AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Zebra


Né au Texas à San Angelo en 1909, Charles Williams ne se consacre à l'écriture qu'à partir des années 1950 ("La Fille de la Colline" et "L'Ange du Foyer"). Il est l'auteur d'une bonne vingtaine de romans noirs, dont le truculent "Fantasia chez les Ploucs" (en V.O., The Diamond Bikini), édité chez Gallimard en 1957 dans la collection Série Noire.

L'histoire ? Une fantastique chasse à l'homme ; une confusion indescriptible avec ruée de volontaires pour empocher une prime de 500 dollars à celui qui mettra la main (oh!) sur Caroline Tchou-Tchou, ravissante strip-teaseuse s'étant enfuie presque nue (oui, oui!) dans les marais ; un roublard -l'oncle Sagamore- soupçonné de produire de l'alcool de contrebande sur fond malodorant de tannage de peaux de vache ; un gosse -Billy- qui raconte avec ses mots d'enfant l'histoire à laquelle il est mêlé ; un shérif qui tente -avec ses 2 acolytes incompétents mais obéissants- de coffrer le producteur d'alcool ; et une fin … pour le moins surprenante.

L'ouvrage est servi par une panoplie de personnages haut en couleurs : Billy, 7 ans, venu prendre l'air à la ferme de son oncle ; Sam, le papa de Billy, fana de courses de chevaux et bookmakeur à son heure ; Gimerson, éleveur de cochons à ses heures ; Sagamore, l'oncle de Billy, trafiquant d'alcool notoire et réel héros de Fantasia chez les Ploucs ; Finley, ancien prédicateur marron et sourd comme un pot, toujours occupé à voler les planches du voisinage pour construire son arche de Noé ; le shérif et ses acolytes -Booger et Otis- qui tentent de coincer l'oncle Sagamore pour production d'alcool de contrebande et qui s'essaient à maintenir l'ordre ; le docteur Severance qui souhaite manifestement que le shérif ne soit pas mis au courant de ses combines ; Miss Harrington, danseuse de strip-tease, plus connue sous le nom de scène de Caroline Tchou-Tchou, recherchée par le FBI, par la police de 23 États et par tout plein de gangsters pour être le seul témoin à charge de la plus grosse affaire de meurtre jamais connue à la Nouvelle-Orléans, jeune femme aguichante « protégée » par Severance, dotée d'un liseron tatoué, avec de petites feuilles bleues, grimpant sur un de ses seins, portant avec beaucoup de grâce un nouveau modèle de bikini orné de diamants (d'où le titre original de l'ouvrage) ; Siegfried, le chien de Billy et d'autres personnages plus secondaires.

"Fantasia chez les Ploucs" fait partie des romans « terriens » de Williams : il contient donc les arnaques, les pièges à gogos, les doubles ou triples jeux habituels dans ces romans. L'ouvrage, particulièrement noir, cynique et désabusé, met en scène des braves gars un peu perdus mais aux prises avec une société qui ne leur fait pas de cadeaux (en gros, il y a d'un côté des fermiers qui triment mais qui crèvent la faim et de l'autre côté des fonctionnaires qui se la coulent douce mais qui encaissent le fric). Situations hilarantes, humour, franche rigolade, intrigue, peinture sans complaisance du milieu social et de l'époque, style clair, familier (trop d'argot?) et incisif, voilà la marque de fabrique de l'auteur. Un polar déjanté à souhait. Je mets cinq étoiles et recommande.
Commenter  J’apprécie          360



Ont apprécié cette critique (30)voir plus




{* *}