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EAN : 9782070443789
544 pages
Gallimard (26/02/2015)
4.04/5   13 notes
Résumé :
Les centaines d'essais de Virginia Woolf témoignent de l'engagement obstiné de l'auteure dans et pour la littérature. Articles de critique littéraire, essais esthétiques, pièces plus directement expérimentales, voire intimes : ces essais nous dévoilent le dialogue ininterrompu de Woolf avec la littérature de ses contemporains, et au-delà avec la littérature anglaise et européenne - des dramaturges grecs de l'antiquité aux écrivains russes.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Virginia Woolf nous offre un vaste panel autour de la littérature, mais pas seulement !
Elle se penche principalement sur les auteurs anglais ( mais également d'autres nationalités) du 19éme siècle, sur leurs oeuvres, y compris celles dites « secondaires » , dans quelles circonstances et en quel lieux elles ont été crées.
L'idéal, est d'avoir lu les oeuvres en questions, pour comparer avec l'auteur nos point de vues. Ce qui n'est pas mon cas, aussi me suis-je senti à l'écart de la discussion, un peu orphelin.
Mais heureusement pour moi, elle aborde beaucoup d'autres thèmes, comme par exemple les débuts de la biographie ( pas toujours sincère, d'après elle ), le combat des femmes pour une meilleure justice sociale, le roman « moderne », les difficultés presque insurmontable pour les traducteurs d'extraire « l'âme » d'un texte de langue étrangère.
Elle se pose la question : pourquoi lire ? Et nous avec elle.
Il est toujours intéressant de découvrir l'avis d'une personne qui a passé sa vie dans le domaine littéraire. Elle m'a donné envie de lire ses propres écrits de fiction, domaine où je serai certainement plus à mon aise.
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Virginia Woolf est une figure très connue de la littérature britannique, mais pendant longtemps, ma connaissance de cette auteure se limitait principalement à l'histoire (tragique) de sa vie, et à ses oeuvres de fiction, comme The Waves et Mrs Dalloway. Je savais qu'elle avait écrit de très nombreux essais, mais n'avais pas encore eu l'occasion de m'y mettre sérieusement. J'étais donc assez curieuse et impatiente de me plonger dans ces Essais Choisis, d'autant plus que j'essaie de lire davantage d'essais ces derniers temps. Alors, qu'a donné ma lecture de ces essais de Virginia Woolf? Et bien j'ai beaucoup aimé découvrir ce recueil, qui a été pour moi une lecture passionnante.

Le premier point que je souhaite aborder concerne le choix des essais. On nous précise dans la préface que Virginia Woolf a écrit énormément d'essais au cours de sa vie, et qu'il a donc fallu faire un choix pour sélectionner et organiser les essais. Ce que j'ai apprécié, c'est que ce recueil est à la fois cohérent et varié: cohérent, car on retrouve en fils rouges des thèmes comme la lecture, l'écriture, le passage d'une génération classique à une nouvelle génération, qui nous guident et nous donnent l'impression qu'on va dans une direction bien précise. Mais le recueil est aussi varié, car les essais portent sur une multitude de sujets: des auteurs, le voyage, la maladie, la guerre... J'ai aimé le choix des thématiques, et en particulier celui de l'écriture et de la lecture. La première partie, "La lectrice", est d'ailleurs ma préférée et m'a donné envie de me (re)lire certains des auteurs présentés.


J'ai donc apprécié le choix des essais et des thématiques, mais j'ai aussi apprécié découvrir Virginia Woolf sous un jour un peu différent. Comme je l'ai mentionné un peu plus haut, je connaissais surtout ses oeuvres de fiction, qui ne sont pas forcément évidentes à aborder. Cependant j'ai été agréablement surprise de voir à quel point la lecture de ces essais était fluide, les pages se tournaient seules. Travaillé, efficace et sobre, le style de Woolf nous entraîne dans les pensées de l'auteure, et nous fait découvrir ses points de vue, ses questionnements et opinions. C'était mon petit plaisir de fin de journée de pouvoir me poser avec ce livre et de lire quelques essais. Les Essais Choisis me donnent envie de poursuivre encore ma découverte de Woolf et de son oeuvre avec, prochainement je pense, d'autres essais et également Orlando.

Enfin, je tenais à mentionner le travail soigné de l'édition et également de Catherine Bernard, qui s'est occupée de la préface et de la traduction. Habituellement, je suis plutôt du genre à zapper les préfaces, mais ici j'ai tenu à la lire pour voir où je mettais les pieds, et si jamais vous décidez de vous plonger dans ce livre, je vous recommande la lecture de cette préface, qui donne quelques informations sur Virginia Woolf mais qui nous détaille aussi quelques pistes pour notre lecture, entre le choix des essais et les thématiques abordées. A noter que le livre contient également une chronologie, une bibliographie sélective, ainsi qu'un épais dossier de notes sur les essais, qui viennent compléter la lecture.

