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EAN : 9782264062383
216 pages
10-18 (07/05/2015)
3.88/5   52 notes
Résumé :
Duerdale, bourgade paumée dans la campagne anglaise. Luke, treize ans, petit génie de la peinture, les yeux vert émeraude, vient de perdre sa mère et emménage avec son père dans une bâtisse à demi en ruine située dans les collines. Tiraillé entre sa peine et le chagrin de son père qui ne jure plus que par le whisky, Luke se lie d'amitié avec Jon, un véritable ovni au look désuet doté d'une mémoire extraordinaire, et souffre-douleur de l'école.Commence alors pour les... >Voir plus
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"Luke et Jon" de Robert Williams est un livre qui m'a émue et captivée ; en tournant les pages, on est happé dans des émotions des plus profondes. Dans le cadre pittoresque de Duerdale, une bourgade en retrait dans la campagne, l'auteur tisse une histoire d'amitié, de deuil et de guérison qui laisse une empreinte forte en fermant le livre. Des thématiques fortes qui contrastent avec une écriture fluide et simple.

L'histoire suit Luke, un jeune adolescent qui aime et se réfugie dans la peinture. La perte de sa mère le laisse dans un deuil complexe, rejoignant son père dans une maison fragilisée par le manque d'entretien. La douleur qui le consume est palpable, avec un père sombrant dans le whisky et Luke se réfugiant dans la peinture, un moyen pour lui de s'exprimer et s'évader. C'est dans cet état de vulnérabilité que Luke croise la route de Jon, un camarade de classe au look désuet et à la mémoire extraordinaire qui vit chez ses grands parents. Leur amitié les amène tous les deux vers une forme d'apaisement.

La plume de Robert Williams est à la fois simple, mais puissante dans les thématiques abordées, c'est ce qui m'a le plus séduit durant ma lecture. En choisissant de raconter cette histoire à travers les yeux de Luke, il éclaire la complexité des sentiments et des relations, même pour un adolescent. Chaque mot est soigneusement choisi pour s'immerger davantage dans leur vie, transformant Duerdale en un lieu où les souvenirs, les douleurs et les espoirs prennent vie. Et pourtant, même si on y aborde l'alcoolisme, les douleurs, les difficultés, il y a aussi beaucoup de vie dans ce récit.

L'amitié entre Luke et Jon dépasse les barrières sociales, révélant leurs différences, leur force, et un lien inattendu dans leur parcours de guérison. La narration de Luke dévoile la vulnérabilité, la compréhension et la résilience des adolescents face à l'adversité, qui sont déjà dans un moment de leur construction physique et psychique difficile, et qu'un événement complexe vient encore accentuer la difficulté.

L'écriture de Robert Williams emporte, et l'émotion est décrite avec justesse alors que les deux amis affrontent les blessures du passé et les défis du présent. le cadre de Duerdale, une ville plutôt lugubre, nichée "entre landes et collines", renforce le sentiment de solitude. J'aime penser que la ville est le cadre dans lequel Luke a pu réaliser la peinture de ce moment de sa vie. Au coeur du roman, se trouve une leçon de vie : l'amitié peut illuminer les jours les plus sombres. L'écriture de Williams donne voix à la beauté des relations humaines, sans occulter la complexité de la douleur et la réalité des traumatismes.

