AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782258098909
410 pages
Presses de la Cité (14/02/2013)
3.3/5   47 notes
Résumé :
M. et Mme Fang appellent ça de l'art, leurs enfants appellent ça de l'inconséquence.


Caleb et Camille Fang sont des artistes qui ont dédié leur vie à la performance et aux happenings. Annie et Buster, leurs deux enfants, ont toujours fait partie – parfois contre leur gré– de leurs oeuvres. Pas facile de grandir avec des parents pareils. Une fois adultes, ils s'aperçoivent que le chaos de leur enfance les a rendus quelque peu inadaptés à la soc... >Voir plus
Que lire après La famille FangVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
3,3

sur 47 notes
5
4 avis
4
5 avis
3
7 avis
2
2 avis
1
1 avis
La famille Fang (2013)
The Family Fang (2011)
C'est la famille atypique, limite surréaliste, fondée par deux artistes principaux complètement illuminés, talentueux et reconnus. Caleb et Camille FANG. de fervents pratiquants de l'art spontané, de l'art pertinent, de l'art réfléchi. Tout est calculé malgré l'air d'improvisation qui s'impose et perturbe les badauds témoins de happening sensationnels. Leurs actions consistent d'une certaine manière à la création de scénarios pour monter des séquences filmées un peu partout et qui passeraient pour des caméras cachées à la François l'embrouille. Sauf que chez les Fang, on ne dit pas à la fin que c'est une blague. le but est de perturber le quotidien des gens, d'attirer l'attention par de l'exceptionnel, de déséquilibrer le superficiel, de provoquer des réactions. Plus l'un s'indigne, plus le Fang brille. Un art performance qui habite Caleb et Camille. Leur vie est une oeuvre dans laquelle malgré eux, Annie et Buster (leurs progénitures) sont des éléments qui intègrent cette recherche de l'excellence artistique. Les parents vont tellement loin dans leur délire. Qu'est-ce d'autres ? Qu'ils vont jusqu'à nommer leurs enfants : enfant A (pour Annie) et enfant B (pour Buster).
Le livre est coupé de scènes qui portent le titre d'une oeuvre d'un auteur connu. Attention ! Si le lecteur ne sait pas à quel auteur correspond le titre de l'oeuvre cité, il devra le chercher lui-même. Car la référence n'est pas citée… Par exemple : Une scène qui a eu lieu en 1985 a pour titre « Portrait de femme ». Sur le net, et pour autant que ce soit le bon choix, le chercheur curieux remarquera que cela correspond à une oeuvre d'Henry James (1881). Dans le roman de K Wilson, c'est une scène où Buster est censé gagner un concours de beauté féminine. Pour ce faire, il devra se déguiser en fille. le rapport entre le titre de l'oeuvre choisie pour la scène et la performance artistique des membres de la famille FANG s'arrête là… En tout cas pour celui qui ne regarde qu'en surface, ou pour le néophyte. Ou alors, le contenu des oeuvres citées n'a absolument rien à voir avec le contenu des scènes organisées par les parents Fang…
En parallèle, on découvre la vie d'Annie et Buster devenus adultes. Elle, elle est l'actrice un peu naïve qui accumule les bourdes pour le plaisir des journaux à sensation. Elle est accroc à la bouteille. Lui est devenu écrivain, journaliste-pigiste. Il s'ennuie avec ses articles dont ils considèrent les sujets pompeux et il ne connaît pas de grand succès littéraire depuis la publication de son dernier bouquin. Plus aucun des deux ne vit chez leurs parents. Ils n'en sont pas plus heureux pour autant. Pour Annie les aléas d'un tournage vacillent. Elle est manipulée par l'un ou l'autre opportuniste, sa vie est un foutoir. Buster doit se rendre au Nebraska pour un article qui traite d'un passe-temps particulier auquel s'adonnent d'anciens militaires qui avaient été engagés en Irak. Bref, comme d'habitude Buster aurait préféré être ailleurs comme chaque fois qu'il doit se rendre quelque part. Il préfère toujours être ailleurs. Tous les deux sont victimes d'une addiction aux scènes qui ont accompagné leur enfance. Ils chavirent entre le manque et le dégoût, l'exaspération et la résignation. Ils dépriment devant l'ennui et la vie d'autonomie qui ne les libère pas autant qu'ils auraient pu le croire. Tout va si mal pour ces deux-là qu'à un moment donné ils décident de retourner dans la maison familiale. le calme supprimera ainsi la pression des faux semblants et favorisera la remise en question personnelle et tout le tintouin. Les nouvelles résolutions commencent à se dessiner et...
Le coup de théâtre surgit. Les parents disparaissent… Est-ce encore une scène manigancée par Camille et Caleb ou juste une vraie disparition ? Affaire à lire.
Dans un décor minimaliste, l'auteur nous ouvre les portes de l'ironie. Il est d'une grande inventivité. L'idée est très subtile et comique. Troublante aussi, de par les proportions extrêmes que peuvent prendre la place de l'art dans la vie des gens. L'originalité gagne à être partagée. le dénouement semble toutefois un peu expéditif. L'évolution de l'histoire et les scènes auxquelles le lecteur s'habituera créent une attente. Celle d'un happening époustouflant, dérangeant, inattendu. À la FANG !

