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EAN : 9782714457721
456 pages
Belfond (08/01/2015)
3.89/5   54 notes
Résumé :
A New York, dans les années 1950 « Le complet gris », c'est l'uniforme de l'Américain moyen, celui qui arrive tous les jours de sa banlieue pour travailler dans un quelconque gratte-ciel. Il est jeune encore, il a une femme et trois enfants, son travail ne l'intéresse pas beaucoup et la grande aventure de sa vie a été la guerre. Il a de l'ambition pourtant et en Amérique ambition égale argent ; il faut gagner beaucoup d'argent pour être un homme.

Il a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà un titre peu engageant qui laisse craindre une histoire poussiéreuse de petit employé besogneux. de fait, Tom est un gratte-papier qui trime pour sa carrière, mais sa vie n'a rien de pépère, entre ses difficultés professionnelles, familiales, ses problèmes d'héritage et son passé de soldat en Europe qui le rattrape.

A travers le parcours de cet homme attachant en pleine tourmente, l'auteur évoque l'american-dream des années 50 où les femmes au foyer nourrissent de grandes ambitions pour leurs époux afin de pouvoir rivaliser avec leurs voisins - ces voisins qui vous invitent pour fêter l'augmentation de monsieur...
Ce roman foisonne de réflexions intéressantes sur la guerre - qui vous autorise à tuer des étrangers et des amis, mais pas à aimer une autre femme que la vôtre. de réflexions sur l'amour - qui n'a pas la même saveur lorsqu'il s'inscrit dans la durée. de réflexions sur l'argent, le travail, le rapport au temps et sur l'honnêteté vis-à-vis des autres et de soi-même. Tous ces sujets sont abordés de telle manière que les réflexions du personnage semblent étonnamment actuelles, soixante ans après parution de cet ouvrage.

Ce roman riche, plein de rebondissements, est une excellente surprise pour moi. le parcours de Tom interpelle et angoisse, les échos qu'on peut y trouver mettent parfois mal à l'aise. Cette lecture est néanmoins douce et très agréable grâce à la plume sensible et intelligente de l'auteur.

- un grand merci à Babelio et aux éditions Belfond pour cette découverte coup de coeur ♥
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Tom Rath prend son train chaque matin pour venir travailler à Manhattan, entouré de clones en costumes gris.

Les Rath sont l'archétype de la famille américaine de la classe moyenne de l'après guerre. Ils habitent un pavillon de banlieue fatigué, Madame s'occupe des trois enfants et de sa maison, conduit Monsieur à la gare le matin et lui prépare son cocktail le soir.

Ils courent après l'argent et la réussite, dans une société où consommation, confort et ambition professionnelle sont devenus le Graal, comme une revanche sur les années de conflit encore si présentes. Il est de bon ton d'être sérieux et enthousiasme, d'être poli, souriant et ambitieux, d'avoir des projets, une belle maison, une belle voiture.
Le pessimiste et cynique Tom a du mal à entrer dans ce costume là. Cette course effrénée de la réussite et de l'argent dans laquelle il perd son honnêteté intellectuelle et ses illusions le fait se sentir minable.
Il n'est plus le jeune homme d'avant guerre, heureux et conquérant, ni le combattant amoureux d'une jeune italienne, vivant au jour le jour une passion éphémère. Il y a une fêlure en lui, un poids de regrets enfouis et son couple s'en ressent: "il rumine le passé, s'inquiète pour l'avenir, et n'a jamais eu de présent".

Quand un nouvel emploi et un déménagement se présentent, Tom va devoir s'interroger sur ses choix de vie, entre un travail rémunérateur mais chronophage et une vie familiale harmonieuse. Veut il devenir comme son patron à la vie personnelle en ruines? Comment trouver l'équilibre?

Il faut avoir en tête les images des années 50, ce coté lisse et apprêté que la mode donne aux hommes quand les femmes, très féminines, osent les couleurs les plus joyeuses, ce décor propre et net des lignes de l'architecture et des meubles, ce modernisme fonctionnel des objets. Ayant eu la même impression, je trouve pertinent que la quatrième de couverture évoque la série Madmen que j'ai suivie avec intérêt pour sa qualité sociologique.

Sloan Wilson remporte un succès d'édition après-guerre, avec cette étude de moeurs minutieuse, vitrine de l'Amérique triomphante, bourgeoise et courtoise, où on fait une soirée entre voisins pour fêter une augmentation de salaire. C'est un livre en critique sociétale, en réquisitoire de l'accusé "dollar". La lecture en est aisée par une écriture ample et fluide, un peu désuète parfois.
La psychologie des personnages est fouillée et introduit une réflexion sur le bonheur et sur l'impact de la réussite professionnelle sur la vie personnelle.

