Alvise Lanzi est un mari peu chanceux. Ses femmes décèdent tour à tour dans d'atroces souffrances et apparemment empoisonnées …
Qu'à cela ne tienne, il se remarie encore et encore !
Ce roman nous fait plonger dans la Venise sordide du 18ème siècle, en ressentir les relents, en visualiser les étoffes rarement chatoyantes, et y danser la sarabande. Certains paragraphes inspirés directement de tableaux d'illustres peintres vénitiens donnent le décor d'un drame se déroulant sous nos yeux.
Mais attention, au milieu d'un carnaval constant où chacun avance masqué, l'on assiste à de véritables scènes d'effroi et si, comme l'avait annoncé l'auteure dans le prologue, les marionnettes nous mènent à la solution… il semblerait bien que quelqu'un tire nos propres ficelles !
Je ne m'explique pas vraiment ce qui m'a plu dans ce court roman de 122 pages mais sa lecture totalement subjuguante m'a empêchée de le refermer avant de l'avoir fini.
Le style y est excentrique, l'écriture érudite force l'ouverture du dictionnaire et le ton particulièrement morbide lance un regard volontairement froid sur la mort, mais le tout forme un récit ensorcelant.
Attention tout de même, les âmes sensibles devraient peut-être rester à distance de ce texte, certaines descriptions (notamment une autopsie et un accouchement) sont abominablement plus vraies que nature ..
Première découverte littéraire pour moi de cette auteure dont une apparition chez
Bernard Pivot il y a bien des années m'avait fortement marquée au point de ne pas oser la lire !