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sur 2304 notes
J'ai souvent entendu dire que Mrs Dalloway était un incontournable de la littérature anglaise et comme c'est un genre littéraire que j'apprécie beaucoup et qu'en plus, ce livre vient d'être réédité avec une très jolie couverture (que voulez-vous, je suis facilement influençable...), je me suis dit que c'était l'occasion de lire ce classique.
Et en toute honnêteté, cette lecture a été des plus laborieuses : l'histoire (pourtant simple) est difficile à suivre en raison des très nombreuses digressions et des monologues intérieurs des différents personnages qui, certes apportent une touche d'originalité et de poésie au récit mais font souvent perdre le fil au lecteur. de plus, il y a un grand nombre de personnages qui sont cités et comme cela vient au beau milieu de tout autre chose, on ne sait plus vraiment si c'est un personnage qui a déjà été cité ou un nouveau personnage.
Cependant, j'ai apprécié la plume de l'auteure : l'écriture est très belle et poétique, originale sur la structure du récit et fourmillant de figures de style.
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Je suis complètement fascinée par l'écriture de Mme Woolf. La richesse descriptive fourmille d'ingéniosité au point d'en être hallucinatoire et dérangeante, tout en gardant une beauté irréelle, mouvante et hypnotique. de simples faits quotidiens prennent des proportions gigantesquement poétiques et psychologiques, ce qui, dans le cas du personnage clairement avoué par l'auteur comme étant un homme à la santé mentale fragile, semble logique, et ce qui l'est moins quand il s'agit des autres personnages soi-disant normaux. Ce livre est pour moi une réflexion sur la normalité, les gens les plus respectables sont-ils vraiment aussi solides que ce que les codes de notre société voudrait bien le faire croire ? Aucune méchanceté de la part de l'auteur, au contraire, une sensibilité qu'on ne peut imaginer autre que exacerbée pour être capable d'écrire avec autant de finesse éclatée, et partout au fil des pages j'ai ressenti une souffrance immense se cachant dans cet immense talent , pour finalement apprendre que Virginia souffrait probablement de troubles bipolaires... La joie de la lire m'est donc gâchée par l'idée des souffrances que cette femme a dû traversées, à une époque où ce diagnostic n'existait tout simplement pas, donc pas de traitements ... J'aurais souhaité que cette femme souffre moins, au prix de ne pas pouvoir la lire, car je ne peux imaginer une Mme Woolf guérie écrivant avec une telle virtuosité et une telle sensibilité . Ai-je tort ?
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Sublime ! Une écriture fluide, délicate et poétique. L'intrigue tient sur une seule journée et c'est un coup de génie : le moindre détail, la moindre pensée, le moindre hasard deviennent un fait majeur capable d'influer sur le cours des événements. La manière dont Woolf développe chacun des personnages est humaine, complexe, subtile, et c'est beau, beau, beau !
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Roman psychologique par excellence, tout en intériorité, Mrs Dalloway dresse le portrait d'une femme de son époque.

Clarissa est devenue Mrs Dalloway en épousant Richard, un homme qui en impose par sa réussite. Si peu de complicité apparaît entre eux, ils semblent avoir trouvé un intérêt mutuel à ce mariage. Issue de la haute bourgeoisie anglaise, Mrs Dalloway éblouit par son charisme et ses manières aristocratiques. Derrière ces apparences, qui est véritablement Clarissa ? Elle va renouer avec Peter Walsh, son amour de jeunesse et Sally, une grande amie qui représentent d'autres facettes de sa personnalité. A leurs contacts, elle redevient une femme libre qui a soif d'indépendance.

En toile de fond, nous comprenons aussi les zones d'ombres de Clarissa à travers le personnage de Septimus, un rescapé de la guerre qui plonge peu à peu dans la folie. Se cache aussi dans l'ombre de cette oeuvre, une autre femme, Virginia Woolf.

