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EAN : 9782843351112
167 pages
Verticales (22/08/2003)
3.95/5   29 notes
Résumé :
Dans une série de lettres s’échelonnant entre mai 1789 et août 1793, Marguerite Paradis, tenancière d’un bordel d’enfants pour libertins, expose à son amie Louise, qui désire ouvrir le même type de commerce à Bordeaux, les divers tracas auxquels il lui faudra se confronter pour faire tourner sa maison : aménagement des locaux, domesticité, clientèle et marchandise, autant de questions qu’elle continue de résoudre dans sa maison de la rue des Fossés-Saint-Germain. Ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Entre 1790 et 1793, Marguerite échange des lettres avec son amie Louise.
Le sujet de ces échanges est des plus particuliers, car Marguerite est une mère maquerelle d'un genre spécial ; elle fournit à de riches amateurs des enfants, du nourrisson à l'adolescent.

Comme le titre l'indique, le roman épistolaire de Gabrielle Wittkop parle de la traite des enfants à l'époque de la révolution française, sujet plus que délicat, abordé frontalement par l'auteure qui ne cache rien et par conséquent ne nous épargne rien.

Comme vous l'aurez compris, ce livre ne s'adresse pas à tout le monde, il peut choquer et révulser le lecteur ou la lectrice.
Extrait :
Paris, janvier 1790

Je voulais vous écrire hier mais Monsieur et Madame Montiel m'ayant demandé des bébés pour jouer au chirurgien, j'ai dû aller en quérir autour de Saint Jean où ils ne manquent guère. J'en ai récolté trois, deux filles et un garçon, frais pondus, roses, prêts à être mis sur table. Satan seul sait ce qu'il leur arrivera En général on commence par les yeux.

Tout le livre n'est pas aussi atroce (heureusement) mais cet extrait vous donne une idée précise de ce qui vous risquez de lire...

Lecture courte (ouf !) "La marchande d'enfants", ouvre une porte infernale sur la dépravation dont est capable l'humain, et si la clientèle de Marguerite est fortunée, la plèbe n'est guère de meilleure composition qui va profiter du spectacle des exécutions pour forniquer au pied de l'échafaud ou contempler les cadavres à la morgue !

Peut-on conseiller la lecture de ce livre ô combien dérangeant ?
Et bien oui, car c'est un très bon roman épistolaire très bien écrit, mais vous êtes averti(e) ce livre est une fleur empoisonnée, une rose noire pleine d'épines qui vous griffent...
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Splendeurs et misères d'une maquerelle.

Attention, âmes sensibles s'abstenir...car ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains.
Moi-même, avertie des thèmes de prédilections de Gabrielle Wittkop, je ne m'attendais pas à un récit aussi "hard".

La forme est néanmoins intéressante, puisque l'histoire se présente sous une forme épistolaire. Dame Marguerite - tenancière d'une "maison" faite pour le plaisir de ses clients s'adresse à Dame Louise, qui compte s'installer à son compte dans le même emploi à Bordeaux.
Au travers ses écrits à son amie, Marguerite dévoile alors son organisation, lui donne des conseils importants, lui compte maintes anecdotes sur les habitudes particulièrement perverses de ses clients.

La langue de la fin du 18ème siècle donne à l'ensemble une réalité crédible. L'auteure s'est certainement amusée à établir un énorme contraste entre le ton léger employé par la narratrice et les horreurs qu'elle raconte : Les enfants esclaves de cette maison sont, en effet ,de simples objets, de la marchandise périssable, du matériel, facilement remplaçable uniquement au service des plaisirs lubriques des clients. Il n'est pas rare que l'issue de ces jeux pervers entre adultes et enfants se terminent de façon fatale. Mais, ça, ce n'est pas bien grave, car des enfants, on en trouve facilement. L'objectif étant qu'ils ne meurent pas trop vite ..., qu'ils souffrent le plus longtemps possible pour le plus grand bonheur des clients.

La cruauté des propos, les souffrances qu'on imagine au travers de ces propos sont tellement crus que je n'ai pas apprécié la lecture de ce livre.
Je me suis donc trompée sur mon choix, car malgré tout, cela ne doit pas remettre en cause la qualité de l'écriture de l'auteure.
A bon entendeur,....vous serez prévenus!
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Gabrielle Wittkop livre dans ce roman épistolaire un bel exercice de style, hommage à Sade, sans nul doute, mais aussi au XVIIIe siècle finissant dans son ensemble. On y retrouve les obsessions de l'auteure (sexualité extrême et dévoyée, cruauté, personnages "inhumains" et cependant parfaitement représentatifs de leur temps, affranchissement de la morale commune, sans oublier la figure de l'hermaphrodite, déjà croisée dans ses autres écrits). Ce n'est pas mon Wittkop préféré, mais c'est une lecture qui confirme mon admiration pour l'érudition et le style ciselé et tranchant de cette grande dame des lettres.
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