AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,83

sur 2304 notes
J'ai enfin comblé une lacune grâce à cette lecture de « Mrs. Dalloway », roman le plus connu de Virginia Woolf publié pour la première fois en 1925. Il est surtout celui qui a donné naissance à une forme nouvelle de roman : le roman psychologique où les frontières s'abolissent entre intériorité et extériorité, action et introspection.
Ce livre raconte le vécu d'une femme à Londres, Clarissa Dalloway, et, plus précisément, une journée de cette élégante femme du monde d'une cinquantaine d'années qui s'apprête à donner une réception. Nous sommes en juin 1923 et le livre mêle impressions présentes et souvenirs. Clarissa se livre à un monologue intérieur et des personnages vont surgir du passé, comme son ancien amant Peter Walsh, rencontré l'été de leurs dix-huit ans à Bourton, ou encore des membres de sa famille et de son entourage, croisés au gré de ses pérégrinations dans les rues de Londres.
Situé au lendemain de la Première Guerre mondiale, le roman fait une part non négligeable aux séquelles psychiques héritées du conflit dont témoigne Septimus Smith qui se suicide à la fin du livre, dernière victime du culte de la grandeur impériale. Les femmes ont aussi une place importante notamment à travers leur implication en politique et le droit de vote.
Mais « Mrs. Dalloway » est avant tout un livre sur la transformation des consciences même si la technique de Virginia Woolf consiste à décrire des bribes de vies.


Commenter  J’apprécie          100
Mrs Dalloway est un livre qu'il faut avoir lu et l'écriture de Virginia Woolf est magnifique, c'est incontestable ! Cependant, cette lecture m'a demandé quelques efforts de concentration, il ne s'offre pas facilement.

Le récit constitue une journée dans la vie de Mrs Dalloway, il débute alors qu'elle se rend chez le fleuriste pour la réception qu'elle organisera le soir et se termine sur cette même réception. Cette journée que Virginia Woolf a choisi de nous conter est également la journée où Peter Walsh, ami et ancien courtisan de Clarissa Dalloway, après un long exil en Inde, va réapparaitre dans la vie de l'héroïne. Au cours de cette journée, chaque rencontre, chaque événement à première vue anodin va remémorer dans l'esprit de cette bourgeoise anglaise quelques souvenirs plus ou moins enfouis.
Le retour de Peter Walsh n'est pas sans lien avec cette journée remplie de souvenirs et de questionnements sur sa condition de femme. Si elle n'avait pas éconduit Peter, sa vie aurait elle été la même ? A l'évidence non… Voilà l'occasion pour Virginia Woolf d'écrire une critique assez sévère de la société anglaise post deuxième guerre mondiale, une société qui vit plus dans le paraitre que dans l'être. L'auteur oppose Clarissa à Mrs Dalloway, l'héroïne est Clarissa quand elle libérée de ses contraintes sociales et qu'elle revit l'insouciance de sa jeunesse et devient Mrs Dalloway lorsqu'il est question de ses obligations. J'ai beaucoup aimé cette dualité dans le personnage de Mrs Dalloway.
Nous sommes à Londres, en 1924, dont nous arpentons les rues et découvrant différents personnages dépeints par Mrs Dalloway et Mr Waslh et en particulier en jeune homme traumatisé par la guerre.
Le premier titre que Virginia Woolf donna à ce livre est The hours et l'on comprend rapidement pourquoi. En effet, que serait Londres sans Big Ben et Big Ben occupe une part importante dans ce récit puisque qu'il sonne chacune des heures voire des demi-heures permettant aux personnages comme au lecteur de se repérer dans la journée.
Ne nous mentons pas, il ne se passe pas grand chose dans ce livre mais le constat de l'auteur sur sa vie, sur la vie de son héroïne, sur la vie des anglaises en ce début de XXième siècle est sans appel et il est servit par une plume subtile et gracieuse.