En bref, j'ai été agréablement surprise par cette lecture, qui a été pour moi un bon moment. Si vous souhaitez découvrir Virginia Woolf mais que ses romans vous font encore un peu peur, je vous conseille de commencer par ces essais, assez accessibles et vraiment passionnants. En ce qui me concerne, j'ai hâte de me plonger dans d'autres écrits de cette auteure!
Lien : http://livroscope.blogspot.f..
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Dans l'Angleterre des années 1920, où les femmes n'avaient pas accès aux universités, ni aux grandes bibliothèques, Virginia Woolf propose un ouvrage pédagogique pour le simple lecteur.
Dans son style propre, très éloigné des critiques littéraires ou des cours universitaires, elle aborde la Grande Littérature, inaccessible aux simples lecteurs et surtout aux femmes.
Le commun des lecteurs est ainsi un recueil d'essais sur la fiction, l'écriture, les écrivains, célèbres ou méconnus, du Moyen Âge au XXe siècle, de Montaigne à Conrad, en passant par Jane Austen et George Eliot. L'intention manifeste de Virginia Woolf est de s'adresser à tous et de faire oeuvre d'une très grande pédagogie. Je vous recommande chaudement ces courts articles, choisis et rassemblés par @editionsfolio , en un ouvrage plus accessible en terme de prix et de disponibilité que le livre complet.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
N'importe quel biographe, pour peu qu'il s'en tienne aux faits, nous livre bien plus que quelques données de plus à ajouter à notre collection. Il nous livre les faits les plus créatifs ; les faits les plus fertiles ; les faits les plus suggestifs et inspirants. De ceci aussi nous avons la preuve indubitable. Car souvent, après avoir lu une biographie sans y accorder grande attention, une scène nous reste en mémoire, une silhouette subsiste dans un recoin de notre esprit, qui susciteront ensuite, à la lecture d'un poème ou d'un roman, une sensation de reconnaissance, comme si nous nous souvenions alors de quelque chose que nous avions su jadis.

L'art de la biographie
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Pour pouvoir écrire une critique littéraire, il me fallait affronter un fantôme en particulier. Ce fantôme était une femme. Quand j'appris à mieux la connaître, je la baptisai du nom de l'héroine d'un poème célèbre, L'Ange dans la Maison (de Coventry Patmore, 1862). C'était elle qui se glissait entre ma feuille et moi quand j'écrivais mes critiques. C'était elle qui m'agaçait, me faisait perdre mon temps et me tourmentait tant que pour finir je la tuai. Vous qui appartenez à une génération plus jeune et plus heureuse, vous n'avez peut-être pas entendu parler d'elle -- cet Ange dans la Maison n'évoque peut-être rien pour vous. Je vais tenter de la décrire aussi brièvement que possible. Elle était intensément bienveillante. Elle était immensément charmante. Elle n'était absolument pas égoïste. Elle excellait dans les arts délicats de la vie domestique. Elle se sacrifiait au quotidien. S'il y avait du poulet, elle prenait une aile; s'il y avait un courant d'air, elle s' y asseyait; – bref, elle était ainsi faite qu’elle n’avait nulle pensée, nul désir qui lui fût propre, préférant toujours partager les pensées et les désirs des autres. Avant toute chose – faut-il le rappeler – elle était pure. Sa pureté – ce rose qui lui venait aux joues, sa grâce exquise – était censée être sa principale beauté. À cette époque – la fin du règne de la reine Victoria – chaque foyer avait son ange. Et quand je me mettais à écrire, elle apparaissait dès mes premiers mots. L'ombre de ses ailes planait sur ma page; j'entendais le froufrou de ses jupes dans la pièce. Dès que je prenais la plume pour écrire la critique du roman d'un écrivain célèbre, elle se glissait derrière moi et murmurait à mon oreille: "ma chère, vous êtes une jeune femme. Vous écrivez sur l'oeuvre d'un homme. Soyez bienveillante; soyez douce; flattez; trompez; faites usage de tous les artifices de votre sexe. Ne laissez jamais personne deviner que vous avez un esprit bien à vous. Et plus que tout, soyez pure."

