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DMZ tome 6 sur 13
EAN : 9782809410969
150 pages
Panini France (13/01/2010)
4.24/5   21 notes
Résumé :
New York... un no man's land au milieu de la Seconde Guerre civile américaine. Le jeune photographe Matty Roth est sur le terrain. Il est le seul à représenter les résidents qui luttent pour survivre dans la zone de guerre la plus dangereuse du monde. Entre en scène Parco Delgado, "la voix du peuple". Ce politicien charismatique vient de la rue et affronte l'establishment lors de la première élection en temps de guerre dans la DMZ. Parco s'assure les services de Mat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce tome fait suit suite à DMZ, Tome 05 : La guerre caché (épisodes 23 à 38) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il comprend les épisodes 29 à 34, initialement parus en 2008, écrits par Brian Wood qui a également réalisé les couvertures, dessinés et encrés par Riccardo Burchielli, et mis en couleurs par Jeromy Cox.

Un hélicoptère de l'armée est en train de survoler un quartier de Manhattan où des manifestants défilent avec des banderoles portant la mention : Delgado Nation. Un coup de feu est tiré dans la foule, plusieurs hommes armés apparaissent portant es teeshirts violets et des bérets assortis. En première ligne se trouve Matty Roth, avec un fusil mitrailleur, et derrière lui deux hommes en soutiennent un autre avec un bob qui lui couvre le visage. Plusieurs semaines auparavant, Zee Hernandez se réveille dans l'appartement de Matty Roth après une nuit passée ensemble. Elle lui dit qu'il pourrait rendre son appartement et venir habiter avec elle. Les informations annoncent que les négociations pour un traité de cessez-le-feu vont bientôt commencer. Roth n'est pas dupe des images qui accompagnent l'annonce : elles montrent un quartier tranquille, mais en fait il a été pacifié peu de temps auparavant et les coups de feu se font entendre quelques pâtés d'immeubles plus loin. le commentateur continue en indiquant qu'autour de la table se trouvent des représentants des États-Unis, ainsi que des Armées des États Libres, des Nations Unies, de l'entreprise Trustwell Inc, et des factions armées opérant dans Manhattan. Matty Roth arrive devant l'immeuble où se tiennent les négociations et accepte et signer un nouveau contrat avec Liberty News pour avoir un accès presse aux négociations.

Avant d'entrer dans le bâtiment, Matty Roth papote un peu avec un Casque Bleu : il lui demande où ils ont parqué les manifestants. le soldat lui dit d'aller se faire voir. En attendant l'allocution officielle, Roth se demande si ces négociations vont vraiment changer quelque chose, s'il en sortira un processus de paix viable : ça ne lui parait pas complètement impossible. Un général des États-Unis prend la parole et annonce un cessez-le-feu d'une durée de quatre semaines, qui s'achèvera par des élections pour avoir une assemblée gouvernante de la zone démilitarisée. Un premier participant intervient pour indiquer que sa faction armée ne soutiendra que la vraie Amérique. Un autre participant prend la parole et attire tout de suite l'attention de tous les présents. Il s'agit de Parco Delgado, représentant de la population au Nord de Central Park : il remet en cause l'élection à venir car les candidats ne sont pas représentatifs de la population de Manhattan. le général le remercie de son intervention et met fin à la discussion. Matty Roth se dit qu'il lui faut absolument parler à ce Parco Delgado. À la sortie, il le retrouve, entouré de ses gardes du corps. Delgado le traite immédiatement d'instrument et d'idiot. Puis il l'invite à le suivre, indiquant qu'il ne faisait que le chambrer, ce qui amuse beaucoup un de ses gardes du corps. Les informations relaient la mise en place du cessez-le-feu, ainsi que la création d'une liste de candidats, et les alliances qui se forment, pendant que Matty Roth discute avec Delgado dans l'appartement de ce dernier.