Lien : http://mesexperiencesautourd..
Commenter  J’apprécie          101
Des mots imagés et colorés. Des phrases comme des tableaux impressionnistes. Et une petite musique douce et désuète... On s'y croirait, dans la salon de cette Lady anglaise du 18 ème siècle. Mais il ne se passe rien, ou presque. C'est dommage, mais je suis trop pressé, trop impatient. Mon temps n'est pas celui de Clarissa. L'écriture est superbe, mais je vais quand même abandonner le livre avant la fin. Je suis perplexe sur la notation, ne vous y fiez pas, si vous aimez cette petite musique, c'est 5 étoiles. La version sonore est idéale pour laisser les mots porter vos pensées.
Commenter  J’apprécie          100
Je ne cacherai pas d'avoir eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman, pourtant le plus connu de Virginia Woolf. Surtout les quarante premières pages, puis une fois ce cap franchi, on découvre et on apprécie peu à peu le côté impressionniste et intimiste du roman où la volonté de l'auteure est de s'introduire dans les pensées des personnages. Néanmoins il est difficile de ne pas se perdre dans un livre sans chapître, où les personnages apparaissent sans présentations, où l'on passe sans transition des réflexions intérieures de l'un puis de l'autre en rebondissant sur un mot ou une impression. Bref, je trouve qu'il manque une ossature, même si l'unité de temps et de lieu (le récit décrit une journée de Clarissa Dalloway, à Londres en 1923 dans une Angleterre de l'ère post-victorienne juste après la Grande Guerre) peut faire illusion. En effet pour moi trop de sujets y sont abordés: critique de la haute société londonienne, l'angoisse devant la vie, le traumatisme de l'après guerre à travers le personnage de Septimus, introspection qui peut conduire à la folie voire le thème du dédoublement de la personnalité (Virginia Woolf était elle même atteinte de bipolarité).
Dans l'ennuyeuse préface de l'édition de poche Folio on découvre que Virginia Woolf a été marqué par la publication d'Ulysse de James Joyce et sa technique du flux de conscience et ce, malgré les sarcasmes qu'elle adressa à l'ouvrage de l'auteur iralandais qualifié de “diffus et bourbeux”. Je crois que, malheureusement, cette critique pourrait partiellement s'appliquer pour Mrs Dalloway. Ce n'est pas un hasard si cette technique du flux de conscience fit son apparition après la première guerre mondiale, période ayant engendrée beaucoup d'interrogations et de troubles, et évidemment Mrs Dalloway est indubitablement un roman avec beaucoup de fond; mais on revient sur la critique évoquée ci-dessus du “qui trop embrasse mal étreint” aboutissant au fait que, dans les années 1990 le roman fut oublié et caricaturé puis redécouvert avec le courant féminisme.
C'est également un roman par certains côtés très proustien dans lequel la fiction se déroule dans le temps complètement subjectif de la conscience lequel ne correspond pas au temps objectif qui nous est rappelé par les heures sonnées par Big Ben. le temps ne se déplace pas de façon chronologique mais au gré des impressions. Mrs Dalloway nous apparaît comme une sorte d'anti-héroïne bipolaire avec d'une part, côté face " la Mrs Dalloway officielle ", celle qui s'affiche et s'affaire à organiser une soirée où tout le gratin snob de Londres est convoqué et, d'autre part,côté pile, Clarissa, qui présente son moi intérieur, s'interrogeant sur l'homme qu'elle aurait peut-être dû aimé, Peter Walsh. Celui-ci se consommait d'amour pour elle mais rejeté, partit aux Indes, et revint après plus de vingt ans à Londres où il retrouva Clarissa, sucistant souvenirs et regrets enfouis.
En résumé c'est un roman que l'on peut conseiller à tous les amoureux de l'histoire de la littérature, du moins à ceux qui ne sont pas effrayés par la perspective de lire un récit dans lequel il ne se passe quasiment rien. Pour ma part, je le classe dans mon Panthéon personnel un cran en dessous de la Recherche car jamais je ne me suis ennuyé à la lecture de Marcel Proust alors que je ne pourrai pas en dire autant de Mrs Dalloway surtout la scène de la réception avec ses descriptions un peu répétitives. Malgré ces réserves les qualités littéraires indéniables de ce roman sont indéniables , tout particulièrement la peinture impressionniste du kaléidoscope des sentiments .

Commenter  J’apprécie          93
Magnifique petit ouvrage où Virginia Woolf rentre dans l'esprit de plusieurs personnages de la haute société anglaise. J'ai trouvé particulièrement touchants les passages sur le vétéran anglais traumatisé par la Grande Guerre, et j'ai beaucoup apprécié la relation entre Mrs Clarissa Dalloway et Peter Walsh, l'amant du coeur mais écarté par la raison, car trop instable, trop excentrique, mais si charmant... La relation entre Mrs Clarissa Dalloway et son époux, Mr Richard Dalloway est également très bien rendue, ce mari émotif, amoureux, mais silencieux et cette épouse respectueuse, mais sans réel goût pour son mari. le style de Virginia Woolf tel que j'ai pu l'appréhender dans ma version traduite est composé de phrases simples, courtes, mais pourtant bien plus percutantes que celles des romans que l'on peut lire aujourd'hui. Sans doute cela tient-il à la profondeur de son propos ?
Commenter  J’apprécie          90
Ce texte par ailleurs d'une grande modernité trouve sous la traduction de Nathalie Azoulay une vivacité légère qui s'accommode parfaitement de son siècle.

