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Critique de boudicca


Projet ambitieux que celui de Tim Willokcs qui entreprend dans « La Religion » de nous relater le siège de Malte de 1565 par les armées musulmanes du sultan Soliman le Magnifique. Neuf cent cinquante pages de siège... c'est long, peu-être un peu trop, mais l'auteur tient malgré tout plutôt bien le pari. Tout est loin d'être parfait cela dit. La première partie est ainsi assez faible car mal rythmée, l'intrigue ayant à plusieurs reprises eu besoin d'un bon coup d'accélérateur. Mais le temps considérable qu'il m'a fallu pour rentrer dans l'histoire s'explique surtout en grande partie par le manque de crédibilité de l'intrigue initiale : un aventurier, d'habitude plutôt malin, qui décide de s'embarquer avec son plus vieux compagnon pour une ville assiégée sans grand espoir d'être secourue, seulement pour les beaux yeux d'une comtesse rencontrée depuis quelques minutes seulement et qu'il ne connaît ni d'Ève ni d'Adam, franchement c'est un peu dur à avaler...

Heureusement la seconde partie du roman se fait plus captivante. L'auteur dispose en effet d'un talent certain et son style d'écriture se révèle au final très agréable, toujours fluide et souvent poétique. Les plus belles scènes restent celles des affrontements entre chrétiens et musulmans, T. Willocks excellant dans l'art de plonger le lecteur au coeur de la mêlée et de lui faire ressentir toute l'horreur des combats. Les dialogues sont également très justes et donnent lieu pour certains à des passages d'une grande beauté. En ce qui concerne les personnages, Tannhauser, notre protagoniste, apparaît rapidement très attachant de par son charisme et son côté aventurier rebelle. Il en va de même pour Bors, son amour de la guerre et son enthousiasme, ou encore Amparo et son côté étrange, presque féerique. Je suis beaucoup plus réservée quant au personnage de Carla qui, dans le premier quart du roman tout du moins, m'a à de multiples reprises prodigieusement agacée par sa trop grande naïveté et son manque de discernement.

Malgré ces quelques défauts qui peuvent parfois handicaper la lecture, « La Religion » se révèle au final un bon roman au sujet atypique et difficile avec lequel T. Willocks s'en sort admirablement.
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