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EAN : 9791022605397
Editions Métailié (26/01/2017)
3.68/5   22 notes
Résumé :
Nathan Lucius est un jeune homme ordinaire. Il dort avec la lumière allumée. Il collectionne les vieilles photos anonymes. Il vend des encarts publicitaires dans un journal. Il s’entend plutôt bien avec sa chef. Parfois ils vont boire des bières. Il a une amie plus âgée, Madge, une antiquaire un peu fantasque. Il aime que chaque jour ressemble exactement à la veille. Il déteste les souvenirs. Un type banal. Parfois, il ne se souvient plus de rien. Il est un peu conf... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Pendant la première moitié de ce livre hors norme, j'ai cru que j'allais abandonner la partie:  un malaise diffus,  une appréhension injustifiée,  un vague dégoût même.

Et une pointe d'ennui devant les répétitions, l'apparente pauvreté de la syntaxe, l'absence de profondeur, le refus de perspective. Comme si je me trouvais enfermée dans un labyrinthe de carton pâte, un univers en trompe l'oeil. Ad nauseam.

Et puis brusquement ces masques font signe et le livre bascule.
La deuxième moitié ne se lâche plus.

On sort de la lecture totalement essoré.

Ne comptez  donc pas sur moi pour vous dire pourquoi tant de femmes solitaires gravitent autour du jeune Nathan Lucius. Ni pourquoi il ne faudrait pas qu'elles lui en demandent trop.

 Pour que la surprise reste totale, que la traversée du miroir soit sidérante, il faut  suivre Nathan Lucius mais surtout attendre qu'il vous parle ou alors lui poser seulement les questions qu'il attend.

Ne pénètrez pas par effraction derrière ses airs, dans ses rêves, dans ses souvenirs.
Ne décollez pas du mur de sa chambre  les étranges photos qu'il y punaise en arborescence...

L'effroi et l'horreur de ce récit étonnant  n'empêchent ni l'humour (noir) , ni la force incontestable d'une certaine logique.

La preuve: le malaise du début est devenu,  pour ma part, une fascination pétrifiéé. J'avais vraiment la langue sèche et la gorge serrée. 

La gorge serrée...enfin, façon de parler...
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Je m'appelle Nathan Lucius, j'ai 31 ans et je vis seul dans un petit appartement à Capetown. Ma vie est banale et ordinaire, j'ai un boulot pas terrible dans une agence qui vend des espaces publicitaires, mais ma chef est sympa, parfois on va boire des bières ensemble. Je collectionne les vieilles photos de gens que je ne connais pas et je m'en fais des arbres généalogiques pour me construire une famille. Je n'aime pas qu'on entre dans mon appartement mais j'aime faire du jogging, et j'aime quand les jours se suivent et se ressemblent. Ma voisine de palier s'intéresse à moi, mais ma seule vraie amie, c'est Madge. Elle est plus vieille que moi et vend des antiquités auxquelles elle ne connaît rien. Un jour, elle m'a dit qu'elle avait un cancer et m'a demandé de l'aider à mourir. C'était vraiment nul, cette idée.
PS : je vous raconte mon histoire dans "un roman en 67 265 mots".