Je me suis senti au bon endroit pourtant à des années- lieux. Un nuage de mots chuchotés pour guider derrière la brume.

Poursuivre avec le Journal Intégral 1915-1941 chez Stock et le film The Hours de Stephen Daldry (d'après le roman de Michael Cunningham)



Commenter  J’apprécie          90
J'ai bien aimé dans l'ensemble, mais qu'est ce que c'était dense 🤯 j'ai perdu le fil à de (très) nombreuses reprises, et j'ai eu du mal à rentrer complètement dans l'histoire. Toutefois, la plume de Virginia Woolf est magnifique, il y a des passages qui m'ont emportés, même si quand on connaît son histoire personnelle c'est d'autant plus tragique. Mention spéciale pour le personnage de Sally Seton!
Commenter  J’apprécie          91
Si vous n'êtes pas familier avec les classiques (au caractère introspectif, qui plus est!), il est peut-être préférable de reporter à plus tard la lecture de ce roman. Avec ses 150 pages il pourra vous sembler une approche facile au genre, mais jamais erreur vous coûtera si cher! Vous trouveriez cela très probablement incompréhensible, sans tête ni queue, ennuyeux à l'excès ! Mais si le genre vous accompagne fidèlement depuis longtemps , n'hésitez pas! Combien de poésie et combien d'humanité on pourra trover dans ces lignes écrites par Virginie!

L'intrigue elle-même est inexistante : le temps d'une journée, nous suivons Clarissa Dalloway, bourgeoise aisée londonienne qui se débat dans les préparatifs d'une fête qui se tiendra le soir même dans sa demeure. Mais d'autres personnages entrent en jeu dans son quotidien et pour une bonne partie d'entre eux, nous suivons parfois leurs pensées. le roman se termine en pleine réception.

Première difficulté : s'intéresser à un roman à l'intrigue inexistante.

Deuxième problème : l'écriture est en flux continu. On passe des pensées d'une personne à l'autre sans intermédiaire, ce qui est perturbant pendant une bonne partie du livre.

Troisième (éventuel) problème : se faire conseiller une bonne traduction, sinon une bonne partie du livre vous sera encore plus difficile (mention négative pour Newton Compton où Francesco Paolini utilise des termes obsolètes et inutilement recherchés grâce auxquels, une bonne partie de la poésie et de l'élégance de Virginie disparaissent comme par magie!).

Si les problèmes de lecture ne sont pas nombreux, ils sont néanmoins d'une grande importance et peuvent être suffisants pour vous faire attaquer par un beau bloc du lecteur !
Prenez-en conscience avant de vous lancer dans la lecture !

Mais si les classiques sont déjà vos amis et si vous êtes un peu familier avec le genre ultra introspectif, lancez-vous à corps perdu dans la lecture de ces quelques pages très denses : vous en sortirez changé!

Virginia, ce n'est pas pour tout le monde! Son histoire n'est pas banale! A l'aube du 20ème siècle, quand les femmes pouvaient commencer à prétendre rivaliser avec les hommes sur le plan intellectuel, quand les us et coutumes d'une bourgeoisie, restés immobiles et immuables pendant des siècles entiers, commencent à donner signe de souffrance, dans un pays (un règne!) comme l'Angleterre où tout est peut-être encore plus codifié qu'ailleurs, à une époque où une immense guerre vient de s'achever et une autre encore plus immonde se prépare , Virginia cherche sa place. En tant qu'auteur, en tant que femme, en tant que professionnelle, en tant que, plu simplement,être humain.
Le long des pages de ce roman, sa recherche est évidente, incessante. Chaque personnage se fait le porte-parole d'un aspect de son caractère, de son Être aux mille facettes. le questionnement de chacun sur son vécu, sa propre vie, l'impression d'avoir fait quelque chose de mal quelque part, les choix pris, les choix à prendre, la mélancolie d'un regret, la tranquillité du quotidien... Mille doutes nous sont offerts par cette lecture : peut-être qu'en les lisant, nous aurons la chance de trouver des réponses.

