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Soldat des brumes tome 1 sur 3

William Olivier Desmond (Traducteur)
EAN : 9782207304600
379 pages
Denoël (22/04/1988)
3.44/5   18 notes
Résumé :
En 479 avant J.-C., dans une Grèce inédite où Athènes s'appelle Pensée, erre un bien curieux amnésique. Blessé à la tête au cours d'une des batailles qui marquent la fin des guerres médiques, Latro a non seulement perdu le souvenir de son passé, mais aussi toute capacité de mémorisation. Chaque jour, il se réveille hors de tout contexte et n'a d'autre recours que de tenir un journal pour affronter l'éternel présent qu'est devenue son existence.
Mais en contr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans la "Trilogie du Minotaure" les humains faisaient irruption dans une Crète fantastique, dans "Soldat des Brumes" les divinités et créatures de la mythologie font irruption dans la Grèce du Ve siècle avant J.-C.
D'ailleurs Gene Wolfe nous livre une vision fort bien documentée de la Grèce antique aux lendemains des Guerres Médiques : certains se reconstruisent, certains règlent leurs comptes, certains rentrent au pays, certains continuent la lutte en portant la guerre en terrain perse, certains veulent tirer les marrons du feu…
On rencontre ainsi directement au indirectement quelques grandes figures de l'époque, Mardonios, Thémistocle, le poète thébain Pindare, le régent spartiate Pausanias… ainsi qu'une astucieuse mise en application du théorème de Thalès !
Entre la douce poésie de Burnett Swann et la douce cruauté de Tanith Lee, la prose de Gene Wolfe nous offre de beaux moments : une séance de nécromancie dans un cimentière athénien, Koré/Perséphone a la fois attirante et repoussante, le fantôme d'Héraklès en coach de lutte, la baiser de la plus jeune des néréides…

Mais que c'est brumeux, que c'est embrumé ! C'est galère de suivre latro dans sa quête d'identité. A chaque réveil Latro a oublié ce qu'il a fait la veille, et à midi ce qu'il a fait depuis la nuit. le concept de "Memento" historico-mythologique, l'emporte ainsi sur les personnages, sur l'univers… bref c'est assez obscur. Et c'est bien dommage car à chaque chapitre quand il repart de zéro, et bien le lecteur aussi ou presque.

Gene Wolfe se présente certes comme un simple traducteur / passeur, pourtant il ne ménage pas ses efforts pour nous perdre tout autant que son personnage principal. Latro doit tout écrire ce qui lui arrive, or il le fait assez épisodiquement… Latro doit lire chaque jour son journal, or il le fait assez rarement… Et quand on commence à s'y retrouver, paf une bonne ellipse plus ou moins dodue et il faut boucher les trous de nous-mêmes pour ne pas se perdre définitivement. C'est juste épuisant pour les neurones et pas palpitant pour un sou...
Et pourquoi faire simple alors qu'on peut faire très compliqué ? Gene Wolfe renomme les peuples, les lieux et les dieux à sa sauce : bien le bonjour pour s'y retrouver !

Pour faire gagner du temps aux futurs lecteurs, voici le lexique :

Pensée = Athènes, Attache = le Pirée, Avènement = Eleusis, Corde = Sparte, Colline = Thèbes, Colline-sous-la-Tour = Corinthe, Cent-Yeux = Argos, Plaine-de-Fenouil = Marathon, Argile = Platée, Dauphins = Delphes...

