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Pierre Furlan (Traducteur)
EAN : 9782742784875
507 pages
Actes Sud (30/11/-1)
3.64/5   11 notes
Résumé :
Là-haut, tout au nord de l’Australie, sur les rives du golfe de Carpentarie, survit comme elle peut, entre sécheresse et cyclones, la petite ville côtière de Desperance, qui fut autrefois un port et que les caprices des fleuves ont abandonnée dans l’intérieur, comme si le “pas de chance” pouvait s’ajouter à la misère. Des Blancs se sont installés là, pour dominer administrativement les aborigènes locaux, pour chasser le crocodile façon baroudeur et, bien sûr, pour e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La petite ville côtière de Desperance, établie sur les rives du golfe de Carpentarie, tout au nord de l'Australie, fut autrefois un port. Abandonnée par les caprices des fleuves, elle survit comme elle peut entre sécheresse et cyclones. Des Blancs s'y sont installés pour dominer les Aborigènes locaux et exploiter les richesses minières. La population autochtone, à la suite d'une querelle épique pour le contrôle de la décharge, s'est séparée en deux clans, le clan de l'Est et le clan de l'Ouest, encerclant les Blancs vivant au coeur de la ville moderne.
C'est le récit halluciné de cette cohabitation forcée que nous raconte l'auteur à travers toute une série de personnages tous plus fantasques les uns que les autres. Nous suivons ainsi au fil des chapitres Angel Day, mi clocharde mi sorcière qui entend régner sur la décharge, Norm Phantom, embaumeur de poissons et conteur d'histoires, Elis Smith, ses souvenirs perdus dans le Temps du rêve, un maire criminel et un capitaine en permanence à l'affût du dérapage des indigènes.D'autant que ces derniers revendiquent identité, territoire et droit au rêve.

J'ai lu avec plaisir les cent premières pages, accrochée par ces personnages hauts en couleur ne faisant qu'un avec leur environnement et littéralement portée par le style incantatoire de l'auteur, entre narration classique et récit onirique. Puis j'ai totalement décroché, ne pouvant me raccrocher à une intrigue suffisamment forte pour maintenir mon attention en éveil . J'ai eu l'impression désagréable de tourner en rond, d'entrer dans un récit qui pourrait durer indéfiniment sans que rien désormais ne me captive. J'ai lu en diagonale les 400 pages restantes, déçue de ne pas avoir
retrouvé le bonheur de lecture des Plaines de l'espoir. Alors, bien sûr , ce roman a remporté de très nombreux prix littéraires, l'écriture, totalement originale, est par moments pure merveille, épousant la forme de pensée des Aborigènes. Mais il faut , je pense, être totalement emporté soi-même par le « Temps du rêve », et ce sur plus de 500 pages, pour l'apprécier à sa valeur.
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Il m'a fallu du temps avant de me lancer dans la rédaction de cette critique, tout comme il m'a fallu du temps pour lire, apprécier et digérer ce roman intense et riche.

Je ne me serais jamais tournée vers ce roman si celui-ci n'avait pas été au programme de l'agrégation d'anglais pour les deux années à venir. Je me sens chanceuse que ce concours m'ait donné l'occasion de découvrir des oeuvres littéraires écrites par des auteurs Aborigènes d'Australie, ce que je n'avais encore jamais fait, je l'avoue honteusement.

Se départir de son oeil et de sa façon de pensée d'occidental n'est pas chose aisée, pourtant, cela est nécessaire pour appréhender une oeuvre comme Carpentaria.

Le rythme et la narration semblent déroutants (cela dit, certainement pas autant que cela avait été le cas pour moi avec Benang de Kim Scott !) mais on se laisse vite bercer par ces alternances de scène dramatiques, oniriques, poétiques, et aussi cruelles.
En somme, le reflet parfait de ce qui fait la culture Aborigène aujourd'hui : une histoire faite d'oppression, de malheur mais sur fond de Temps du Rêve et d'omniprésence de la nature, forte et résiliente. C'est également un livre engagé, tant sur le plan écologique que celui de la revendication des droits territoriaux, volés et spoliés.

J'avais été davantage touchée par les Plaines de l'Espoir, de la même auteure, mais j'aurai très certainement l'occasion de modifier cette critique lorsque je relirai Carpentaria une deuxième fois, peut-être une troisième, pour m'imprégner complètement de tous ses enjeux et subtilités.
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Voilà une oeuvre assez étrange. L'auteure utilise deux types de rythme, celui de l'écriture « traditionnelle » des romans et celui plus aléatoire des récits oraux. Cet entremêlement renforce la continuité-discontinuité entre les vies des personnages principaux, leurs relations avec les mythes sous-jacents et donne une coloration particulière à ces épisodes d'affirmation des Aborigènes.

Pour curieuses et curieux, les vies de Normal et de Will Phantom, d'Elias sorti des eaux, de Mozzie Fishman ou d'Angel Day, des histoires de bateaux, de poisson, de mine ou d'incendie, sans oublier les autres, ceux du coté « blanc » de la ville.

« C'était un mystère, tous ces chants qui s'élevaient des terres gorgées d'eau et qui en célébraient le renouveau tandis que Norm et Bala marchaient la main dans la main sur la route, vers le coté ouest, vers chez eux. »

Un grand roman, rencontre entre rêve, révolte, conte et quotidien dans la petite ville de Desperance
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
C’était un mystère, tous ces chants qui s’élevaient des terres gorgées d’eau et qui en célébraient le renouveau tandis que Norm et Bala marchaient la main dans la main sur la route, vers le coté ouest, vers chez eux.
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