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Critique de Le_chien_critique


Roman historique du futur.

Aux libres penseurs.
Robert Charles Wilson nous décrit le monde après la disparition du pétrole qui a provoqué quelques changements, et non des moindres, dans nos modes de consommation et de gouvernement. Résultat, retour à une sorte de 19ème siècle où les multimillionnaires de notre époque ont tiré, encore une fois, leur épingles du jeu, secondé par l'armée et la religion. L'instruction est un danger qui a été obligeamment ôté de nos chers têtes blondes. Retour au servage pour une frange de la population contre une sécurité toute relative. le réchauffement climatique a rendu accessible les terres glacées du Nord, dans lequel les européens se sont engouffrés et ont envahi l'ex-Canada. S'ensuit une guerre éternelle. On suit ici l'histoire de deux personnages, l'un issu de haute famille, l'autre du bas peuple.

Julian nous conte, par la voix de Adam Hazzard, l'épopée de Julian, qui de réprouvé, deviendra une figure politique de son temps. Et si Julian devient une figure emblématique de son siècle, ce n'est pas par hasard, mais bien grâce à son ami d'enfance dont le nom et prénom sont tous sauf un heureux hasard. Et si Adam nous parait naïf et ingénu, au fil du récit le lecteur comprend que cela est beaucoup plus complexe et peut être différent de ce qu'il veut nous faire croire. Au final, ce n'est pas l'épopée de Julian dont il s'agit, mais bien le récit de la vie d'Adam.

Robert Charles Wilson, c'est avant tout une ballade avec des personnages qui nous sont proches, nos amis tant ses personnages sont caractérisés. Ils sont tous attachants, que ce soit Lymon Pugh, soldat relevant de l'imagerie de la brute épaisse qui se révélera profondément humain, Calyxa qui ne s'abaisse pas devant les puissants (Ah La réception dans le palais présidentiel). et Sam le précepteur loyal. le personnage de Julian reste celui le plus flou : on distingue bien ses évolutions, mais on a du mal à le juger définitivement, tout est dans sa complexité psychologique : "Parfois il porte la couronne, a fait un jour remarquer Magnus Stepney, et parfois, grâce à Dieu, il enlève cette saloperie de sa tête."

Les thématiques abordées sont les mêmes que celles qui parcourt l'oeuvre de RCW : Science, Religion, Pouvoir. Ce dernier est même défini dans le roman : "D'après ce que j'ai vu, c'est le même genre de métier que surveillant dans une usine d'emballage de viande : ça récompense la dureté et ça tue la bonté qu'on pourrait avoir en soi."
C'est aussi et surtout un roman anti-religion, car, au delà du pur asservissement des masses, elle est celle qui empêche le progrès, l'évolution de la société. Julian, c'est le combat dramatique face à l'obscurantisme et une interrogation sur le sens donné à l'histoire.
"L'histoire du monde est écrite dans le sable et évolue avec le souffle du vent"

Par contre, ceux d'entre vous qui voudrait lire ce texte pour l'anticipation risquent une vive déconvenue. C'est le défaut le plus important de Julian pour l'amateur de SFFF. La science fiction n'est ici qu'un prétexte, nous sommes face à un roman d'aventure historique qui prend son temps, malgré quelques scènes d'action, pour nous plonger dans ce futur qui ne pourrait être qu'un perpétuel retour en arrière si nous n'y prenons pas garde.
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