Terre-des-Vaches = Béotie, Pays-Silencieux = Laconie, Île des Boeufs = Eubée, Contrées des Ours = Arcadie, Détroit de la Paix = Salamine, Portes-Brûlantes = Thermopyles, Île de Face-Cramoisie = Péloponnèse, Signe-de-Thrace = Samothrace, Pays des Hauts Bonnets = Phrygie ?, Terre-du-Fleuve = Égypte…

Pour les divinités, on est plus dans le classique malgré quelques surprises :
Tonnant = Zeus, Dieu Prompt = Poséidon ?, Destructeur / Dieu Brillant = Apollon, Grande Mère = Démeter, Dame de Pensée = Athéna, Chevreau = Dionysos, Demoiselle = Koré / Perséphone, Dieu venu de Nysa = Sylès… Et c'est super sympa pour s'y retrouver fusionner Artémis et Hécate d'un côté, Aphrodite et Europa d'un autre côté !

Que foutaient ces mercenaires romains dans l'armée du shahdishah Xerxès ?
Qu'a fait Latro/Lucius pour avoir été maudit d'une amnésie rétrograde ?
On se doute bien que ceux que les dieux veulent détruire ils les frappent d'abord de folie, mais le pourquoi du comment... Qui sont l'homme noir, Pindaros, Hileiara, Euryclytés, Drakaina...
Que veulent toutes ces divinités de la Grèce antique qui parlent par énigme ?
Où l'auteur veut en venir avec ses histoires d'oracles, de Dieu Noir, de femme-serpent, de monstre marin, de Neuriens lycanthropes, de fantômes, de griffus, de néréides, de sacrifices humains... On n'en sait fichtrement rien au bout de 400 pages !
Je dois avouer que finalement, je n'ai pas compris où on allait et cela m'a rapidement gonflé de devoir relire chaque chapitre 2 ou 3 fois et de faire de constant retours en arrière pour essayer d'y voir clair.
Ainsi cette histoire de nécromancien-espion « transexuel » m'a passablement gonflé : le personnage change d'apparence, de mentalité, de loyauté, de sexe et de nom au cours du récit sans guère d'explication.

Effectivement un concept fascinant, exécuté avec grand talent par un très bon jongleur de mots. Je salue la gageure littéraire et l'entreprise éditoriale qui l'a soutenue en VO et en VF, mais je n'ai pas vraiment accroché et même je déconseillerais cette oeuvre trop exigeante pour être à la portée du plus grand nombre. Bref, si vous n'êtes pas un hardcore reader peut-être devriez-vous vous abstenir.
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Si je n'ai de cesse de dire combien j'ai adoré "L'Ombre du bourreau" du même auteur, autant j'ai fait une sacrée bourde en achetant ce récit là. Véritable exercice de style, ces livres (en grand format, 2 volumes) me laissent réellement sceptique sur leur but. Exercice d'écriture ou simple manipulation commerciale ?

Dans tous les cas, il faut s'accrocher pour lire ça. Comme présenté, il est écrit comme un journal, sans véritable cohésion, ni suivi, ni date, souvent sans noms, sans présentation, sans description, et au lecteur de faire le tri et essayer de retenir, comprendre, reconnaître.

Si le début fascine, prenant par surprise et qu'on s'amuse du genre, au final on est vite perdus et lassé. C'est long, bien trop long. Si au moins il avait le bon goût de rester sur un seul volume ça pourrait passer, mais le second s'ouvre sur un changement total, la disparition de tous les éléments connus que l'on avait jusque là, au point qu'on n'arrive à douter être vraiment à la suite et ça fini par se lire par obligation, pour savoir, pour avoir la fin. Et que après de longues pages d'ennuis qui tirent en longueur, on fini par le refermer en se promettant de ne jamais le recommander.

Repartez donc lire l'histoire du bourreau sans aucune appréhension mais celui là, le soldat, vous le laissez sur l'étagère de la librairie !
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Héros amnésique, Grèce et Égypte antiques peuplées de divinités : la vie est-elle le récit que l'on peut en faire ?