L'art a-t-il ses limites ? Tout est-il possible au nom de l'art ?
Vous connaissez beaucoup d'exemples… Vous avez peut-être même connu personnellement des artistes fous. Des morts prématurément ou de vieillesse, ou des vivants. Moi, à part Vang Gogh et son oreille. Il paraît que l'extravagance de Dali marqua du monde. Il a eu aussi le suicide de John Kennedy Toole… Et Lady Gaga tient. Sacré concept ça…
Combien d'autres avant et aujourd'hui ont vénéré/vénère encore l'art au-delà de leur existence ? Ils aiment/ont aimé l'art à la folie même si la folie a/avait l'art de l'exagération
« Je disais toujours à mes étudiants… à tout artiste se montrant un tantinet prometteur, qu'ils devaient se dévouer corps et âme à leur oeuvre. Ils devaient ôter tout obstacle à la réalisation de cette chose fantastique vouée à exister. Je leur disais que les enfants tuent l'art. » (p259)

Kevin Wilson
Le premier ouvrage de l'auteur est un recueil de nouvelles qui s'intitule « Tunnel au centre de la terre » paru en 2009. Récompensé par le prix Alex de l'American Library Association et le Prix Shirley Jackson. « La famille Fang » publié en 2011, son deuxième ouvrage, est un livre qui est apparu dans le top 10 des bestsellers sur plusieurs listes émanant de prestigieux magazines américains. L'auteur est professeur adjoint d'anglais à l'Université du Sud dans le Tennessee. État où il vit actuellement avec sa femme et leurs enfants.