En bref : "Luke et Jon" est bien plus qu'un simple récit. C'est une exploration des liens qui nous unissent, de la manière dont les amitiés inattendues peuvent panser les plaies les plus profondes. Une fois la dernière page tournée, les émotions persistent, la mélancolie aussi. On aimerait rester un peu plus longtemps entre ces pages.
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Ce qu'il y a de formidable dans ce premier roman, indépendamment d'une histoire particulièrement tenante, c'est sa forme littéraire à la première personne, celle de Luke, si crédible. Robert Williams se place dans la peau de cet adolescent, qui accidents de la vie aidant, n'en est plus tout à fait un. Il apporte une vision précise des sentiments et ressentiments vécus sur cette période de vie, où toute embuche ou petites victoires sur soi-même sont autant de marches pieds pour le futur. L'écriture limpide et précise, véritable comburant à l'émotion, et se veut très filmique, on ne doute pas d'ailleurs d'une probable adaptation cinématographique dans les mois à venir. Tout participe en effet à séduire le lecteur et à l'immiscer dans cette histoire teintée de nostalgie, de sensibilité et dont il ne ressort qu'à regrets. Tous les thèmes récurrents d'une adolescence perturbée sont traités à travers le duo de copains Luke et Jon ; difficulté d'être, la mort, l'absence, la différence, la valeur de l'amitié. Par petites touches subtiles, quelques bons mots et beaucoup d'enchantement, Robert Williams construit le parcours des deux gamins. Derrière l'anodin (il aurait pu sombrer dans le pathos avec un tel récit) il les place au coeur de la vie, dont ils apprendront peu à peu qu'elle est autant source de combat que de réjouissances, et qu'avec un peu de conviction et beaucoup d'amour, l'on se relève toujours des pires drames. En ce sens, le personnage de Jon est magnifique, et de loin le plus attachant. Son aptitude à la vie en fait un des grands héros littéraires, à l'image d'un personnage de Dickens dans notre contemporanéité. de ses temps difficiles à ses grandes espérances secrètes, de ses contrastes a sa belle générosité, il trouvera grâce à Jon et son père, salut et reconnaissance, mais surtout le droit d'exister. Je ne peux que recommander à lire ce « Luke et Jon », non pas seulement parce que c'est un « feel good book », mais plus simplement parce que c'est un roman profondément captivant, et souvent bouleversant.
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Duerdale, bourgade paumée de la campagne anglaise, Luke, treize ans, petit génie de la peinture, les yeux vert émeraude, vient de perdre sa mère et emménage avec son père dans une bâtisse à demi en ruine située dans les collines. Tiraillé entre sa peine et le chagrin de son père qui ne jure plus que par la whisky, Luke se lie d'amitié avec Jon, un véritable ovni au look désuet doté d'une mémoire extraordinaire, et souffre-douleur de l'école. Commence alors pour les deux adolescents blessés par la vie un nouveau chemin vers la guérison et le bonheur.

J'ai adoré ce roman ! Robert Williams nous offre une magnifique chronique, à la première personne (Luke) d'une tendresse et d'une poésie qui m'a coupé le souffle. J'ai ouvert le livre et je l'ai lu d'une traite. Williams sait parfaitement se glisser dans la peau d'un adolescent dont la vie vient de basculer après le décès accidentel de sa mère.

Le jeune garçon, obligé d'emménager dans une bicoque à moitié en ruine dans une nouvelle ville, se réfugie d'abord dans la peinture. Il se rend souvent en haut de la montagne derrière la maison et peint les rochers sous cette lumière si spéciale dans cette lande à l'aspect inhospitalier. Duerdale est une petite ville industrielle où les cheminées des usines textiles crachent leurs fumées et les bâtiments sont sombres et noirs.

C'est là qu'apparait Jon, brutalement un soir de pluie, sur la chaussée devant leur voiture. Un gamin bourré de tics, habillé comme en 1940, du même âge que Luke mais qui en parait physiquement deux de moins. L'autre « bouseux », surnom qui leur est donné car ils habitent la campagne, vit avec ses grands-parents. Il n'a jamais connu son père et sa mère est décédée quand il était enfant. Quant au père de Luke, fabricant de jouets en bois (qui ne se vendent plus que sur les marchés), endetté jusqu'au cou, il préfère se réfugier dans son atelier et surtout dans l'alcool.

Les deux garçons deviennent inséparables – tous deux se rapprochent face à ces évènements de la vie, telle que l'absence, la mort, le deuil ou les brimades. Jon est en effet le souffre-douleur du collège au grand dam de Luke, le « nouveau ». Les deux se soutiennent dans ces épreuves et Luke veille sur son ami très spécial dont la vie va à son tour basculer.

En filigrane, le lecteur suit le combat du père de Luke pour retrouver goût à la vie. L'homme va alors se lancer dans un projet personnel, fabriquer une oeuvre monumentale en bois, qui va réunir le trio et leur permettre de communiquer à nouveau. le père et le fils vont peu à renouer les liens.

