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Michèle Valencia (Traducteur)
EAN : 9782743603434
274 pages
Payot et Rivages (02/04/1998)
3.79/5   24 notes
Résumé :
L'un des mythes de nos natures rustres du sud, notre tradition et notre comportement génétique veulent que nous ne nous aplatissions pas devant les autorités."Chez les Redmond, on est un peu bandit de père en fils et on a le sang chaud. C'est comme ça que Panda, le grand-père, a ruiné la famille en tuant un crétin sur la place du village. Doyle semble avoir échappé à cette lourde hérédité en écrivant des romans, mais il va vite se retrouver plongé dans la réalité de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ecrivain et citadin, Doyle retourne dans son village natal des Ozarks
Les choses n'ont guère changé dans le patelin
où s'affrontent  depuis plusieurs générations
les Redmond  au sang chaud  dont il fait parti
et les perfides Dolly mauvais comme des teignes.
Le retour aux sources lui réussit plutôt bien
les fleurs des champs sont plutôt belles,
l'herbe grasse super bonne,
les bouseux pas plus vaches qu'ailleurs
hormis quelques fumiers qui empestent le coin.
Mais Doyle  n'est pas le genre de gars à se boucher le nez....
Faites-nous la bise de Woodrell est un roman noir rural
un peu brutal forcement quand y a des vilains qui filent le mauvais coton
 mais aussi tendre avec de belles pousses qui courent les champs
et un vieux panda qui a encore le bambou.
Ma foi, cette vilaine histoire bien  fumeuse se laisse tranquillement vapoter.
Faites-nous la bise, je t'en fait quatre.
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Si à Vérone on est Capulet ou Montaigu, dans les Ozarks entre Missouri et Kansa on est Redmond ou Dolly, deux familles qui ont marqué leur territoire, pour le meilleur mais souvent le pire. Ici comme ailleurs, la famille c'est la famille

Quand sa femme met subitement un terme unilatéral à leur union, Doyle Redmond écrivain publié mais en quête de succès file se ressourcer sur ses terres natales. À la demande de ses parents rangés des affaires, il accepte de partir sur les traces de son frère aîné, Smoke, recherché dans plusieurs États, afin qu'il se rende.

Mais chassez le naturel, il vous revient en pleine face : les retrouvailles des deux frères sitôt effectuées, Smoke convainc Doyle de s'associer à la bande qu'il forme avec la plantureuse Big Annie et sa fille, la jeune Niagra, vierge pas vraiment effarouchée. Ce dernier coup est tentant. Jusqu'à ce que les Dolly s'en mêlent…

Sans être le plus connu des Daniel Woodrell, Faites-nous la bise – traduit par Michèle Valencia – vaut plus que le détour. Dans une intrigue assez classique, Woodrell se lâche dans les portraits hauts en couleur de ses protagonistes arrivés au bout de leur logique dans un monde, leur monde, en pleine bascule.

Fini le temps des arrangements locaux où un affront appelait une beigne, une beigne appelait un coup de couteau, un coup de couteau faisait sortir le fusil, et où chaque Dolly avait sa propre vengeance à mener contre un Redmond. Et vice-versa. Ce dernier tour de bal avant de rentrer marquera un tournant pour tous.