D'un côté, c'est facile pour le scénariste : il n'a qu'à reprendre les informations relatives à l'occupation de territoires par les États-Unis, par exemple en Irak, et à relever les principaux événements qui y sont survenus. Il a ainsi une liste d'histoires toutes prêtes pour sa série. le lecteur peut lui aussi relever ces éléments dans cette histoire : un processus de cessez-le-feu, la présence incongrue d'une entreprise privée américaine à la table des négociations, le mécontentement de la population du territoire occupée, la participation d'individus au passé douteux comme candidats aux élections, la formulation très orientée des informations par la presse et les journalistes qui appartiennent plutôt à la nation occupante qu'à la nation occupée, l'arrivée d'experts en politique pour manipuler l'opinion publique, l'allégeance incertaine de la population, l'utilisation de la force armée de manière officieuse que ce soit par l'occupant, ou par des factions antagonistes indigènes, sans oublier une tentative d'assassinat sur un candidat gênant pour faire bonne mesure. le pire est que Wood n'a pas besoin d'exagérer et que le lecteur a la conviction qu'il est encore en-dessous de la réalité qui dépasse de loin la fiction. Comme dans les tomes précédents, le fait que tout ça se déroule sur le territoire des États-Unis pendant une guerre opposant deux camps américains, change complètement le ressenti. le lecteur américain et européen se sent tout de suite beaucoup plus impliqué par le fait que ce soit des intérêts qui s'opposent au sein d'un même pays occidental. Cet éclairage rend le lecteur beaucoup plus concerné.

Riccardo Burchielli assure la mise en images de tout ce tome. le lecteur remarque que la collaboration entre lui et le scénariste est beaucoup plus organique, beaucoup plus fluide. Brian Wood se repose plus sur lui dans des pages avec très peu de texte, pour que la zone démilitarisée prenne la dimension d'un personnage à part entière. le lecteur observe la silhouette de gratte-ciels en arrière-plan, la façade reconnaissable de l'immeuble Cooper Union dans East Village, la structure métallique du pont de Brooklyn, les rives de la rivière Hudson, l'arc de triomphe et la colonnade du pont de Manhattan, le quartier de Washington Heights, Madison Square Park, une grande artère de Chinatown. Il ne s'agit pas simplement de se servir de photographies pour référence : l'artiste sait montrer des endroits habités, fréquentés, souvent marqués par les impacts, voire partiellement détruits ou en reconstruction. de même, il suffit de regarder les personnages pour savoir à quelle partie de la population ils appartiennent, et même dans quel quartier ils vivent. le dessinateur a travaillé pour concevoir un registre de vêtements pour les habitants de la DMZ, avec des différences notables en fonction de leur appartenance ethnique. Les uniformes militaires sont réalistes et montrent bien la distinction entre les différents grades. le tailleur chic de Madeleine Mastro indique au premier coup d'oeil qu'elle vient de l'extérieur. le choix de vêtement de Parco Delgado est très étudié, reflétant à la fois son origine populaire et ethnique, une vraie déclaration en soi, sans parler de sa manière de tenir un micro.

Riccardo Burchielli sait tout aussi bien insuffler une personnalité à chaque personnage, que de la vie. Dans ce tome, Matty Roth a gagné en assurance et en agressivité : il suffit de le voir répondre à un journaliste ou prendre part à l'action pour le comprendre. En regardant Zee Hernandez, le lecteur perçoit qu'elle est toujours aussi autonome, mais aussi qu'elle attend une forme d'engagement de la part de Matty Roth, et il le voit sans avoir besoin de lire les dialogues, grâce à son langage corporel, à la direction d'acteurs de l'artiste. Madeleine Mastro est impressionnante dès sa première apparition : tirée à quatre épingles, très maîtresse de son image, très professionnelle, quasiment impossible à déstabiliser. Bien sûr, Parco Delgado est un spectacle irrésistible. le dessinateur a dû concevoir un personnage charismatique, populaire, ambigu, sans être démagogue. C'est une extraordinaire réussite visuelle : son apparence combine un mixte entre un rappeur et des touches hispaniques, avec un cynisme né de l'expérience, sans verser dans une opposition de principe sans rien à proposer. le lecteur voit un adulte d'expérience, rompu à l'exercice politique, à la rhétorique, à l'exhortation des foules : un charisme convainquant, avec une part d'ambiguïté qui fait planer un doute sur son objectif réel, sur son passé. Parco Delgado n'est pas simplement plausible comme chef politique : il est évident et naturel, une réussite visuelle extraordinaire.

