Un tome 3 de folie qui conclut le tout de manière magistrale.... Les thèmes développés par l'auteur sont présents dans toute leur splendeur.... La dualité, l'amour, la vengeance, l'honneur, le sacrifice, la responsabilité, la trahison.... tout y est: dualité dans la relation naissante entre Tsata et Kaiku, leur amour jeune et pur, qui se construit au travers de leurs cultures réciproques presque antagonistes; et d'ailleurs chapeau à l'auteur qui nous donne une majestueuse leçon de tolérance. L'amour présent dans cette même relation mais aussi entre Asara et Kaiku, un amour incertain, physique, physiologique, sauvage, primaire qui mènera à des désillusions... L'amour présent aussi dans la relation renouvelée entre Muraki et Avun, qui mènera lui aussi à la mort après la prise de position et de responsabilité de Muraki notamment vis à vis de sa fille et de toujours son amour pour elle. L'amour encore sous différentes formes et différentes orientations tout au long du récit; on pourrait citer l'amour des Tkiurathis pour leur "pash" et qui représente le pilier de leur culture. La vengeance et la trahison présentes dans le fait que nombre de personnages prennet enfin leur position et leur responsabilité dans le conflit monumental qui se prépare et qui va changer de manière indélébile les peuples qui foulent les terres de Saramyr. La vengeance présente également dans la quête de Kaiku, qui rythme toutes ses péripéties, toute sa vie et qui s'inscrivent même jusque dans ses souvenirs oubliés et qui ressurgiront à la fin. Vengeance qui va ici de pair avec le sacrifice et l'honneur, les 3 piliers qui définissent l'existence même de Kaiku et qui constituent l'existence, l'essence même de la trilogie. le tout est mené de main de maitre, avec une maitrise hors du commun, l'auteur nous menant jusqu'à la conclusion titanesque, incarnée par une bataille finale, digne des plus grands péplums; une bataille qui coure sur près de 50 pages pour sa première partie, et qui est décrite de manière immersive intense, chaque personnage révélant enfin ses vrais talents, et sa véritable place dans ce conflit. Bataille qui, loin d'être terminée, mènera à la seconde partie encore plus intense, et qui décrira l'affrontement final entre les soeurs de l'ordre rouge et les tisserands, bataille qui sera menée sur 2 fronts: la réalité, dans laquelle les partisans de l'ancien monde seront soutenus héroïquement par le peuple Tkiurathi, au cours duquel seront dévoilés toutes leurs compétences guerrières face à l'horreur gluante qui se répand, et le Tissage, dans lequel s'affrontent les soeurs et les tisserands. Enfin ce troisième tome est l'occasion de révélations hors du commun, qui ne peuvent nous laisser qu'admiratifs quand on réfléchit un tant soit peu au style de l'auteur qui ne nous aura jamais ennuyé et même frustré jusqu'à la fin, car la fin n'en est pas une en soit mais le début d'un potentiel recommencement.... Mais la boucle est bouclée, à l'image du personnage de Lucia sans qui la guerre n'aurait pû être gagnée ( perdue!), ou encore à l'image de Kaiku, retrouvant l'utilité de son masque; ce fameux masque qui se révèle enfin à nos yeux comme un personnage à part entière et qui finit de boucler le cycle dans les souvenirs de Kaiku... tout s'explique, tout se tient, tout est cohérent.... Bon sang mais où est la suite Mr Wooding........??
Ai je dis à quel point j'ai adoré ce bouquin.......??
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Elle écouta un moment et entendit un vague bruit de pas qui s'éloignait.
Elle allait le suivre quand quelque chose bougea dans l'obscurité, une ombre immense qui se déplaçait. Elle pâlit. Elle était gigantesque, aussi grosse qu'un feya kori mais plus large, et elle remplissait l'espace du sol à la canopée. Elle ne put que l'entrevoir, masquée par les troncs d'arbres, mais cela suffit. Une chose colossale à quatre pattes, là, dans la forêt. Qui l'observait.
Elle se glaça quand elle aperçut ses yeux. Petits et jaunes, incroyablement vifs, et éloignés sur une tête qui devait être plus grosse que la sienne.
Ce n'était pas possible, elle ne pouvait pas être là, lui dit son esprit raisonnable. Elle ferait tomber les arbres en avançant. Elle ne pouvait pas se trouver car elle n'aurait pas la place.
Mais pourtant si, elle la voyait, au mépris du bon sens, une grosse forme parmi les arbres, entourée de noir. Si elle mettait un pied dans la forêt, elle l'attaquerait. Et si elle ne le faisait pas, elle laisserait Lucia à sa merci.
Les sentinelles la regardaient curieusement, alors qu'elle restait clouée sur place à la lisière de la clairière. Elle ne le remarqua pas. Elle était attirée par le regard de cette bête redoutable.
Lucia, songea t-elle. Elle avança d'un pas, et la bête l'attaqua.
- Combien de temps attendras-tu?
- Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'espoir. Jusqu'à ce que cela fasse plus mal d'être avec toi que sans toi.
Nous n'apprenons pas de nos erreurs. L'âge n'octroie aucune sagesse, ne fait qu'enlever l'enthousiasme pour les bêtises.
Asara
Et voilà le coeur du sujet: avatars, augures, subtilité. Ne jamais autoriser la certitude, ne jamais autoriser les croyants à être sûrs, ne jamais rien fournir que l'on ne puisse justifier autrement, comme la coïncidence et l'illusion.