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Citations sur En souvenir d'André (45)

Je n'ai jamais eu peur de trop soulager. Quand la douleur est intolérable, personne ne doit la tolérer.
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Toutes les vies ne sont qu'une suite de hasards.
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La douleur précipite dans un cercle vicieux. La morphine amorce un cercle vertueux. Dès qu'un homme souffre moins, son angoisse diminue. Et parce qu'il a moins peur, il souffre moins.
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Il suffit d'une seconde pour faire une rencontre, ou pour qu'elle n'ait pas lieu. Toutes les vies ne sont qu'une suite de hasards. Postuler ce qui aurait pu ne pas être est tout aussi gratuit qu'inventer ce qui n'arrivera pas.
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Sauver la vie était le blason des médecins ; donner la mort, un privilège de leur caste.
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J'ai senti la colère monter en moi et je suis allé demander ce qu'on lui avait fait, j'avais envie de frapper.
La réanimatrice m'a dit qu'ils le laissaient se reposer, mais qu'ils allaient recommencer.
J'ai dit : laissez-le tranquille. Il a soixante-dix ans. Il est hémiplégique à cause de l'intervention. Il a une pneumonie. Vous pensez vraiment que vous allez le remettre en état ? Vous voulez vraiment le maintenir comme ça indéfiniment avec des tuyaux dans les bras et un autre dans l'oesophage ?
Vous trouvez ça digne, vous, de lui coller ce spaghetti en latex dans le nez sans rien lui dire, sans rien lui demander, de vous y mettre à trois ou quatre pour le tenir et, quand vous voyez qu'il ne veut pas, de le planter là sans essuyer le sang de son visage jusqu'à ce que sa femme ou son enfant débarquent avec leur espoir de le voir mieux et le découvrent ligoté comme un passant qu'on vient d'attaquer dans une ruelle sombre ?
Vous appelez ça soigner ?
Laissez-le tranquille !
Elle m'a regardé, m'a fait un sourire maternel.
"Je vais réfléchir à ce que vous venez de me dire".
Je l'aurais tuée de mes mains.
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Sauver la vie était le blason des médecins; donner la mort, un privilège de leur caste.
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" Je vais d'abord m'occuper de la douleur";
Une fois soulagés, ils pouvaient exprimer leur souhait.
Pour certains, l'entrevue se limitait à ça: ils ne voulaient plus avoir mal et lorsqu'ils n'avaient plus mal, ils se remettaient à sourire, à recevoir des visiteurs, à jouer aux cartes ou aux échecs avec leurs vieux copains et leurs petits-enfants. A lire. Ils retrouvaient une vie de relation. Ils ne demandaient rien de plus. Ils s'étonnaient que personne avant moi ne soit parvenu à les aider. Est-ce que je disposais de médicaments..ou de.." pouvoirs" particuliers?
Ce que j'avais dans ma sacoche, tous les médecins y avaient accès. Mais beaucoup avaient peur. De quoi? Je ne sais pas. D'être trop puissants? De dépasser leur but? Quelle blague. Quelle illusion. Quelle vanité.
La douleur précipite dans un cercle vicieux. La morphine amorce un cercle vertueux. Dès qu'un homme souffre moins, son angoisse diminue. Et, parce qu'il a moins peur, il souffre moins.
Je n'ai jamais eu peur de trop soulager. Quand la douleur est intolérable, personne ne doit la tolérer.
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En retrouvant les paroles des morts, j'apprenais à mieux écouter les vivants.
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Beaucoup avaient des douleurs qui n'avaient jamais été étiquetées, jamais identifiées. Leurs médecins n'y pouvaient rien et leur avaient dit parfois que c'était dans la tête.
On ne leur avait pas appris que dans la tête, il y a le cerveau ; que la douleur, le cerveau la perçoit et, parfois, la produit. Quand les gens disent qu'ils ont mal, ils ont mal. Dire que c'est "dans leur tête", c'est dire : "Vous avez mal parce que vous avez mal."
Autant leur donner un coup de marteau.
J'ai appris à manier les antalgiques mineurs et la morphine. Les opioïdes synthétiques. Les anesthésiques locaux et généraux. Les neuroleptiques, les antidépresseurs, les myorelaxants et les alpha-adrénergiques. Les blocs plexiques et les neurolyses. Les péridurales.
J'ai appris à analyser les douleurs chroniques ; à identifier l'origine des douleurs projetées ; à apprivoiser les douleurs fantômes.
J'ai appris à employer le placebo, la relaxation, l'hypnose, les gestes, la parole.
Les gestes qui atténuent l'angoisse.
La parole qui, sans donner de faux espoirs, aide à s'ancrer dans la réalité.
J'ai appris à apaiser la douleur des autres.
Pas trop : sans les endormir, sans les empêcher de se sentir vivants.
Mais en les aidant à ne plus ressentir ces cris des profondeurs qui éventrent ou arrachent.
À ne plus être dans la douleur totale, qui empêche de ressentir quoi que ce soit d'autre. Qui empêche de penser. De sourire. D'être présent au monde.
J'ai beaucoup travaillé. Bien, je crois.
Mais ça ne me suffisait pas.
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