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Simon Coleby (Illustrateur)
EAN : 9781401250546
144 pages
Vertigo (16/12/2014)
4/5   1 notes
Résumé :
The year is 1940. As the Blitz destroys London and kills thousands, the Royal Family looks on. But in this world, the only people with special abilities are Royalty, and the purer the bloodline, the greater their abilities. So why don't they stop the carnage with their powers? A truce between the Earth's nobles has kept them out of our wars--until now. When England's Prince Henry can take no more and intervenes, will it stop the planet's suffering or take it to anot... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre. Il comprend l'intégralité de la minisérie, soit les épisodes 1 à 6 initialement parus en 2014, écrits par Rob Williams, avec des dessins de Simon Coleby. Ce dernier a encré les épisodes 1 à 3. Gary Erskine a encré les épisodes 4 à 6. La mise en couleurs a été réalisée par JD Mettler (le responsable des couleurs de la série "Ex machina").

En 1940, la faille royale britannique se compose du Roi, de la Reine (alitée) et de leurs 3 enfants (tous adultes) : Arthur (un individu débauché), Henry (un jeune idéaliste) et Rose (une jeune femme encore innocente). Ils vivent une vie privilégiée, à l'abri des horreurs de la guerre, à laquelle ils ne souhaitent pas prendre part. Un soir Henry décide d'emmener Rose se rendre compte sur place de la situation à Londres. Henry transporte sa soeur en volant, car il dispose du superpouvoir de vol autonome. Elle dispose de capacités télépathiques. En découvrant la réalité des bombardements, Henry décide de prendre une part active au combat, mettant ses superpouvoirs au service de la nation.

Le lecteur blasé se dit que Rob Williams (le scénariste) n'a peur de rien. Il a choisi la seconde guerre mondiale comme période pour son récit, il parle de l'épreuve du combat en y mettant une famille royale et des superhéros, et il n'hésite pas à faire apparaître Winston Churchill et le général Eisenhower. Dans l'absolu, cela peut aboutir à un récit de genre sympathique et divertissant ; dans le contexte des comics, il doit affronter la comparaison avec les récits de guerre de Garth Ennis.

Williams consacre tout son premier épisode à installer la situation, présentant les personnages, les différentes factions, et cet étrange dispositif narratif qui associe les superpouvoirs au sang royal. le lecteur comprend qu'il doit accorder une dose significative de suspension consentie d'incrédulité pour faire fi des aléas historiques dans les lignées royales, le pouvoir fluctuant d'une famille à une autre, voire étant accaparé par roturiers. le principe de base est mis à mal par l'histoire chaotique des lignées royales souvent interrompues.

Néanmoins la structure du récit est cohérente et elle offre au scénariste la possibilité de commentaires ironiques et paradoxaux. D'une manière très littérale, la famille royale dispose du pouvoir temporel, mais aussi du pouvoir physique par le biais de ces superpouvoirs. Lorsque les anglais se rendent aux États-Unis, il n'y a pas d'individus possédant de superpouvoirs puisqu'il n'y a pas de royauté. Cela n'empêche pas les américains de créer leur propre équipe de superhéros, en recrutant des individus ordinaires qu'ils dotent d'armes d'anticipation. Williams n'y va pas avec le dos de la cuillère quant au destin des membres de cette équipe, sans pour autant faire du sous Garth Ennis.

Rapidement, le lecteur découvre également avec plaisir que le scénario n'est pas aussi prévisible que le premier épisode le laissait penser, et que Williams a plus d'un commentaire à faire sur le pouvoir, sa nature, et sa fonction. le lecteur s'enfonce dans un récit bien noir, à la narration s'adressant à des adultes.

Les dessins renforcent cette tonalité noire, et cette narration adulte. Simon Coleby dessine d'une manière réaliste, sans être un obsédé du détail, sans surcharger ses cases. Ses personnages disposent de morphologie réaliste, de vêtements plausibles et adaptés. Coleby fait un effort visible sur les décors, à la fois pour leur authenticité, et pour leur régularité. Mettler utilise des couleurs assez sombres, tout en préservant une bonne lisibilité des dessins, et un contraste suffisant entre les différentes formes.

De par son thème principal (la guerre, dont l'horreur est accentuée par l'usage de force surhumaine), Coleby est amené à dessiner plusieurs scènes spectaculaires, et certaines comportant des éléments gore. Cet artiste sait régler son niveau de détail pour que le lecteur ne puisse pas passer rapidement sur ces moments éprouvants, sans tomber pour autant dans le voyeurisme. L'utilisation des superpouvoirs conduit également des moments spectaculaires, parfois dessinés sur une double page. Coleby sait aussi éviter les stéréotypes visuels des comics de superhéros, pour composer des images saisissantes dans l'ampleur et la violence de la destruction. Par contre il a parfois tendance à empiler les avions proches les uns des autres en plein vol, pour remplir la page, au détriment de la plausibilité de la formation de vol.

De chapitre en chapitre, le lecteur s'enfonce donc dans une intrigue violente, le surprenant à plusieurs reprises. Il découvre une mise en scène de la guerre qui ne cherche pas à rendre les conflits romantiques ou glorieux, encore moins à rendre les dirigeants sympathiques. Il est facile d'interpréter les personnages royaux comme une classe dirigeante se plaçant au-dessus de la masse laborieuse. le choix de recourir à des familles royales permet d'éviter le cliché des hommes politiques tous pourris, pour donner une autre perspective sur le sujet.

En 6 épisodes, les auteurs réussissent à raconter une histoire très dense, dans une dystopie intrigante et savoureuse, pour une vision assez noire de la condition humaine, et des élites en particulier. Par contre leurs personnages manquent un peu d'épaisseur (faute de place pour les développer), ayant du mal à dépasser quelques stéréotypes, malgré un comportement adulte, ce qui coûte une étoile au récit.
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