Une ancienne quatrième de couverture :
Une angoisse mortelle gagna l'auditoire du professeur Mondrick lorsqu'il déclara d'une voix haletante : « Je vais vous parler d'un ennemi masqué, d'un clan secret qui conspire, au milieu des hommes vrais... Je vais vous parler de la venue prochaine d'un Messie noir, l'enfant de la nuit, dont l'apparition au milieu des hommes vrais sera le signal d'une révolte sauvage et sanglante... Sans doute ces chasseurs de la nuit savent-ils aujourd'hui que nous les avons démasqués... Je vous demande de m'écouter... Car je crois qu'en répandant la vérité il reste encore une chance de défaire ces membres secrets du Clan... J'espère encore que... »
Mondrick s'étrangla. Ses mains montèrent à sa gorge. Son visage torturé devint livide. Quelqu'un appela une ambulance mais il avait cessé de vivre.
Ecrit en 1940, le livre a très bien vieilli peut être parce qu'il s'agit plus d'un livre fantastique mâtiné de thriller que de véritable sf.
Un livre très distrayant qui tente une explication scientifique de tous nos mythes (sorcellerie, vampire, loups-garous et autres bizarrerie) à travers l'histoire de Will Barbee, reporter alcoolique qui se transforme la nuit en bête sauvage; Réalité ou délire pour lequel Barbee cherchera à se faire soigner ???
si la présentation de l'éditeur et mon commentaire peuvent laisser penser qu'il s'agit d'un livre noir, n'en croyez rien. le style, très accessible, l'histoire et la splendide rousse April en font une distraction tout à fait honorable.
un bon moment de détente.
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Classique du fantastique.
A mi-chemin du roman noir et du fantastique ce roman est une agréable redécouverte. Certes le procédé ("est-ce que je rêve ou est-ce la réalité ?") a un peu vieilli, mais le parti-pris de l'auteur de ne pas faire le tri des gentils et des méchants est très moderne. C'est plutôt bien écrit et on ne s'ennuie pas. le mythe des vampires et des loups-garous (entre autres) revisité de façon non manichéenne.
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Il essayait, tout en parlant, de se souvenir du nom d’une certaine créature mythologique, fascinante, aussi charmante qu’April Bell, sûrement. Dans la Fable, elle avait eu la désagréable habitude de métamorphoser les hommes en bêtes malpropres. Mais comment s’appelait-elle… Circé ?
Barbee avait réussi à ne pas prononcer son nom à haute et intelligible voix, il en était sûr. Un mot amusé échappé des lèvres vermeilles de la jeune fille, une lueur de malice amusée dans son regard, ne lui en avaient pas moins donné l’impression fugitive qu’il l’avait bel et bien prononcé, alors qu’il ne savait pas même au juste ce qui lui avait pris de songer à cette magicienne mythologique.
Oui, il essayait de s’y retrouver. Il avait lu un peu de Freud, un peu de Menninger, feuilleté le Rameau d’Or de Frazer. Le symbolisme de ce genre de récits folkloriques, il le savait, exprimait les craintes et les espérances de l’homme primitif, et cette notion qui venait de surgir dans son esprit devait correspondre à une préoccupation de son inconscient.
Elle fuyait déjà, sur la montée aux arbres sombres, où les ailes de Barbee l'empêchaient de la suivre. Mais à présent, les métamorphoses ne lui coûtaient plus rien. Il laissa le corps du saurien se transformer en gigantesque loup gris. Il sentit l'odeur captivante de la louve blanche, et la suivit parmi les ombres.
Le docteur Mondrick avait l’habitude de dire que presque tous les saints étaient des lycanthropes à vingt pour cent au moins, et que leur sainteté était une surcompensation.
C'était une époque ou les hommes vivaient dans le cauchemar. Et ce cauchemar se reflète encore dans toutes les mythologies et superstitions de tous les pays, ainsi que dans les rêves secrets de tous les hommes.