A lire la première partie du roman, on pense que Nathan est un gars à l'image de sa vie, banal et ordinaire, plutôt sympathique. Même si quelques petits détails par-ci par-là laissent penser qu'il a un léger problème de socialisation. Mais après tout, qui n'a pas ses petites manies ? En lisant la seconde partie, on comprend peu à peu l'ampleur du "léger problème" et son origine.
Ce surprenant roman psychologique commence donc gentiment, avec humour et légèreté et un Nathan attachant malgré ses bizarreries vaguement inquiétantes. Et puis on glisse dans du lourd et du sombre, mais on ne peut s'empêcher de trouver Nathan toujours aussi attachant. Étrange... Serait-ce pour cette raison que cette histoire odieuse et douloureuse – et drôlement bien construite – nous laisse avec un sentiment diffus de malaise et d'inconfort ?
Lien : https://voyagesaufildespages..
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De Coetzee à Schoeman, de Brink à Galgut, sans oublier Deon Meyer, la majeure partie de le littérature sud-africaine est dominée par les questions raciales (si l'on se base sur les traductions disponibles en français), de la période de l'apartheid à la société d'aujourd'hui, dont les couleurs de l'arc-en-ciel sont loin d'être éclatantes vu les inégalités qui subsistent, du point de vue économique, en particulier. Ce préambule pour souligner que le deuxième roman de Mark Winkler s'éloigne lui de ces thématiques. Son premier livre (pas encore traduit) également, semble t-il, puisqu'il est décrit comme étant "Un conte absorbant, intense et décomplexé."Le terme de "conte" convient peu, lui, à Je m'appelle Nathan Lucius, ou alors horrifique, tout du moins dans sa deuxième partie, laquelle ne peut pas être évoquée tant elle redistribue les cartes après une centaine de pages où le lecteur s'était familiarisé avec le quotidien dudit Nathan Lucius, homme à la vie plutôt ordinaire, entre un travail qu'il déteste, quelques virées au pub du coin et une vie asociale si l'on excepte une amitié avec une antiquaire en phase terminale et une relation charnelle avec sa voisine plus âgée que lui. Dès les premières lignes, nous sommes dans la tête du narrateur et nous n'aurons que sa version des faits, exclusivement. Tout n'est pas très net dans le déroulement de ses journées, certaines manies ou attitudes semblant plus proches d'un ours que d'un humain mais bon, rien de répréhensible, jusqu'à ce que son amie malade lui demande d'écourter son agonie. le roman basculera peu après mais d'ores et déjà l'on sent bien que le narrateur n'est pas totalement fiable et quelque chose se cache sous cette apparente normalité. Je m'appelle Nathan Lucius est un livre perturbant et parfois choquant (tout dépend de son degré d'acceptation de termes crus ou d'actes dérangeants) qui éloigne de sa zone de confort. le style n'est pas époustouflant mais il est efficace, à base de phrases courtes et cinglantes. C'est un roman singulier en tous cas qui donne envie de lire le précédent livre et le suivant de ce Mark Winkler jusqu'alors inconnu au bataillon et qui n'a pas l'air d'avoir peu de quoi que ce soit.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Nathan Lucius, trentenaire, semble être un homme comme les autres, avec ses petites habitudes banales : aller boire des bières au pub avec sa chef et ses collègues après une journée de travail, avoir une collection de photographies, aller régulièrement courir, aller rendre visite à Madge, son amie antiquaire… Mais cet homme qui travaille dans le milieu de la pub au Cap a, d'emblée, des comportements étranges, plus proches de la manie que de l'habitude, exacerbés un jour par une demande de Madge, jusqu'au basculement, à la fois inattendu et prévisible…

Roman à la première personne qui nous conduit à travers l'esprit tortueux de Nathan, ce dès les premières lignes, Je m'appelle Nathan Lucius est une excellente surprise estivale : à travers une construction narrative remarquable, au plus proche de la confusion du protagoniste, nous découvrons progressivement, avec un certain effroi, la réalité de celui-ci, réalité troublante que nous n'imaginions pas le moins du monde au début de son récit. Nathan, tout comme celui qui lui donne vie à travers sa plume, non dénuée de mordant d'ailleurs, nous mène à la baguette avec une facilité déconcertante, emprisonnés que nous sommes de ses pensées, de ses comportements – tout le charme de la première personne est ici parfaitement mis en lumière – jusqu'aux diverses révélations, d'abord au compte-gouttes, qui préparent finalement le terrain du dénouement. En somme, une narration parfaitement menée par Mark Winkler qui met en scène toute la complexité et les failles de l'esprit humain, avec beaucoup de justesse.
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Nathan est un jeune homme moderne, il vend, sans enthousiasme, des espaces publicitaires pour un grand quotidien, parfois après le travail il boit un coup avec ses collègues. Il loue un petit studio dans un quartier résidentiel du Cap, sa voisine une femme mure célibataire lui fait de l'oeil. Il dort la lumière allumée et n'aime rien tant qu'une journée ressemble à une autre. Il a pour seule amie Madge une antiquaire avec qui il chine les weekends.

