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EAN : 9782226218551
482 pages
Albin Michel (01/10/2010)
3.57/5   22 notes
Résumé :
Les Londoniens épuisés par 5 ans de conflit vivent dans la terreur des V1 d’Hitler. L’inspecteur Stratton trouve cependant l’énergie pour s’atteler à une nouvelle enquête : le décès suspect d’un médecin, puis d’une infirmière de l’hôpital de Fitzrovia Middlesex. Il semblerait qu’un individu passé maître dans l’art d’usurper les identités, évolue et tue à sa guise, et Stratton est prêt à en découdre avec cet homme sans visage… De son côté, Jenny, sa femme, croise la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Une mort absurde de Laura Wilson, auteure que je découvre avec ce roman, est un polar se déroulant en fin de Seconde Guerre mondiale, sur les terres anglaises.


Alors on ne va pas crier au génie, l'intrigue est assez simple étant donné que nous suivons le « grand méchant » dans ses pérégrinations, donc peu de surprises.

On suit en parallèle le policier (Stratton) monté son enquête pour parvenir à démêler ce que nous savons déjà. Une part est également accordée à la vie de famille de Stratton, avec sa femme, sa belle-soeur et son mari.


Bien que nous ne soyons pas dans un suspens intense étant donné la construction de ce polar, ça reste tout même prenant, cela grâce aux personnages et notamment au méchant qui a un caractère assez complexe, il entend avoir un statut social à tout prix en arguant une injustice de la vie qu'il l'a privé de ce qu'il méritait.


Certains passages paraissent un peu tirés par les cheveux, surtout quand le méchant embrasse un métier demandant des compétences assez poussé. Mais ne rentrant pas dans le technique, ça passe aussi assez aisément.


Au final, bien que mon avis puisse paraître critique, ça se lit bien, la plume de l'auteur est simple, le peu d'action est contrebalancé par le cadre dans lequel tout cela se passe et surtout la psychologie des personnages qui viennent donner de l'épaisseur à l'ouvrage.


Attention toutefois, une petite surprise intervient à la fin, lors du bilan des crimes perpétrés au l'on pourrait penser que tous sont attribués à une seule et même personne. Une zone d'ombre bien entretenue, ou le parti prix naturel d'un lecteur, permet de conduire à une fausse piste. Bien que les férus de polars le verront venir un peu avant.
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Si un roman devait faire la démonstration que l'on peut raconter une belle histoire, passionnante et captivante sans pour cela user d'artifices plus spectaculaires les uns que les autres, « une mort absurde » de Laura Wilson serait celui ci.

Voilà un roman qui vous plonge d'abord dans une époque, celle de Londres durant la seconde guerre mondiale, et vous imprègne d'une atmosphère particulière, celle d'une société dont la vie est rythmée par les explosions des missiles allemands, et des tickets de rationnement.

Dans cet univers d'éclats et de décombres, la vie continue, la société se réorganise à chaque instant, réinventant ce que les bombes ont désorganisé ou détruit dans la nuit.

Dans cette ville assiégée par les cieux, derrière le rideau de l'Histoire qui se déchire, les turpitudes humaines elles, ont toujours cours.

Laura Wilson nous peint des portraits d'hommes et de femmes pris dans la tourmente de la guerre, qui désespérément tentent d'asseoir leurs existences dans un quotidien sans cesse bouleversé, où la moindre anicroche dans celle-ci peut prendre des proportions insoupçonnables. Des gens simples, qui cahincaha se raccrochent à la rambarde de leur vie en attendant de savoir où va tomber la prochaine bombe.

Parmi eux, Ted Stratton et sa famille. Sa femme Jenny, leurs enfants mis à l'abri à la campagne, Doris la soeur de Jenny et son mari. Cellule familiale qui se sert les coudes et qui n'ont pour seule richesse et unique protection que leur solidarité.

Quand il n'est pas flic, Ted Stratton prête main forte aux habitants de son quartier pour rechercher dans les décombres des survivants éventuels. C'est ainsi qu'il sauve Mme Ingram, récemment installée dans le quartier et traumatisée par la destruction de sa maison. N'ayant aucune famille dans le secteur, elle sera d'abord hébergée chez Doris, avant de l'être chez Jenny quand sa présence deviendra trop pesante pour sa soeur.

D'autant que Me Ingram a un comportement de plus en plus intriguant. Quand enfin on retrouve son mari et que celui-ci obtient une permission de l'armée pour venir la chercher, elle ne le reconnait pas et devient hystérique, criant à l'imposture. Cet état ne fera qu'empirer, étalant progressivement sa suspicion sur tout son entourage. Mais si sa place est dans un centre spécialisé, Jenny qui a vu y dépérir sa tante, se refuse à cette idée. Décision généreuse qui ne sera pourtant pas sans conséquence.

Dacre quant à lui est médecin. A l'hôpital où il officie il se bâtit une solide réputation depuis qu'il y est arrivé, il y a peu. Pourtant Dacre n'est pas son nom. D'ailleurs, il n'est même pas médecin. Juste un imposteur qui à 17 ans a décidé de se débarrasser de sa véritable identité et de se faire passer pour mort, pour usurper celle des autres et vivre une vie qu'il idéalise.