Roman noir cash et cru, rempli de whiskey, d'herbe et de sexe, Faites-nous la bise parle aussi de rédemption, de rebond, de nouvelle chance, pour des personnages si attachants qu'on la leur souhaite bien volontiers en les quittant.
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« On dirait que chaque fois qu'un Redmond tue un Dolly, y a quèque chose de vilain qui arrive. »
Le dernier Redmond à avoir tué un Dolly, c'est Panda, le grand-père, à l'époque où il était jeune et avait déjà un sale caractère. Ça a d'ailleurs coûté à la famille la quasi-totalité de ses terres dans les Ozark. Quand à Doyle Redmond, le petit-fils, sans jamais vraiment renier cette famille de bandits, il a quitté la région pour devenir écrivain. de retour dans le giron familial après quelques déboires conjugaux, il doit aller retrouver son frère, Smoke, en cavale dans les montagnes, pour le convaincre de se rendre aux autorités qui pourrissent la vie de leurs parents. Sauf que tout ne va pas se passer comme prévu.
Originellement sous-titré « A country noir », Faites-nous la bise est en effet un de ces romans noirs ruraux qui s'attachent aux destinées de ces blancs pauvres des coins les plus reculés des États-Unis ; de ces lieux jamais vraiment sortis de la prohibition où l'on n'a arrêté de fabriquer de l'alcool de contrebande que pour passer à la culture du cannabis ou, plus récemment, à la fabrication de meth. Ici le retour du fils pas vraiment prodigue que met en scène Woodrell est une belle réflexion sur l'atavisme familial, la quête de soi et le besoin de reconnaissance de la part de ceux que l'on aime.
Doyle, sans rencontrer un succès phénoménal, s'est fait un nom dans la littérature et a trouvé une certaine forme, bien que ténue, de reconnaissance en dehors de chez lui. Mais c'est celle de son grand frère, de son grand-père, de ses parents, qu'il voudrait enfin avoir.
Et son retour auprès de Smoke, de la femme qui partage la vie de ce dernier, Big Annie, et de la jeune Niagra, est pour lui une parenthèse enchantée. Il retrouve les lieux où il a grandi et dont il s'aperçoit qu'au fond ils ne l'ont jamais quitté, la rudesse mais aussi l'honnêteté des rapports humains qu'il n'a jamais pu trouver en Californie, la liberté qu'offrent ces Ozark où la Loi demeure une idée assez abstraite quand la misère est elle très concrète :
« Les Ozark regorgent de plantations de cannabis. Un article du West Table Scroll avait affirmé que, dans la région, un revenu moyen de douze mille dollars par an représentait un montant pour une famille de quatre personnes. Avec de telles données économiques, qui constituaient en fait un vibrant encouragement, toutes sortes de jeunes et de montagnards s'étaient mis semer ces graines magiques qui rapportaient au minimum mille dollars le pied, une fois mûr. C'est un délit mais c'est aussi une tradition et un acte de simple bon sens. »
Sauf que les Dolly vont faire leur apparition. Les descendants du type qu'a flingué Panda dans sa jeunesse, bande de ploucs aussi dégénérés que dangereux, sont en affaire avec Smoke et il y a de fortes chances pour qu'ils tentent de le doubler. Et Doyle, en retrouvant sa famille, a peut-être aussi besoin de prouver qu'il est bien un de ces Redmond sur les pieds desquels on ne marche pas.
Livre dans lequel Daniel Woodrell allie humour et sensibilité pour donner chair à des personnages complexes, tiraillés par leurs sentiments mais aussi entre ce qu'ils sont et ce qu'ils voudraient être, Faites-nous la bise, avec son rythme faussement indolent, se révèle être un très beau roman noir aussi cruel qu'amusant, aussi violent que tendre.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Woodrell sous-titre son livre : roman noir rural. de noir, il doit y avoir 50/60 pages, le reste c'est de la littérature, bonne ou mauvaise, c'est selon, mais pas policière. Les Ozark et le coin où se situe le roman, c'est rural, mais mis à part la récolte du cannabis, il n'y a guère de ruralité.
Il le précède d'une citation de Marilyn Monroe : Tout ce que nous demandions, c'était le droit de briller un petit peu. L'allusion m'échappe, sinon que ça fait joli. Une phrase jolie dans la bouche d'une jolie femme, rien de plus normal !
Peut-être, le fait que, Doyle, romancier sans lecteur, diplômé, balancé par bobonne, mauvais garçon héréditaire, après ses exploits se retrouve sur le devant de la scène, explique ce droit de briller un petit peu. Il y a, indubitablement, d'autres façons pour y arriver.
Je n'ai pas aimé ce livre qui n'a pas la puissance, apparemment, d'autres bouquins de Woodrell. Doyle le narrateur nous raconte sa vie, sa famille et ses exploits, la richesse perdue, un peu de guerre par-ci, par-là, ses amours, ses études et, de retour sur son lieu de naissance, sa jeunesse, j'en passe et des meilleures. Bref, rien à voir avec un roman policier et, a fortiori, un roman noir. il manque trop de repères faisant d'un livre policier une oeuvre noire. N'est pas Bunker qui veut.
Il ne s'agit que de quelques pétards mouillés, des balles à blanc.
A oublier rapidement. Erreur de casting de ma part.
En revanche, La mort du petit coeur ou Un hiver de glace, me tentent bien.
Lien : https://www.babelio.com/ajou..
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Un roman noir rural

On a l'impression que les personnages vont sortir du livre tant ils semblent vrais. Il faut dire que la vie très très rude du anti-héros de ce roman noir rural (selon l'expression de l'auteur) s'apparente clairement à celle de l'auteur. Daniel Woodrell est né dans les monts Ozarks.
Toute sa famille en est originaire. Il a grandi à Saint-Louis et à Kansas City. Mais il est revenu s'établir aux monts Ozarks, après un passage dans les Marines, tout comme son héros. Cette campagne reculée des USA, rude l'hiver, suffocante l'été, est en fait la véritable héroïne de ce roman. Woodrell lui rend hommage, à travers une écriture lumineuse, musclée, drôle, et poétique.

Ce roman raconte l'histoire de la famille Redmond, et notamment son côté obscur, un côté très présent dans les familles des Ozarks. Car la vie y est très difficile, et toute source de revenu légale ou non est la bienvenue. Entre un grand-père qui a ruiné la famille en tuant un Dolly, membre de la famille ennemie des Redmond, un frère recherché par la police qui cultive du canabis, et enfin des parents déjantés qui sont prêts à vendre ce cannabis pour gagner un peu d'argent, Doyle, le personnage principal, l'intellectuel de la famille qui écrit des romans, a fort à faire.

Woodrell s'attache à montrer qu'on ne s'en va pas des Ozarks comme ça, et qu'il est difficile de s'arracher à une lourde hérédité comme celle des Redmond, où l'on est un peu bandit de père en fils. Cela donne un remarquable roman noir pétri d'humanité.
Lien : http://www.conseilspolarsdep..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Les Ozark regorgent de plantations de cannabis. Un article du West Table Scroll avait affirmé que, dans la région, un revenu moyen de douze mille dollars par an représentait un montant pour une famille de quatre personnes. Avec de telles données économiques, qui constituaient en fait un vibrant encouragement, toutes sortes de jeunes et de montagnards s'étaient mis semer ces graines magiques qui rapportaient au minimum mille dollars le pied, une fois mûr. C'est un délit mais c'est aussi une tradition et un acte de simple bon sens.
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Même quand elle était en colère et parlait grossièrement, Niagra était adorable, comme un ange qui raconterait des histoires de pets.
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La planque de Smoke aurait satisfait aux critères de Thoreau, j'imagine, en admettant que Thoreau ait bu beaucoup de bière en boîte et laissé tomber ses lectures indigestes et ses interrogations philosophiques pour aller copuler avec Big Annie au petit matin.
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Je suppose que c'est bel et bien une tragédie, parfois, de se sentir obligé d'être celui qu'on est.

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Il n'y a rien comme la jeunesse pour proclamer des manifestes irréfléchis, intransigeants.
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