Seulement voilà, Madge est malade, un cancer l'emporte inexorablement, alors Madge demande à Nathan de l'aider à en finir. Mais Nathan était la dernière personne à qui demander une chose pareille, mais ça Madge ne pouvait pas le savoir.

Un jeune homme velléitaire, un peu branleur, gentiment sociopathe, « Je m'appelle Nathan Lucius » démarre comme une petite comédie sociale, Nathan rencontrera-t-il l'amour, rencontrera-t-il l'amitié ?

Quel élément perturbateur fera que Nathan donnera un sens à sa vie ? Et puis PAF, ce sera tout autre chose, à ce moment le chroniqueur sait qu'il ne doit plus rien écrire sans risquer de gâcher le plaisir des futurs lecteurs. Surprenant, dérangeant, inconfortable, Mark Winckler vient d'écrire un grand roman sur l'enfance brisée.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Souvent dans le journal du matin les nouvelles ne dépassent pas la page 12. Après ça c'est l'économie et le sport. Il arrive même que la page 12 soit déjà dans le supplément économie. Il y a sept milliards de personnes sur la planète. Ce qui m'inquiète, c'est que les journalistes ne trouvent pas assez d'histoires pour remplir plus de douze pages. C'est dire si on doit être une espèce ennuyeuse.
Il y a plus de pubs que d'articles de toute façon. On dirait que les journalistes ne sont là que pour boucher les trous entre les trucs commerciaux. Ca suffit peut-être à les décourager d'écrire au-delà de la page 12 de savoir qu'ils écrivent seulement autour de pubs pour des voitures ou de la margarine. Ce doit être démotivant.
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C'est difficile de regarder quelqu'un dans les yeux et de voir ses antécédents. Les choses qui l'inquiètent. Comme les indigestions et les pellicules, les tabourets qui ne sont pas tout à fait d'aplomb. Le diabète, l'argent et les araignées venimeuses. D'infimes lumières vacillantes en guise de rêves là où il y avait jadis des balises flamboyantes. Les morts passées et les morts à venir.
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- Écoute. Je ne veux pas voir mon nom sur une porte. Je ne veux pas le voir au générique d'un film. Il y a plus de personnes en vie aujourd'hui qu'il n'en est mort jusqu'ici. Tu le savais ? Sept milliards. De combien de personnes mortes tu te souviens ? Dix ? Vingt ? Combien de vivantes tu peux nommer ?
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Quelle que soit la saison, le temps ou le jour de la semaine, chaque jour est identique. Je n’ai pas à courir pour l’atteindre. Ou pour le fuir. Ça me plaît. Ça veut dire que je n’ai jamais besoin de me rappeler quoi que ce soit. Ou d’oublier quoi que ce soit. Plus jamais.
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Je regarde M. Naicker. Je décide de le récompenser. Je plonge mon regard dans ses grands yeux noirs humides. Je prends mon air souriant. Par-dessus mon air souriant je plaque mon air rieur. J’ai appris que les deux fonctionnaient mieux ensemble. Les yeux de M. Naicker s’écarquillent. Puis je ris. C’est un rire que je n’ai pas utilisé depuis que je riais avec Sonia et ses amis au bar d’Eric. Je ne sais plus quand. Il y avait en général beaucoup de bruit chez Eric quand j’y étais avec Sonia. Mon rire devait être puissant. Sinon à quoi bon ? Du coin de l’œil, je vois vaguement Johnson commencer à s’agiter. Je n’ai plus de souffle et mon rire s’épuise. – Bon sang de bois, Nathan, dit M. Naicker. – À sa voix, on dirait que sa gorge s’est asséchée. – Arrête. Ça fiche carrément les jetons.
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