C'est ainsi qu'il a travaillé dans une morgue pour étudier en autodidacte l'anatomie humaine, avant de s'emparer d'une identité qu'il a fait sienne pour devenir enfin médecin. Et pour protéger son subterfuge notre homme est prêt à faire quelques entorses à son serment d'Hippocrate en mettant fin prématurément à quelques existences potentiellement dangereuses pour lui.

En enquêtant sur la mort d'un médecin et d'une infirmière de l'hôpital, Ted Stratton se mettra sans le savoir sur la piste de ce faussaire incroyablement malin, qui s'amuse à rebondir à chaque situation où il se retrouve en situation délicate.

Laura Wilson arrive à rendre admirablement bien l'atmosphère et l'esprit de ce Londres qui ploie sous les bombes. Une ville qui vit au rythme des alertes, de la pénurie, dans la peur et les abris, mais dont la force de résistance face à l'adversité réside dans sa volonté farouche à continuer à vivre normalement.

C'est dans cette brume guerrière que se tisse une intrigue qui s'entremêle dans la vie quotidienne des personnages, et où le hasard servira de liant à un drame qui s'annonce. Et c'est bien là la force de Laura Wilson que de nous plonger dans cette ville assiégée par l'histoire, tout en nous amarrant à des histoires personnelles qui donnent au livre toute sa dimension romanesque.

Le lecteur est pris par le développement de l'enquête, par les vicissitudes de cet usurpateur assassin, mais en même temps s'attachera à la vie d'une Jenny rongée par l'angoisse d'être à nouveau enceinte et d'avoir peur de l'annoncer à son mari.

« Une mort absurde » est un roman plein, où l'auteur s'est attaché autant à son intrigue qu'à l'épaisseur psychologique de ses personnages.

C'est aussi un portrait remarquable du Londres des années 40. Sans grandiloquence, sans scènes spectaculaires Laura Wilson réussit donc un roman efficace et abouti qui nous entraine à la suite d'une Patricia Highsmith dont elle semble être l'émule.

« une mort absurde est le septième roman de Laura Wilson publié en France.
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On retrouve ici l'inspecteur Ted Stratton que l'on a découvert dans "La guerre de Stratton". Nous sommes là en 1944 et plus de quatre ans de conflit ont laissé Londres exsangue, et Statton passe ses nuits à aider les victimes des bombardements. Pour autant il n'en reste pas moins inspecteur de police. Et l'inspecteur Stratton va être amené à instruire une drôle d'affaire. . Il s'attelle à une nouvelle enquête : le décès suspect d'un médecin puis d'une infirmière. Il semblerait qu'un individu passé maître dans l'art d'usurper les identités tue à sa guise. Quant à Jenny, sa femme, elle rencontre une rescapée des bombardements qui affirme que son mari est un imposteur Mais je ne vous en dis pas plus de peur de spoiler.
Ce que je peux vous dire en revanche c'est que « Une mort absurde » est une plongée dans l'atmosphère oppressante de la capitale britannique pendant le Blitz, une période que Laura Wilson évoque à la perfection. Dans le décor angoissant d'une ville meurtrie, Laura Wilson explore les pulsions meurtrières, présentes en nous lorsque plane la menace permanente de la mort. de plus, le contexte de la seconde guerre mondiale et la description de la vie quotidienne des Londoniens en font de ce titre un excellent polar historique. Mais ce que nous propose là l'auteure c'est avant tout un polar psychologique dans la grande tradition des auteures britanniques. Ce n'est pas pour rien que Laura Wilson est comparée à Patricia Highsmith ou encore Ruth Rendell. Vraiment ce roman policier est une réussite.

Lien : https://collectifpolar.com/
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1944, Londres est exsangue. Dans un décor bien planté, où les hommes tombent comme des mouches sous les bombardements, la mort d'un médecin semble suspecte. L'inspecteur Stratton est chargé de l'enquête… l'originalité de ce roman tient à l'atmosphère très british et à un suspense inédit. En effet, dès le début, on suit le parcours d'un imposteur, parfait assassin. Oh, surprise, un second criminel se cache derrière le rideau et c'est là toute l'originalité. MB
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Jenny était plus venimeuse qu'à l'ordinaire. Stratton se demanda s'il y avait autre chose qui la tracassait, mais se décida - pour préserver la paix dans son ménage, mais aussi au cas ou il serait en cause - de ne pas lui poser question.
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Ils n’étaient pas doués pour être pauvres – même si ce n’était pas la véritable pauvreté, comme quand on vit dans un taudis, mais une sorte de médiocrité désespérante. Leurs meubles étaient trop volumineux pour ces pièces exiguës, mais on ne pouvait pas en acheter d’autres.
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C’est comme si toute ma vie était fondée sur un mensonge. Je croyais qu’il m’aimait, même si je ne pouvais pas lui donner d’enfant, mais elle lui a mis le grappin dessus, qui sait depuis combien de temps… et dire que tout cela n’était qu’une comédie…
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À présent, ses yeux étaient ternes, pleins de ressentiment, comme ceux d’un homme qui a réalisé l’ampleur de la catastrophe et s’apprête à ployer sous le poids de ce fardeau.
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Il n’avait jamais été un Adonis, même jeune ; ses traits étaient taillés à la serpe et ce nez, qui avait été jadis cassé, gâchait à jamais ses chances de paraître distingué.
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