L'Affaire Nazareth n'est pas un roman. C'est une pièce de théâtre écrite par
Hippolyte Wouters, que j'ai vue le 28 février 2013 au Centre culturel d'Uccle, une commune de Bruxelles. Cette pièce à été jouée par des personnes n'étant pas comédien(ne)s de formation, dont un vrai procureur général, trois vrais magistrats, un vrai avocat, un vrai juge d'instruction, un vrai psychiatre, un vrai huissier d'audience et... Jésus de Nazareth. le jugement se fera par contumace parce que l'accusé bien entendu n'est pas présent.
Malgré que les faits remontent à 1990 années environ, l'action publique n'est pas éteinte.
Ici, je vais citer les motifs du livre :
"1° l'accusé a fait savoir, tant par lui-même que par des tiers, qu'il était ressuscité. Aucun certificat de décès n'a pu être produit;
2°les faits qui lui sont reprochés continueraient à produire des effets depuis leur perpétration jusqu'à ce jour, ce qui empêche le délai de prescription de prendre cours".
Jésus est accusé, je cite de nouveau le livre:
Prévention 1 :
Avoir commis des dépravations volontaires sur des objets mobiliers appartenant à autrui.
Prévention 2 :
Avoir exercé illégalement l'art de guérir.
Prévention 3 :
S'être abstenu de porter assistance à personne en danger de mort.
Prévention 4 :
Avoir en tant que co-auteur ou complice commis le délit d'abandon de famille".
On attribue à Jésus un avocat pro deo qui n'a bien sûr pas eu la possibilité d'entendre Jésus.
S'ensuit le déroulement du procès par l'accusation et la défense, la prévention 1 étant la destruction des étals des marchands du Temple, la prévention 2 étant la résurrection de la fille de Jaïre, et celle plus connue de Lazare.
La prévention 3, c'est le suicide de Judas, qui avait été choisi par Jésus pour le trahir.
Et enfin, la prévention 4, l'abandon de famille, Jésus ayant incité les apôtres à le suivre et pour cela, quitter leur famille.
Ce serait trop long de vous raconter tout le procès, mais c'était parfois drôle, parce que se déroulant maintenant, avec nos lois actuelles, et plus "intense" quand, à la fin, Jésus apparaît et s'explique. Ensuite, le président de la Cour rend l'arrêt suivant :
"La Cour se déclare incompétente et renvoie l'affaire au Jugement dernier; s'il a lieu!
Délaisse les dépens à charge de l'Etat.
L'audience publique est levée".
Je vais vous écrire dans une citation toute l'explication de Jésus qui prend cinq pages, mais qui est sublime. Pas un toussotement dans la salle, on aurait entendu une mouche voler, et quand il a eu fini, le silence s'est prolongé pour enfin exploser en d'assourdissants applaudissements des spectateurs.