Commenter  J’apprécie          20
Annie et Buster sont les deux enfants des Fang. Des parents qui ne veulent jamais être dérangés par quiconque et qui préfèrent s'éloigner de chez eux pour leurs mises en scène en public afin qu'ils ne soient pas interrompus.
Leur but est qu'ils soient reconnus, qu'on parle d'eux dans les médias comme des artistes uniques, de l'impossible et qu'ils font vivre l'art avec quelque chose jamais vu.
Adultes, Annie est actrice et Buster, journaliste, écrivain.
Annie connaît très bien ses parents et lorsqu'arrive cet évènement, elle croit très vite à un coup monté. Elle leur en veut absolument. Elle souhaite les confondre pour leur dire en face tout le mal qu'elle pense d'eux.
Enfants malheureux, adultes malheureux. Boissons, médicaments, ils trouvent des échappatoires pour tenter de faire front. Et d'ailleurs, cela se remarque également lorsqu'ils font le vide en eux-même pour atteindre un état de « mort », une hibernation, pour que rien ne les atteigne ou quand ils ont de graves problèmes.
Pour ce dernier, cela correspond à ce que leurs parents leur font subir sur le dernier quart du roman.
J'aimerais leur trouver des circonstances atténuantes à Camille et Caleb, comme avoir compris qu'ils ne font pas le bonheur de leurs enfants. Mais je ne peux pas, surtout lorsqu'on lit les dernières pages. Ils préfèrent les laisser, ne plus avoir contact avec eux (et encore je ne vous dévoile pas tout) car enfant A (Annie) et enfant B (Buster) ne leur servent plus à rien puisqu'ils font maintenant leur vie.
J'aimerais à penser que les parents ont aimé ou aiment leurs enfants. Peut-être la mère, mais je n'en suis pas sûre. Quant au père, je dirai non. Et pourquoi appeler des enfants par leurs initiales. Ce n'est pas leur donner une identité propre. Ils les considèrent comme la famille, mais des quantités négligeables, servant leurs desseins, même après l'accident de leur fils. Tout juste s'ils lui apportent leur soutien pour le soigner.
Buster et Annie ne sont pas idiots. Ils ont compris et certainement depuis qu'ils sont adolescents que leurs parents n'auraient pas dû se servir d'eux de cette façon, au nom de leur art. Il y a quelques passages sur l'école mais c'est peu et on se demande réellement s'ils ont été scolarisés et ont eu des amis. de toutes façons, avec des parents, vivant en vase clos, c'est impossible pour eux de recevoir quelqu'un. La honte, peut-être mais aussi le fait que les Fang sont quatre et n'ont pas besoin d'éléments rapportés. Annie et Buster ont l'impression de devenir fous et ne se considèrent pas comme normaux.
On aurait pu penser que le roman aurait été un enchaînement des mises en scène du passé avec la vie des quatre membres de la famille aujourd'hui. C'est le cas mais l'auteur nous amène un élément très important qui nous empêche absolument de lâcher le livre.
Heureusement que le frère et la soeur se protègent même si Annie a le rôle de l'aînée. Ils savent ce qui fait mal. On sent que leurs conversations sont indispensables pour survivre car leurs parents ne s'intéressent pas à ce qu'ils peuvent faire, devenir ou subir.
Le père et la mère s'aiment d'un amour très fort, unique, il n'y a pas de place pour leurs enfants. On dirait que ces derniers sont des pièces rapportées. D'ailleurs, il n'y a qu'à lire les premières relations entretenues entre le père et la fille.
Ils voulaient également démontrer à leur mentor et professeur que les enfants ne tuent pas l'art mais qu'ils en sont les principaux acteurs.
En lisant la 4ème de couverture, j'ai été réellement déstabilisée. Je ne m'attendais pas à un roman aussi prenant. L'auteur a su nous amener à nous interroger sur les relations entre parents et enfants, sur ce que les parents peuvent faire subir à leurs enfants, sans que cela soit de la réelle torture psychologique. Les textes sont bien amenés tout comme les relations qu'Annie et Buster peuvent entretenir avec ceux qui leur sont proches, comme une nouvelle connaissance, un petit ami, une relation professionnelle ou d'anciennes relations de leurs parents. Pour finir, je salue et félicite l'auteur.
Lien : http://angelitamblog.com/201..
Commenter  J’apprécie          26
La famille Fang est une famille à part. Elle élève ses enfants avec l'art, dans l'art et pour l'art. Ils créent des happening : le but est de déstabiliser les gens en créant des situations grotesques ou incongrues. Seulement leurs deux enfants ont aujourd'hui grandi et vivent leur vie chacun de leur côté. Ils ont une relation paradoxale avec leurs parents, mêlant admiration, rejet et rancune.
Une suite d'événements leur impose de retourner vivre à nouveau chez leurs parents, qui, eux n'ont pas changés de mode de vie, créant des performances plus ou moins réussies. Jusqu'au jour où ils disparaissent....
Jusqu'où peut on aller par conviction personnelle? Doit on y entraîner ses enfants, au risque de les détruire et d'en faire des adultes perturbés? Beaucoup de thèmes sont abordés dans ce roman haletant, innovant et surprenant.
Personnellement, j'ai ressenti un profond malaise dans certaines situations. Je me disais "ce n'est pas possible de contraindre autant ses enfants". Mais je reste sur une note positive après la lecture malgré les interrogations qu'elle a soulevé, parce que c'est un sujet inattendu et inconnu qui pousse à des situations burlesques et qui laisse l'écriture dynamique et l'histoire rythmée.
Commenter  J’apprécie          50
Les Fang. Leur vie ? L'art. Leurs oeuvres ? Des happenings dans lesquels ils se mettent en scène tous les quatre et sèment le chaos au milieu de badauds ahuris. Pour Caleb et Camille, les parents, la vie n'a d'intérêt qu'à travers la création artistique. Pour Annie et Buster - surnommés enfants A et B - ces mises en scène loufoques ponctuent leur enfance et fédère leur famille.
Une fois parvenus à l'âge adulte, Annie et Buster tentent de se construire une vie qui leur est propre et s'émanciper de leurs parents. Mais ça serait sans compter ces derniers qui disparaissent mystérieusement. Ultime mise en scène ou réelle disparition, Annie et Buster doutent.