(Professions pour les femmes, 1931)

Note: ce recueil contient trente textes, publiés entre 1905 et 1942, regroupés en quatre chapitres, les titres sont de Catherine Bernard:
1) La lectrice: textes critiques sur Montaigne, Defoe, Conrad, Madame de Sévigné, Jane Austen, Les soeurs Brontë...
2) Formes de la modernité: Mr. Bennett and Mrs. Brown, Le cinéma, Impressions de Bayreuth...
3) Expérience et écriture: Promenade nocturne, En route pour l’Espagne, Le soleil et le poisson, Par les rues : aventure londonienne, De la maladie
4) Dire son temps: Professions pour les femmes, Orage sur Wembley, Souvenirs d’une coopérative d’ouvrières, Considérations sur la paix en temps de guerre.
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Les romans de Dostoïevski sont des tourbillons frémissants, des tempêtes de sable tournoyantes, des tornades stridentes et bouillonnantes qui nous aspirent. Ils sont tout entiers composés de la matière même de l'âme. Contre notre gré, nous sommes entraînés, pris dans une ronde vertigineuse, aveuglés, asphyxiés, et en même temps pris d'une étourdissante extase.

La lectrice - Le point de vue russe
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Les diverses pages que Proust consacre à la maladie dans son oeuvre doivent bien fournir deux volumes - la littérature fait tout pour accréditer l'idée qu'elle ne s'intéresse qu'à la vie de l'esprit ; que le corps est une vitre transparente qui n'offre nulle résistance au regard de l'âme...c'est en fait tout le contraire. Jour et nuit, le corps s'interpose ; s'émousse ou s'affûte, prend ou perd ses couleurs, fond dans la chaleur de juin, devient dur comme le suif dans les ténèbres de février.
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On dit que le sauvage en nous a disparu, que la civilisation touche à sa fin, que tout a déjà été dit et que nous venons trop tard pour être ambitieux.
Mais ceux qui philosophent ainsi ont de toute évidence oublié qu'il existe le cinéma. Ils n'ont jamais observé les sauvages du XXe siècle regarder un film. Ils ne se sont jamais assis face à un écran, en pensant combien est courte la distance qui les sépare, en dépit du fait qu'ils sont habillés et foulent d'épais tapis, des hommes nus, aux yeux brillants, qui faisaient s'entrechoquer deux bâtons de fer et percevaient dans ce fracas un avant-goût de Mozart.
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Videos de Virginia Woolf (84) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Virginia Woolf
Soirée rencontre à l'espace Guerin à Chamonix autour du livre : Vers l'Everest de George Mallory traduit par : Charlie Buffet
enregistré le 24 février 2024
Résumé : Inédits du célébrissime George Mallory, premier disparu de l'Everest.
«Une masse triangulaire incongrue a surgi des profondeurs; son côté se perdait dans les nuages. Très progressivement, nous avons vu apparaître les flancs d'une grande montagne, ses glaciers et ses arêtes, tantôt un éclat, tantôt un autre à travers les échancrures mouvantes, jusqu'à ce que, bien plus haut dans le ciel que ce que l'imagination avait osé suggérer, apparaisse le sommet blanc de l'Everest. C'était comme la création la plus folle d'un rêve.» En 1921, un homme marche vers l'Himalaya, fasciné. Il est le premier Occidental à approcher le plus haut sommet du monde, à le décrire, à le photographier, et à s'élever sur ses pentes. Cet homme, c'est George Mallory. Britannique, dandy, courageux dans l'effort et l'inconfort, il est alpiniste par passion, écrivain et artiste par vocation: «Les alpinistes n'admettent aucune différence sur le plan émotionnel entre l'alpinisme et l'Art. Ils prétendent que quelque chose de sublime est l'essence même de l'alpinisme. Ils peuvent comparer l'appel des cimes à une mélodie merveilleuse, et la comparaison n'est pas ridicule.» Mallory écrivait. Ses textes racontent au plus intime ce que fut l'exploration exaltante de l'Everest jusqu'à ce 8 juin 1924 où il disparut sur les dernières pentes du Toit du monde, qu'il fut peut-être le premier à atteindre. Et où son corps momifié a été découvert le 1er mai 1999. Tous les écrits de George Mallory sont rassemblés pour la première fois dans ces pages: textes de réflexion, récits d'ascension, lettres à sa femme Ruth, jusqu'au dernier message confié à un Sherpa…
Bio de l'auteur : George Mallory, né le 18 juin 1886 en Angleterre, fils d'un pasteur anglican, proche du « groupe de Bloomsburry » (Keynes, Virginia Woolf) pendant ses études, alpiniste élégant (une voie porte son nom à l'aiguille du Midi), disparu à l'Everest le 8 juin 1924.
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