Des questions intemporelles dans un livre plus connu pour son adaptation à l'écran en 1956 avec Grégory Peck.

Merci à Babelio et à Belfond pour cette lecture.
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J'avais beaucoup aimé La fenêtre panoramique, roman de Richard Yates connu à l'écran sous le titre Les noces rebelles. Alors c'est avec empressement que je me suis inscrite à l'opération spéciale de Masse Critique sur L'homme au complet gris. À la lecture de ce roman estampillé vintage de 1955, j'ai envie de dire que Sloan Wilson est le double positif de Richard Yates dans sa vision du couple et du travail, offrant une trajectoire optimiste à une problématique similaire.

Les protagonistes ne partent pas non plus du même point: Tom et Betsy Rath sont d'un milieu social plus favorisé que Frank et April Wheeler et n'ont pas eu l'enfance chaotique d'April. Tom, diplômé d'Harvard (tout comme l'auteur), a été élevé par sa grand-mère, veuve de sénateur dans une très belle propriété de South Bay, près de New-York, où la vieille dame vit seule désormais. Les parents de Betsy ont organisé une fête grandiose pour l'entrée de leur fille dans le monde, et c'est ce soir-là qu'elle a rencontré Tom. Ils se sont mariés juste avant la guerre, où Tom a servi comme officier parachutiste en Europe puis dans le Pacifique. A son retour, Tom a trouvé un emploi à la Fondation Schanenhauser grâce aux relations de sa grand-mère. Betsy et lui ont eu trois enfants et se sentent maintenant à l'étroit dans leur petite maison de banlieue qu'ils laissent lentement se délabrer. Tom aimerait gagner plus d'argent pour acheter une plus grande maison; Betsy pense qu'ainsi ils seraient plus heureux. Aussi décroche-t-il un poste à la United Broadcasting Corporation, une société de radio, pour assister son président Ralph Hopkins dans la création d'un comité pour la santé mentale. Cet emploi plein de surprises va servir de révélateur à sa carrière et à ses aspirations profondes…

Dans ce roman très bien écrit qui se dévore comme un ‘page turner', Sloan Wilson nous immerge dans la société de son époque, c'est-à-dire la bourgeoisie américaine des années cinquante : une petite maison de banlieue où madame reste à s'occuper du ménage et des enfants pendant que monsieur prend le train avec son journal pour aller travailler au centre-ville, comme d'autres milliers d'hommes en complet de flanelle grise. Les bureaux sont enfumés, les secrétaires accortes, et chaque repas précédé d'un apéritif ou de cocktails… Or sous cet apparent conformisme pointent des questions existentielles, telle la fissure en forme de point d'interrogation qui défigure le mur du salon des Rath, séquelle de la projection d'un lourd vase en cristal au cours d'une violente dispute.

L'auteur peint de très beaux portraits psychologiques, surtout masculins. À commencer par Tom, bien sûr, un homme droit teinté de romantisme façon The English Patient avec ses traumatismes de la guerre et sa romance en Italie. Il y a aussi Hopkins l'infatigable businessman qui se révèle plus humain que prévu, ou bien le juge Bernstein dont l'estomac se serre à chaque fois qu'il doit trancher une affaire difficile. En comparaison, le personnage de Betsy, avec son optimisme de façade, est un peu moins travaillé, donc finalement assez lisse et prévisible. C'est d'ailleurs ce qui fait la différence avec le roman de Yates, où le mal-être d'April Wheeler, beaucoup plus palpable et profond, donne une tout autre issue à l'histoire.