Il n'est pas possible de réduire cette histoire uniquement à une transposition du processus d'instauration d'un cessez-le-feu copié à partir des articles de journaux dans une région réelle. Comme à son habitude, Brian Wood insuffle lui aussi une personnalité crédible et complexe à ses personnages. Matty Roth continue d'être un journaliste avec des convictions, sans risque d'être blasé. Il a pu constater dans les épisodes précédents comment les États-Unis et les armées des États Libres manipulent l'information pour leur avantage, et accomplissent des missions aux objectifs souvent inavouables. Il n'a donc pas grand espoir que la promesse d'élection aboutisse à un gouvernement provisoire bénéfique aux habitants de Manhattan. Dans le même temps, le discours bien rôdé de Parco Delgado comprend une saveur populiste, mais semble honnête dans sa démarche. Roth décide donc de prendre parti, de s'impliquer pour un candidat, quittant la zone plus ou moins confortable de l'impartialité journalistique. Bien évidemment, il se retrouve au milieu de conflits d'intérêt, que ce soit ceux de son père sur lequel ses employeurs de Liberty News font pression, ceux de sa mère qui arrive sans être annoncée, des États-Unis, des armées des États Libres, mais aussi de Parco Delgado. Il sait bien que les dés sont pipés qu'aucune partie ne joue franc jeu. Son idéalisme se heurte à cet état de fait : son engagement pour le candidat Delgado repose sur la franchise et l'honnêteté de ce dernier. Or ses actions montrent qu'il utilise les mêmes techniques que les autres, les mêmes subterfuges, les mêmes stratégies de manipulation. Est-ce que cela signifie pour autant que ses objectifs ou ses intentions ne sont que de la poudre aux yeux ? Dépourvu de tout angélisme, le propose du scénariste est pragmatique et adulte, à l'opposé d'un cynisme de pacotille.

Trop facile pour les auteurs : il leur suffit d'aller piocher dans les articles de journaux sur la vie dans un territoire occupé pour tenir un nouveau chapitre de leur série. Certes, c'est bien de ça qu'il s'agit, mais aussi de beaucoup plus. L'artiste donne vie aux différents quartiers de New York, et aux personnages, avec une véracité remarquable. le scénariste sait mettre en scène les différents niveaux de réalité, les enjeux des différentes parties, les jeux de pouvoir complexe qui sont à l'oeuvre, sans tomber dans la facilité du tous pourris. Il va encore plus loin en questionnant le principe même du vote démocratique dans de telles conditions. Remarquable.
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Après un hors-série qui invitait à suivre six personnages secondaires au sein de cette guerre civile qui déchire les Etats-Unis, Brian Wood renoue avec l'histoire principale et livre une nouvelle enquête de notre journaliste sur place : Matthew Roth !

On a même droit à un cessez-le-feu, à la vieille des élections qui se profilent au sein de la DMZ. le combat de ce sixième tome n'est donc plus vraiment militaire, mais plutôt politique. Matt va y suivre la montée en puissance de Parco Delgado, un candidat outsider, issu de la population de la DMZ. Au sein d'une ambiance où la neutralité n'a plus vraiment sa place, Matt va
prendre partie pour ce nouveau candidat. Si le contexte politique est parfaitement maîtrisé et à nouveau assez réaliste et que cette élection constitue une sérieuse évolution pour le conflit, c'est surtout la présence des parents de Matt qui ajoute un peu de piment à cette histoire. Si l'on fait ainsi connaissance avec la mère de Matt, l'auteur en profite également pour développer la relation sentimentale entre Matt et Zee.

Au niveau du graphisme, les six épisodes (#29 à #34) sont cette fois dessinées par Riccardo Burchielli, dont le travail est toujours aussi bon.
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Manhattan Island.
La guerre civile se poursuit. Un cessez-le-feu est mis en place et globalement respecté.
Afin d'aider à la stabilisation de la situation, les États-Unis veulent mettre en place un gouvernement provisoire sur l'Ile et organiser des élections afin que les habitants de Manhattan élisent leurs propres représentants au gouvernement provisoire.
Le seul problème, c'est que dans les personnalités proposées, aucune n'est originaire de Manhattan et aucune n'a réellement conscience de ce que vivre en ce lieu implique.
Parco DELGADO va imposer sa candidature et embarquer Matty dans sa campagne...
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
On savait que notre élection serait difficile, organisée à la va-vite, mais on ne pouvait pas faire mieux. Les observateurs internationaux ont su qu’ils seraient dépassés à la seconde où ils sont arrivés. Je doute qu’ils aient quitté leurs chambres. Les soldats de la paix de l’O.N.U. étaient dans la merde. On racontait qu’il y avait des primes sur les Casques bleus. On ne pouvait en vouloir à personne de rester chez eux, d’ignorer l’élection, et de vivre un jour de plus. Mais ils sont sortis. Pour chaque vote décompté, trois ont dû partir à la poubelle. Ou pire. Mais ils ont voté. Dans les larmes, dans le sang, en mourant dans les rues… Mais chaque vote, chaque intention de cocher un nom, tout a compté, même si le papier disparaissait. Ça a compté.
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Nortlanders de Brian wood ed: Urban
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