IT Se non avete un minimo di dimestichezza con i classici ( per di più introspettivi!), è forse meglio rimandare a più tardi la lettura di qs romanzo. Con le sue 150 pagine può sembrare un facile approccio al genere, ma mai errore vi costerebbe così caro! Lo trovereste molto probabilmente incomprensibile, senza capo né coda, noioso all'eccesso! Ma se il genere vi accompagna già da tempo fedelmente, non esitate! Quanta poesia e quanta umanità in qs linee scritte da Virginia!

La trama in sé è inesistente : il tempo di una giornata, seguiamo Clarissa Dalloway, agiata borghese londinese che si dibatte nei preparativi di una festa che si terrà la sera stessa nella sua dimora. Ma altri personaggi entrano in gioco nel suo quotidiano e per una buona parte di essi, seguiamo a tratti i loro pensieri.Il romanzo si conclude in pieno ricevimento.

Prima difficoltà quindi: interessarsi ad un romanzo dalla trama inesistente.

Secondo problema: la scrittura è in flusso continuo. Si passa dai pensieri di una persona all'altra senza intermediario, cosa che risulta perturbante durante una buona parte del libro.

Terzo ( eventuale) problema: fatevi consigliare una buona traduzione, altrimenti buona parte del libro vi risulterà ulteriormente ostica (menzione negativa per la Newton Compton in cui Francesco Paolini utilizza termini obsoleti e inutilmente ricercati grazie ai quali, buona parte della poesia e dell'eleganza di Virginia svaniscono come per magia!).

Se le problematiche di lettura non sono numerose, sono comunque di grande importanza e possono essere sufficienti a farvi scaturire un bel blocco del lettore!
Prendetene coscienza prima di lanciarvi nella lettura!

Ma se i classici sono già vostri amici e se avete un po' di dimestichezza col genere ultra introspettivo, lanciatevi a corpo perso nella lettura di qs poche ma densissime pagine: ne uscirete cambiati!

Virginia, non è per tutti! La sua storia non è banale! Agli albori del 20esimo secolo, quando le donne potevano cominciare a pretendere di rivaleggiare con gli uomini sul versante intellettuale, quando gli usi e costumi di una borghesia, rimasti immobili e immutabili per secoli interi, cominciano a dar cenno di insofferenza, in un Paese (un regno!) come l'Inghilterra in cui tutto è forse ancor più codificato che altrove, in un periodo in cui un' immensa guerra è appena finita e un'altra ancora più immonda scalpita per cominciare, Virginia cerca il suo posto. Come autrice, come donna, come professionista, come, più semplicemente, essere umano.
Lungo le pagine di qs romanzo la sua ricerca è evidente, incessante. Ogni personaggio si fa portavoce di un aspetto del suo carattere, del suo Essere dalle mille sfaccettature. Il questionarsi di ognuno sul proprio vissuto, il proprio vivere, l'impressione di aver sbagliato qualcosa qualche parte, le scelte prese, le scelte da prendere, la malinconia di un rimpianto, il quieto vivere quotidiano…mille dubbi ci son offerti con questa lettura: forse leggendoli, avremo la fortuna di trovare risposte.
Commenter  J’apprécie          90
Roman étrange, et pourtant prenant. Charmant par certaines côtés, cruel à d'autres moments.
Son étrangeté tient autant à son style qu'à son organisation : les phrases tourbillonnent, enchaînant descriptions, conversations, pensées intimes, jugements de l'autrice... et ce tourbillon se déplace dans les rues de Londres, passe entre les personnages, nous entraîne à la suite de l'un d'eux, puis nous pousse à le délaisser pour en suivre un autre, que le premier vient de croiser, à un coin de rue ou dans un parc. Et, pour enrichir encore ce tableau, Virginia Woolf place, de loin en loin, l'un ou l'autre personnage secondaire, la vieille dame d'en face, le laquais, la cuisinière, la secrétaire, qui tous apporteront une idée, une image, une opinion sur leur existence ou sur celles des autres. C'est ainsi que l'on vit, dans un temps et un espace limité, plusieurs destins insouciants, désabusés, répétitifs, grisâtres ou tragiques, et que l'on entend des échos issus de tous les milieux, les pauvres, les riches, les simples, les snobs, ceux qui commandent et ceux qui obéissent, tous ceux, en somme, qui font vivre cette ville.
D'ailleurs la ville, avec sa foule, ses véhicules, son ciel d'été, ses parcs, ses horloges dont les cloches rythment la journée que le roman traverse, la ville, donc, cette ville unique qu'est Londres, constitue un personnage à part entière.
Et si tous ces éléments tournent autour de cette fameuse Clarissa Dalloway qui donne son titre à l'ouvrage, elle n'en est pourtant pas le centre. Elle constitue plutôt un pivot autour duquel s'articulent les vies qui s'entremêlent au fil des pages. Et même ces vies ont l'air bien négligeables. Car c'est la ville, Londres, multiple et puissante, qui occupe toute la place, prend chaque être vivant sous son pouvoir, par ses bruits, la touffeur de son air, la complexité de son organisation urbaine, la répartition des rôles entre ses commerces, son parlement, ses habitations, ses lieux de loisirs.
Oui, c'est bien Londres qui joue le premier rôle. C'est bien Londres dont Virginia Woolf dresse le portrait dans Mrs Dalloway. Un Londres des années 1920, qui palpite, s'agite, cherche à oublier la boucherie de 14-18 ou à maintenir la grandeur de l'Empire ; un Londres qui sert de creuset aux regrets des quinquagénaires, aux souvenirs des vieilles femmes, aux espoirs des jeunes filles. Un Londres que Virginia Woolf nous donne à admirer, tandis qu'elle traite les humains qui s'y trouvent avec ironie, voire une certaine cruauté : elle ridiculise la Lady qui s'attarde sur des soucis sans importance, moque le médecin pontifiant et tyrannique qui impose à tous ses patients le même traitement sans les écouter ; elle offre un peu de lumière à un jeune couple meurtri par des souvenirs de guerre, elle enferme un homme dans l'impossibilité d'aimer et une femme dans la quête perpétuelle de l'admiration de son entourage ; et elle trace pour l'un des figurants de cette chronique de Londres, une route parfaitement rectiligne vers le drame.
Le résultat est riche, complexe, étrange, attachant, unique.