Les portraits multiples de Mrs Dalloway nous permettent d'appréhender toute la complexité de ce personnage. Au-delà d'un portrait de femme remarquable, ce texte porte une critique virulente sur la violence de la guerre et la domination masculine. Imprégné par la grâce, ce classique ardu et sensoriel doit être conservé dans sa bibliothèque.
Lien : https://memoiresdelivres.fr/
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À Londres, en cette journée de mi-juin 1923, Clarissa Dalloway (qui vient d'entrer dans sa cinquante deuxième année) a beaucoup à faire. Elle doit organiser une somptueuse soirée au nom de son époux Richard (on dit même que le Premier Ministre sera présent !) Pour se faire, elle doit s'occuper des fleurs, de la bonne marche générale de sa maison, comme des tâches à attribuer à ses domestiques …

Clarissa Dalloway se laisse tout de même aller à des rêveries intérieures … Et si elle est furieuse de découvrir que son époux vient d'être invité à déjeuner (sans elle !) par Lady Bruton, il va bien falloir qu'elle se concentre sur sa robe verte à recoudre …

En ce jour pas comme les autres, son amoureux de jadis (Peter Walsh) – éconduit car il n'avait pas autant de prestige que Richard Dalloway – vient tout juste de débarquer des Indes, pour lui faire une petite visite, avant de se rendre à la campagne. Faut-il l'inviter – ou non – à sa soirée ? …

Virginia Woolf met également en scène un personnage sombre, d'une trentaine d'années, (Septimus Warren Smith) qui – cinq ans après la fin de la « Grande Guerre » – ne s'est toujours pas remis de sa cruelle expérience militaire. Il souffre d'un profond traumatisme (et pense même au suicide …) Son épouse Lucrezia (Rezia) désorientée par le – plus que lamentable – état psychologique de ce dernier, se demande si elle peut réellement se fier à l'opinion du Docteur Holmes (qui semble minimiser la situation pourtant dramatique …)

Mais qui est la « vraie » Mrs Dalloway : la femme qui est en représentation ou celle qui a fait taire ses pulsions et ses désirs les plus intimes ? … Regretterait-elle ses choix d'antan ? …

Je ne mentirai pas : je ne suis pas une grande admiratrice de Virginia Woolf – sans contester le moins du monde son talent d'auteure ! J'éprouve une certaine difficulté à m'émouvoir – ou encore à m'extasier – devant son écriture (comme avec celle de Proust, dont on compare le style pour ce roman, justement …) Ça ne se commande pas. Ça ne s'explique pas plus ! Et donc, inutile de le nier : je me suis un tantinet ennuyée, au cours de cette lecture …
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e trouve qu'il est difficile d'écrire des chroniques sur les grandes oeuvres de la littérature. On a a déjà tant parlé d'elles… Et pourtant je vais tenter de vous donner mon ressenti - c'est bien de cela qu'il est question ici et pas d'une critique - sur Mrs Dalloway paru en 1925.

Je vous le dis tout de suite, j'ai adoré ce roman, la plus grande oeuvre de Virginia Woolf! Sans doute l'ai-je lu à un moment où j'étais particulièrement disponible mais je me suis sentie entraînée dès les premières lignes. Parce que la langue est superbe et poétique. Et que j'ai trouvé fascinant ce long monologue, cette incursion dans l'intériorité de différents personnages.

On pourrait dire qu'il ne se passe pas grand-chose dans ce roman. Clarissa Dalloway, une Londonienne très chic, se prépare pour la fête qu'elle va donner, et puis la fête a lieu. Mais au contraire, en se plaçant littéralement dans la pensée des uns et des autres, en passant indifféremment du passé au présent, en suivant le fil des images qui leur viennent à l'esprit, Virginia Woolf rend parfaitement compte de la densité de chaque personnage et ce ce qui les lie les uns aux autres. C'est l'intériorité qui est ici une aventure et non de multiples péripéties.

