C'est rare que je n'aime pas à ce point...
Mais qu'alla faire Image Comics dans cette galère ? Publié en 2006, "The Tourist" ne présente (selon moi, bien sur) absolument aucun intérêt. One shot insipide, sans âme ni caractère, tout juste est-ce l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire...
Le scénario de
Brian Wood est d'une platitude affligeante. Attention, je ne lui reproche pas son manque d'originalité. Tout le monde sait bien qu'il est très difficile, de nos jours, de trouver un concept, un thème, qui n'ait été déjà abordés par d'autres. En l'occurrence ici : un soldat yankee, déserteur, également recherché par une bande de truands, se réfugie dans un petit village d'Écosse ou il trouve un boulot de soudeur sur la plateforme pétrolière du coin et noue une relation avec la jolie tenancière esseulée du café du patelin...
MAIS
Brian Wood ne fait rien de ce pitch. La narration ne présente aucun relief, aucun temps forts, tout est sur le même niveau. Les personnages sont stéréotypés au possible. Tout est prévisible à l'avance et on termine en se disant "tout ça pour ça ?" (enfin quand je dis tout ça...)
Je suis mort de rire quand je constate que :
les truands déploient une véritable armada parce que le "héros" leur a piqué 12 kilos de cannabis et lui explique, très sérieusement, que c'est pour le principe, tu comprends on ne peut pas se laisser voler sans réagir ou encore quand, effaré, je comprends que ledit "héros" planque la marchandise sous l'eau, accrochée à un pilier de la plateforme pétrolière. Pas sur que l'eau salée arrange la came et puis c'est vrai que 12 kilos de shit c'est tellement volumineux qu'il n'y avait aucun autre endroit pour le cacher.
Quant au dessin de Toby Cypress ben...c'est le néant, l'ennui mortel, voir la colère. Un noir et blanc absolument nul (bon, toujours selon moi hein...), aucune personnalité, le degré zéro du sens esthétique. Ce n'est (certainement pas) un dessin réaliste mais ce n'est pas non plus un dessin emprunt d'une vision. L'enchaînement des cases est pathétique et n'a qu'un avantage : il permet, avec le grand format de ces dernières, une lecture ultra-rapide ce qui constitue, en dehors du fait que j'ai horreur de ne pas terminer un livre, la raison principale pour laquelle je suis allé au bout de cette "histoire" d'action qui fait passer n'importe quels Steven Seagal minables pour un chef-d'oeuvre.