Voilà. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas été transportée par une lecture. Happée. Contrainte et forcée de tourner les pages pour en savoir plus. C'est chose faite avec ce roman absolument incroyable.
La famille Fang est un ovni littéraire, c'est indéniable. A l'image de sa couverture. Un roman à part, qui met en scène des personnages complètement barrés pour qui l'art prévaut. Caleb et Camille, artistes géniaux, s'interrogent sans cesse sur leur pratique artistique et entraînent le lecteur dans leur réflexion. Mais face à eux, leurs deux enfants. Contraints de suivre leurs parents dans leurs délires artistiques mais portant un regard distancié sur ces derniers, ils représentent la raison face à l'extrême du génie de leurs parents. Et c'est par le biais de ces deux personnages plus raisonnables mais non moins torturés que Kevin Wilson amène le lecteur à s'interroger. Où s'arrête l'art ? Quand faut-il cesser de penser à la création pour vivre ? Et quand faut-il cesser la reproduction du schéma familial pour se construire en tant qu'individu ?
Ce sont toutes ces questions que ce roman aborde par le biais d'une intrigue riche, alternant les époques et les happenings familiaux. On réfléchit avec Caleb et Camille, on reste interloqué face aux situations extrêmes dans lesquelles ils se mettent au nom de l'art, on regarde la création artistique de l'intérieur. Et ça fait du bien.
Nullement indigeste, jamais élitiste, à la fois drôle et piquant, La famille Fang est un petit bijou dont je ne saurais que vous conseiller la lecture. Il se chuchote qu'une adaptation ciné avec Nicole Kidman et Jason Bateman est prévue pour 2015...
Lien : http://bouquinbourg.canalblo..
Commenter  J’apprécie          50
Je remercie Masse critique de m'avoir permis de découvrir ce roman. C'est l'histoire déroutante mais passionnante d'une famille d'artistes. Camille et Caleb Fang se servent de leurs enfants Annie et Buster pour créer des happening, art décalé qui les obnubile au point de ne vivre que pour lui. Leur art, souvent dangereux, les met en marge de la société et leurs enfants en font les frais.
Les parents Fang et surtout le père, étouffent les aspirations de leurs enfants en les obligeant à vivre pour leur art exclusivement.
Cependant, d'autres formes d'art vont se développer en cachette du père. L'art, sous toutes ses formes, est donc bien ici une affaire de famille et crée des liens extrémement forts entre tous les personnages , même secondaires.
L'auteur nous montre aussi combien il est parfois difficile de se démarquer de ses parents et de développer ses propres dons.
J'ai été agréablement surprise par ce roman dont le dénouement, certes un peu attendu, est enrichi de rebondissements surprenants.
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Travaillant de concert, ils remirent les peintures dans le placard en même temps que Mme Fang leur expliquait leur provenance.
_ Auparavant, j'étais peintre, confessa-t-elle. C'est comme ça que j'ai décroché une bourse pour des études d'art à la fac. Ensuite, j'ai rencontré votre père, je suis tombée amoureuse et... vous savez ce qu'il pense de l'art visuel.
Leur père, à diverses reprises durant leur enfance, s'était référé à la peinture, à la photographie et au dessin comme à des formes d'art mort, inaptes à refléter avec exactitude la vraie vie, qui par nature ne peut tenir dans un cadre.
« L'art se produit quand les choses bougent, putain, leur répétait-il, pas lorsqu'on les fige dans un foutu bloc de glace. »
Il saisissait alors le premier objet qui lui tombait sous la main, un verre ou un magnétophone, et le fracassait contre le mur.
« Ça, c'était de l'art. »
Il ramassait ensuite les morceaux de l'objet brisé et les présentait à ses enfants pour qu'ils les étudient.
« Ça, ça n'en était pas. »
Commenter  J’apprécie          10
_ Je crois que j'ai une idée, commença Buster, immédiatement gêné par sa réplique.
Il ne savait pas bien s'il était gêné d'avoir dit ça tout fort, ou parce que c'était la première fois qu'il prononçait cette phrase.
_ C'est quoi, ton idée ?
_ On se suicide.
_ Affreuse idée.
_ Pas un vrai suicide. On fait semblant. pour faire sortir papa et maman de leur cachette.
Commenter  J’apprécie          20
La critique, c'est comme disséquer une grenouille, avait expliqué Caleb à la sortie du livre. On examine tous les boyaux, la merde et les organes, alors que l'important, quel que soit ce qui donne vie au corps, n'existe plus depuis longtemps. Une telle démarche n'ajoute rien à l'art.
Commenter  J’apprécie          20
« A & B,
Nous avons de l'art à réaliser en Caroline du Nord.
Nous serons de retour dans quelques jours.
N'allez pas dans la chambre.
Bisous,

Caleb et Camille. »
Commenter  J’apprécie          30
Les Fang sont morts. Laissez un message après le bip sonore et nos fantômes vous rappelleront.
Commenter  J’apprécie          50

autres livres classés : fantasqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Kevin Wilson (II) (1) Voir plus

Lecteurs (96) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1429 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}