Le roman est scandé par les heures qui s'égrènent sur Big Ben, et quand on sait combien Virginia Woolf était une fervente lectrice de Proust on y voit plus qu'un clin d'oeil. Pensons aussi au titre du roman Les heures justement de Michaël Cunningham.

Il y a bien sûr aussi l'incursion dans la folie et le suicide par le biais d'un ancien soldat revenu des tranchées et qu'on dirait aujourd'hui atteint d'un syndrome post-traumatique. En évoquant ce thème, l'auteur pense sans doute à sa propre folie, celle qui la guette, et qui la conduira à sa perte.

J'ai lu beaucoup de romans classiques à l'école et pendant mes études de littérature. Et je ne les ai jamais autant appréciés qu'aujourd'hui, la maturité enrichissant à la fois le ressenti et la réflexion.
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Plongé dans le Londres d'après guerre, on suit une journée dans la vie de Mrs Dalloway : ses préparatifs pour la soirée mondaine qu'elle organise et les vagabondages de son esprit aux travers ses rencontres.

En parallèle, le récit dévoile des personnages secondaires particulièrement intéressants comme S. W. Smith, atteint de troubles mentaux suite à son retour du front , on y décèle des éléments autobiographiques. Virginia Woolf décrit avec beaucoup d'humour l'incompréhension et l'incompétence des médecins autour de ces pathologies. Loin d'être centré uniquement sur Mrs Dalloway, chaque personnage dévoile ses pensées secrètes et permet à l'autrice d'aborder des thèmes profonds : critique de la haute bourgeoisie, réflexion sur la vieillesse, ainsi que sur les sentiments amoureux.

Un vrai plaisir à retrouver la plume élégante, poétique et espiègle de Virginia Woolf !

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Il faut lire ce livre au bon moment, petits bouts par petits bouts. Longues descriptions, changements abrupts de pensées de personnages, quasiment aucun dialogue, il faut s'accrocher ! V.Woolf aborde des sujets très sérieux, tels le syndrome post traumatique, le suicide, les amours impossibles la bisexualité...les personnages sont fascinants, telle Mrs Dalloway et ses deux personnalités, ainsi que Septimus. Leurs constructions sont fouillées et les vies des personnages viennent s'entremêler de façon parfois inattendue. J'ai adoré les passages qui nous parlent de Sally et Clarissa.


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J'avais lu ce roman sans bien comprendre pourquoi il était aussi célèbre. C'est après avoir vu le superbe film « Les heures », suivi de la lecture du livre de Michael Cunningham, à l'origine du scénario, que j'ai alors repris simultanément l'ouvrage de Virginia Woolf et les chapitres intitulés Mrs Dalloway. Les différentes oeuvres sur ce thème s'éclairaient alors mutuellement pour devenir des phares dans ma vie et leur lumière brille encore longtemps après ces lectures.
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« Mrs Dalloway » est un roman atypique et complexe qui met en valeur tout le talent de son auteure. Malheureusement, je ne suis pas parvenu à l'aborder sous l'angle du plaisir et de la détente comme avec la plupart des autres romans.

« Mrs Dalloway » est une expérience de dérive de la pensée, de soi, du temps. Si on n'y prend pas garde, on se retrouve vite dans un ailleurs, hors des pages. Un effort de tous les instants est donc nécessaire pour s'ancrer à la plume de Virginia Woolf et ne pas se perdre parmi ses personnages, leur dualité, leurs pensées, leur cheminement, etc.

« Mrs Dalloway » est une journée éreintante et dense condensée dans un tout petit livre qui n'a l'air de rien. Je souhaitais le lire depuis le film « The Hours », lui-même adapté d'un roman inspiré par l'oeuvre de Virginia Woolf. C'est désormais chose faite et je ne sais pas quoi en penser, si ce n'est patienter avant de tenter son « Orlando ».
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