AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Fifibrinda


Dans les pas de Yolanda, nous nous trouvons au milieu de nulle part … le cri des kookaburras nous situe dans le bush australien. Mais qu'est-ce que cet environnement de bois rugueux, cette robe râpeuse, cette cellule fermée ? Elle se trouve bientôt dans une pièce inconnue, avec une autre fille aussi larguée qu'elle … Survient un homme : « à qui le tour ? » … La tension monte, qu'est-ce qui nous attend de l'autre côté de cette porte ? Avec Yolanda, Verla et quelques autres filles, nous allons affronter cet inconnu rude, âpre, sans pitié, où tout fait mal, tout renvoie à la vie d'avant sans que l'on sache pourquoi on est arrivée là … le lecteur comprend peu à peu que les filles ont été impliquées dans des scandales sexuels – politique, sport, téléréalité … Mais qui les a enfermées là, pourquoi, comment, pour combien de temps … ? Viendra-t-on à leur secours ? Leur calvaire aura-t-il une fin ? Ni les filles ni le lecteur ne peuvent répondre à cette question. le roman, proche d'une dystopie, déroule le quotidien de ce petit groupe, la dizaine de filles, détenues, soumises aux travaux forcés, les deux geôliers, et l'infirmière, tous aussi paumés les uns que les autres, mais avec une différence de taille : 3 personnes détiennent le pouvoir et asservissent les dix autres, leur faisant miroiter une visite des responsables de ce camp. Mais cette visite, porteuse de tous leurs espoirs, devient de plus en plus hypothétique et les geôliers sont soumis à la même attente que les filles. La situation se dégrade, les geôliers lâchent prise, les filles osent prendre des initiatives, il s'agit de survivre en attendant … Mais en attendant qui, quoi ? Ils ne le savent pas, le lecteur non plus, tout le monde continue, c'est une espèce de fuite en avant, de plus en plus difficile, de plus en plus absurde, et personne ne sait ce qu'il y a au bout du parcours, ni même si celui-ci aura une fin à défaut de sens …
Ce roman fut remarqué et primé lors de sa parution en Australie, la quatrième de couverture mentionne des critiques élogieuses, et je suis tout à fait d'accord pour souligner avec elles la qualité de l'écriture, la force sauvage sui se dégage du texte, l'empathie ressentie à la lecture. Cependant, tout comme les héroïnes, je cherche un sens ultime à tout cela. Bien sûr, des thématiques fortes se dégagent : dénonciation d'un puritanisme hypocrite et misogyne, étude du huis-clos (avec souffrance physique, humiliation, dégradation et négation du corps, exacerbation des caractères …), mais je reste sur l'impression que le point final manque à ce texte très fort. Encore une fois, masse critique m'aura fait découvrir un roman que je n'aurais sans doute pas repéré dans la masse des publications, ce qui aurait été dommage.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}