Je voudrais aussi souligner l'habile construction du roman qui dévoile le passé des personnages par petites touches et entretient des intrigues à plusieurs niveaux. J'aime quand un auteur, de manière subtile, au détour d'une phrase, donne une clé de lecture pour comprendre la conception de son roman. C'est le cas page 43 lorsque Tom se rend compte qu'il vit « en fait dans quatre univers rigoureusement séparés » : le monde déchu de son enfance, ses souvenirs de guerre, son travail au bureau, et sa famille avec Besty et les enfants. La recette de l'équilibre, donc du bonheur, selon Sloan Wilson, est d'avoir assez confiance en l'autre pour abolir les barrières et faire communiquer ces différents univers entre eux. Une façon de rester fidèle à soi-même en toutes circonstances en écoutant sa petite voix intérieure. Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour cette belle leçon de vie.
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Belle découverte que cet auteur américain dont je n'avais jamais entendu parler avant cette proposition de «Masse critique».
Tom Rash, trentenaire, marié et père de trois enfants est «l'homme au complet gris», comme tant d'autres qu'il croise dans le Manhattan des années cinquante.
Le roman débute par un moment charnière de sa vie, à commencer par un changement de vie professionnelle.
Il démissionne en effet de son poste d'assistant directeur d'une Fondation où les choses ont l'air de ronronner gentiment pour rejoindre une chaine de radio et télévision, la United Broadcasting Corporation. Il y est engagé pour développer un projet afin de développer la connaissance des maladies mentales auprès du grand public, dernier intérêt en date du richissime et hyperactif patron de cette entreprise florissante.
Presque simultanément, sa grand-mère décède et il va emménager dans sa belle demeure qui contraste avec leur ancienne maison emplie de «mille détails sordides» dont le moindre n'est pas une lézarde dans le mur du living-room en forme de point d'interrogation, résultat d'une projection d'un vase aux bons soins de notre Tom un soir de fatigue et d'agacement.
Le livre débute par la description de cette maison et cette lézarde que l'auteur évoque longuement. Ce point d'interrogation semble illustrer tous les questionnements et les doutes que va connaitre Tom durant ces quelques semaines pendant lesquelles prennent place le roman.
Doutes sur le bien-fondé de sa décision à avoir changé de job lorsqu'il devra réécrire à maintes reprises un discours pour son patron et dont il ne voit pas l'aboutissement (l'absurdité de cet exercice kafkaïen est presque comique), doutes sur un secret datant de la guerre à révéler à sa femme, doutes sur les décisions à prendre quand le secret refait surface, doutes sur le bien-fondé de s'installer dans la maison héritée, d'y entreprendre des travaux de rénovation en vue d'une transaction immobilière...
D'ailleurs, la quatrième de couverture évoque «l'homme au complet gris» comme une large source d'inspiration de la série «Mad Men» et si, effectivement, on passe du monde professionnel de Manhattan à la vie de famille en banlieue que l'on peut imaginer en couleurs saturées comme dans la série, que les «drinks» sont omniprésents et que le dollar est roi (dans un monde où un cadre New yorkais pouvait s'estimer chanceux avec 9000 dollars par an!), les similitudes s'arrêtent là car Tom Rash apparait plus fragile que le Don Draper de «Mad Men», au charisme et à la séduction affirmés. Et même si la guerre a marqué nos deux héros, ce n'est pas la même (deuxième guerre pour Tom et guerre de Corée pour Don) et pas du tout pour les mêmes raisons...
Bref, on est dans le décor de Mad Men mais avec d'autres personnages. Cette chronique au sein de la classe moyenne américaine des années cinquante qui aspire à plus de prospérité tout en donnant du sens à sa vie est plutôt dans la mouvance des écrits de Richard Yates et, en particulier, «La fenêtre panoramique» comme mentionnée également en quatrième de couverture.
Elle s'avère cependant plus douce et beaucoup moins amère que ces derniers.
Reste maintenant à découvrir le film tourné en 1956 avec Gregory Peck!

Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour cette lecture.
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Ça démarre à l'américaine (livres ou films).
On plante le décor, puis on introduit les personnages.
Le début est tellement descriptif que ça mâche le travail de l'imagination, et la crainte de l'ennui menace.
Mais, petit à petit, personnages et paysages deviennent familiers et on commence s'associer à la vie de Tom dans les années cinquante à Manhattan.
Trois enfants, une envie de progression sociale, le poids du traumatisme de la guerre, Tom devient cet « homme au complet gris », avec ses doutes, ses ambitions, son amour pour sa femme.
Excellente idée qu'ont eue les éditions Belfond de republier ce livre écrit en 1955.
Malgré quelques longueurs et quelques répétitions, ce roman nous offre une belle représentation de l'Amérique des années cinquante, en même temps que des portraits d'hommes très réalistes.
Soixante ans après, le style et le ton restent très actuels.
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critiques presse (1)
Chro
28 janvier 2015
L’homme au complet gris offre aussi un passionnant tableau des transformations du capitalisme d’après-guerre, avec ces entreprises impersonnelles et bureaucratiques que décriront des sociologues comme Paul Goodman ou Charles W. Mills.
Lire la critique sur le site : Chro
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
- Je crois que je m'attendais à ce que la paix soit une époque où je pourrais être assis à côté de toi au clair de lune, comme maintenant, et rien de plus, et que j'ai été surpris de découvrir que ce n'était pas tout à fait cela.
- Je t'ai déçu.
- Bien sûr que non. C'est moi-même qui me suis déçu. Je ne pourrais pas te dire ce que je cherchais quand je suis rentré de la guerre, mais en tout cas je ne voyais autour de moi rien d'autre qu'une foule de brillants jeunes hommes, en complets de flanelle grise, parcourant fiévreusement New York, en une espèce de défilé qui ne menait nulle part. Ces hommes ne me paraissaient poursuivre ni des idéaux ni le bonheur, mais se conformer à une routine tout simplement. Longtemps, j'ai pensé que j'étais sur le trottoir et que je regardais le défilé, c'est pourquoi j'ai éprouvé un certain choc à me rendre compte que moi aussi je portais un complet de flanelle grise.
(p. 141-142)
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Lorsque Tom rentra à Westport ce soir-là, il trouva une maison d’une propreté immaculée, et un énorme rôti qui l’attendait au four.
« IL Y A UN GÂTEAU AUX POMMES DANS LA HUCHE À PAIN, hurla Mme Manter. LES ENFANTS ONT DÎNÉ ET ILS SONT COUCHÉS.
— Parfait, dit Tom. Comment vont-ils, tous ?
— VOTRE FEMME N’EST PAS VRAIMENT MALADE, dit Mme Manter. ET MAINTENANT RAMENEZ-MOI… IL EST PRESQUE SIX HEURES. »
Avant de la ramener chez elle, Tom monta en courant voir Betsy, qui était étendue dans un lit aux draps bien tirés et paraissait très languissante. « Comment te sens-tu ? lui demanda-t-il.
— Épuisée, dit-elle. Le simple fait de regarder cette femme m’épuise. Tu sais ce qu’elle a fait ? Elle a lavé du linge à la main dans la baignoire, et elle a lessivé tous les placards de la cuisine. Elle a tondu la pelouse. Elle a fait des petits gâteaux. Et les enfants lui obéissent comme des phoques apprivoisés. Elle leur dit de rester tranquilles et ils n’ouvrent pas la bouche.
— Peut-être nous confiera-t-elle son secret, dit Tom.
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Il faut oublier tout cela [la guerre], et tout ce à quoi cela a mené, songea Tom ; il faut l'oublier maintenant tout comme il a fallu l'apprendre d'abord. On devrait commencer les guerres par un cours d'instruction de base, et les terminer par un cours d'oubli de base. Le truc, c'est d'apprendre à croire que l'on vit dans un monde à part, un monde de fous, où ce qui est vrai aujourd'hui n'était pas vrai alors ; où le "tu ne tueras point" et le fait d'avoir tué un grand nombre d'hommes ne veulent rien, absolument rien dire, car maintenant c'est le moment d'élever des enfants légitimes, de gagner de l'argent, de s'habiller correctement, d'être gentil avec sa femme, d'admirer son patron, d'apprendre à ne pas s'inquiéter, et de penser que soi-même l'on est quoi ? Cela n'a aucune importance, songea-t-il... je ne suis qu'un homme en complet gris. (p. 161-162)
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Hopkins a quelque chose, quelque chose de spécial, sinon il ne gagnerait pas deux cent mille dollars par an. Qu’est-ce que c’est ?
Je n’ai qu’une chose à faire, être moi-même. Le traiter comme n’importe qui d’autre, c’est tout. Je me demande quelle impression cela fait d’avoir tant d’argent. Je me demande quelle impression cela fait de n’avoir jamais à se faire de soucis pour des chemises effilochées, des lézardes dans le mur du living-room, des trous dans le linoléum de la cuisine, et pour la façon dont on paiera une femme qui s’occupe de vos enfants quand votre épouse est malade. Je me demande quelle impression cela fait de savoir qu’on a largement assez d’argent pour envoyer ses enfants au collège. Quelle impression cela fait-il d’avoir réussi dans la vie ?
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Sur le chemin du retour, Tom pensa qu’il vivait en fait dans quatre univers rigoureusement séparés. Il y avait l’univers absurde et plein de fantômes de sa grand-mère et de ses parents morts. Il y avait l’univers à part et que mieux valait oublier où il avait été parachutiste. Il y avait l’univers prosaïque et compartimenté par des cloisons de briques de verre où se trouvaient les United Broadcasting Corporations et autres Fondations Schanenhauser. Et puis il y avait le monde absolument distinct qu’habitaient Betsy, Janey, Barbara et Pete, le seul de ces quatre univers qui représentât quelque-chose. Il devait bien exister un lien entre ces quatre univers, se dit Tom, mais c’était plus facile de les considérer chacun comme strictement étanche.
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