est « conseiller en placements hippiques ». Traduisez, il voyage de champs de course en champs de course à travers le Texas et d'autres états du sud pour arnaquer les fans de course hippique.

Justement à cours d'oseille, Pop, débarque avec Billy et leur chien Sig Fride dans la ferme de Sagamore Noonan, l'oncle de Billy pour se refaire quelque peu. de son coté, Sagamore Noonan est soupçonné par le shérif de distiller et de commercialiser de l'alcool de contrebande. Et pour terminer, l'autre oncle Finley, prédicateur redoutable, est le plus cinglé de tous et passe son temps à construire un bateau de fortune avec des planches récupérées pour parer aux prochaines montées des eaux qui engloutiront les terres et les hommes des Etats-Unis. Quel beau tableau de famille !

Cerise sur le gateau, quelque temps après l'arrivée de Billy, le Docteur Severance et sa nièce, Miss Harrington, atteinte d'anémie très grave, débarquent dans leur somptueuse roulotte et décident de louer à Noonan un lopin de terre donnant sur le lac…

Qui dit lac dit… baignade dit… maillot de bain dit… bikini en diamants !

Je ne dévoilerai pas la suite de l'histoire plutôt déjantée et drôle mais vous pouvez imaginer qui déclenchera une sacrée pagaille dans la ferme des Noonan...

Contrairement aux précédents ouvrages de Williams écrits avec une finesse incroyable, le vocabulaire est volontairement ras de bitume et bourré d'argot. Les scènes avec le Shérif et ses adjoints sont absolument hilarantes et pleines d'humour.

Concernant le récit, l'histoire est bon enfant et se laisse racontée par le gosse avec plaisir. Néanmoins, j'ai constaté que le milieu du roman s'avérait très poussif et surtout la fin trop simpliste et pas assez travaillée au regard des efforts déployés avec succès par l'auteur en seconde partie de roman.

Si vous recherchez une lecture divertissante et délirante, n'hésitez pas avec cette histoire invraisemblable venue du sud des Etats-Unis. Pour les autres, je ne peux que vous conseiller les deux histoires sur les filles des collines et des marais, pouvant être lues dans un ordre quelconque. le premier (la fille des collines) reste mon préféré (5/5) par son caractère atypique tandis que le second relève plus d'un polar noir attendu (4,5/5).
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