Commenter  J’apprécie          92
grand temps pour moi de découvrir ce roman, d'autant que l'une de mes collègues en parle régulièrement.

J'ai profité du confinement pour me plonger dans ce classique et combler ainsi un de mes – nombreuses – lacunes littéraires. Et puis, se plonger dans cette belle édition illustrée par Nathalie Novi me semblait etre un plaisir supplémentaire – cette couverture représentant Mrs Dalloway et ses « pensées » est sublime.

Une journée de la vie de Clarissa Dalloway, donc. Si l'on se fie à la série 24 heures chrono avec Kiefer Sutherland, une journée peut être pleine de rebondissements et d'actions. Bon, Mrs Dalloway ne va pas se battre contre des terroristes, ne va pas non plus manquer de mourir trente-deux fois mais sa journée sera sans doute être plus passionnante que la mienne – le confinement ne laisse pas beaucoup de place au suspense et aux aventures.

Mrs Dalloway, une journée, donc. Mrs Dalloway, une anglaise de la haute société organise une fête le soir même et elle décide d'aller chercher les fleurs elle-même. Elle aime les fleurs. Sa promenade sera l'occasion de croiser d'autres personnages, d'entendre d'autres pensées que celles de Mrs Dalloway. Celles de Rezia et Septimus, soldat revenu de la guerre avec un syndrome post traumatique.

Clarissa Dalloway est contrariée, son mari a été invité à déjeuner sans elle, sa fille semble lui préférer une des professeures, et la visite de son grand amour lui annonçant qu'il est tombé amoureux, tout cela la trouble.

On entre dans les pensées intimes de Mrs Dalloway, c'est lent, contemplatif, apaisant. On sent qu'il y a beaucoup de regrets, de chagrin, de résignation. Et de fleurs. Une petite pause dans le temps pleine de douceur. C'est joliment écrit. Un roman que je ne regrette pas d'avoir lu. Enfin.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
Commenter  J’apprécie          90




Lecteurs (8294) Voir plus



Quiz Voir plus

Virginia Woolf

Virginia Woolf a grandi dans une famille que nous qualifierions de :

classique
monoparentale
recomposée

10 questions
196 lecteurs ont répondu
Thème : Virginia WoolfCréer un quiz sur ce livre

{* *}