Robert Williams possède une écriture simple, limpide qui m'a fait penser à Kent Haruf pendant ma lecture.Il décrit avec amour tous les personnages, que ce soit Luke, son père, Jon ou ses grands-parents de Jon, mais également le personnel hospitalier. Robert Williams offre la même vision des gens simples et ordinaires que Kent Haruf. Évidemment, ils y a les bourreaux à l'école mais il y a surtout de l'entraide, de la générosité et de l'écoute. Et jamais de pathos. Williams sait, à travers les choses du quotidien, nous offrir ces instants volés de bonheur. J'ai adoré ce journal intime où Luke parle toujours de sa mère, de son absence et aussi de sa maladie. Tout participe à faire de ce roman une véritable pépite. Williams m'a transporté dans cette petite ville imaginaire du nord de l'Angleterre, pas loin de mer d'Irlande. Un livre qui m'a mis du baume au coeur ! En allant rechercher des informations sur cet auteur, libraire à Manchester, j'ai découvert son blog et son amour pour .. Haruf ! Pas étonnant.

suite sur mon blog
Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
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Aux dernières lignes du roman, le sentiment de mélancolie qui m'a tenaillé tout au long du récit, s'est fait plus fort : on quitte presque à regrets le quotidien de Luke et de son entourage dans leurs prises avec leurs démons. Luke et Jon vont se rencontrer dans une petite ville du fin fond de l'Angleterre, là où la pauvreté et la misère font rage, là où la dureté de la vie est pourtant ancrée dans un paysage superbe, avec une lande aride et belle.

Luke se retrouve dans cette bourgade, après que sa mère soit décédée dans un accident de voiture. Déjà avant ça n'allait pas fort : sa mère était maniaco-dépressive, soignée au lithium et les périodes d'exubérance étaient suivies d'épisodes de forte tristesse. Pourtant la famille de Luke était heureuse, sa mère quoique différente, offrait à Luke et à son père un climat baignant d'amour. Son père trouvait son bonheur dans son métier d'artisan : il construisait de petits jouets en bois, travail d'orfèvre qui permettait tout juste à la famille de s'en sortir.

Après l'accident, Luke et son père vont déménager à Duerdale, sinistre ville, coincée "entre landes et collines", où il va rencontrer son seul voisin à des kilomètres à la ronde : Jon, orphelin lui aussi mais de mère et de père, surnommé le "Bâtard" au collège. Vivant quasiment en reclus avec des grands-parents mutiques et austères, Jon s'habille avec les rares vêtements qui lui ont été donnés, un style à la 1945, avec pantalon trop court et raie de côté. Tous deux sont mis en marge et sont exceptionnels : Luke possède un don pour la peinture en plus d'un regard d'un vert intense, dus à un problème de mélanine, Jon lui, a une mémoire photographique et est capable de mémoriser n'importe quoi. Entre ces deux abîmés de la vie, une amitié va naître.

A priori, le roman n'a pas de quoi enchanter... Brimades, deuil, alcoolisme parcourent le récit ; et pourtant l'histoire est superbe. Pleine de petits riens, de petits moments qui vont redonner à Luke l'envie de poursuivre, l'envie de vivre. le premier fish and chip de Jon, le toucher lisse d'un gigantesque cheval de bois, peindre seul dans la lande des camaïeux de vert et gris, "arbres brisés par le vent, des granges délabrées et abandonnées, des ruisseaux glacés couleur gris ardoise". Les chapitres du roman sont autant de courtes missives, aux titres brefs comme autant de petites images épurées, constituant le récit : "Farouche, en bois, et blanc", "Murs blancs et plaids rouges".

L'auteur nous offre une belle écriture adolescente, paraissant tout droit sortie de la bouche de Luke, qui par sa précision des émotions, un style à la fois familier et poétique, nous emmène tout de suite dans le quotidien des ces beaux personnages paumés. La reconstruction ne se fera pas sans mal, les jolis moments se frayant un chemin hors d'un dur quotidien et l'illuminant, beauté émergeant de nulle part, tel le gigantesque cheval sculpté par le père de Luke surgissant parmi les arbres au sein de la forêt de Duerdale, fier et superbe, défiant le monde.
Lien : http://biblioado.canalblog.c..
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Luke a 13 ans lorsque sa vie bascule. Sa mère meurt dans un accident de voiture. L'adolescent se retrouve seul avec son père qui sombre peu à peu dans l'alcoolisme pour calmer sa douleur. Faute d'argent, ils doivent déménager. Ils se retrouvent alors dans la banlieue d'une petite bourgade. La maison est fissurée de partout, remplie de vieux meubles et défraîchie. Luke et son père sont engourdis par leur chagrin. Mais un élément va doucement venir perturber leur triste quotidien et peu à peu l'illuminer. Jon, un voisin, commence à venir chez eux. Jour après jour, il s'installe et fait dévier le cours des choses.