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/10/28/note-de-lecture-soldat-des-brumes-lintegrale-gene-wolfe/
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critiques presse (3)
Telerama
27 juin 2012
Presque expérimental, écrit avec une plume d'une qualité rare dans le genre, Soldat des brumes est un voyage unique dans le passé et la mémoire de notre temps.
Lire la critique sur le site : Telerama
Elbakin.net
16 avril 2012
Au final, Soldat des brumes s’avère une oeuvre mature et aboutie, tournant autour d’un personnage et d’un concept fascinant, soutenue par le talent de plume subtil et appliqué d’un écrivain au sommet de son art.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
SciFiUniverse
26 janvier 2012
La lecture de Soldat des brumes est […] exigeante et nécessite une attention de tous les instants.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je note ce qui vient de se passer. A l’aube, le guérisseur est venu dans cette tente et m’a demandé si je me souvenais de lui. Quand je lui ai répondu que non, il m’a expliqué. Il m’a donné ce rouleau, ainsi qu’un stylet de métal pour pierre à fronde, qui laisse des marques comme sur de la cire.
Je m’appelle Latro. Je ne dois pas l’oublier. Le guérisseur m’a dit que j’oubliais très rapidement, à cause d’une blessure reçue au cours d’une bataille. Il l’a appelée d’un nom qui était comme un nom d’homme, mais je ne me le rappelle plus. Il m’a dit que je devais m’exercer à écrire le plus de choses possible, afin de pouvoir les relire quand j’aurais oublié. C’est pourquoi il m’a donné le rouleau et le lourd stylet en métal pour pierre à fronde.
J’ai d’abord écrit quelque chose pour lui dans la poussière, du bout du doigt. Il a eu l’air content que je sache écrire, car la plupart du temps les soldats en sont incapables, m’a-t-il dit. Il a aussi ajouté que mes lettres étaient bien formées, même si certaines avaient des formes qu’il ne connaissait pas. J’ai pris la lampe, et à son tour il m’a montré son écriture ; elle m’a paru très étrange. Il est de Terre-du-Fleuve.
Il m’a demandé mon nom, mais j’ai été incapable de le lui dire ; puis il a voulu savoir si je me souvenais de lui avoir parlé la veille, et j’ai répondu que non. Il m’avait pourtant parlé à plusieurs reprises, a-t-il assuré, mais chaque fois j’avais oublié sa visite précédente.
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Des soldats vont et viennent d’un pas vif, parfois au petit trot, sans jamais sourire. La plupart sont des hommes de petite stature mais taillés en force, avec des barbes noires. Ils portent des pantalons et des tuniques brodées de turquoise et d’os par-dessus des corselets à écailles. L’un d’eux est arrivé, tenant une lance avec une pomme d’or. C’est le premier qui a croisé mon regard, et c’est pourquoi je l’ai fait arrêter pour lui demander quelle était cette armée. « Celle du Grand Roi », m’a-t-il répondu. Puis il m’a fait rasseoir et a filé.
Ma tête me fait toujours mal. Souvent ma main monte jusqu’aux bandages qui l’entourent, bien que le guérisseur m’ait dit de ne pas y toucher. Je garde le stylet à la main, et je n’y toucherai pas. J’ai parfois l’impression d’avoir une sorte de brouillard devant les yeux, une brume que le soleil ne peut dissiper.
Je me remets à écrire. Je viens d’examiner l’épée et l’amure posées à côté de ma couchette. Il y a un casque, troué à l’endroit où j’ai reçu ma blessure. Il y a aussi Falcata, ainsi que des plaques pour la poitrine et le dos. J’ai soulevé Falcata et, moi qui ne la connaissais pas, j’ai vu qu’elle connaissait ma main. Certains des autres blessés ont eu l’air effrayés, et je l’ai replacée dans son fourreau. Ils ne comprennent pas mes paroles, ni moi les leurs.
Le guérisseur est venu après que j’ai eu fini d’écrire ces mots, et je lui ai demandé où j’ai été blessé. Il m’a dit que c’était près du temple de la Terre Mère, là où l’armée du Grand Roi a combattu l’armée de Pensée et des Cordiers.
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