"Luke et Jon" est le premier roman réussi de Robert Williams, libraire à Manchester. le pari n'était pourtant pas évident. Tout d'abord Robert Williams choisit comme narrateur un adolescent, ce qui est souvent risqué car le ton sonne faux. Ici tout sonne juste : les préoccupations de Luke, ses réactions face au monde et sa langue sont parfaitement crédibles. Ensuite, Robert Williams prend le parti de bien charger la barque de ses personnages. Jon est dans une situation sociale encore plus désespérée que celle de Luke. Il est orphelin et vit avec ses grands-parents grabataires. Leur maison est au bord de la ruine et Jon craint la visite des services sociaux et son envoi à l'orphelinat. Cela fait beaucoup pour les deux jeunes personnages principaux ! Mais étonnamment cela passe très bien, Robert Williams use de beaucoup de délicatesse et de poésie pour décrire le quotidien des deux garçons.

L'amitié est leur bouée de sauvetage, elle leur permet d'affronter la dureté de leur situation, les brimades et les humiliations à l'école. Et chacun a une passion qui transcende le quotidien. Luke peint les paysages qui l'entourent, il s'absorbe dans leur contemplation. Jon lit tout ce qui lui passe par la main, sa mémoire phénoménale retient tout, il est une véritable encyclopédie. le père de Luke va également s'en sortir grâce à son talent de sculpteur sur bois. Il a l'idée de réaliser un grand cheval qu'il déposera en forêt, caché. les promeneurs tomberont dessus par hasard, s'étonnant de découvrir l'oeuvre au milieu de nulle part. Une idée magnifique qui montre bien toute la poésie de ce roman.

"Jon et Luke" est un très joli premier roman sur deux adolescents qui unissent leur solitude, leur souffrance pour affronter le monde.
Lien : http://plaisirsacultiver.wor..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il y a des fois où je suis trop en colère pour dormir et les fois où je veux éviter de rêver. Et puis il y a les fois où, sans raison particulière, le sommeil ne vient pas, tout simplement. On dirait que mon cerveau est relié à un projecteur de diapos, il zappe et saute sans arrêt d'une image à l'autre. Les nuits comme ça je me résigne à ne pas dormir. Ce sont toujours des nuits de réflexion où parfois les pensées vagabondent et se carapatent là où on ne les laisserait pas aller en temps normal, là où on ne voudrait pas qu'elles aillent.
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Ça aidait de peindre. Si je regardais en arrière je vois que, même du vivant de maman, je peignais plus quand ça allait mal. quand les nuages s’amoncelaient sur elle et qu’elle commençait à partir en vrille, je peignais. Pendant l’orage – les longues et sombres journées de silence où elle s’enfermait dans sa chambre-, je peignais. Je dessinais et je peignais aussi quand elle allait mieux, quand tout était stable et calme, mais j’étais moins concentré. Ça ne drainait pas toute mon énergie, ça n’absorbait pas toutes mes pensées comme d’autres fois. Et, pour tout dire, eh bien, le tableau n’était pas si bon. il manquait de tension, j’imagine.
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m’a demandé si j’avais appris quelque chose et j’ai répondu oui. Si t’as les doits gelés, gelés au point de ne même plus les sentir, va pas les fourrer devant le feu. T’as l’impression que tes os se sont transformés en fer et essaient de te déchirer la peau pour sortir. (p.187)
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Les gens le regardaient et, sous leurs airs pleins de sollicitude, je savais qu'ils pensaient : "Il est temps de recoller les morceaux, d'avancer, de ne plus se complaire dans le malheur". Je crois que mon père avait le même sentiment que moi. Il n'y avait pas de morceaux à recoller. La semaine suivante on a déménagé.
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C’étaient des frappes chirurgicales. Elles se produisaient dans les coins sombres, les couloirs tranquilles. Toujours quand il n’y avait personne aux alentours. Et toujours elles se concluaient par un crachat dans la figure. Jon disait qu’ils n’employaient jamais le couteau, mais à deux ou trois reprises on le lui avait montré. Juste pour qu’il sache : voilà ce qui t’arrive ; et voilà ce qui pourrait t’arriver.
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